Retour à la Page d'Accueil
Tyr et sa région:
" au coeur de l'histoire et de

la
francophonie au Sud-Liban"
Bienvenue à Tyr - Sour au Sud-Liban
Tyr, Sour en libanais, joyau du Liban-Sud, est connue pour sa riche histoire et ses sites touristiques. Elle est l’une des plus anciennes villes toujours habitées au monde. Depuis 4.700 ans, elle a été peuplée par les grandes civilisations anciennes de Méditerranée, telles que les Phéniciens, les Romains et les Francs qui ont laissé derrière eux des monuments historiques encore visibles aujourd’hui.



Découvrez Tanit by Phenicity, signe de reconnaissance phénicien &
symbole de la déesse protectrice de la fécondité et de l'enfant

Fête de la musique: Tyr, symphonie de la diversité
La ville côtière de Tyr au Liban a célébré la fête de la musique le 24 juin 2023.

L’événement, organisé en partenariat avec l’Institut Français et des acteurs locaux, a attiré une foule de résidents et de visiteurs désireux de célébrer la musique sous toutes ses formes. L’événement a également mis en valeur la richesse culturelle de la ville grâce à des stands d’exposition d’artisans locaux, ainsi qu’une exposition dédiée à un projet architectural qui met en valeur le patrimoine archéologique de la ville. Ce festival a été l’occasion pour les talents locaux de briller et a souligné l’attrait touristique de Tyr qui se prépare à l’arrivée de nombreux visiteurs.

Eté 2023 prometteur à Tyr, une première depuis la pandémie

Tyr, située à 80 kms au sud de Beyrouth est considérée pour beaucoup comme la ville offrant les plus belles plages du Liban sans parler de son patrimoine archéologique.
Dans son ambiance bien à elle, cette ville à la population multiconfessionnelle est une étape incontournable lors d'un séjour culturel ou touristique au pays du cèdre, notamment en été.


Pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19, la municipalité de Tyr a renoué avec les activités estivales. La principale rue des cafés, est redevenue piétonne. Chaque week-end à partir du vendredi soir, les piétons, nombreux, profitent d’une atmosphère animée alors qu’ils explorent les boutiques locales, découvrent des produits locaux exposés, savourent des repas dans les cafés et s’engagent dans des interactions sociales.

Les phéniciens, grands contributeurs du patrimoine libanais:
l'exemple du Murex et de la Pourpre de Tyr
/P

Juin 2023- La pourpre de Tyr, également appelée pourpre impériale, ou pourpre antique, est une teinture rouge violacée découverte par les Phéniciens, considérée comme un des produits de luxe du monde méditerranéen antique. De toutes les cités phéniciennes, Tyr était la plus renommée par la production de la pourpre à partir du murex, à un tel point que ce coquillage devient l’emblème de la cité. > Lire l'article en entier...


1er Février 2008 à 20h50

Liban, la mer pour survivre
Un reportage de Sophie Bontemps et Olivier Bonnet
Une production France 3 Thalassa


Tyr, c’est la plus grande ville du sud Liban. Le port le plus ancien du monde, fondée par les phéniciens il y a près de 6000 ans.
La ville ressemble à un immense chantier : entre les sites archéologiques en friche et les immeubles bombardés, une visite de Tyr se transforme en visite de vestiges.
Un an et demi après la guerre de l’été 2006 qui a opposé le Hezbollah a l’armée israélienne, nous avons voulu comprendre comment on y vivait à aujourd’hui.
Nos guides, nous les avons rencontrés sur les quais du vieux port. Ils s’appellent Kamal, Hassan et Shadi, trois copains qui pêchent ensemble et essaient de vivre de la mer. Comme avant, les communautés chrétiennes et musulmanes cohabitent et travaillent ensemble. Mais aujourd’hui, la Méditerranée ici est particulièrement pauvre, dévastée par la pêche à la dynamite. Cette vieille technique qui remonte aux années de la guerre civile est illégale mais toujours pratiquée par les pêcheurs du Liban. Une économie de survie pour des prises de plus en plus maigres.
Parfois aussi la pêche devient même dangereuse quand les bateaux de Tyr s’aventurent près de la frontière avec Israël... car dans cette zone limitrophe surveillée par les vedettes israéliennes, les eaux sont les plus poissonneuses…


Festival de Tyr 2005
Du 7 au 24 juillet à l’amphithéâtre romain À Tyr, une programmation faite de spectacles des pays de la région
C ’est en présence de Mme Nada Sardouk, directrice générale du ministère du Tourisme, de MM. Omar Halablab et Hassan Falha, respectivement directeur général de la Culture et directeur général de l’Information, que le comité du Festival de Tyr a donné une conférence de presse le 14 Juin 2005 au ministère du Tourisme (en l’absence de Mme Randa Berry, sa présidente), pour annoncer le programme des spectacles de cette année qui se dérouleront entre le 7 et le 24 juillet. C’est Nada Sardouk qui, la première, a pris la parole prononçant le mot de bienvenue.
Elle a mis l’accent sur la détermination du comité d’organiser le festival cette année malgré les dures épreuves que le pays a connues: «Il fallait marquer la volonté des Libanais de rebondir, et le 7 juillet, a-t-elle dit, sera une date à marquer d’une pierre blanche pour Tyr, ville au riche passé culturel.» À son tour, et avant de donner le programme des activités, Ghazi Kahwaji, membre du comité du festival, a pris la parole pour, d’abord, rendre hommage au peuple libanais résistant, attaché à ses racines et à sa culture. Il a insisté également sur le rôle de ces manifestations, qui sont autant d’expériences pour les artistes libanais et arabes dans ce qu’ils apportent comme diversité. Il devait aussi expliquer pourquoi aucune production internationale n’est prévue, soulignant que c’était déjà là une gageure d’entreprendre ce projet cette année et qu’il était entré en contact avec un producteur italien, sans donner d’autres précisions.
Le programme se présente comme suit:
Jeudi 7 juillet:
inauguration avec l’Orchestre symphonique national libanais, dirigé par le Dr Walid Gholmieh, et la soprano Hiba Kawas.
Vendredi 8 juillet: spectacle de marionnettes avec la troupe de Karim Dakroub. Samedi 9 juillet: soirée soufie avec une troupe marocaine.
Jeudi 14 juillet: «Koulthoumiyate», l’Égypte à l’honneur avec la troupe nationale égyptienne sous la direction du maestro Salim Sahab.
Vendredi 15 juillet: soirée libanaise animée par la chanteuse Soumaya Baalbacki. Samedi 16 juillet: une nuit des Émirats, animée par la troupe nationale des arts populaires sous la direction de Fayez al-Saïd.
Vendredi 22 juillet: soirée poétique avec Chawki Bazi (Liban), Wafa’ el-Omrani (Maroc), Monsef el-Wahabi (Tunis), Farouk Choucha (Égypte).
Samedi 23 juillet : la troupe nationale syrienne Anane, avec des tableaux de danses.
Enfin le festival clôturera sa saison
le dimanche 24 juillet
avec le fameux mariage collectif traditionnel aura .


Visitez le pays de Tyr: le port, la ville mais aussi Cana, Naqoura...


Le phare, une lumière pour les pêcheurs et un appel au rêve.
La prison de Tyr, le seul bâtiment public à l’allure pimpante, parce que bien rénové.
La grotte de Cana, un symbole d’humilité et de piété à 8 kms au Sud-Est de Tyr .
D’abord, il y a la mer, d’un bleu si intense qu’il emplit les yeux et le cœur. Au point de faire oublier l’urbanisme sauvage et le béton si triste et si envahissant qu’il semble dévorer la ville. Malgré ses faubourgs sans grâce et son centre désordonné, Tyr reste un joyau qu’il faut aimer et préserver, une destination obligatoire pour ceux qui veulent vraiment se replonger dans le Liban des Phéniciens et des marins, ce Liban si proche de la mer qu’il est en lui-même une invitation au voyage. Longtemps classée parmi les zones à risques du Liban, Tyr, la ville du bord de mer, a pâti de cette mauvaise réputation. Au point que les dépliants touristiques du Liban d’aujourd’hui oublient d’en parler, se contentant de concentrer les atouts du pays du Cèdre dans le centre-ville reconstruit de Beyrouth, dans la montagne où on peut faire du ski, à Baalbeck et Byblos. Alors que dans le Sud profond, la presqu’île que forme Tyr mérite le détour. Pour les citadins que nous sommes, le trajet peut paraître long, mais qu’est-ce que deux heures, dont une heure trente d’autoroute, lorsqu’au bout, il y a douze kilomètres de sable lumineux, léché par des vagues chaudes comme des caresses ? Mais avant d’arriver à la plage, il faut passer par la ville proprement dite. L’entrée peut paraître rébarbative, et les bâtiments publics assez quelconques, notamment le siège de la municipalité dans un immeuble on ne peut plus anonyme et sans caractère. Heureusement, l’amabilité et le dynamisme de l’attachée de presse de la municipalité, Nisrine Khadra, rendent les lieux moins tristes. D’ailleurs, le seul bâtiment public un peu gai est curieusement la prison, proche de la mer, avec ses grandes fenêtres et ses volets gris et marron. Le vieux port est par contre une véritable merveille, avec ses bateaux aux noms évocateurs et ses pêcheurs au teint buriné et à la plaisanterie facile. Ici, tout le monde se connaît et s’apostrophe à tue-tête. Quant à l’étranger, il est toujours bien accueilli, sans curiosité ostentatoire, mais avec un intérêt bienveillant. Le visiteur est immédiatement invité à prendre un petit bateau pour se rendre dans les deux petites îles au large de Tyr, devenues la destination touristique préférée des amateurs de dépaysement façon Robinson Crusoé, le danger en moins.

« La hara », un quartier au charme envoûtant
Jouxtant le port, c’est le quartier chrétien, « la hara », comme on l’appelle ici, qui équivaut pratiquement au vieux Tyr. Des maisons coquettes aux fenêtres fleuries longeant des ruelles étroites où il fait bon flâner, l’air étant sans cesse rafraîchi par la brise marine. Construit de façon désordonnée dans un dédale incroyable de rues, le quartier se termine par Notre-Dame de la Mer, une vieille église en pierre – dont la voûte a été toutefois refaite – qui reste un lieu de sérénité et de paix, dans un environnement parfois violent. Dans ce quartier ramassé sur lui-même, la vie semble s’écouler au rythme lent des vagues. On dirait que rien ne se passe et que rien ne change. Les échoppes ont l’air de sortir d’images d’il y a deux siècles et le quotidien paraît doux et sans surprises. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Les chrétiens de Tyr sont partis en grand nombre, d’abord à cause des Palestiniens, puis à cause de la suite des événements. Et pour la poignée qui sont restés, la situation n’a pas été toujours rose. Dans plusieurs cas, c’est le mouvement « Amal » qui les a protégés, eux qui ont longtemps constitué la majorité des habitants de cette ville. Mais c’était à une autre époque. Aujourd’hui, ils sont heureux d’être encore chez eux et ne semblent pas avoir de crainte particulière pour leur avenir. Leur quartier est l’un des plus prospères, avec ses petits restaurants où tous les habitants se précipitent pour un petit-déjeuner de « foul », la spécialité de la ville. À treize heures, l’heure du « foul » étant passée, les restaurants ferment leurs portes et les propriétaires paressent au soleil le reste de la journée. D’autres, bien sûr, sont des restaurants traditionnels, qui servent plusieurs repas et ont des cartes à base de poisson. D’ailleurs, comment faire autrement à Tyr, où la mer et ses bienfaits semblent être la raison d’exister de cette ville au charme si prenant ?

Site de Tyr,classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO
Certes, il y a aussi les vestiges, l’hippodrome romain où se tient désormais en été le Festival de Tyr, mais aussi la route maritime, un lieu incroyable où les vieilles colonnes semblent descendre jusqu’à la mer. C’est un paradis pour ceux qui veulent méditer sur l’avenir des civilisations et la marche du monde. Un endroit où on se sent si petit mais tellement en harmonie avec l’univers. Aux amateurs d’émotions fortes, Tyr réserve plus d’un bonheur, mais la félicité absolue reste la marche au bord de la mer sur les neuf kilomètres de plage de sable blanc. Depuis que ce cadeau du ciel a été décrété réserve naturelle, l’exploitation de la plage est strictement réglementée. Les 59 paillotes ouvertes sur les lieux, grâce à des autorisations accordées par la municipalité, ne peuvent pas avancer sur le bord de mer, afin de laisser un vaste espace aux baigneurs et aux promeneurs. Car la plage est en grande partie publique. Et c’est sans doute la seule au Liban, où l’on ne vient pas pour s’exhiber. Ni maillots dernier cri, ni plastiques parfaites. Ici, on vient pour profiter de la mer, tout simplement. Assourdissant, le bruit des vagues est là pour faire oublier les soucis, ainsi que la sonnerie des téléphones portables, et le sable chaud est aussi rassurant qu’une présence humaine. Tyr, c’est la plage de Deauville qu’on voit dans les films, la chaleur en plus, la mode en moins. Une eau limpide, un sable propre, peu de badauds et quelques femmes en maillots. La simplicité et l’authenticité restent maîtresses des lieux. Un endroit réellement béni qu’on quitte avec un pincement au cœur.

avec l'aide de Scarlett Haddad de L'Orient-LeJour


Tyr est jumelée avec la ville de Perpignan en Catalogne française
depuis 1997 >> Voir la fiche de Sour dans le site de la municipalité



« Les noces du port de Tyr »
25, 26 et 27 Juin 2004
Festival et Animations
Artisanat, musique, parades, théâtre d’ombres, ciné-caravane…


Sur le vieux port de Tyr, un festival de rue où artisanat local, concerts, parades, jongleries, acrobaties sont au rendez-vous pour transformer, le temps de trois nuits magiques (du 25 au 27 juin), la ville millénaire en espace festif et bariolé. Les animations débutent au coucher du soleil (à partir de 19h30). Des produits du terroir (huile d’olive, savons, eau de rose, miel, etc.), confectionnés par les habitants de la région, garniront les achalandages. Côté musique, deux concerts sont prévus: un du groupe de rap libanais Aks’ Seir et un autre d’Élie Rizkallah (chant), accompagné de Ziad Sahhab (oud) et Ahmad el-Khatib (percussions). Également au programme: une exposition d’œuvres d’artistes libanais, des projections de longs-métrages (dans le cadre de ciné-caravane), une danse de dabké à la manière sudiste. Des troupes françaises (Nagarythe, Tyr Na Nog, Tempradura et Reversi) assureront l’animation des rues. Spectacles et parades de feu, ombres chinoises, mimes, acrobaties, trapèze, déambulations sur échasses…
Le programme de ces festivités de rue se présente comme suit:
De 19h30 à 19h50, quatre membres de la compagnie Nagarythe se lancent dans une parade placée sous le thème de «Shine», costumes colorés, masques d’inspiration vénitienne.
De 19h40 à 20h15, quatre membres de la compagnie Tempradura et des mimes attaquent les ruelles et le quartier des artisans, avant de retrouver la parade «Shine» à 19h50, sur le port.
De 20h15 à 20h55, la compagnie Tyr Na Nog présente son spectacle Les marins. Au programme: mimes, automates, ombres chinoises, acrobaties et jongleries.
De 20h45 à 21h25, quelques membres de la troupe Tempradura enfilent leurs échasses et déambulent le long du port.
De 21h25 à 21h40, Tyr Na Nog et Tempradura se rejoignent dans une procession en musique qui mène jusqu’au lieu du spectacle de lumière.
De 21h40 à 22h10, les compagnies Reversi et Nagarythe font une parade dans les ruelles puis le long du vieux port avant de rejoindre les Tempradura dans une parade de feu qui mène,
à 23h, à un spectacle de feu final comportant des danses tribales, orientales, des combats de bâtons, des jongleries et autres acrobaties.

Ce festival, pour sa 1ère édition, est organisé par l'Association d'Aide au Développement Rural, en collaboration avec la Mission Culturelle Française, le Centre Culturel Espagnol et la Municipalité de Tyr.
Sa conception et la direction artistique sont assurées par la société UFO Productions.


Se loger à Tyr

Hôtels : Rest House (07.74.06.78) , Murex (07.34.74.44) , Elissa Beach Club (07.34.75.51) , Al-Fanar (07.74.11.11) , Abou Dib (07.36.02.50
) .

Contact organisation: Wafa Khochen ou Marie-Thérèse Baraday au 07 742806


Naqoura traîne son spleen de mal-aimée

Mais il y a encore d’autres lieux à découvrir dans le coin. Naqoura la mal-aimée, par exemple, qui traîne son spleen depuis que la Finul a réduit le nombre de ses Casques bleus qui viennent désormais de pays du tiers-monde, et ne peuvent donc pas faire de grosses dépenses au Liban. Pourtant, à part le village qui s’étend vers la montagne, la rue principale de Naqoura a été entièrement conçue en fonction des Casques bleus. Des petites buvettes aux noms imaginés selon les nationalités des soldats de la Finul, des magasins qui vendent de tout, de l’appareil photo aux serviettes et sous-vêtements, ainsi que les articles de sport et les bijoux. Un véritable commerce s’est ainsi développé. Mais depuis la libération du Sud en mai 2000, les Casques bleus sont devenus moins nombreux et les mieux payés d’entre eux peuvent désormais se rendre à Tyr et même à Saïda et à Beyrouth, boudant ainsi les échoppes et les restaurants de Naqoura. Les habitants se plaignent d’ailleurs d’être les oubliés de la libération, même si le petit port de pêche est en train d’être réaménagé. Curieusement, la mer si bleue et si limpide dans ce coin est ignorée par les baigneurs et aucun promoteur immobilier ne s’est encore intéressé à cette région, qui mérite pourtant le détour tant la vie y est encore simple et l’espace préservé. Reste encore Cana, village devenu tristement célèbre à cause du massacre de civils qui s’y est déroulé en avril 1996, à la suite d’un bombardement israélien. Mais Cana, c’est aussi le village du premier miracle du Christ, le site ayant été aménagé par le ministère du Tourisme. Peut-être en raison de la rareté des visiteurs ou parce qu’il est situé au cœur du Sud, dans une région aux courbes si douces, avec ses vallées et ses collines sur lesquelles se dressent des oliviers bibliques, le lieu est merveilleux. Au point même qu’avant d’atteindre la grotte où Jésus s’est retrouvé avec ses disciples, on est déjà imprégné de la sérénité du cadre. On croirait presque voir ces personnages sculptés dans la pierre et dont la mémoire est ainsi préservée. Il y a, sur ce site, un climat de spiritualité qui touche le cœur de l’être le plus indifférent. Dans ce silence uniquement troublé par le bourdonnement des abeilles, on se sent presque touché par la grâce. Mais l’impression s’évanouit rapidement lorsqu’on reprend le chemin de la capitale avec la circulation, les bruits et les agressions constantes.
Toutefois, après Tyr, Cana et Naqoura, c’est un peu comme si on avait fait le plein d’oxygène. Une bouffée d’air frais, dans un quotidien pollué.


Tyr est un site phénicien par excellence, cette vue générale en noir et blanc nous rappelle que cette cité est un authentique berceau de notre civilisation,
comme l'explique si bien le site Phéniciens.com


Atmosphère de vacances sur les plages du Tyr moderne...
(photo Ismail Sabraoui)


Le cachet du quartier
chrétien de Tyr




C’est le port qui délimite le quartier chrétien de la ville ; le seul secteur ayant préservé son cachet ancien avec ses bâtiments à deux étages, ses maisons à poutres construites au début du siècle dernier, et ses ruelles étroites dont certaines sont uniquement piétonnes. Depuis des années, bien avant la guerre du Liban, Tyr, l’une des premières terres christianisées du monde, a été désertée par ses chrétiens, à majorité grecs-catholiques. C’est bien dans cette cité cananéenne que le Christ s’était rendu pour prêcher et c’est à quelques kilomètres de là, à Cana, qu’il avait fait son premier miracle. Mais comme toutes les régions périphériques du pays, la ville a plusieurs manques à gagner, notamment sur le plan de l’éducation, de l’emploi et des loisirs. Ceux qui ont décidé de s’installer ailleurs et de revenir dans leur ville natale l’espace d’un week-end, d’un été, d’un mariage, ou d’un enterrement sont initialement partis pour assurer des études scolaires et universitaires et un meilleur avenir à leurs enfants. Dans cette ancienne cité phénicienne du Liban-Sud, l’on affirme que jamais chrétiens et musulmans ne se sont disputés pour des raisons politiques ou religieuses. Et la plupart se souviennent d’un évêque grec-catholique, Georges Haddad, originaire du Metn, qui avait sauvé tous les habitants de la ville du désastre, en 1982, à l’issue de l’invasion israélienne. Prévenu que Tyr et ses habitants allaient être bombardés l’armée israélienne, l’évêque, équipé uniquement d’une grande croix de procession, a marché jusqu’au premier tank et négocié des heures durant. Il a réussi à persuader les généraux d’Israël à revenir sur leur décision en trouvant un compromis: en l’espace de deux heures, la ville a été vidée de ses habitants qui ont trouvé refuge sur l’immense plage; au lieu de détruire toute la cité, les soldats israéliens se sont contentés de perquisitionner quelques maisons. À Tyr, ville tolérante du Sud, on célèbre d’une manière particulière la fête de la Sainte Croix. Il y a bien longtemps, le 14 septembre marquait la fin de l’été. Les habitants de la ville côtière faisaient donc leurs adieux à la mer. Actuellement, même si on se baigne jusqu’à la mi-novembre, la tradition est préservée. La veille du 14 septembre, tout le monde se retrouve sur la plage de galets, située dans le quartier chrétien de la ville, pour faire la fête. On se baigne en pleine nuit, l’on jette des fleurs dans les flots dans l’espoir de retrouver la mer l’année suivante et l’on prie pour le repos de l’âme de ceux qui ont été à jamais emportés par la grande bleue. Une grande bleue qui a fait toute la puissance et la splendeur de Tyr dans l’Antiquité. Sur les rivages de la cité, on teintait les étoffes de pourpre, et l’on embarquait, entre autres, le bois de cèdre pour d’autres destinations. Avec ce noble matériau, les bâtisseurs de Tyr s’étaient rendus à Jérusalem pour construire le temple de Salomon. Ce petit lopin de terre a donné son nom au vieux continent ; Europe n’était autre qu’une princesse de la ville ensorcelée et enlevée par le puissant Zeus. Trêve d’histoire ancienne et de vestiges qui ont été appréciés, à leur juste valeur, en 1980: la ville du Liban-Sud fait partie, depuis 22 ans, du patrimoine mondial de l’Unesco. Actuellement, Tyr, bercée par les vagues, se repose paisiblement face aux flots. Une autre forme de splendeur qui vaut peut-être autant que la gloire du passé.

Site de Tyr,classé patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO

Quelques Liens Utiles sur Tyr et ses environs immédiats

Tyros,
la page du site réalisé par un Ingénieur Libano-Canadien originaire de la cité Phénicienne.

Abbassieh,
une page de LibanVision sur ce village mi-agricole mi-urbain qui complète l'agglomération de Tyr.

L' Association d'Aide au Développement Rural - ADR -
Un acteur de type ONG, devenu incontournable dans la région du Sud-Liban à travers ses multiples programmes d'aide au développement rural et socio-économique de la région de Tyr mais aussi de l'ex zone occupée avec l'aide de nombreux partenaires internationaux comme l'Union Européenne, la région Ile de France, la Coopération Espagnole, l'ONG Première Urgence ou encore la région
Provence Alpes Côte d 'Azur avec laquelle un accord-cadre de coopération a été signé en Novembre 2002..

Des Hôtels pour un séjour

Rest House de Tyr ,
Le Sud ne fait plus peur, sa cote et ses plages, encore sauvages, sont vraiment magnifiques.Prions qu'elles puissent le rester compte tenu de l'afflux possible d'investisseurs et de fréquentation...En attendant ce complexe moderne et convivial est pour l'instant un peu seul! Piscines, Cabines,Plage privée, Restaurant, Soirées, c'est un des endroits en vue surtout pour les nombreux émigrés de passage en été.

Hotel Murex,
Pas facile de trouver dans le Sud une adresse qui réunit à la fois le calme, le confort, la propreté et le modernisme à des prix accessibles.Enfin, nous avons trouvé ce qui conviendra aux touristes qui veulent passer une nuit ou davantage dans cet Hôtel de Tyr, face à la mer et à deux pas de la ville , de ses sites archéologiques sans oublier, bien sûr, les jolies plages!!
23 chambres climatisées
, un bar, et deux restaurants très cosy dont un panoramique, composent cet ensemble vraiment séduisant dont le nom et l'emblème sont celui d'un coquillage bien connu.Enfin, l'accueil est irréprochable et les cartes de crédit sont acceptées.Un site internet est encore en construction, mais vous pouvez toujours tel au 961-7-347111 ou bien adresser vos mails pour demande d' informations ou réservations en
cliquant ICI.



L’église Saint-Thomas des grecs-catholiques, une véritable œuvre d’art.

Tyr ou Sour, pas de site institutionnel pour cette grande municipalité incontournable du Sud-Liban, en tant que site touristique grâce notamment à ses sites archéologiques.Classés par l'UNESCO comme patrimoine mondial, nous vous proposons donc la page consacrée à cette ville dans le site web de l'institution internationale qui est le principal acteur de la défense de son patrimoine.Dans le même esprit, Il convient également de citer les efforts de l'Association Internationale pour la Sauvegarde de Tyr, présidée par Mme Maha Chalabi.On pourra aussi consulter un site personnel bien illustré en Photos de Tyr.

Soha Bechara,
l'Héroine du Sud-Liban, un article de Al-Ahram Hebdo lors de la sortie de son livre en 2000, "Résistance", suite à la libération du Sud-Liban.La cinéaste libanaise Randa Chahal Sabbag, primée à la Mostra de Venise en 2003, réalisa en 2002 un moyen-métrage sur ce personnage-symbole de la résistance.



Petites excursions à proximité de Tyr:

Au Nord, à une dizaine de kms, une flânerie dans les vergers "on dit Boustan ici " s'impose. L'hôtel Abou Deeb ou Abu Dib, situé à Qasmieh, au bord du Litani sera un but de promenade pour apprécier la beauté des champs de bananiers, l'odeur de fleur d'oranger et le bruissement du fleuve.

Au Sud, également à une dizaine de kms, aller jusqu'à la falaise de Bayada sera l'occasion de découvrir la route côtière menant à Naqoura, dernière ville avant la frontière avec Israel. Cette côte aux rochers souvent plats, est restée l'une des plus sauvages et préservées du Liban. On y croisera souvent des pêcheurs isolés au lever ou au coucher du soleil. Magnifique...


Une plage qui s’étire sur douze kilomètres de sable blond;
Tyr, un bout de paradis bercé par les flots


Les filets sèchent au soleil. La nuit, certains pêcheurs prendront la mer

coucher de soleil à  TYR par N.Farah
Consultez la page " ville-tyr.com "
Actualités du Festival, Soirées plage etc...

Douze kilomètres de sable blond. Une mer limpide aux couleurs qui changent selon les heures de la journée. Et une plage où l’on marche des dizaines et des dizaines de mètres vers l’horizon sans jamais perdre pied. Cela n’est pas de la fiction et l’on est bel et bien au Liban, à 85 kilomètres au sud de Beyrouth, exactement.

Marchand de maïs et de fèves.
Assis au bord de l’eau vous succomberez à la tentation

Tyr, une ville «comblée et alourdie au cœur des mers», selon le prophète Ézéchiel. Tyr, ville tolérante et tranquille, vit au rythme des vagues et des saisons. C’est bien à Tyr, sur cette plage, comparable à un bout de paradis, que l’on apprend la meilleure leçon de tolérance. C’est là que l’on assiste, une fois n’est pas coutume dans ce pays, à un véritable brassage de la population. Riches et pauvres, cultivés et analphabètes, en bikini ou en foulard... Bref, tout le monde vient se baigner, vivre et respirer sur cette baie immense qui s’étend, on ne le répétera jamais assez, sur douze kilomètres. Parfois, il suffit de peu pour être heureux. Allez donc à Tyr apprécier les plaisirs simples. Il vous faut une chaise longue et un parasol (si vous tenez à protéger votre peau) que vous pourrez louer aux cabanons qui ont poussé sur une partie de la plage, une grande serviette uniquement si le soleil et le sable ne vous gênent pas, et des flotteurs, des seaux, des pelles et des râteaux si vous décidez de débarquer avec vos enfants. Ils seront aussi ravis que vous de passer des journées entières au bord de la grande bleue. Ici la mer est propre et, depuis le mois dernier, petites et grandes méduses ont quitté les plages sablonneuses du Sud. Certains racontent, à Beyrouth et ailleurs, que les eaux de Tyr sont dangereuses à cause de leurs courants. D’ailleurs, vous trouverez toujours quelqu’un, avant d’aller sur place, pour vous relater la triste histoire d’un noyé. Méfiez-vous des racontars, et sachez par exemple que les courants marins ne peuvent pas emporter des hommes, des femmes ou des enfants qui barbotent dans l’eau. Il faut bien s’éloigner du rivage pour risquer – rarement – d’être emporté par les flots. Accessible en voiture à partir de la vieille ville, la plage de Tyr vous émerveillera. Attention cependant, ne choisissez pas le parking bondé pour assouvir votre besoin de dépaysement. En tout cas, cette dernière sensation vous viendra tout de suite, vous prendra à la gorge, quand vous atteindrez la plage. Une étendue immense où la ville de Tyr avec ses constructions anarchiques au nord et le cap de Ras Naqoura au sud paraissent bien loin. Encore une fois, avant d’étaler votre serviette sur le sable blond, méfiez-vous des idées reçues. Ici, il n’est pas interdit de boire de l’alcool et les soirées bien arrosées peuvent se prolonger jusqu’à une heure tardive de la nuit sur le sable ou dans l’eau. Les gérants de certains cabanons vous serviront le dîner. Optez pour des fruits de mer et du poisson pêchés au large de Tyr. Si les crabes et autres petits animaux qui sortent du sable la nuit ne vous effraient guère, vous pouvez dresser une tente et dormir sur la plage. Revenons maintenant à votre serviette étendue sur le sable, sous le soleil. Ici on ne sent pas le temps passer et le coucher du soleil avec ses couleurs rose et orangée arrivera malheureusement beaucoup trop vite. Ici, une baignade de quelques minutes se transformera en trempette d’une heure. Et ce n’est qu’à contrecœur que vous quitterez la sensation de l’eau imprégnée de sable sur votre peau. Une fois au soleil, installés un peu loin des vagues, vous serez merveilleusement éblouis par une luminosité qui n’existe nulle part ailleurs sur la côte libanaise. Si vous vous promenez sur la plage, vous ferez bien des rencontres: diseuses de bonnes aventures, marchands de fèves, de maïs ou de barbe à papa que vous solliciterez inévitablement. Attention cependant, une partie de la plage, une réserve naturelle protégée par le gouvernement, n’est pas accessible au public. L’espace est le domaine de divers plantes et d’animaux, notamment les tortues de mer, qui viennent y cacher leurs œufs. Et il semble que cette année, environ 700 bébés tortues verront le jour et prendront le large à partir de l’immense étendue de sable blond du Liban-Sud. Tyr a toujours été une ville de pêcheurs et de marins. Les stèles de la nécropole antique en sont témoins. Et le goût du poisson frais de Tyr est inégalable. Une promenade au vieux port de la ville, «navire d’une parfaite beauté», toujours selon Ézéchiel, est de rigueur. Le jour et la nuit vous rencontrerez des marins qui plient et déplient leurs grands filets avant de prendre le large et qui proposent à la vente de la marchandise fraîche.

Nouveau à Tyr!
Europa-Beach
coucher de soleil à Tyr par N. Farah
Entrée Nord de Tyr - Abbassieh
Soirées Beach Party

Eté 2003


Al-Fanar, une ancienne demeure accueillante.
Le phare date du mandat français.

«Al-Fanar»,
une charmante auberge face à la mer

>>> Notre page spéciale

L’idée leur est venue il y a quatre ans quand des touristes européens, qui n’avaient pas trouvé de chambre vide dans l’unique hôtel de Tyr, ont passé la nuit chez eux. Les Salha, Raymond, Amal et leur fils Walid, ont décidé de transformer leur vaste maison en auberge. Bâtie initialement sur deux étages au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la demeure fait face à la mer et à l’ancien phare de la ville, construit sous le mandat français. Bien des choses ont changé depuis la visite des premiers touristes qui avaient dormi au salon, dans leur sac de couchage. L’auberge, située dans le quartier chrétien de Tyr et baptisée al-Fanar (le phare), a ouvert ses portes en l’an 2000. Elle compte sept coquettes chambres (une quinzaine de lits) et deux restaurants, dont l’un est situé sur une terrasse donnant directement sur la mer. Un pub, installé dans les anciennes caves de la maison, ouvrira prochainement ses portes. En retapant les caves, les Salha ont découvert d’authentiques meurtrières dans les murs et un impressionnant puits. Des constructions qui dateraient de l’époque des croisés. Depuis l’ouverture de l’auberge, la maison, avec ses six mètres de hauteur sous plafond, ses balustrades en vieux fer forgé, ses escaliers en pierre, fait peau neuve. Et les projets vont crescendo. Raymond et Amal ne se sont jamais installés définitivement hors de Tyr, se déplaçant entre leur maison au Liban-Sud et leur appartement de Beyrouth. Le record d’exil battu remonte à juin 1982 : ils ont été bloqués trois semaines dans la capitale au début de l’invasion israélienne. Leur fils, Walid, qui a suivi des études d’architecture à Paris et qui a travaillé durant huit ans à Beyrouth, est finalement rentré dans sa ville natale en 1997. Un an plus tard, il a installé un cabanon sur la plage sablonneuse, qui s’étend sur douze kilomètres. L’endroit, ouvert jusqu’aux heures tardives de la nuit, est principalement fréquenté, notamment en week-end, par des étrangers et des Beyrouthins. Tout a fonctionné par le bouche-à-oreille. De petites publicités dans des guides touristiques étrangers et un site Internet ont également fait l’affaire. Les restaurants et les chambres d’al-Fanar reçoivent aussi des groupes de touristes d’importantes agences de voyages libanaises. L’auberge, ses lits et ses restaurants, le cabanon, ses chaises longues et ses tables affichent complet en fin de semaine. Et une réservation pour l’abordable et charmant Bed and Breakfast est de rigueur. De plus, au bord de la mer ou à la maison, vous serez très bien accueillis.
Pour plus d’informations, contactez l’adresse Internet alfanar@ville-tyr.com ou les numéros de tel.suivants : 07/741111 – 03/665016.


Tyr, « comblée et alourdie au cœur des mers ». Le vieux port avec ses anciennes bâtisses délimite le quartier chrétien de la ville.

Avec le concours de Patricia KHODER

édition du 13 Septembre 2002



Remarques ou Suggestions?

email/courriel:






Tyr, grand site archéologique...à protéger


Les immeubles construits durant la guerre
encerclent souvent la zone archéologique.



Tyr, la phénicienne du sud Liban
est jumelée avec Perpignan,
la grande ville catalane du sud de la France.

Archéologie:
à partir de 2004 et pour une période de cinq ans Tyr sera la star de la dernière campagne internationale de l’Unesco

Réhabiliter le site de Tyr et l’intégrer dans la ville
est une priorité de l’État libanais et de l’Unesco.

Pour les cinq années à venir, Tyr, cette ville chargée d’histoire, portera haut le nom du Liban dans le monde. Classée par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, elle sera «la star» de la dernière campagne internationale de l’Unesco pour la préservation et la sauvegarde des sites archéologiques et historiques. Une équipe d’experts s’est rendue au Liban pour suivre de près les études et dresser le plan d’action. M. Azedine Beshaouch, conseiller scientifique à l’Unesco et directeur de la campagne internationale de Tyr, a expliqué à «L’Orient-Le Jour» les différentes démarches prévues, les enjeux politiques et économiques, et le rôle que doit jouer le Liban.
L’Unesco a suspendu depuis quelques années les campagnes internationales qu’elle avait l’habitude de mener pour les sites menacés ou souffrant d’un manque de fonds. Tyr est toutefois une exception. «Le comité international de l’Unesco a décidé de lancer en 2004 sa dernière campagne internationale et elle sera dédiée à la ville de Tyr et sera exceptionnelle, explique M. Azedine Beschaouch.


M. Beshaouch, conseiller scientifique à l’Unesco et directeur de la campagne
internationale pour la sauvegarde de la ville sudiste de Tyr (Sour en arabe).


Le projet existe depuis les années 80, mais la guerre l’avait entravé. Aujourd’hui, il n’y a plus de raison de l’ajourner, poursuit-il. La campagne est d’une durée de 5 ans. C’est un appel lancé à la communauté internationale pour aider la ville de Tyr. Un fonds spécial sera créé, certains pays peuvent y déposer de l’argent alors que d’autres peuvent participer en finançant le voyage de spécialistes ou l’envoi du matériel nécessaire», assure-t-il. Dans l’objectif de remettre le projet sur les rails, une délégation d’experts de l’Unesco a visité le Liban il y a quelques jours. Constituée du directeur de la campagne, de deux architectes-aménageurs et de deux archéologues spécialistes en recherches et conservations, ce comité scientifique – désigné par l’Unesco en accord avec le ministère libanais de la Culture – avait pour mission de suivre les études d’aménagement et d’intégration des sites archéologiques et de la ville historique. Les experts de l’Unesco ont, à ce titre, rencontré les architectes, ingénieurs, archéologues… qui les ont tenus au courant des différentes démarches suivies et prévues pour la réhabilitation des sites archéologiques et historiques dans l’ensemble urbain de Tyr. Ces études ont été financées en grande partie par le prêt de la Banque mondiale pour la restauration et la modernisation de cinq cités historiques (Tyr, Saïda, Tripoli, Baalbeck, Jbeil). «Les études sont menées sérieusement, avec une grande vigueur scientifique et dans d’excellentes conditions techniques, affirme M. Beshaouch. Mais le plus extraordinaire est la coordination existant entre les différents ministères et administrations. La collaboration entre les Directions générales des antiquités et de l’urbanisme avec les ministères et la municipalité va garantir la réussite des projets de réhabilitation et de mise en valeur des sites archéologiques et de la ville historique. Tyr sera alors aménagée pour recevoir et capter des milliers de touristes», poursuit-il. Théoriquement, la ville de Tyr sera une merveille dans quelques années, mais elle est sujette à de terribles enjeux politiques et religieux. Les défis que doivent relever les différentes administrations sont difficiles, surtout que la loi sur les antiquités est souvent bafouée.

Les sites menacés par une déformation paysagère

Les deux sites archéologiques de Tyr souffrent d’une déformation paysagère majeure. Des immeubles, hauts de plus de cinq étages, encerclent l’hippodrome romain et la nécropole byzantine. Les constructions illégitimes déforment la baie et bloquent l’horizon du site de la mer. Certes, ces édifices construits et habités durant la guerre constituent actuellement la ville nouvelle de Tyr, il est par conséquent impossible de les raser. Ce sont les profondes séquelles de la guerre que la ville historique doit endosser. Les architectes et les archéologues travaillent actuellement à l’intégration des sites archéologiques dans le complexe urbain et à l’aménagement paysager de l’ensemble de la ville. Leurs efforts risquent toutefois de tomber à l’eau si les habitants de la ville se remettent à construire dans les périmètres de protection des sites. Ainsi, l’année passée, une maison, élevée durant la guerre dans les alentours de l’hippodrome romain, s’est dotée d’un troisième étage! Quelques mois plus tard, c’est une instance chiite qui décide d’édifier une école religieuse de plus de 2000 m2, à une dizaine de mètres du site de la mer, dans le périmètre de protection fixé par l’Unesco… Le plus triste demeure cependant l’impuissance totale du pouvoir législatif dans cette affaire. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour arrêter les travaux. Les lettres de protestation envoyées par la Direction générale des antiquités et le ministère de la Culture ont disparu sans être lues. Celles de l’Unesco ont connu malheureusement le même sort. «La protection du site de Tyr, de la ville jusqu’aux monuments, n’est plus l’affaire de l’Unesco et du Liban uniquement, mais celle de la communauté internationale, explique M. Beshaouch, outré par ce dont il a été témoin à Tyr. Ce site est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Il n’appartient plus seulement à son pays. C’est à prendre sérieusement en considération, sinon à quoi sert le classement? Les multiples lettres envoyées disant que le site est “maltraité” n’ont pas été prises en considération, et la construction du bâtiment a continué», déplore-t-il.

M. Beshaouch comprend parfaitement les enjeux politiques cachés derrière le paravent religieux, mais à la différence des Libanais, il refuse d’accepter cet état de fait. «Nous avons demandé la démolition de cette école, poursuit-il. Cela n’aura certainement pas lieu, mais nous exigerons alors l’arrêt immédiat des travaux et la mise en place d’une étude paysagère visant à “diluer” cet énorme édifice dans l’environnement. Il est important de rappeler que si les habitants de la ville ne se rendent pas compte de l’unicité de leur cité et continuent à bafouer les lois, ils seront en train de mettre leur ville en péril. La communauté internationale peut classer Tyr patrimoine mondial menacé. Ce sera alors la fin d’un bon début. Car la sauvegarde de l’identité et de l’authenticité de cette ville signifie son développement économique. Le patrimoine rapporte, il faut bien le comprendre», explique M. Beshaouch.
Dans ce XXIe siècle où le tourisme est considéré comme un pilier de l’économie mondiale, il est indispensable de promouvoir le Liban à l’échelle internationale, par des campagnes de publicité, la distribution de brochures et la publication de livres. «Le pays du Cèdre a plus à offrir que le shopping, indique M. Beshaouch. Ses sites archéologiques et historiques sont d’une beauté exceptionnelle. Ses cités côtières présentent des intérêts culturel et patrimonial uniques. Un aménagement créatif, simple et discret de l’entourage direct du site de la mer, un café-trottoir, une échoppe de souvenirs assurent aux habitants du quartier un certain revenu mensuel. Le touriste est là pour dépenser, et les Libanais sont d’excellents hommes d’affaires», dit-il. Une évidence: pour un développement économique décentralisé et équilibré du pays, la sauvegarde et la préservation des sites archéologiques ne sont pas un luxe mais un must.



Joanne FARCHAKH - 30 Juillet 2003


Mise en garde contre les atteintes aux richesses archéologiques de Tyr

Réunie sous la présidence de Mme Maha Khalil Chalabi, l’Association internationale pour la protection de Tyr a mis en garde contre la construction de complexes touristiques dans la zone classée patrimoine international. Citant une série de récentes découvertes récemment dévoilée par la presse, notamment l’existence de sept sources d’eau potable au large de la ville et la mise au jour d’un temple romain à Borj el-Chémali, ainsi que de nombreux sites archéologiques en proie aux déprédations et au pillage systématique, l’association a rappelé ses mises en garde précédentes, assurant que « le seul but de notre campagne de sensibilisation est de protéger les trésors historiques que recèle Tyr, qui aurait pu devenir la perle de la Méditerranée orientale en raison de la richesse de son patrimoine ». « La préservation du patrimoine ne peut se faire à l’aide de slogans creux, mais en appliquant les résolutions du Comité scientifique pour Tyr dont les membres ont été désignés par l’Unesco », a ajouté un communiqué publié à l’issue de la réunion qui a réclamé l’arrêt de la construction de sites touristiques dans les zones classées.
Novembre 2003




Tyr, fiche technique

Le nom vient d’un mot araméen qui signifie un roc, et cela ressemble bien à Tyr, ville côtière, véritable presqu’île à l’extrême sud du pays. Située à 80 km de la capitale, Tyr abrite entre 80 000 et 120 000 âmes, selon les saisons. Mais elle comporte de nombreux vestiges, romains et phéniciens essentiellement, notamment l’amphithéatre et le vieux port. Il y a aussi des vestiges moins célèbres mais tout aussi intéressants, car à Tyr, l’histoire et la mémoire sont à chaque coin de rue. Ville de tolérance, ses habitants sont multiconfessionnels, chiites, sunnites, maronites, grecs-catholiques et grecs-orthodoxes notamment. Et la ville n’a jamais connu de luttes religieuses, les communautés y vivant en harmonie, même si de nombreux chrétiens sont partis pendant la guerre. La municipalité actuelle, qui est une formule amendée de la précédente et qui regroupe 21 membres, est sous la houlette du mouvement Amal. Avec un budget de 7 milliards de LL, elle a de nombreux projets pour la ville, multipliant les activités artistiques et culturelles, pour promouvoir la ville et y attirer les visiteurs. D’ailleurs, à Tyr, l’alcool peut être consommé dans tous les restaurants et lieux publics et les femmes s’habillent comme elles le souhaitent, les foulards islamiques côtoyant les jupes courtes. L’économie de Tyr, qui aurait dû reposer sur le tourisme, est actuellement basée sur l’agriculture, la pêche et les travaux d’artisanat. Mais les habitants croient ferme à un retour rapide des touristes.



Cette Page est encore en construction...