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Le Liban sauvage existe encore:
découverte du patrimoine écologique au pays des cèdres

Nature et Réserves Naturelles au Liban



Bientôt notre programme tourisitique d'une semaine au Liban sur le thème:

" La Route des Cèdres"


Un séminaire de la Mission laïque française
Le développement durable face à une pléthore de défis

Octobre 2005- Vu les perspectives de plus en plus inquiétantes du réchauffement planétaire et des défis écologiques de toutes sortes, la sensibilisation à l’environnement et au développement durable acquiert une importance accrue. C’est ce thème qui est abordé durant trois jours, du 5 au 7 octobre, lors d’un séminaire organisé par la Mission laïque française, avec la participation d’éducateurs, et d’experts libanais et français. La séance d’inauguration a eu lieu hier, à l’hôtel Holiday Inn, en présence de l’ambassadeur de France Bernard Émié. Le ministre de l’Environnement, Yacoub Sarraf, n’a pu s’y rendre en raison de sa présence au Parlement. « La dégradation de l’environnement est désormais reconnue comme l’une des menaces les plus sérieuses, non seulement pour l’avenir de la planète et de ses ressources naturelles, mais également pour la survie de l’humanité », a souligné M. Émié, précisant que la France est activement impliquée dans les débats sur ce domaine. L’éducation à l’environnement dans le système éducatif français a été instaurée dès 1977, a-t-il indiqué. M. Émié a ajouté qu’un récent état des lieux ayant montré les limites de l’éducation à l’environnement telle qu’elle était pratiquée, celle-ci avait été généralisée dès la rentrée 2004, en France et dans les établissements relevant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. « Je souhaite (…) que le service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade puisse élaborer, avec les établissements publics ou privés d’enseignement libanais qui le souhaitent et le ministère de l’Éducation nationale, un processus semblable d’engagement en faveur de cette éducation à l’environnement pour un développement durable », a-t-il souligné.
Marianne Field, directrice générale adjointe de la Mission laïque française, a souligné que le choix du thème avait été dicté par le fait qu’il s’agit d’une préoccupation majeure mise en exergue par le ministère français de l’Éducation nationale, mais aussi « parce que cette problématique fait appel à une conception de l’éducation qui est la nôtre », la Mission laïque ayant, « depuis plus de cent ans, défendu les valeurs humanistes sur lesquelles se fonde l’éducation de futurs citoyens responsables et engagés ». Quant au choix du Liban pour ce séminaire, il est dû aux « liens particulièrement fraternels » avec ce pays, mais aussi en raison du fait que le nombre d’élèves scolarisés dans les cinq établissements de la Mission laïque au Liban représente non moins de la moitié de l’effectif global de cette institution dans le monde. Quelque 145 personnes sont inscrites à ce séminaire, le troisième organisé au Liban, la plupart des professeurs et des responsables pédagogiques, comme l’a expliqué Jean-Eudes Dunant, proviseur du Lycée Verdun. Dix-neuf établissements, dont 12 écoles homologuées et une officielle, sont représentés. L’inspecteur général Gérard Bonhoure, qui a présenté le programme et les objectifs du séminaire, a insisté sur les difficultés de l’éducation à l’environnement. « Ce séminaire doit permettre de préciser des outils, d’identifier des pratiques, bref de définir des éléments concrets pour que chacun reparte avec des pistes de travail utiles et utilisables », a-t-il dit. Ces difficultés commencent par la définition même du développement durable et par sa transposition dans le cadre des enseignements. M. Bonhoure a également précisé que la dernière table ronde abordera « des questions fondamentales qui touchent aux valeurs, au partage des valeurs, à l’éthique », parce que, selon lui, « se placer dans une perspective de développement implique un regard humaniste ». Une intervention particulièrement dense de Gilles Pennequin, chargé de mission auprès de la Délégation française à l’aménagement du territoire et à l’action générale, a fait le tour des perspectives sombres de l’avenir si aucune modification n’était réalisée dans le mode de vie moderne, et énuméré les initiatives en vue d’un développement durable aux niveaux international, européen et français. M. Pennequin a relevé neuf défis essentiels qui se posent actuellement à l’humanité : le défi démographique (une progression qui ne se dément pas), le défi urbain (populations dans les bidonvilles), le défi alimentaire (la population croît plus vite que le développement agricole), le défi de l’équité sociale (les inégalités entre continents se creusent), le défi sanitaire (l’accès à l’eau potable pour les plus pauvres, la contamination chimique des êtres humains), le défi écologique (protection des sols, de l’eau, des forêts…), le défi énergétique (avec le pétrole et le gaz qui ne dureront pas plus de quelques décennies, alors que l’économie est basée sur ces matières), le défi climatique (et ses graves conséquences) et le défi économique. Il a expliqué comment le développement durable peut répondre à ces questions, considérant, dans une lecture personnelle, que celui-ci doit se fonder sur un quintuple équilibre, naturel, économique, social, écologique et spatial.
Suzanne BAAKLINI

Al-Tilal, un projet de développement du tourisme rural
Des formations pour professionnaliser les services d’hébergement et encourager les initiatives privées


Les sessions de formation se dérouleront au siège de l’institut de développement rural et touristique al-Tilal à Maad, qui sera opérationnel fin mai. Il accueillera des cycles de conférences pour sensibiliser les décideurs et les populations à l’activité de al-Tilal.

Le développement du tourisme rural : une idée qui commence à faire son chemin au Liban.
Byblos, 20 Avril 2004- Encore timides il y a quelques années, davantage d’initiatives privées se mettent actuellement en place en milieu rural, histoire d’attirer les visiteurs locaux, les étrangers de passage ou la diaspora libanaise en quête de ses racines. L’institut de développement rural et touristique al-Tilal, parrainé par l’Association libanaise pour le développement et la culture (Aldec), organisation non gouvernementale, ouvrira très prochainement ses portes dans le village de Maad (caza de Jbeil). À partir de conférences et de sessions de formations, il entend apporter un appui aux promoteurs de projets touristiques en milieu rural et contribuer à la création d’emplois dans ces régions, afin de freiner l’exode des populations vers la ville. Le constat est consternant mais bien réel: il n’existe aucun service touristique en milieu rural, carrément pas d’hébergements décents et abordables, pas plus qu’une stratégie gouvernementale de développement touristique des villages libanais. Pour pallier cette carence, al-Tilal se fait fort désormais de lancer la formation aux métiers touristiques en milieu rural. C’est dans le cadre d’une série de conférences qu’a été exposé le programme de formation d’al-Tilal. «Des séminaires et ateliers de travail ponctuels seront, d’une part, organisés à l’intention des décideurs, notamment les membres des municipalités, les ONG concernées par le développement rural, les entreprises locales, groupes et associations», explique Juliana Najem, membre du projet. Les thèmes seront variés et concerneront le tourisme sous toutes ses facettes, notamment la commercialisation ou l’étude de faisabilité de projets touristiques, le marketing, le management, la décoration et l’architecture d’établissements ruraux, l’animation en milieu rural, la sensibilisation à l’environnement, la promotion de l’héritage culturel ou la production artisanale. Une source de revenus pour les familles «D’autre part, poursuit Mme Najem, la formation d’al-Tilal s’adresse aux familles et, plus particulièrement, aux femmes, afin de leur trouver des opportunités de travail et de contribuer au développement de leurs régions». Elles seront ainsi encouragées à se qualifier dans les métiers de l’hébergement et de la restauration et auront, au terme de leur formation, les compétences requises pour développer de petites entreprises familiales d’hébergement. «L’objectif majeur de cette formation, insiste Juliana Najem, est de professionnaliser les services touristiques en milieu rural; initiative qui, d’une part attirera les touristes, et d’autre part sera source de revenus pour les familles». Dans cet objectif, les formations porteront sur l’hospitalité, notamment l’accueil de la clientèle, l’hébergement rural, le camping, l’hygiène, le service de blanchisserie, les premiers secours, les loisirs, mais aussi sur la restauration, comme l’élaboration de menus, la préparation de pique-niques, l’emmagasinage de nourriture, le contrôle de qualité, le service de table, l’hygiène alimentaire, etc. Des cours de langues, d’informatique, de marketing touristique, de comptabilité, d’aménagement d’un établissement touristique ainsi que d’histoire et de patrimoine complèteront ces formations. Formations qui se dérouleront au siège de al-Tilal à Maan et qui devraient débuter dès la fin du mois de mai. «Quant aux tarifs de ces sessions, ils seront très étudiés», remarque Mme Najem, ajoutant que l’Aldec, organisation à but non lucratif, envisage d’établir des partenariats avec les autorités locales et l’ensemble des décideurs afin de mettre ces formations à la portée de la population locale. Le tourisme que al-Tilal contribue à développer est un tourisme familial, accessible à tous et qui ne nécessite pas de gros investissements. D’ailleurs, selon les propos de l’économiste Roger Melki, l’entreprise familiale présente des risques minimes car elle est petite. C’est la raison pour laquelle il ne conseille pas l’emprunt financier, mais l’évolution progressive et sûre du projet, qui requiert plutôt de petits investissements étalés sur plusieurs phases et qui donneraient des résultats à long terme. Des exemples de réussite Nombre de petits investisseurs locaux, dont la réussite peut être un exemple, ont d’ailleurs apporté leurs témoignages lors des conférences. Ainsi Lidia Ghattas, Tony Germani, Walid Salha et Bernard Abi Saab, repectivement propriétaires des projets touristiques La Bastide B & B à Deir el-Qamar, Bzebdine Hidden Valley Ranch à Bzebdine, Lodge Restaurant et Pub al-Fanar à Tyr et Restaurant Fin Faim à Jbeil, ont mis l’accent sur l’importance du choix de l’emplacement géographique du projet. Un choix qui doit être fait à proximité d’un site touristique ou dans un environnement naturel agréable. Ils ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de planifier le projet et d’offrir à la clientèle une prestation de qualité, ainsi qu’une grande variété de services. Hormis l’hébergement et la restauration, certains proposent des activités de plein air et des randonnées pédestres, alors que d’autres offrent des promenades en bateau. Il est certes indispensable de bien identifier la clientèle que l’on désire accueillir. Ainsi, certains projets accueillent uniquement des groupes d’adultes, tant locaux qu’étrangers, alors que d’autres ciblent les écoliers et les familles. Certes, comme toute entreprise, les petites entreprises familiales touristiques peuvent rencontrer des problèmes et des difficultés. Le démarrage n’est pas toujours facile, d’autant plus que ces projets, dont les budgets promotionnels sont très limités, voire inexistants, réussissent généralement grâce à la réputation qu’ils se forgent, au fil des années, par le bouche-à-oreille. Quant à la standardisation et au contrôle de qualité, nécessaires pour une tarification adéquate, ils sont absents au Liban. «En effet, demandent les petits investisseurs, quels sont les standards requis pour une auberge, ou pour un logement chez l’habitant?» Par ailleurs, le petit entrepreneur, au même titre que les employés, ne bénéficie d’aucune formation adéquate; de plus le travail est souvent saisonnier et menace la stabilité du projet. Les questions sont nombreuses qui hantent encore les porteurs de petits projets en milieu rural, à savoir le côté légal de leurs entreprises, le rôle des municipalités, les problèmes de parking et bien d’autres encore. C’est à toutes ces questions que tente de répondre l’institut de développement rural et touristique al-Tilal par le biais de ses campagnes d’information et de formation. L’initiative est louable, même si elle nécessite encore une évolution des mentalités de la population rurale. Juliana Najem, Nour Farra, Roger Melki et Gretta Tawil sont les principaux instigateurs de ce beau projet.


Anne-Marie EL-HAGE

Hammana la verte, la séduction en plus

Sortir des sentiers battus, aller à la découverte de villages libanais encore dignes de ce nom et qui offrent, l’espace d’une journée ou d’un week-end, ce dépaysement tant recherché par les Beyrouthins ou les touristes étrangers, à juste une demi-heure de Beyrouth. Pourquoi ne pas tenter l’expérience? C’est à Hammana, village du Metn-Sud, appartenant au caza de Baabda, que nous nous sommes arrêtés cette semaine. Un village construit en pente dans le creux des falaises de Jabal el-Knaissé, dont la fraîcheur, la nature verdoyante, la vallée, la rivière, les toits rouges et le calme ne peuvent que séduire. «Un des plus beaux coups d’œil qui soit donné à l’homme de jeter sur l’œuvre de Dieu, c’est la vallée de Hammana ». C’est en ces termes qu’Alphonse de Lamartine, séduit par la beauté du village et de sa vallée, a décrit Hammana dans son livre Voyage en Orient. C’était en mars 1833 et le poète avait été, durant une quinzaine de jours, l’hôte des «mouqaddamins» druzes du village, les Mezher. Les mouqaddamins étant, à l’époque féodale, des dignitaires militaires haut gradés, qui régnaient sur le village.
Promenade piétonne
Aujourd’hui, Hammana n’a rien perdu de son cachet traditionnel. Des maisonnettes de pierre aux toits rouges, des peupliers qui bordent les routes, un village qui descend dans la vallée en pente douce, avec sa place (le midane), sa fontaine d’eau de source (le haouz), son vieux souk aux arcades de pierre, ses églises anciennes, son palais des Mezher et cet escalier qui serpente à travers les habitations, passant devant les balcons chargés de linge, les terrasses où jouent les enfants, les cuisines où l’on prépare le repas, comme pour mieux s’imprégner des conversations, des odeurs, des rires, des habitudes... le vieux Hammana tient à ses racines, à son passé. Un passé que l’on a envie de respirer à pleins poumons... même si le souk attend toujours d’être restauré. Même si les khans en pierre de voûte, autrefois refuge des chameliers de passage, tombent aujourd’hui en ruine ou sont utilisés par leurs propriétaires comme parkings privés. Même si les magnaneries ont été rénovées et transformées en écoles. Même si, çà et là, le béton a fait son apparition et dénote quelque peu dans ce paysage si harmonieux. Même si le « chaghour », cette région touristique d’hôtels et de restaurants libanais situés en plein air, sous les cascades de la source du même nom, au sommet du village, n’a pas encore retrouvé sa gloire d’antan. Une petite promenade piétonne s’impose au cœur du village. Derrière la fontaine de marbre se dresse fièrement le palais des Mezher, baptisé par les habitants palais de Lamartine depuis le séjour du poète. Ce palais, construit quelque 700 ans auparavant sur un pic rocheux, dominait alors le village. Nul ne pouvait le surplomber, car le «mouqaddem» devait être installé plus haut que ses sujets. C’était la coutume. Au fil des années, et après l’incendie qui en a ravagé les deux vieilles bâtisses en 1860, le palais des Mezher s’est agrandi et une troisième aile a été construite. Cependant, aucun document ne le montre, tel qu’il avait été bâti à l’origine. Aujourd’hui, chacune des trois ailes a son cachet propre. Mais on y accède par une même cour et une même porte principale, sur laquelle sont gravés deux lions enchaînés, les armoiries de la famille.
Sur les pas de Lamartine
Les traces du passé sont cependant nettes, telles que décrites par Lamartine : « Le château du cheikh de Hammana surpasse en élégance, en grâce, en noblesse tout ce que j’avais vu dans ce genre, depuis le palais de l’émir Béchir à Deir el-Qamar. On ne peut le comparer qu’à un de nos plus merveilleux châteaux gothiques du Moyen Âge, tels du moins que leurs ruines nous les font concevoir, ou que la peinture nous les retrace. Des fenêtres en ogive décorées de balcons, une porte large et haute surmontée d’une arche en ogive aussi, qui s’avance comme un portique au-dessus du seuil... ». Dans les appartements du «moqaddem» Rachid Mezher, les traces du passage de Lamartine sont, elles aussi, bien mises en valeur : au mur, la médaille à l’effigie du poète offerte par l’ambassadeur de France, en 1933, à l’occasion du centenaire du passage du poète, sur laquelle est gravé: «Ici habita Lamartine en mars 1833». Sur une table, la première édition du livre de Lamartine qui fut envoyé aux Mezher dès sa publication. D’une bâtisse à l’autre, d’une pièce à l’autre, des armes anciennes ayant appartenu à la famille, des meubles appartenant au passé, un fourneau d’époque en fonte, ou un vieux chiffonnier qui servait aussi de lavabo témoignent d’un mode de vie à l’ancienne, aujourd’hui oublié. Les maîtres des lieux ont désormais des occupations professionnelles : le «moqaddem» Rachid Mezher est juge et sa cousine Zeina, consultante en affaires internationales, travaille dans un organisme mondial. Mais la famille n’en reste pas moins une référence politique et sociale, et les différentes ailes du château, désormais leur résidence d’été, sont ouvertes aux visiteurs, curieux de s’imprégner de ce passé glorieux. Il est difficile de quitter ce palais et ses bâtisses si différentes sans avoir envie d’en savoir plus. Mais les souvenirs se sont estompés. Seules les pierres semblent avoir gardé les traces du passé. Peut-être l’histoire fera-t-elle un jour revivre quelques événements traversés par cette famille.


La fontaine, lieu de rencontre et point d’accès au vieux souk, au palais des Mezher,
et à l’escalier qui serpente entre les habitations. (Photos Hind Bou Assaf)


Activités, sports et lecture pour les jeunes
La flânerie se poursuit entre les habitations. Au milieu des dédales, les escaliers conduisent à une vieille église maronite, Mar Romanos, la plus vieille de Hammana. Bâtie en 1732, en pierre de taille brute, caractérisée par un plafond de pierres en arc d’ogives, elle a été agrandie au XIXe siècle et s’est vue par la suite dotée d’une coupole et d’une horloge. Elle a été restaurée en 1999. Au même titre que son palais et sa vieille église, Hammana tire une grande fierté du couvent du Bon Pasteur, classé monument historique par la Direction générale des antiquités. Cette ancienne filature est transformée en couvent en 1894, lorsque les sœurs de la congrégation du Bon Pasteur s’installent à Hammana. Des orphelines y sont alors hébergées. Au fil des siècles, les constructions s’ajoutent et les activités se diversifient. À la pierre brute ancienne s’ajoute une pierre de taille plus raffinée, plus travaillée, ainsi que des préaux en ogives. Les jeunes filles du village viennent y apprendre la couture. Le catéchisme est aussi enseigné le dimanche aux enfants des villages avoisinants. Aujourd’hui, outre les activités qu’elle propose aux enfants du village, la congrégation prend soin des mères célibataires et des jeunes délinquantes. Dans le jardin du couvent, une Vierge miraculeuse veille depuis plus d’un siècle sur les pensionnaires du couvent. Retour au présent, sur la place du village. Non loin de là, cafés-trottoirs, restaurants et centres d’attractions pour jeunes et moins jeunes accueillent les touristes du Golfe, dont un certain nombre ont choisi Hammana pour destination. Ils préfèrent le calme de ce village vert à l’agitation de Aley et de Bhamdoun. Ici et là, des enfants jouent, avec leurs parents, au billard ou à divers jeux électroniques. Une bibliothèque municipale de 9500 ouvrages, dans les trois langues, est même mise à la disposition des habitants et des visiteurs. Elle a été offerte à la localité par un citoyen de Hammana, Claude Michel Zoghzoghi, et porte le nom du défunt Najib Abou Haïdar, ancien ministre et maire de Hammana. Mais Hammana la verte n’entend pas s’arrêter là. Les idées ne manquent pas pour transformer ce village encore ignoré des visiteurs en un lieu de villégiature prisé autant des touristes du Golfe que des Libanais. Les belles falaises qui surplombent le village, la rivière qui en jaillit sont désormais exploitées par des professionnels de la montagne et de la randonnée, Lebanese Adventure, dont l’un des organisateurs, André Béchara, originaire du village, est soucieux d’initier les amateurs de sensations fortes, petits et grands, aux joies du camping, de l’escalade, du rappel et du canyoning. Ces activités sont désormais centralisées à partir de l’hôtel Chaghour Hammana qui rouvre ses portes ce week-end, après de nombreuses années de fermeture. Hammana a tout pour séduire. Il ne manque plus que les vacanciers et les promeneurs pour rendre à ce village bien libanais l’âme que la guerre et la destruction lui ont trop longtemps confisquée.
Comment arriver au village
Hammana est situé au centre du Liban et culmine à 1230 mètres d’altitude. À 30 kilomètres de Beyrouth, 7 km de Aley et 16 km de Chtaura, le village est facile d’accès. À partir de Beyrouth, la route la plus rapide est celle de Damas, qui passe par Jamhour, Aley et mène à Hammana, à travers la nouvelle autoroute de Damas, ou à travers Sofar et Mdeirej. Il est aussi possible de s’y rendre par Monteverde, en prenant la route de Qortada, Ras-el-Metn et Deir el-Harf, avant d’atteindre Hammana. Pour le retour, ceux qui se rendent au Metn, à Baabdate ou Broummana peuvent emprunter la route de Falougha, un village célèbre pour ses fontaines, la porte de sa municipalité, qui date de la période ottomane, et qui est aujourd’hui classée, ainsi que ses vieilles églises. Un passage à Salima s’impose, avant de rejoindre Aarbanyé puis Baabdate. Le sérail et la place d’armes datent du XVIe siècle, mais ont souffert de la guerre. Quant au village, il regorge de demeures traditionnelles, de fontaines, de magnaneries et de vieilles églises. On y trouve même un sanctuaire druze. Encore peu habité et marqué par la destruction et l’exode, le village de Salima a fait l’objet d’études de l’Apsad et de Patrimoine sans Frontières.
Il est préférable de s’y rendre en compagnie de personnes du village, afin d’avoir accès aux sites intéressants.

Le défi d’Antoine Yammine, président de la municipalité:
Redonner à la localité sa place touristique d’antan

Près de 9000 Libanais habitent Hammana, actuellement, durant l’été, alors qu’environ 10000 touristes du Golfe, principalement des Koweïtiens, y ont élu domicile, pour la saison estivale. «Mais cela ne suffit pas, remarque Antoine Yammine. Ces touristes passent la nuit à Hammana mais se rendent, les journées et les soirées, à Bhamdoun ou Aley». «Notre but, précise-t-il, est de développer l’infrastructure touristique du village afin d’encourager les visiteurs à y passer plus de temps». Une infrastructure qui doit prendre en considération le zoning qui limite la construction, protégeant ainsi le village du béton et des immeubles qui gâchent le paysage.

Où loger et se restaurer
Les hôtels rouvrent progressivement leurs portes à Hammana. Aujourd’hui, deux hôtels d’une soixantaine de chambres accueillent les touristes: l’hôtel Hammana Plaza et l’hôtel Valley View. Dès le week-end prochain, le Chaghour Hammana, adoptant la formule B&B, rouvrira ses portes, organisant des activités, à travers Lebanese Adventure, aux adeptes de camping, de randonnées, d’escalade et de canyoning. Quelques restaurants et cafés proposent des snacks ou des mezzés libanais, notamment Amaretti Café, Sidewalk, Kasr el-Wadi et Aïn el-Hassa, alors qu’une boîte de nuit, le Blue Gate, attire la jeunesse jusqu’à une heure avancée de la nuit.

Les réserves naturelles au Liban

Le Liban compte 8 réserves naturelles classées: 6 forêts et 2 sites marins qui conjuguent une grande beauté et une remarquable biodiversité mais qui, pour la plupart, ne bénéficient pas encore d'un vrai programme de gestion faute de financement adéquat. En voici la liste, en partant du Nord vers le Sud :

Karm Chbat (Akkar, Liban-Nord)
Dernière née des réserves naturelles au Liban, Karm Chbat vient d'être créée par décision ministérielle.

Les îles des Palmiers (Tripoli, Liban-Nord)
Ce groupe de petites îles au large de Tripoli ne sont plus habitées, mais des restes de poterie, un puits d'eau fraîche, d'anciennes salines et une église construite au temps des croisés sont les preuves de la colonisation humaine passée. On y accède en bateau (30') à partir de Mina. Le site est formé de 3 îles : Sanani (4 ha), Ramkine (1,6 ha) et l'île des Palmiers (20 ha). La réserve a été proclamée "zone méditerranéenne spécialement protégée" dans le cadre de la Convention de Barcelone, et "zone importante pour les oiseaux" par " Birdlife ". Les belles plages des îles sont un lieu de ponte pour les tortues de mer. Les phoques-moines, espèce très menacée, recommencent à visiter le site et pourraient s'y rétablir un jour. Certaines parties de la réserve sont ouvertes au public durant l'été. Mais le reste de l'année, elle redevient un sanctuaire pour les merveilles de la nature.

Horch Ehden (Liban-Nord)
Cette typique forêt méditerranéenne à plus de 1500m d'altitude détient la palme de la biodiversité. Les cèdres y côtoient les sapins de Cilicie, les genévriers et les chênes de toutes sortes... Ce site de plus de 1000 ha, dont quelque 450 boisés, comporte 1030 espèces végétales (40% de toutes les espèces trouvées au Liban) dont 10 endémiques du site, 100 dont le nom porte l'adjectif "libanais ", 75 plantes médicinales et 39 espèces d'arbres (dont les derniers pommiers sauvages au Liban). Il compte aussi 26 espèces de mammifères, 157 espèces d'oiseaux, 300 de champignons, 200 de reptiles.

Forêt de cèdres de Tannourine (Liban-Nord)
Tannourine n'est rien moins que la plus grande forêt de cèdres qui reste au Liban (1205 ha). Réserve naturelle depuis 99, la forêt de Tannourine bénéficiera bientôt d'une aide du PNUE qui permettra d'y instaurer un système de gestion et de contrôle ainsi q'une infrastructure adéquate pour l'accueil des visiteurs. Ce site a longtemps souffert des attaques répétées d'un insecte inconnu jusqu'alors, et qui a représenté une menace très sérieuse pour la vie des arbres. Les campagnes de pulvérisation menées par le ministère de l'Agriculture en collaboration avec la FAO ont porté leurs fruits, mais le phénomène reste largement inexpliqué et la crainte de voir resurgir l'insecte ravageur n'a pas disparu.

Le Jurd ou Jord de Yammouné (Baalbeck, Békaa)
La région de Yammouné est principalement formée d'une zone aride, parsemée de genévriers très anciens qui constituent sa particularité. Une autre caractéristique de cette réserve de 2100 ha environ, sont les poissons endémiques du Liban, les " Phoxinellus libani ", devenus extrêmement rares, que l'on trouve dans ses cours d'eau.Nous y consacrons dans cette rubrique un reportage détaillé.

Pinède de Bentaël (Byblos, Mont-Liban)
Sur les hauteurs de Byblos, à quelques coudées de la mer, la pinède méditerranéenne typique de Bentaël occupe 228 hectares d'un versant très incliné. Si elle n'a été classée réserve naturelle qu'en 1999, elle n'en constitue pas moins la région protégée la plus ancienne du Liban, car c'est en effet depuis 1981 que les habitants de la région ont entamé une initiative populaire de protection de leur belle forêt. Un bel exemple de sensibilisation écologique collective. Faute de programme de gestion et de financement, cette réserve ne bénéficie d'aucune infrastructure pour l'accueil des visiteurs

Le Site web du Parc de Bentael, en Anglais

Cèdres du Chouf (Mont-Liban)
De toutes les réserves du Liban, celle des cèdres du Chouf (plus de 15 000 ha) est la plus vaste. C'est également celle qui bénéficie de la meilleure infrastructure pour l'accueil des visiteurs : sentiers de différents niveaux de difficulté, bureau d'information, panneaux explicatifs, petit musée, centre culturel pour les jeunes, vente de produits du terroir… La réserve des cèdres du Chouf constitue la limite sud de la présence du " Cedrus Libani " dans le monde. Elle comporte six forêts principales dont trois particulièrement remarquables: Barouk (400 ha), Maasser Echouf (6 ha) et Aïn Zhalta (100 ha). On y a recensé 200 espèces d'oiseaux dont 19 en danger, 26 espèces de mammifères dont 6 menacées, 524 espèces végétales dont 32 portent l'adjectif " libanais ", 160 espèces d'arbres dont 6 en voie de disparition, 30 endémiques du Liban et plus de 60 caractéristiques des pays de la région.

Plage de sable de Tyr (Liban-Sud)
Le classement de la plage de sable de Tyr (1998) a sauvé de l'urbanisation massive l'une des dernières belles parties du littoral libanais. Mais si le danger du béton a été écarté, cafés, parkings et divers types de déchets prolifèrent le long de la plage… La réserve de Tyr est un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs. Elle compte plusieurs espèces endémiques et elle abrite un grand nombre d'animaux en danger comme la tortue de mer qui, heureusement, esquisse un retour sur ce site. Dans le prolongement de la plage se trouve la fameuse source de Ras al-Aïn, utilisée pour l'irrigation depuis l'époque des Phéniciens. On y trouve encore des piscines romaines. À l'endroit où l'eau douce rejoint l'eau de mer, une zone très riche en espèces marines s'est développée.

Notons enfin un autre site, les marécages de Ammick, qui se trouve à proximité et dont le classement en réserve naturelle est dans... l'air depuis longtemps, mais il attend le vote de la nouvelle loi qui permettra la protection des propriétés privées. Ce site est d'une importance internationalement reconnue (notamment par la Convention Ramsar pour les zones humides, par " Wetlands International " et par " Birdlife "), non seulement pour sa grande beauté ou pour le fait qu'il contienne les seuls marécages restants du Liban et du Proche-Orient, mais parce qu'il constitue un passage obligé pour un grand nombre d'oiseaux migrateurs.

Avec le concours de Toufic Abichaker


Carte des Réserves Naturelles et Zones Protégées au Liban
cliquez sur la carte - texte en Anglais -



Un projet de vacances ou de séjour d'écotourisme au Liban?

Al Jord - Réserve privée, à découvrir:
Le Hermel et son jurd, nouvelle destination écotouristique,
avec ses activités sur l’Oronte et un camp dans les hauteurs


Il y a peut-être encore à faire, mais le Hermel (Békaa) s’oriente peu à peu vers le développement écotouristique, avec l’Oronte fréquenté par les amateurs de rafting et du canoë-kayak, et le jurd, dont une partie est devenue la destination des campeurs et des randonneurs. Notamment depuis qu’un projet spécialisé, qui en est à sa deuxième saison, s’y est installé. Sans compter les restaurants de truite sur le fleuve, appréciés des touristes. La région, avec sa nature si particulière et encore préservée, et l’hospitalité de ses habitants, possède un potentiel touristique important, et constitue à n’en pas douter une destination attachante. Au nord-est de Baalbeck, la longue route plate qui traverse la plaine de la Békaa (entre les deux chaînes de montagnes bien visibles) mène au Hermel, à condition de ne pas rater le virage à gauche, au niveau du carrefour de « Mahattet Ras Baalbeck » (station de Ras Baalbeck). Avant d’arriver à la ville proprement dite, deux tournants à gauche après s’être engagé dans la bifurcation du Hermel, il faut de nouveau prendre sa gauche pour se retrouver dans un sentier qui mène vers Aïn el-Zarqa (la source bleue), qui est l’une des principales sources de l’Oronte, un endroit charmant où l’eau fraîche jaillit des rochers. C’est là que se trouve Deir Mar Maroun, une grotte où saint Maron aurait vécu en ermite au VIe siècle. Il est possible de monter jusqu’aux grottes pour les visiter. Quelque deux kilomètres plus loin sur la route principale, le Hermel se profile à l’horizon. Seul sur une colline désertique (à quelque dix minutes de là) se dresse le drôle de monument devenu une caractéristique incontournable de la région, le « Qammouh » du Hermel. On suppose qu’il s’agit d’un monument funéraire érigé à la mémoire d’un roi datant de la période hellénistique ou romaine, mais il n’existe aucune certitude. Ses parois sont ornées de scènes de chasse. Il faudrait compléter les fouilles archéologiques dans le pourtour du monument afin de parfaire la recherche historique et de définir son statut exact. Il est fascinant de se tenir debout près de l’édifice et de promener son regard sur les alentours : c’est alors qu’on se rend compte que le lieu a été minutieusement choisi jadis par les constructeurs, puisque le « Qammouh » surplombe tout le Hermel, nous donnant l’impression de nous trouver au beau milieu d’un désert. Il faut se féliciter que, jusqu’à présent, aucune construction n’est venue ajouter une pollution visuelle tout à fait inutile à cet endroit perdu dans le temps et l’espace, et qui donne une touche de mystère et d’exotisme à cette étendue de terre aride. Mais la négligence ne l’a pas épargné et beaucoup de « visiteurs » y ont inscrit leurs noms sans vergogne.
Cascades artificielles
L’une des principales attractions de la ville reste cependant l’Oronte et les restaurants qui le bordent. Ceux-ci servent des repas traditionnels pour des prix allant de 10 à 15 dollars. Leur spécialité est la truite d’élevage qu’ils présentent au client (celui-ci peut aller choisir ses poissons dans le bassin, à moins de trouver cette tradition particulièrement cruelle) cuisinée de diverses façons. Vers la fin de cette chaîne de restaurants sur l’Oronte se trouvent les cascades de Dardara, créées artificiellement il y a longtemps, et devenues aujourd’hui une attraction touristique. À ce niveau du fleuve, outre les restaurants, on trouve des chalets à louer et un hôtel. Dans la ville de Hermel, pas d’hôtels, et ce pour une raison très particulière. « Les habitants de notre région ne conçoivent pas que des étrangers résident dans un hôtel, leur sens de l’hospitalité très poussé les incite à leur proposer de séjourner chez eux », explique Ismaïl Chahine, enseignant de français dans la ville et président de l’Association culturelle du Hermel. Selon lui, la contrée n’a que trop souffert d’une réputation non méritée d’hostilité aux étrangers, qui a longtemps éloigné les touristes. « Aujourd’hui qu’ils sont revenus, nous recevons des échos très positifs », affirme-t-il. « Bien que le Hermel n’offre pas encore beaucoup d’attractions, il est jugé comme très attachant par les visiteurs. Ainsi, il n’est pas rare qu’ils reviennent volontiers y passer une journée ou y séjourner. » La proximité de l’Oronte, ce fleuve rebelle, le seul dont le cours va du sud au nord, vers la Syrie, n’apporte pas seulement la fraîcheur et le clapotis agréable de l’eau, mais est devenu depuis quelques années un lieu de loisir. En effet, des sociétés d’écotourisme organisent des descentes de rafting ou de canoë-kayak sur le fleuve, avec encadrement et matériel. Ce sport fait de plus en plus d’adeptes, mais certains se plaignent des déchets visibles dans l’eau, en raison de la proximité des restaurants. Une politique écologique efficace serait sans doute de rigueur pour protéger le fleuve.
Un camp à 2100 mètres
Les groupes qui se dirigent vers le Hermel et qui veulent passer plus de temps dans la région ont la possibilité de revenir vers Baalbeck ou vers Zahlé, évidemment, où un grand nombre d’hôtels et de restaurants les attendent. Les écotouristes ont cependant une autre option, celle de se diriger non plus vers la plaine, mais vers les hauteurs du Hermel, qui rejoignent les cazas du Akkar et de Sir Denniyé. Là s’étend une région depuis peu quasiment inaccessible et certainement inconnue du public, aujourd’hui théâtre d’un projet appelé « al-Jord », écotouristique par excellence. Une association entre de jeunes investisseurs, notamment Nadim Zakhia, Jean-Pierre Zahar et Hiba Hajj, et des propriétaires terriens de la région, Ali et Hussein Mounjed Allaw, a donné naissance à un projet alliant rusticité, confort et préservation de la nature : des tentes en peau de chèvre ou en coton, avec des lits surélevés ou à même le sol, ou des sacs de couchage, des douches dotées d’un système thermique solaire pour le chauffage de l’eau, des sanitaires, des lavabos, un système d’épuration de l’eau... À part cela, pas d’électricité ni de réseau cellulaire, le dépaysement total, en d’autres termes. Ce projet avant-gardiste, qui s’étend sur 400 000 mètres carrés, à 2100 mètres d’altitude en moyenne, est géré par la société al-Jord. Son caractère écotouristique et respectueux de la nature est surveillé de près par l’association écologique Mada, fondée par les créateurs du camp en vue de devenir de plus en plus indépendante de la société, et de demeurer l’œil vigilant, veillant à la préservation d’une région à la beauté sauvage et unique. De nombreuses activités en plein air attendent les visiteurs, la principale étant les randonnées. Celles-ci peuvent durer plusieurs heures sur plus d’un circuit, dans un domaine de 200 kilomètres carrés. Les paysages sont changeants et excessivement beaux, passant du jurd proprement dit, où la végétation est parsemée mais très riche pour qui se donne la peine d’y prêter attention, aux forêts de cèdres en pente forte, situées plus bas. À ne pas rater : la vue saisissante du Wadi al-Jehanem (la vallée de l’enfer), un site naturel impressionnant de grandeur. Il est possible également de consommer un café ou un thé, préparés à l’ancienne, chez l’une des familles passant l’été dans la région.
Produits du terroir
Outre les randonnées, effectuées avec un guide, plusieurs activités sont proposées aux visiteurs dans la cadre du projet : cerf-volant, promenades à dos d’âne, varape et rappel (escalade de falaises), observation des étoiles, jeux de boule et pétanque, palette... Les plus paresseux peuvent simplement jouir du climat agréable et de la vue des montagnes (qui forment une continuité avec Kornet el-Saouda, le plus haut pic du Liban), participer à des jeux de société, passer une soirée au feu de bois... Des journées à thème, pour l’écoute de la musique, par exemple, sont parfois organisées. L’un des objectifs du projet est de prouver la rentabilité de l’écotourisme pour les investisseurs mais aussi pour les populations locales. Déjà, des produits du terroir sont vendus dans le cadre du camp, « moins cher que sur le marché et avec plus de bénéfices pour l’agriculteur », assurent les responsables. L’association Mada prévoit la création prochaine d’une unité de production avec un financement de l’ambassade de France. Un autre budget, provenant de l’Agence de développement suisse, sera consacré à la protection et au reboisement de la forêt. Un week-end ou un séjour plus prolongé est idéal pour des groupes ou des familles, à la recherche d’un peu de calme et de dépaysement. L’idée du projet est née, il y a quelques années, du coup de foudre d’un groupe de jeunes pour une région dont ils ne soupçonnaient pas la beauté. Aujourd’hui, ce sont les visiteurs qui, souvent, sont transportés par les paysages et l’expérience de la vie rustique. Un projet à découvrir avant la fin de la saison, qui s’achève vers fin octobre ou début novembre, quand le froid s’installe.
Un patrimoine négligé par les officiels
Les vestiges archéologiques ne manquent pas dans le Hermel, mais ils souffrent de la négligence officielle et sont exposés à tous les vandalismes, comme le constate amèrement Ismaïl Chahine. Celui-ci, apparemment très attaché à sa région, dresse un triste bilan des sites quasiment laissés à l’abandon. À commencer par le « Qammouh », qui a subi de nombreux dégâts au cours des années, et qui attend toujours les fouilles nécessaires pour la révélation de sa vraie identité. La grotte de Saint-Maron, elle aussi, a urgemment besoin de travaux d’entretien. Des années de dégâts irréfléchis et de fouilles improvisées ont laissé leurs traces sur cet important site religieux et culturel. Par ailleurs, sur l’Oronte, après les cascades de Dardara, en route vers la Syrie, se trouvent d’autres cascades, créées artificiellement vers 400 après J-C, appelées « Sadd Hayra ». L’objectif de l’installation était l’irrigation des hautes terres. D’anciennes pierres sont toujours visibles, mais le site est méconnu. Brissa, sur la route du jurd, fief de la famille Nassereddine, présente l’avantage d’être un village entièrement archéologique. En effet, une église byzantine s’y trouve toujours, et les maisons sont bâties avec des pierres antiques obtenues sur place. Il était question de fouilles avant la guerre, mais le projet ne s’est jamais concrétisé. Un peu plus haut, se trouvent deux stèles de Nabuchodonosor, situées sur les deux côtés d’une même route. Elles sont dans un état d’abandon lamentable, selon M. Chahine. Il peut arriver également de voir des sarcophages sur les bords des routes, livrés à leur triste sort. Par ailleurs, souligne M. Chahine, « le Hermel a été classé région touristique par décision ministérielle, mais aucune infrastructure appropriée n’y a été installée, d’où le fait que seules des initiatives privées y ont vu le jour ».

Détails pratiques et adresses utiles

Pour mieux organiser une journée dans une région aussi éloignée que le Hermel, mieux vaut disposer de quelques numéros de téléphone utiles. Ainsi, les amateurs de rafting peuvent contacter l’une des trois sociétés qui organisent ce genre d’activités : André Béchara de la Lebanese Adventure au 03/628319, ou Houssam Aldani de la Wild Water Adventure au 03/580535. La troisième, Sport Nature, est une association dont les bénéfices vont au développement des sports de canoë-kayak et de rafting (elle assure une formation dans les deux activités).
Le contact est Ali Awada, qu’on peut appeler au 03/678398, et les internautes peuvent consulter le site suivant : www. slck.org. Sport Nature, qui fait partie de la Fédération libanaise de canoë-kayak, offre des possibilités de séjours un peu plus prolongés : on peut, pour 45 dollars, passer la nuit dans des cabanes en bois aménagées, dîner et déjeuner le lendemain matin, et pratiquer le sport durant la journée. La descente de rafting est à 20 dollars, un prix standard qui comprend matériel et encadrement, affiché par toutes les sociétés, mais Sport Nature offre la possibilité d’acquérir une carte mensuelle de kayak à 10 dollars, qui permet de pratiquer ce sport autant de fois qu’on le veut. Pour 20 dollars par an, on peut également obtenir une carte de réduction de 30% sur toutes les activités, ainsi que sur l’entrée à certains endroits comme la réserve de Afqa, par exemple. Il faut savoir que ce genre d’activités se pratique douze mois sur douze.
Pour passer une nuit ou plus au Hermel, les touristes peuvent louer un chalet ou une chambre d’hôtel, dans le projet des cascades de Dardara, situé sur l’Oronte. Les chalets sont à 25 dollars la nuit pour deux personnes, et 40 dollars pour quatre. Une suite (chambre avec salon et salle de bains) est louée à 35 dollars la nuit. De grands groupes peuvent réserver des dortoirs à 10 dollars par personne. Pour plus d’informations sur le projet des cascades de Dardara (qui offre des services de rafting avec l’une des sociétés), il suffit d’appeler à l’un des numéros suivants : 03/828880, ou 03/861670. Il existe également un autre hôtel sur le fleuve. Pour ce qui est du projet al-Jord, la pension complète varie entre 28 et 40 dollars par jour, avec des prix spéciaux pour les enfants de moins de cinq ans, les enfants de 5 à 12 ans et les groupes. Ce prix comprend le transport en 4X4 d’une localité appelée Marjhine (à une demi-heure du Hermel) jusqu’au camp (afin d’éviter la circulation trop dense sur les terres du projet), la nuitée et les trois repas (boissons non comprises). À signaler que les mets proposés sont typiques de la région (parfois inconnus des citadins), préparés le plus souvent possible à partir de produits récoltés ou achetés localement, et, ce qui ne gâte rien, succulents. Pour les activités, il faut compter près de trois dollars par personne. Pour plus d’informations, appeler le 03/648963 ou le 03/235303, ou consulter le site Internet : www.aljord.com. Il ne faut pas oublier qu’à 2100 mètres, le froid est généralement intense la nuit. Des vêtements chauds et des chaussures de marche, pour les randonneurs, sont absolument indispensables. Les tentes sont fabriquées en peau de chèvre ou en coton, avec des murs de pierre sur certains côtés. Elles sont bien équipées, chauffées à l’aide de poêles à charbon et éclairées par des lampes à gaz. Les lits sont dotés d’une literie complète.


Suzanne BAAKLINI - Septembre 2003

Visite de la première réserve naturelle du Akkar
Gazelles, flamants roses et produits du terroir dans le cadre enchanteur
du village de Beyno (Beino).



Blanc, rouge et vert. Beino (prononcez Beyno), village du Akkar, a réussi à préserver son cachet traditionnel avec ses maisons aux pierres blanches et aux toits rouges, ses champs et ses forêts. Ici, grâce à l’initiative du vice-Premier ministre, Issam Farès, originaire de la localité, une réserve naturelle a vu le jour. Une réserve toute verte où des animaux domestiques et sauvages, des oiseaux et des poissons se côtoient. Un espace qui a été judicieusement embelli par la création d’un lac artificiel. Et pour encourager les Libanais à se rendre au Akkar afin de se ressourcer dans cette belle nature, un petit motel, comportant plusieurs bungalows individuels, assure un séjour tout confort. «Dahr nos el-Aali». C’est ainsi que les habitants de la région appellent communément l’espace transformé en réserve. Beyno (entre 550 et 750 mètres d’altitude) est à 130 kilomètres de Beyrouth et 48 kilomètres de Tripoli (soit environ deux heures de voiture à partir de la capitale). On y accède par la route principale reliant Tripoli au chef-lieu du Akkar, Halba, en passant par les villages de Edbel et Dahr Nassar. La réserve est un espace de 200000 mètres carrés où poussent des chênes, des cyprès et des oliviers, ainsi que des plantes rares. Certains arbres ont été plantés tout récemment, mais le choix de ces nouvelles pousses a été effectué en conformité avec l’environnement de la région. Pour protéger la zone des chasseurs, des vandales et des animaux sauvages, une enceinte en béton de deux mètres de hauteur ceinture la réserve. Ainsi, des espèces nouvelles, qui étaient éteintes ou en voie de disparition, vivent désormais à Beyno. Tel est le cas, notamment, des gazelles disparues du Liban depuis plus de 70 ans en raison du comportement des braconniers, des lièvres qui se reproduisent rapidement dans la réserve, des écureuils dont 70 ont été laissés en liberté hors de l’espace protégé, des chèvres et des hérissons. Plusieurs espèces de volatiles ont également été introduites dans la réserve : les perdrix, devenues rares au Akkar (actuellement plus d’un millier de perdrix vivent dans l’espace protégé et plus de 600 autres ont été libérées dans les forêts avoisinantes), des faisans, des pigeons de tous les genres, des flamants roses, des cailles, des dindes blanches et des poules. La réserve a été convenablement équipée pour recevoir tous ces animaux. Des spécialistes, dont un vétérinaire, sont sur place pour s’occuper des quadrupèdes et des volatiles.
Des jardins enchanteurs
L’un des responsables de la réserve, Fakhr Jreij, explique que « la création de la réserve vise à réintroduire des espèces éteintes ou en voie de disparition au Akkar . Elles sont en danger du fait de la négligence ou de l’inconscience de certains responsables qui ne font rien pour lutter contre la chasse, la déforestation et les incendies », dit-il. La réserve produit toutes sortes de produits laitiers ainsi que du miel. Des ruches ont été installées à l’intérieur de l’espace protégé, où les engrais chimiques et les fertilisants sont prohibés. À la réserve de Beyno, le consommateur a droit uniquement à des produits naturels. L’espace a également été spécialement conçu pour recevoir des promeneurs qui peuvent sillonner de charmants sentiers. Au sud de la réserve, un lac artificiel, d’une capacité de 80 000 mètres cubes, a été construit. Durant l’été, le lac est alimenté par un puits artésien. Diverses espèces de poissons d’eau douce ainsi que des canards et des oies y vivent. Les rives du lac artificiel ont été aménagées pour accueillir les visiteurs de nuit comme de jour. Non loin de là, de petits jardins, où poussent des fleurs multicolores, des pins, des chênes et des saules, offrent un spectacle enchanteur. Ce lac n’a pas seulement été construit pour des considérations esthétiques, mais aussi pour aider les agriculteurs à irriguer les terrains voisins. Grâce à des techniques modernes, le lac a été pourvu de canaux spéciaux capables d’emmagasiner l’eau de pluie et de réduire les risques d’inondations. Le président du conseil municipal de Beyno, Fayez Jreij, relève que son village « avec sa nature et ses maisons traditionnelles a, de tout temps, inspiré les peintres et les poètes . Ce projet d’écotourisme qui a vu le jour dans notre localité devrait attirer des visiteurs de tout le Liban », souligne-t-il. Le déplacement vaut d’autant plus la peine que d’autres sites voisins méritent d’être visités : les chutes et la citadelle croisée de la localité, la plus ancienne du caza, Akkar el-Atika (située à 7 kilomètres de Beyno), les forêts de Kammouah (à une dizaine de kilomètres de la réserve) ; le vieux sérail ottoman du village voisin de Barj … Et pour rendre la visite encore plus agréable, de petits restaurants montagnards (notamment à Beit Mallat et Rahbé, sans compter Beyno) offrent des repas libanais complets à des prix variant entre 10 et 15 dollars par personne.
Des bungalows tout confort
Le développement que connaît Beino et les secteurs voisins depuis quelques années a encouragé le retour des familles originaires de la localité qui vivaient à Beyrouth ou à l’étranger, souligne Fayez Jreij. Ces habitants viennent passer des week-ends ou une partie de leurs vacances d’été dans la région. Certains d’entre eux ont entrepris de restaurer leurs maisons anciennes ou de construire de nouvelles habitations tout en respectant le cachet traditionnel de leur village. Ghassan Hani a vécu 35 ans à l’étranger avant de rentrer définitivement à Beyno, son village natal. Il y a entamé un ambitieux projet qui ne manquera pas de donner un élan certain au tourisme interne dans la région : la construction de 30 bungalows dans un centre baptisé « L’auberge du chasseur ». Six de ces bungalows ont été achevés. D’une superficie de trente mètres carrés, ils sont entièrement équipés et offrent tout le confort nécessaire (télévision, cuisine, ameublement). Ils peuvent être loués pour le week-end ou la semaine à un prix défiant toute concurrence : 30 dollars la nuitée pour le bungalow (où peuvent loger quatre à cinq personnes). La beauté de la nature, le calme et la sérénité, la douceur de vivre dans son village, en sus évidemment de la réserve naturelle, ont poussé Ghassan Hani à effectuer un retour aux sources. Autant de facteurs qui devraient aussi inciter nombre de Libanais, en quête de dépaysement, à venir découvrir cette région un peu trop méconnue.



Comment accéder à Yammouné, où séjourner, numéros utiles...

De par son emplacement, Yammouné n’est déjà pas banale. La vallée entourée de montagnes est située, selon le découpement administratif, dans trois mohafazats : la Békaa, le Mont-Liban et le Liban-Nord. Par conséquent, on y accède par de nombreux chemins et elle peut être incluse dans plus d’un circuit intéressant. Du côté nord, elle est bordée par une autre réserve, celle de Tannourine. Venant des Cèdres, on peut donc emprunter la route de Hadeth Jibbé-Tannourine, pour rejoindre Yammouné par une route non asphaltée, mais facile. Une autre route, asphaltée celle-là, est celle qui passe par Aynata, également du côté nord. Par le Mont-Liban, on peut traverser par Aqoura (hauteurs de Jbeil) pour atteindre Yammouné, ou par Afqa, en passant par Hadeth Baalbeck et Chlifa, où il y a les restes d’un temple romain. Le chemin le plus facile serait cependant celui qui passe par Baalbeck. Plusieurs kilomètres après la ville, sur la route qui se dirige vers le Nord-Ouest, vous verrez un panneau qui indique la bifurcation de Yammouné, à gauche. Il suffira alors de suivre les signalisations. Sa position centrale fait de Yammouné une destination qui peut être incluse dans divers circuits susceptibles de durer plus d’une journée. À Yammouné même, il y a un hôtel qui porte le nom de la vallée (où l’on peut louer une chambre pour un prix moyen de 20 dollars et manger des mets traditionnels), et il y a possibilité de dresser un campement pour la nuit. Mais l’on pourrait aussi résider aux Cèdres, à Baalbeck, ou à Laqlouq par exemple. Yammouné, avec ses nombreux atouts, forme en effet une continuité culturelle avec les cèdres millénaires de Bécharré et les imposantes ruines romaines de Baalbeck. Il est possible également, en reprenant la route principale de Baalbeck, de pousser vers le Nord jusqu’au Hermel.

Ceux qui veulent découvrir Yammouné, récolter des informations supplémentaires, organiser des randonnées à l’avance ou s’approvisionner en produits naturels de la région peuvent appeler Nasser Chreif au 08/310095.






Un poisson, vrai trésor national

Qui aurait dit que la principale particularité du site serait... un poisson ? Le Thuxinallus libani est endémique du Liban et de la vallée. Identifié par un scientifique français en 1900, ce poisson doré était connu et consommé des populations locales, surtout qu’il est riche en iode bien qu’il s’agisse d’une espèce d’eau douce. On l’avait cru disparu avant qu’il ne refasse son apparition. Aujourd’hui, selon M. Chreif, ce trésor national est à l’abri de la pêche, les habitants ne voulant pas risquer de provoquer son extinction. Les amateurs de la faune peuvent donc faire la connaissance de ce poisson rare. Avec le temps, des activités d’observation des oiseaux pourraient aussi être organisées, vu que Yammouné est un point de repos pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs, et un lieu de résidence pour des dizaines d’autres volatiles. M. Chreif affirme qu’il organise des sorties dans la nature pour des scientifiques étrangers, mais pourrait faire de même pour les touristes. Il rappelle que le site est enneigé en hiver et parfait pour des activités comme le ski de fond. « Mais si les touristes veulent vraiment vivre des moments uniques, je leur suggérerais de monter jusqu’aux cimes au moment du crépuscule », dit-il. « Là, ils verront un coucher du soleil unique, avec une vue qui s’étale de la Békaa jusqu’à la mer. » Moins poétiquement, les visiteurs peuvent désormais s’approvisionner en aliments traditionnels naturels et en plantes médicinales, selon M. Chreif. Il précise qu’il a créé une coopérative à cette fin et a obtenu un permis d’exploitation et de vente des plantes à but thérapeutique.

Liste des sociétés libanaises d’écotourisme

Si vous êtes tentés par l’idée de passer une journée au sein de la nature, voici une liste des principaux clubs et sociétés d’écotourisme :

• La Lebanese Adventure : 03/360027, 03/214989. Site web : www.lebanese-adventure.com
• Liban Trek : 01/390790, 03/390790.
• Cyclamen : 03/218048 (randonnées à la carte).
• Ecoclub Bécharré : 03/832060 (randonnées dans la région de Bcharré). Site web : www.ecoclub-becharre.org
• Le Club des vieux sentiers : 01/203988, 03/464919.
• Wild Expedition : 03/293210. E-mail : wildex@cyberia.net.lb
• La réserve d’Afqa-Mnaïtra : 03/633644 (dans la réserve et ses alentours). Site web : www.lareserve.com.lb
• Ibex : 01/216299, 03/731629.
• Club P’AV : 03/240456. E-mail : pavrsito@yahoo.com

Dolomite Trekking Competition
Le Mzaar Sporting Club organise, en collaboration avec la Maison du ski, des compétitions de marche en montagne (trekking) dans la région de Ouyoun el-Simane – Kfarzebiane.
Peuvent y participer les hommes, les femmes, les vétérans, les juniors et les enfants.
Total des dénivelés : 200 mètres, longueur du circuit : 10 km.
Le départ aura lieu à 9h à partir de La Cabane-Wardé.
Pour plus d’informations et pour les inscriptions, appeler aux 03/681931
(Robert Akiki), 09/958203.

Équipement nécessaire à la Randonnée

Aller à l’aventure dans une randonnée signifie bien s’équiper. Le randonneur a besoin :
– d’une paire de bottes de marche ;
– d’un short ou d’un pantalon, ce dernier est plus pratique surtout si le circuit est semé de ronces ;
– d’un chapeau pour éviter les coups de soleil ;
– de lunettes solaires ;
– d’un écran solaire ;
– d’un coupe-vent ;
– d’une gourde ;
– et bien sûr d’un bon casse-croûte.

Astuces et conseils

Pour éviter les malaises et les ampoules aux pieds au cours de la marche, les spécialistes conseillent aux randonneurs : – de ne pas entamer la journée à jeun et de prendre un bon petit déjeuner ;
– d’enfiler toujours une paire de chaussettes bien moulantes en polypropylène au-dessous d’une autre paire bien grosse. En général les ampoules apparaissent si les pieds frottent contre les bottes ou si ces dernières ne sont pas adaptées à la marche. Quand on porte deux paires de chaussettes, elles frottent l’une contre l’autre et protègent ainsi les pieds ;
– de mettre du talc dans les bottes car il aspire l’humidité ;
– de mettre un sparadrap sur l’ampoule.




Notre Dossier
Randonnées à Douma

Les randonnées revêtent souvent
un aspect culturel.


Des sites comme celui du Temple Romain de Niha, dans la Bekaa font souvent partie de l'itinéraire du randonneur libanais



Des centaines de grottes et de gouffres à explorer au Liban:

La spéléologie :
sensations fortes, découvertes et respect de la nature

Pourquoi décide-t-on d’explorer les entrailles de la terre ? Peu importe la raison et l’issue de l’exploration, puisque le spéléologue est mû par une véritable passion et une curiosité scientifique à toute épreuve. L’aventure, le sport, les découvertes archéologiques, l’exploration de la nature souterraine, les sensations fortes: la spéléologie réserve de nombreuses joies aux amoureux des profondeurs abyssales, notamment ceux qui ont conclu un pacte tacite avec la nature, celui de la préserver en toute circonstance, quel que soit le vertige de la découverte.

L’histoire de la spéléologie au Liban Celle-ci commence par la découverte exceptionnelle de la grotte de Jeita par un certain Thompson, en 1836. L’exploration de la grotte a été poursuivie par des équipes américaines et françaises, jusqu’à ce que, en 1940, un Libanais, le premier, Lionel Ghorra, s’intègre à l’une d’entre elles. Et ne tarde pas à former et à diriger une première équipe libanaise en 1946. Une initiative qui ménera à la fondation du Spéléo Club du Liban (SCL) en 1951. La tradition de la spéléologie est lancée, et d’autres clubs se formeront au fur et à mesure. En 1975, à la veille des hostilités, quelque 350 grottes avaient déjà été explorées. Si les sorties sur le terrain n’ont pas été complètement interrompues durant la guerre, la discipline ne devait connaître un nouvel essor qu’avec l’avènement de la paix. Ce sport n’est « pas plus dangereux qu’un autre si l’on respecte les règles et qu’on maîtrise la technique », estiment ceux qui le pratiquent. Mais il s’agit certainement d’une activité qui requiert une formation solide. Cette formation, les nouveaux venus peuvent l’acquérir dans le cadre d’un des clubs spécialisés. Chaque club a sa méthode particulière, bien que l’apprentissage de la technique soit la base obligée. Mais ce qui transparaît à travers nos contacts avec des responsables de clubs, c’est que ceux-ci laissent le temps aux nouveaux venus de s’adapter à l’ambiance particulière du sport, et sondent leur aptitude à respecter la nature. « Nous conseillons à une personne qui s’intéresse nouvellement à ce sport de venir assister à nos réunions, puis de nous accompagner dans l’une de nos sorties, en spectateur », explique Badr Gédéon, présidente de l’Association libanaise d’études spéléologiques (ALES), fondée en 1994. « Pour notre part, nous observons ses réactions sur le terrain, ses comportements dans la nature, son aptitude à participer à la vie d’équipe, une nécessité absolue en spéléologie. Si tout va bien, c’est tant mieux. Si nous remarquons que cette personne a la propension de détruire la nature, nous lui laissons le choix entre modifier son comportement et renoncer à son intention de se joindre à nous. » « Notre objectif est de causer le moins de dégâts possibles dans les sites naturels souterrains », souligne Hugues Badawi, président du SCL. « C’est ce principe que nous inculquons aux nouveaux venus. Il nous arrive même de délimiter des chemins dans les grottes afin que les spéléologues qui nous suivent marchent dans nos pas sans s’aventurer dans d’autres directions. » Quant à l’entraînement technique, il consiste surtout à apprendre à utiliser de manière adéquate les cordes et les ficelles, et à devenir de plus en plus autonome sous terre. Durant la formation, les cours théoriques précèdent les sorties sur le terrain. « On peut devenir un bon spéléologue en une saison », précise la présidente de l’ALES. « Après une certaine étape, on initie la personne à la photo. D’ailleurs, les films souterrains sont un nouveau domaine dans lequel se lance l’ALES.


Une activité multidisciplinaire
Mais que recherche-t-on dans l’exploration du monde souterrain ? Il y a quelques décennies, c’était surtout la découverte de nouvelles grottes et l’aventure qui tentaient les spéléologues. Aujourd’hui, l’intérêt scientifique prime. « Un spéléologue doit avoir des connaissances dans beaucoup de domaines », estime M. Badawi. « Il faut savoir interpréter les phénomènes géologiques, avoir des notions d’histoire, d’archéologie, d’hydrologie, de biologie, insiste Badr Gédéon. La culture générale en sort très renforcée. » La spéléologie, c’est avant tout la passion de la découverte. Interrogé sur les découvertes les plus exaltantes en matière de grottes, M. Badawi précise que « chacune est sensationnelle parce que chaque grotte possède une caractéristique que d’autres n’ont pas ». Peut-on espérer de nouvelles découvertes ? « Il y en aura toujours », estime Badr Gédéon. « Le matériel dont nous disposons aujourd’hui n’est pas celui qui était utilisé il y a trente ans. Les mêmes sites se révèlent autrement, et pourraient recéler des secrets supplémentaires qui ne seront accessibles qu’aux générations futures, qui sait ? D’autant plus que certains sites qu’on croyait entièrement fouillés nous réservent encore des surprises. » Elle parle d’une grotte nouvellement mise au jour par son équipe dans la vallée de Hamatoura, à Kosba. Appelée « grotte de la liberté », elle s’est avérée être un site archéologique important, et est actuellement fouillée par l’ALES et la Direction générale des antiquités (DGA). Les poteries trouvées datent de l’âge du bronze. Quel pourrait être le facteur de risque dans la pratique de la spéléologie ? « En plusieurs décennies, nous n’avons eu que quelques blessés très légers, se souvient M. Badawi. Par conséquent, ce n’est pas plus dangereux que de conduire une voiture. Il s’agit cependant de ne pas se lancer dans des prouesses inutiles. » Qu’en est-il des personnes un peu trop aventurières ? « Ce n’est jamais un bon signe, parce qu’une personne qui n’a pas peur pour sa sécurité ne craint pas pour celle des autres, explique Badr Gédéon. Or, c’est par excellence un sport qui se pratique en équipe et dans le cadre duquel il faut maîtriser parfaitement la technique. » Le facteur de risque peut se trouver augmenté lorsque des groupes décident de pratiquer la spéléologie hors du cadre des clubs organisés, parfois sans formation suffisante. Cela se passe assez souvent aujourd’hui, même si on n’a heureusement pas encore signalé d’accidents graves. Cependant, il faut savoir que la SCL et l’ALES ont tous deux des membres spécialisés dans les secours sous terre, ayant suivi une formation adéquate. Les spéléologues – ils sont de 100 à 150 à pratiquer ce sport régulièrement aujourd’hui, selon les estimations des personnes interrogées – explorent toutes les régions du Liban. Une passion aux mille facettes qui ne les quitte pas facilement, puisque, même après avoir fondé une famille, beaucoup d’entre eux reviennent respirer l’air des grottes avec leurs enfants !

Promenades et déjeuners au bord de l’eau dans la réserve naturelle de Yammouné, une mini-Békaa à découvrir au milieu d'un cirque de montagnes.



La première image qui viendrait en tête de quiconque aperçoit la vallée de Yammouné au détour d’un virage est probablement celle d’une perle dans son écrin. Avec ses points d’eau, ses champs agricoles délimités par des peupliers géants, ses maisons parsemées, la région est d’une beauté qui vous prend à la gorge, s’étalant là, devant vous, inattendue, comme une mini-vallée de la Békaa entourée de montagnes. Foyer d’une nature riche, de vestiges archéologiques non encore entièrement fouillés, de lacs et de cours d’eau qui confèrent de la fraîcheur à l’atmosphère, de petits cafés, la vallée de Yammouné est un lieu de promenade et de tourisme hors du commun. Ce n’est pas pour rien que Yammouné est classée « réserve naturelle, scientifique et culturelle » depuis 1998. Après la première impression de beauté qui s’impose à l’œil dès la descente de montagne, on ne peut que remarquer la diversité des paysages et des couleurs. À la steppe des hauteurs succède une végétation plus colorée, puis les contrastes des récoltes et de la surface chatoyante de l’eau dans la vallée. L’eau est en effet l’élément dominant de cette vallée isolée géographiquement, celui qui a souvent façonné son histoire. C’est la richesse hydraulique qui a rendu cette contrée si fertile, continuellement habitée et traversée par les différentes cultures et civilisations. Comme par coïncidence, c’est dans l’eau que se retrouvent aujourd’hui les ruines d’un temple romain, probablement d’origine phénicienne, consacré à la déesse Astarté (l’équivalente de l’Aphrodite grecque ou de la Vénus romaine). Aujourd’hui, les seuls vestiges visibles sont deux pans de murs d’une salle portant le nom de la déesse. Le bassin et les cours d’eau continuent de jouer un rôle prédominant dans la vie des habitants et le potentiel touristique de la région, même si le niveau de l’eau a bien baissé depuis qu’elle est acheminée vers d’autres localités pour l’usage domestique. Mais cela devrait s’arranger avec la construction du barrage de Yammouné, qui ramènerait le fameux bassin à sa splendeur passée. Les visiteurs peuvent toutefois dès aujourd’hui profiter de cette nature hospitalière, avec ses sentiers qui invitent à la promenade, qu’ils soient asphaltés ou en terre. Les amateurs de randonnées peuvent se choisir des itinéraires faciles (de 10 à 20 kilomètres) ou des promenades laborieuses mais intéressantes dans les montagnes. Il est même possible, pour les stakhanovistes de la marche, de pousser aussi loin qu’aux Cèdres de Bécharré, vers le Nord. L’eau a également favorisé la naissance de plusieurs petits cafés qui servent des mets traditionnels, et souvent des truites d’élevage. On peut y manger à prix très raisonnables, tout en gardant à l’esprit le fait que les moyens de bord sont rudimentaires. Et ce n’est pas la seule option : pour renouer avec une tradition oubliée, économique et pratique, on peut se rendre à la vallée avec son repas tout prêt. Plusieurs cafés louent leurs tables sans obliger le client à se servir de la nourriture préparée dans leur cuisine. Il n’est pas rare non plus de trouver des familles entières en train de pique-niquer près de l’eau, si fraîche qu’on y place les boissons et les pastèques afin de les refroidir. L’un de ces groupes, venu de Baalbeck, rencontré près d’un ruisseau, affirme que la population est hospitalière, et que la maîtresse des lieux a permis à tous de s’installer à l’ombre des arbres sur sa terre, pour passer une journée agréable avec les enfants. Il ne faut cependant pas oublier que la vallée et les montagnes qui l’entourent sont classées réserve naturelle, et que pour cette raison comme pour beaucoup d’autres, les activités récréatives ne devraient pas empiéter sur la nécessité de préserver la propreté et la biodiversité des lieux.

Une statue de Minerve déterrée
Amoureux de sa région natale, Nasser Chreif (tous les habitants de Yammouné sont de la même famille), est intarissable sur les plaisirs que procure une visite de la vallée et des montagnes qui l’entourent. Si c’est lui qui s’occupe aujourd’hui le plus activement du développement d’une gestion de la réserve, il pense que le classement du site n’est que trop naturel. Selon lui, la première tentative de protection de cet écosystème exceptionnel date de... 134 après Jésus-Christ, quand l’empereur Hadrien a interdit l’abattage des cèdres, des sapins de Cilicie et des genévriers sur le site. Il est plus que probable que l’empereur romain agissait ainsi pour servir ses intérêts (il l’a fait dans d’autres régions du Liban), mais il n’en reste pas moins que les cèdres et les sapins de Cilicie ont disparu du site, et qu’il ne reste de ces trois espèces que les genévriers. M. Chreif assure que des efforts de reboisement et de réintroduction des arbres disparus est en cours. « La richesse culturelle du site est remarquable, souligne-t-il. Il n’y a pas très longtemps, une statue de Minerve, aujourd’hui placée à Baalbeck, a été découverte. D’une taille à l’échelle humaine, elle est nue et se tient debout sur deux lionnes. » Mais les caractéristiques les plus remarquables du site restent ses atouts naturels, selon ce taxonome. « Le bassin de Yammouné est le plus élevé du Moyen-Orient, à 1500 mètres d’altitude », explique-t-il. Le point le plus haut, appelé Dahr el-Adib, culmine à 3048 mètres. « Il existe chez nous pas moins de quatre micro-climats qui abritent une biodiversité considérable. De 1800 à 3000 mètres, par exemple, on trouve des plantes européennes, plus particulièrement alpines. Au Nord-Est, la végétation est formée d’espèces qu’on trouve dans le désert de Syrie, comme l’Artémisia herba-alba. De 1500 à 1800 mètres, ce sont les plantes méditerranéennes. À Yammouné, on trouve pas moins de quatre espèces de genévriers et plus de 300 plantes médicinales, qu’on étudie actuellement en collaboration avec l’AUB. »




En même temps que Tannourine et Bentaël

Yammouné a été classée réserve naturelle le 31 octobre 1998, en même temps que la cédraie de Tannourine (Liban-Nord) et la pinède de Bentaël (Jbeil). Dans cette contrée au climat rude - il y fait particulièrement froid en hiver - on a longtemps cultivé le haschich, mais depuis son interdiction, c’est surtout des champs de tournesols et de pommes de terre qu’on y trouve. Selon Nasser Chreif, sont inclus dans la réserve tous les terrains publics dans la vallée et dans les montagnes environnantes. Il raconte que les habitants ont pu être hostiles au classement du site au début, mais qu’ils sont conscients aujourd’hui de l’importance de restaurer à la région sa splendeur naturelle. Sur le versant d’une montagne, on est surpris de voir des travaux, et l’on se prend à s’inquiéter de la présence d’une éventuelle carrière. Pas du tout, affirme M. Chreif, il s’agit d’un stade construit par le Hezbollah. Les drapeaux du parti flottent d’ailleurs à l’entrée du village. Quant aux pâturages, ils sont limités à certains endroits, selon M. Chreif. Il affirme également que la chasse illégale n’y est pas pratiquée.


Suzanne BAAKLINI - Août 2003




Les randonnées, ou la nature à pied


Depuis près de cinq ans, période à laquelle les sociétés d’écotourisme ont commencé à foisonner, la conception des activités de plein air a beaucoup évolué. « D’un sport sélectif, plus ou moins confidentiel, l’écotourisme s’est transformé en une activité généralisée, mais qui continue à toucher principalement les personnes sensibles à la nature et à sa beauté, qui désirent découvrir des régions intactes du pays », indique André Béchara, un des fondateurs de la Lebanese Adventure. La randonnée est une balade à pied dans la nature, dont le but peut être le sport, la découverte ou la détente, mais aussi le savoir. « Le côté culturel est indissociable du côté sportif, insiste M. Béchara. Nous organisons souvent des randonnées à thème qui mêlent l’histoire locale aux us et coutumes. » Les excursions vinicoles, à titre d’exemple, ou encore celles ethniques ou en rapport avec les plantes médicinales. Au menu de ces clubs et sociétés figurent de même les randonnées alternatives, « qui consistent à passer une nuit chez l’habitant et à aider les autochtones dans leur travail quotidien », indique M. Pascal Abdallah, de la société Cyclamen. Ainsi, ils se retrouvent en train de labourer la terre, traire les vaches et les brebis, etc. « Cet aspect des randonnées est surtout prisé par les touristes étrangers, note Serge Soued, un des fondateurs de la Lebanese Adventure. C’est un retour à la terre, aux sources. » Mais un grand travail reste à faire auprès des villageois. « Nous leur faisons valoir le bénéfice qu’ils peuvent tirer d’une telle activité et l’enrichissement que cela peut amener à la région, indique-t-il.

Choix des circuits et degrés de difficulté
La majorité des sociétés d’écotourisme propose un programme hebdomadaire, les dimanches en général. D’autres organisent des sorties « à la carte », selon le choix des estivants. En ce qui concerne les circuits à suivre, ils sont en général situés dans des régions montagneuses, à des altitudes assez élevées. « Pour choisir un circuit, nous faisons une reconnaissance préalable de la région en nous basant sur une carte d’état-major », révèle M. Béchara. « Nous cherchons à montrer la beauté de la région choisie et parfois même nous insistons sur le moins beau, pour sensibiliser les gens à l’écologie et à l’environnement », renchérit M. Soued. Après tout, à chaque médaille son revers, et le « Liban vert » qu’on a tellement chanté se transforme en dépotoir, dans des montagnes éventrées par les carrières, et le plus souvent en béton. « Il est démoli sur le plan écologique et environnemental », déplore Serge Soued. Dans certains clubs et sociétés, les circuits sont choisis par les guides. Jusqu’à présent, tous les villages du Liban ont été presque couverts, hormis le Sud. Que vous soyez sportif, débutant ou amateur, à chacun son circuit. Les randonnées sont en fait classées faciles, moyennes et diffiicles, suivant le total des dénivelés, l’altitude, la longueur de l’itiniéraire et la nature du terrain. « Les randonnées faciles sont en général accessibles à tout le monde, notamment aux enfants âgés de 8 ans et plus, explique M. Soued. Les randonnées de niveau moyen présentent quelques difficultés au niveau des dénivelés et de la nature du terrain. Quant aux randonnées difficiles, elles sont principalement destinées aux professionnels et aux sportifs. » « Les excursions de niveau moyen sont les plus fréquentes, car elles peuvent être effectuées par des personnes moyennement sportives qui recherchent surtout le dépaysement et l’activité physique, poursuit Serge Soued. Sans soublier le caractère social que revêt la marche. Les gens viennent pour se faire aussi de nouvelles amitiés, sachant que la moyenne d’âge des randonneurs est de 35 ans. Mais nous recevons aussi dans nos groupes un grand nombre de personnes du troisième âge (60 ans et plus). En général, cette catégorie de g
ens est motivée par la marche. Elle est de même très bien entraînée. »

Les randonnées en chiffres
En général, les rassemblements pour les sorties se font très tôt le matin (entre 7h30 et 8h, selon la société organisatrice) et les retours s’effectuent en fin d’après-midi. Pour les randonnées au crépuscule, les départs sont fixés à 15h. Et les prix ? Ils varient entre 10 000 et 105 000 LL selon la société organisatrice, la durée de l’activité (une journée ou un week-end avec nuitée et repas chez l’habitant), les services compris (assurance, transport, guides, repas) et le nombre de membre d’un groupe. Dans certaines sociétés, « les guides ont le droit de refuser un randonneur s’ils le jugent incapable de tenir jusqu’au bout, comme l’explique une responsable au Club des vieux sentiers. « De même, nous refusons d’accompagner des adolescents de moins de 18 ans, à moins qu’ils n’aient une autorisation écrite de leurs parents. » « L’écotourisme devient une mode au Liban et les clubs et sociétés fleurissent un peu partout, confie André Béchara. Cela prouve que la nature reprend enfin ses droits et le plein air suscite l’engouement. Il existe néanmoins un aspect négatif à cette pléthore de sociétés, celui des compagnies qui travaillent sans avoir l’expérience nécessaire. Dans la majorité des cas, il s’agit de jeunes, fervents de la nature, qui ne respectent pas toutes les normes de sécurité. L’écotourisme est un travail de longue haleine. Il exige des expertises culturelles et techniques et bien sûr le feu sacré. » Envie d’un changement ? Surtout ne vous prélassez pas dans votre lit, les dimanches. Car 8h passées, les retardataires risquent de rater une bonne occasion d’évasion et un bol d’air frais.

Nada MERHI


Spéléologie au Liban (Suite...)



Une formation solide acquise auprès de professionnels Pour obtenir une bonne formation à la spéléologie, il faut rejoindre l’un des clubs et pratiquer cette activité avec des professionnels. L’acquisition d’un savoir-faire technique (pour l’exploration de grottes ou de gouffres) est évidemment primordiale, mais celle d’une attitude propice à l’esprit d’équipe et au respect des sites naturels ne l’est pas moins.
Le Spéléo Club du Liban (SCL) offre aux nouveaux venus la possibilité de suivre une formation, sans contrepartie financière excepté une cotisation de 15000 LL par sortie. Une fois que les paiements atteignent le seuil des 100000 LL, ce qui équivaut à la cotisation annuelle des membres, l’amateur participe gratuitement aux activités. Au bout de deux ans, s’il est persévérant, il devient membre du club. Pour contacter le SCL, il suffit de consulter son site Internet : www.spéléoliban.com.

L’Association libanaise d’études spéléologiques (ALES)
est également équipée pour offrir des formations. Les personnes intéressées sont priées d’assister à des réunions puis d’accompagner l’équipe sur le terrain, en participant, autant que faire se peut, aux activités. La cotisation s’élève à 10000 LL par sortie (une somme qui atteint dix dollars pour les personnes accompagnant les spéléologues en touristes). Si le spéléologue en herbe fait preuve de persévérance et manifeste une volonté de poursuivre son apprentissage, il obtient une carte de membre stagiaire. Il ne s’acquitte plus que d’une somme de 5000 LL par sortie au cas où il n’est pas motorisé. Ce n’est que plus tard, au terme d’une période indéterminée, qu’il pourrait accéder au statut de membre à vie.

Il est possible de consulter le site Internet du club, www.alesliban.org,
ou de contacter l’un des membres suivants de l’ALES : Badr Gédéon au 03/666469, Hani Abdelnour au 03/666461 ou Fadi Beayno au 03/440203.

Une troisième association, dont le siège est situé dans la Békaa, le Club de Wadi Arayech pour la découverte des grottes, fondé en 1964, offre les mêmes services.

La formation y est entièrement gratuite, ainsi que la participation aux activités du club par des amateurs ou des spéléologues professionnels. Pour contacter ce club, il suffit d’appeler l’un de ses deux membres : Joseph Abou Akar au 03/689796, ou Georges Harika au 03/689599. Le matériel est généralement assuré aux débutants, l’équipement de base étant formé du casque surmonté de deux lampes, d’un vêtement en fibre polaire et d’une combinaison semi-étanche, ainsi que de bottes en plastique. Un tel équipement coûte de 250 à 300 dollars. Le prix d’un matériel de spéléologue technicien s’élève à 450 ou 500 dollars. Tous ces articles sont disponibles sur le marché libanais. Par ailleurs, les grottes et les gouffres à explorer au Liban se comptent par centaines, dans les différentes régions. Une excellente forme physique est une condition sine qua non de l’exercice de ce sport, dans le cadre duquel il arrive au spéléologue de passer des heures entières sous terre, dans un environnement rude et sombre, dans l’objectif de poursuivre son exploration jusqu’au bout. Badr Gédéon se souvient de cet épidose au cours duquel elle n’a revu la surface qu’au bout de 27 heures... « C’est la volonté psychologique qui nous permet de tenir bon, de surmonter l’extrême fatigue physique, explique-t-elle. En début d’expédition, il m’arrive souvent de me demander ce que je fais là. Mais une fois le temps d’adaptation passé, c’est une période d’extase qui m’attend, avant d’avoir rendez-vous avec la fatigue. Mais en fin de compte, c’est un ressourcement. Je puise ma force dans celle de la terre. »


Suzanne BAAKLINI - Septembre 2003

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