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Le Festival de Beit-Ed-Dine:
Une édition 2005 au nom de la variété et placée sous le signe de la résistance
Le Festival de Beiteddine:


présente pour le public francophone

Le Programme de l'édition 2006

Saison et Festival 2006
« N’en déplaise à certains, le Liban est et restera le pays phare et le pionnier de la culture dans la région », a affirmé le président du syndicat de la presse, Mohammad Baalbaki, en soulignant les efforts déployés par « Nora Walid bek Joumblatt et le comité du Festival de Beiteddine, qui œuvrent pour nous offrir chaque année la meilleure sélection qui soit». C’était hier, lors de l’annonce du calendrier des manifestations de l’été 2006 qui a été faite à l’Ordre de la presse en présence de la diva Magida el-Roumi et de Maurice Sehnaoui, PDG de la SGBL, partenaire de l’événement depuis sept ans. « Notre programme est riche et varié », a souligné la présidente Nora Joumblatt- en photo ci-dessous- en rappelant que la star
Magida el-Roumi participe pour la sixième fois à ce festival.
De l’éclectisme à gogo donc. De la pop latino de Ricky Martin, à la danse classique et moderne de Sylvie Guillem et Russel Maliphant, en passant par les rythmes colorés africains d’Angélique Kidjo et Cheikh Lô ; sans oublier la scintillante Liza Minelli et la révélation Souad Massi.

À noter la nouveauté de cette année : une soirée jazz et blues où se suivront quatre formations, dont la libanaise The Blues Quest.


La Programmation de la saison 2006

27 mai :
Ricky Martin, une belle gueule, un déhanchement à faire pâlir de jalousie Fifi Abdo, des rythmes hot latinos, un Grammy Award et 50 millions d’albums et de DVD vendus depuis la sortie de Un, dos, tres en 1997 puis de Livin’ la vida loca en 1999. Dans son dernier album paru en 2005, le latin lover abandonne les mots espagnols mais pas la « caliente attitude ». Objectif : faire danser les filles de la planète… et du Liban, qui se trouve dans le cadre de sa tournée mondiale. Sur son site officiel, Ricky Martin explique pourquoi il a intitulé son album Life : « Je crois que la vie ne se conçoit pas en une seule dimension. Pendant ma longue absence, j’ai pris du temps pour voyager et échanger des pensées avec des personnes du monde entier. » Le chanteur s’est inspiré de ses voyages au Brésil, en Inde ou encore en Égypte. Comme il l’explique: « Chaque musique et chaque texte décrivent ces expériences vécues. »

16 juillet :
L’étoile du Royal Ballet, Sylvie Guillem, et le jeune Russel Maliphant dans Push, la nouvelle production du théâtre Sadler’s Wells.
Sylvie Guillem est nommée, à seulement 19 ans, danseuse étoile par Rudolf Noureïev en 1984 à l’issue de son interprétation du Lac des cygnes avec le double rôle d’Odette/Odile. Une série de premiers rôles suivent cette nomination, parfois avec Noureïev lui-même comme partenaire. Elle quitte l’opéra en 1989 pour se consacrer à une carrière internationale. Elle est actuellement « soliste invitée » au London Royal Ballet. Chorégraphe anglais, Russell Maliphant s’est formé au sein de la prestigieuse École du Royal Ballet de Londres. Avec la compagnie de cinq danseurs, Russell Maliphant s’emploie à faire naître la danse du seul mouvement, cerné par la lumière, progressant en énergie et puissance avec la rigueur d’un art martial.

23 juillet :
Liza Minelli, une diva au talent incontesté. Fille de Judy Garland et de Vincent Minelli, elle avait de fortes chances de devenir célèbre, mais elle était aussi capable de trouver son identité digne de la réputation de sa mère et de son père et de conquérir, grâce à son talent de chanteuse, d’actrice et de danseuse, les plus hauts sommets du monde du cinéma, du théâtre et de la variété.
Elle avait 19 ans lorsqu’elle a été décorée pour la première fois du prix Tony (Flora the Red Menace - 1965) quoiqu’elle se soit présentée dans le show-business bien plus tôt, à 2 ans, en jouant avec sa mère dans The Good Old Summertime et qu’elle ait commencé la conquête de Broadway à l’âge de 16 ans.
Elle a obtenu tous les prix de prestige, comme Academy-Award, Golden Globe, Tony, Emmy dont certains lui ont été décernés même plusieurs fois...
Le XXIe siècle continue à considérer Liza Minelli comme l’un des plus grands talents des 40 dernières années et l’une des stars les plus brillantes du show-business américain.

26-29 juillet :
Après un succès retentissant en 1999, Stomp revient sur la scène de Beiteddine pour quatre représentations, avec seaux, balais, bidons, éviers, poubelles et briquets...
De ces objets ordinaires, les artistes de la troupe font naître une musique hallucinante, offrant un spectacle devenu culte. Entre scène de vie quotidienne détournée, pur fracas et humour décapant, Stomp nous fait découvrir le plaisir ancestral de l’expérimentation rythmique et offre un spectacle inoubliable aux chorégraphies époustouflantes.
Comment ne pas succomber à la frénésie rythmique jubilatoire de cette troupe ? Stomp signifie taper du pied, danser, et devant la virtuosité de ces huit artistes sous haute tension, il sera bien difficile de résister...

1er août :
Angelique Kidjo et Cheikh Lô dans un double concert de rythmes africains. Né au Bénin dans le berceau du vodoo (culte qui a inspiré bon nombre de ses chansons), Angélique Kidjo est parmi les plus jeunes artistes africains les plus reconnus internationalement et la nouvelle reine de l’afro-funk.
Sensible aux problèmes de société qu’elle perçoit chaque jour, révoltée par la misère des pays du tiers-monde et d’ailleurs, elle écrit des textes engagés. Elle évoque le sort des enfants des rues au Brésil, Les enfants perdus, et dénonce le racisme en Occident, qui sévit encore et toujours.
Cheikh Lô est une personnalité. Né à Bobo Dialaso – une petite ville du Burkina Faso – de parents sénégalais, Cheikh Lô a grandi dans un environnement pluriculturel. Adolescent, il apprend la guitare et la batterie en autodidacte, puis abandonne ses études pour devenir batteur. En 1978, il quitte le Burkina Faso pour Dakar et joue dans différents groupes sénégalais. Ensuite, en 1984, il se retrouve à Paris où il participera, entre autres, à quelques sessions pour Papa Wemba. Adepte de la confrérie musulmane des Mourides (dont le mot d’ordre est : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie comme si tu devais mourir demain »), Cheikh Lô a le goût du travail acharné. Pour souligner son appartenance à cette confrérie très active au Sénégal, il en a adopté les signes de reconnaissance actuels: dreadlocks et habits colorés. Ses chansons, teintées de rythmes Mbalax et latins, sont profondément marquées par la religion.

4 août :
Ravi Coltrane et Shimekia Copeland avec le Blues Quest libanais. Le saxophoniste ténor et soprano Ravi Coltrane réussit à transcender l’aura de son illustre père John avec une musique jouxtant deux pôles : jazz aux accents bop et relectures aux arrangements singuliers de classiques du répertoire.
Shimekia Copeland est la fille du guitariste de blues Johnny Copeland avec qui elle a forgé ses premières armes vocales. Elle est la nouvelle représentante d’un blues non élitiste, s’adressant à tous les fans de jolies voix féminines et puissantes qui aiment l’authenticité des répertoires blues et rhythm’n’ blues.
The Blues Quest est une formation libanaise née en janvier 2005, sous la direction du guitariste Hani Alayli. D’un côté, il y a les vétérans comme Abboud Saadi (guitare basse), Émile Boustany (batterie), Hratch Kassis et Issa Goraieb (saxophones) et, de l’autre, les jeunes talents confirmés comme Nidal Abi Samra (saxophone ténor), Mazen Siblini (piano), Philippe Abi Rached (guitare) et Giba Moufarrege (chant).

5 août :
Souad Massi, BBC artiste de l’année 2005 et Victoires de la musique en 2006. Jeune interprète, auteure et compositrice, elle est la nouvelle révélation de musique World. Originaire d’Algérie, l’artiste puise son originalité dans la diversité de ses influences, entre chaâbi, funk et folk.
Dès son plus jeune âge, Souad Massi baigne dans un univers artistique, entourée de frères et d’oncles musiciens. En 1999, elle est repérée lors du Festival « Femmes d’Algérie » ; quelques mois plus tard, Souad Massi quitte son pays pour s’installer en France. Dans la foulée, elle enregistre un premier album, Raoui (Le conteur), qui lui permet de s’imposer en France. Forte de ce précédent succès, Souad Massi sort son deuxième album, Deb. Le troisième, Mesk elil, est sorti en 2005.

12 août :
Magida el-Roumi. Le poète Nizar Kabbani a sans doute le mieux cerné la personnalité de la diva qui a chanté son fameux ode à Beyrouth, Sitt el-Dounya. « J’ai aimé ses pensées et son esprit avant de m’enticher de sa voix de velours, a dit Kabbani. Magida el-Roumi est comme moi : une rebelle dans l’âme. Elle est très prometteuse : elle sent et comprend les paroles comme personne. Le Liban a grand besoin d’elle. Elle deviendra sans doute l’ambassadrice de tous les Libanais, au Liban et dans le monde arabe. »

16-17 août :
Carlos Acosta, star du Royal Ballet dans Tocororo, un conte cubain, un spectacle qui regroupe une trentaine d’artistes. Le premier danseur cubain, formé dans la technique de l’École cubaine de ballet, fondée par Fernando, Alicia et Alberto Alonso, est, depuis 2003, l’invité principal du Royal Ballet de Londres.
Cela lui permet d’accepter les demandes d’autres compagnies internationales, de prendre part aux projets du Ballet national de Cuba et de se présenter dans son pays, où il compte d’innombrables admirateurs.
Acosta a gagné la médaille d’or lors du Concours international de danse de Paris en 1990 et, douze mois plus tard, il réitère l’exploit à Lausanne. Ensuite, il est invité par des compagnies comme le Ballet de Houston et l’American Ballet Theatre (États-Unis).
Tocororo est un spectacle surprenant, car sa mise en scène se fonde sur le ballet, la danse contemporaine, la danse-théâtre, le théâtre lui-même, la musique live (de Miguel Nuñez), les arts visuels (un remarquable travail du décorateur Salvatore Forino) et la culture populaire.


Flash-Back

Le Festival de Beiteddine 2005: du 7 juillet au 5 août

Sept spectacles au nom de la variété et… de la résistance

Un événement tragique après l’autre. Le Liban n’en finit pas d’enterrer ses martyrs. La volonté de vivre, la force de continuer doivent triompher. Respectant l’esprit du phénix, le Festival de Beiteddine annonce ses couleurs. Le claviériste Chick Corea ; le sitariste parrain octogénaire de la World Music Ravi Shankar et sa fille Anoushka ; le groupe pop reggae UB 40, la star du flamenco Sara Baras, Marcel Khalifé, Julia Boutros et l’incontournable Kazem es-Saher sont au programme de l’édition 2005.
La conférence de presse, prévue hier à l’hôtel Le Bristol, pour prendre les détails, a été annulée in extremis suite à l’annonce de l’assassinat du journaliste Samir Kassir. Dans ces conditions, « il faut bien du courage, de la ténacité et du dynamisme », comme l’a si bien souligné la présidente du comité, Mme Nora Joumblatt.


Marcel Khalifé, virtuose du oud, clôturera le Festival 2005
Ici, sur la scène de l'Unesco avec la chanteuse Oumima el-Khalil.
(Photo Marwan Assaf)



Le programme de l'édition 2005 se présente comme suit :

Le 7 juillet : Ravi Shankar et Anoushka Shankar

Ravi Shankar est le musicien emblématique de la tradition classique de l’Inde du Nord. Né en 1920 à Bénarès, il a suivi l’enseignement rigoureux de son gourou, Baba Allaudin Khan, qui lui a enseigné toutes les subtilités du raga, cette musique qui « colore l’âme ». Il a reçu, dans son pays, le titre envié de Pandit, ainsi que l’estime de grands artistes venus de tous les horizons musicaux de la planète, tels Yehudi Menuhin, Jean-Pierre Rampal, Philip Glass, Zubin Mehta, John Coltrane ou son disciple George Harrison. Ravi Shankar, maintenant âgé de 82 ans, demeure le maître incontesté du sitar. Et dans le respect de la tradition, il a eu le souci de transmettre ses connaissances musicales. Sa plus célèbre élève n’est nulle autre que sa fille Anoushka, formée dès l’âge de neuf ans, et qui aujourd’hui est elle aussi une sitariste virtuose. Depuis 2001, le père et la fille partagent la scène et livrent un raga inspiré, pour le plus grand bonheur des amoureux de cet instrument aux sonorités uniques.
Le 16 juillet : UB 40
Le groupe pop reggae UB 40 a été formé à Birmingham en Angleterre en 1978. Il est mené par les frères Robin (guitare) et Ali Campbell (guitare/chant). C’est en 1983, avec Labour of Love, un album de reprises de reggae, que le groupe est numéro un des charts anglais avec le titre de Neil Diamond, Red Red Wine, relayé par les radios américaines et devient un hit outre-Atlantique en 1988. UB 40 enregistre alors Labour of Love II avec les reprises des Temptations, The Way You Do The Things You Do, et d’Al Green Here, I Am (Come and Take Me). Il participe à la musique du film Sliver avec Sharon Stone en reprenant le titre d’Elvis Presley, Can’t Help Falling In Love. UB 40 n’est plus un groupe engagé. En 1993, il enregistre l’album Promises and Lies qui est numéro un des charts anglais. En 1998, il sort Presents The Dancehall Album puis Labour of Love III. En novembre 2000, The Very Best Of UB 40 est dans les bacs, ainsi que Cover Up un an plus tard. En 2003, le groupe fait son come-back avec l’album Homegrown.
Le 23 juillet : Kazem as-Saher
Devenu incontournable à Beiteddine, Kazem as-Saher fait chaque année salle comble de cœurs chavirants. Le chanteur irakien, actuellement entre les studios de Paris et du Caire, enregistre de nouvelles chansons pour son prochain album. Kazem a récemment fini l’enregistrement de deux nouvelles vidéos, l’une pour la chanson Ashko Ayaman tirée de son dernier album, et la deuxième pour Hadid Kaser, qu’il avait chantée il y a treize ans. Le nouvel album de Kazem, sorti récemment, connaît un succès fulgurant chez les fans du monde arabe.
Le 28 juillet : Julia Boutros
Ghabet Chams el-hak (Le droit, un soleil révolu) : les paroles de la chanson de Julia Boutros résonnent encore dans les oreilles des Libanais. Mais la jeune chanteuse, connue surtout pour ses chansons engagées (la résistance, le Sud-Liban, possède également dans son répertoire des airs piqués par Cupidon.
Le 30 juillet : Sara Baras
Née à Cadiz voici une trentaine de printemps, Sara Baras est aujourd’hui une des plus belles danseuses de flamenco. Chorégraphe, elle a monté sa compagnie pour raconter des histoires espagnoles : Jeanne la folle, Bernarda Alba. Après son triomphe à New York et à Paris, elle vient au Liban avec son dernier spectacle, Flamenco, un voyage chorégraphique qui puise aux racines mêmes du genre flamenco. Une heure et demie d’un spectacle où tous les rythmes et danses du flamenco le plus pur, buleria, fandango, sevillana, solea... seront au rendez-vous.
Le 2 août : Chick Corea et Touchstone
Le claviériste Chick Corea (primé onze fois aux Grammy Awards) et sa nouvelle formation électro-acoustique Touchstone prennent la scène de Beiteddine pour une soirée jazz. Allers retours entre formules acoustiques et électriques, entre répertoire original et citations référentielles (Bartok, Dave Brubeck, T. Monk, Bud Powell...) : depuis trente-sept ans, Armando Anthony Corea (des origines siciliennes), alias Chick Corea, a souvent changé de direction. À soixante-quatre ans, le voici à nouveau débordant d’idées et d’une énergie nouvelles, invité par Beiteddine pour son projet «Touchstone». Le pianiste originaire de Boston (de racines siciliennes), emblème de la fusion et d’une certaine latinité, commence à se faire un nom dès 1962 en jouant avec Mongo Santamaria. En 1971, il forme le très fameux Return to Forever, avec Joe Farrell, Stanley Clarke et le couple brésilien Flora Purim /Airto Moreira. Chick Corea alterne dès lors sons acoustiques et électriques (voire de plus en plus électroniques), l’abstraction et une volonté affirmée de la mélodie. Le compositeur accentue encore la dimension latine de sa musique. My Spanish Heart sort en 1976. Ce disque coloré, chargé d’hispanismes, est considéré alors comme l’un de ses meilleurs albums. Dans les années 80, il joue avec les plus grands musiciens (Michael Becker, Eddie Gomez, Steve Gadd, Dave Weckl, John Patitucci...) et crée bientôt sur les cendres de Return to Forever l’un des groupes fusions les plus intéressants de l’époque : l’Elektric Band. Parmi ses enregistrements des années 90, soulignons le très bel hommage rendu à Bud Powell sur Remembering Bud Powell.
Le 7 août :
Marcel Khalifé
Marcel Khalifé, le grand musicien libanais qui sait si bien faire vibrer les cours arabes en pinçant les cordes de son oud. Depuis 25 ans, il compose ses propres crus. Ou met en musique des paroles, comme celles du grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Et il fait le tour du monde, de Paris aux States, en passant par les grandes capitales européennes ou nord-africaines.

Neuf évènements au programme de L'édition 2004

Le Palais de Beit Ed Dine, cadre exceptionnel du Festival

Le 4 Mai, à l’Ordre de la presse, la présidente du Festival de Beiteddine, Nora Joumblatt, a annoncé le programme de l’été 2004. Entourée du président de l’Ordre, Mohammed Baalbacki, du président-directeur général de la Société générale au Liban, Maurice Sehnaoui, et de Mansour Rahbani, qui présente sa nouvelle création, Mme Joumblatt a présenté les neufs événements qui se dérouleront du 2 juillet au 28 août.

En commençant par la nouvelle production Rahbani, intitulée Hokom al Rou’yane (Le règne des bergers), commandée et produite par le festival et qui se déroulera les 11, 12, 13 et 14 août prochain : une satire grinçante, un pur cru de l’indétrônable famille régnante du royaume de la scène libanaise. Dans les rôles principaux, Antoine Kerbage, Ali Rafic Ahmed et l’actrice tunisienne Latifa. À la direction, Marwan Rahbani, et à la composition, Ghadi et Oussama Rahbani. Les aficionados de Fairouz ont découvert avec déception que la star sera absente du programme 2004.



C’est avec l’opéra Turandot, de Puccini, que seront inaugurées les festivités, le 2 juillet : en droite ligne du Royal Albert Hall de Londres, la production présente, dans le rôle-titre, Ludmila Magomedova, soprano qui a fait l’affiche de l’Opéra de Berlin et au Bolchoï ; Akhmed Agadi, dans le rôle de Calaf qu’il a chanté au Royal Albert Hall en 2001 ; enfin, pour ne citer que les rôles principaux, Rosa Lee Thomas interprétera le personnage de Liù - comme elle l’a fait au Royal Albert Hall en 2001. Les chanteurs et l’orchestre seront dirigés par Alexandru Samoila, actuellement directeur musical de l’Opéra national de Turquie. Nouveau cirque et piano virtuose
Les 7, 8, 9 et 10 juillet, place au cirque canadien Éloise, une des institutions les plus représentatives du « nouveau cirque » et fondée en 1993 par sept artistes de l’École nationale du cirque de Montréal. Il présentera Nomad, At Night, The Sky is Endless, créé en 2002. Au programme : danse, musique et acrobaties qui célèbrent l’âme errante de l’homme et sa quête de l’aventure.
Les 16 et 17 juillet, c’est le chanteur québécois Garou qui se produira en solo sur la scène du palais. L’inoubliable Quasimodo du musical Notre-Dame de Paris connaît aujourd’hui une carrière fulgurante.
Le 24 juillet, le public libanais découvrira le pianiste turc Fazil Say, qui s’est formé auprès de David Levine et du Conservatoire de Berlin. À 24 ans, il commence une carrière professionnelle. Les plus grandes salles et orchestres l’ont accueilli (Wigmore Hall, théâtre des Champs-Élysées, philharmoniques de New York et Saint-Pétersbourg). L’interprète est aussi compositeur (Black Hymns, composé quand il avait 16 ans ; à 21, il joue son Concerto pour piano et violon et, à 26, son second Concerto pour piano) : son troisième Concerto pour piano a été créé en 2002 à Paris, avec l’Orchestre national de France et, plus récemment, son oratorio Requiem pour Metin Altiok a été joué pour la première fois au Festival d’Istanbul. Passionné de jazz, il a collaboré au quartette de Kudsi Ergüner et a réorchestré de nombreuses partitions classiques pour le jazz. Pour son récital à Beiteddine, il interprétera des pages de Mozart, Ravel, Liszt ainsi que Gershwin. « Ustad », danse et architecture
Le 30 juillet sera la soirée consacrée à la « Musique pour la paix » orchestrée,
sur la même scène par Jordi Savall et son ensemble de musique médiévale ainsi que par l’ensemble
Kaboul. Jordi Savall n’est plus à présenter : c’est l’homme qui a remis au goût du jour la viole de gambe et son répertoire, qui va du Moyen-Âge au XIXe siècle. L’artiste assure la direction musicale de ces deux ensembles, qui seront accompagnés, côté occidental, par la soprano Montserrat Figueras et, côté oriental, par Ustad Mahwash, la première chanteuse à avoir reçu le titre d’« Ustad ».
Le 31 juillet sera dévolu à l’incontournable artiste irakien Kazem as-Saher, qui, à la faveur d’un duo antiguerre d’Irak avec Lenny Kravitz en 2002, a fait le tour du monde pour revenir, pour la troisième fois, en artiste arabe victorieux sur la scène du palais de l’émir Bachir.
Le 6 août, c’est Metapolis, Project 972, la curiosité de la programmation, qui sera présenté. Un spectacle témoin de la rencontre entre le chorégraphe français Frédéric Flamand et l’architecte irakienne Zaha Hadid, lauréate du prix Pritzker 2004 Clichés du XXe siècle et navire culturel Voilà pour les spectacles intramuros. À signaler, et durant toute la durée du festival, l’exposition, au palais de Beiteddine, Mapping Sitting, réunissant des photographies prises par des artistes arabes au XXe siècle et réinterprétées par Walid Raad et Akram Zaatari, membres de la Fondation arabe pour l’image, à laquelle les clichés appartiennent.
Les 27 et 28 août, en clôture de festival et en collaboration avec Solidere, accostera, à la Marina de Beyrouth, le navire Naumon pour l’art, la culture et l’éducation:
La seconde curiosité de Beiteddine 2004 proposera donc, à bord et sur le quai, des activités et des spectacles gratuits, notamment des feux d’artifice, des shows laser et des acrobaties inspirées du mythe de Prométhée ; des expositions évoquant les cultures méditerranéennes et le parcours de La Fura Dels Baus ainsi que des ateliers destinés à sensibiliser le public à l’environnement.

Les billets de tous les spectacles seront mis en vente à partir du 14 mai.
Renseignements : Virgin Megastore (01/999666).

Beiteddine: à la découverte de nouvelles cultures
Dès le début, Nora Joumblatt a fait ses choix: «Trois critères régissent ce festival, dit la présidente du comité: la qualité, la créativité et, enfin, un programme varié, avant-gardiste, pour atteindre le plus large public. C’est après qu’on s’occupe de rentabiliser ou de joindre les deux bouts.» Nora Joumblatt n’a pas d’états d’âme. Elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle peut. Elle est secondée par une équipe de douze membres (le comité exécutif) qui se répartissent les tâches sans structure définie. Et le bureau du Festival de Beiteddine compte 4 salariés. Ici, on tient à avoir les grands noms du show-biz, les grandes troupes. Elle sait aussi que le Liban a un public restreint pour la musique classique. Et al-Bustan en a fait sa spécialité. Alors elle se tourne vers les méga-spectacles. Que fera-t-elle lorsque toutes les grandes stars seront écumées? «À l’heure de la mondialisation, nous découvrons d’autres cultures, d’autres musiques, d’autres personnes. Ce qui est très intéressant», dit-elle. Nous sommes allés vers l’Inde et le Pakistan. Cette année nous nous sommes tournés vers l’Afghanistan, l’Afrique du Sud, l’Amérique du Sud. C’est passionnant». Comment s’opèrent les choix? «Il y a certes les producteurs qui nous proposent des artistes et des spectacles. Nous avons nos correspondants à l’étranger. Les dames du comité voyagent beaucoup et sont à l’affût de toutes les nouveautés. À partir du bureau, ici, nous sommes en contact permanent avec plusieurs festivals à travers le monde et suivons quotidiennement ce qui se passe ailleurs», explique Nora Joumblatt, qui considère que son festival a sainement évolué et a grandi en passant par plusieurs étapes. Maintenant que les festivals sont devenus de véritables industries, ne serait-il pas plus professionnel de se doter d’un jeune directeur artistique qui connaisse toutes les musiques? « Si on se spécialisait comme le Festival d’al-Bustan, oui, répond Nora Joumblatt. Ce serait intéressant, mais les jeunes viennent nous proposer des choses. Et nous sommes en contact permanent avec les disquaires pour les goûts et les choix de cette catégorie de la population. Mais voilà, notre festival n’est pas exclusivement consacré aux jeunes, car nous avons des tranches d’âge variées.» La nouveauté de Beiteddine est la délocalisation. Des spectacles au label du festival sont organisés en dehors du Chouf. Il y a donc un changement avec l’intention d’organiser quelque chose de différent. Maryah Carey au Biel, il n’y a pas longtemps, et le show sur un bateau en juillet n’en sont que les premiers exemples. Côté finances, Nora Joumblatt et son équipe ne dédaignent nullement l’aide de l’État. Bien au contraire, mais encore faut-il que ce dernier soit moins capricieux. C’est que personne ne sait quand la manne tombe. C’est pourquoi, ici aussi, les sponsors sont d’un secours inestimable, et Beiteddine développe sérieusement ce volet financier. Toujours est-il que les problèmes demeurent, d’une année à l’autre. Nora Joumblatt fait avec et ne s’arrête pas en si bon chemin.

Maria CHAKHTOURA


Site web officiel: www.beiteddine.org


Un programme encore riche et varié malgré les difficultés...

La compagnie M de Maurice Béjart, Nigel Kennedy, " West Side Story " dans une production de la Scala de Milan, Kazem el-Saher et Sarah Brightman, Goran Bregovic et son orchestre, et les indémodables Feyrouz et Ziad figurent notamment à l'affiche du Festival de Beiteddine 2003 dont le programme a été rendu public hier par la présidente du comité organisateur, Mme Nora Joumblatt, au cours d'une conférence de presse tenue à l'Ordre de la presse libanaise. En présence des dames du comité, du président de l'Ordre, M. Mohammed Baalbaki, et de M. Maurice Sehnaoui, PDG de la Société Générale, principal sponsor de l'événement, avec MedGulf. Et Shakira ? La chanteuse colombienne d'origine libanaise avait reporté les dates de sa tournée au Moyen-Orient en raison des événements en Irak. Elle doit normalement être au Liban fin septembre-début octobre. La situation régionale a d'ailleurs influé sur la programmation de cette année. " Il a été difficile de convaincre certains artistes, a indiqué la présidente du festival. Quelques-uns ont carrément refusé de s'aventurer vers l'Europe. Que serait-ce chez nous ? " En dépit de ces difficultés et des critiques de certains journalistes qui regrettent l'absence de stars pouvant intéresser un public plus jeune, force est de constater que le Festival de Beiteddine a quand même réussi à garder une constance et un niveau incontestables. Mais, apparemment, la gageure est plus importante que cela. Mme Joumblatt a, et sans doute pour la première fois depuis la tenue du festival, abordé la question financière. Répondant aux questions des journalistes, elle a indiqué que le Festival de Beiteddine, contrairement à d'autres festivals libanais, ne bénéficie pas d'une subvention consistante, ou même constante, de l'État. Le Festival de Baalbeck aurait - selon les déclarations à la presse d'un membre de son comité - obtenu en 2002 une aide de 500000 $. Alors que Beiteddine attend toujours d'avoir son maigre 30000$. Enfonçant le clou encore plus loin, le ministère des Finances a décidé la semaine dernière d'imposer une nouvelle taxe municipale de 5 % (en plus de la TVA). Et, bien entendu, il était trop tard pour modifier les prix des billets en conséquence.


retour sur
Fairouz à
Beiteddine
en 2000...


 

...et lors du Concert
en Août 2002


Festival de Beiteddine 2003


Fairouz en clôture du Festival 2003,
les 21 & 22 Août


Le Pré-Programme


Maurice Bejart's - Compagnie M
West Side Story direct from La Scala
Toufic Farroukh
Kazem Al Saher
Goran Bregovic
Nigel Kennedy

SHAKIRA en Automne...

Conférence de Presse 29 Mai 2003



10 et 11 juillet :
La compagnie M, de Maurice Béjart et Marica Haydée, dans Mère Teresa et les enfants du monde. Ce spectacle, créé en octobre 2002 au théâtre Beaulieu de Lausanne, a marqué la naissance de cette compagnie composée de quinze jeunes (de 16 à 18 ans) - à l'exception d'un danseur de 22 ans - tous formés à l'école Rudra de Lausanne. Jeunesse et dynamisme donc pour une leçon de vie et d'amour.
19 juillet :
Le groupe Bond composé de quatre filles très " hype ". On pense tout de suite aux Spice Girls. Même côté clinquant, même plastique. Le Girl Power est là, mais il paraît que ces drôles de dames ont fait leurs premières gammes dans le classique. Au programme de la soirée : des morceaux de " chill out " style compilation Bouddha Bar, mêlant l'oriental, l'asiatique et l'irlandais. Il y aurait également du tango et… tenez-vous bien, un adagio d'Albinoni.
Du 23 au 27 juillet :
West Side Story, de Leonard Bernstein, dans une production de la Scala de Milan. West Side Story est la transposition musicale et l'actualisation du classique shakespearien Roméo et Juliette. Tous les ingrédients de la tragédie sont présents : le coup de foudre, la scène du balcon, l'amour contrarié, le dénouement dramatique... Avec, en prime, l'une des plus belles partitions de toute l'histoire du théâtre musical.
30 juillet :
Toufic Farroukh et l'Absolut Orchestra. Soirée jazz avec le compositeur et saxophoniste libanais installé à Paris. Il est l'un des fers de lance de la nouvelle génération de musiciens libanais. À une trame jazz solide, il incorpore des instruments traditionnels (oud, nay) et crée un univers à la fois nostalgique et actuel. 1er et 2 août :
Kazem el-Saher, la star de la chanson arabe, en duo avec Sarah Brightman (la fameuse Christine de Phantom of the Opera). Après avoir remis à l'honneur la prestigieuse poésie de Bagdad, celle qui a enfanté les musiques arabes les plus raffinées ainsi que de nombreux poèmes lyriques dont ceux de Nizar Kabbani, le chanteur de charme irakien a chanté la paix avec l'Américain Lenny Kravitz.
9 août :
Goran Bregovic et son orchestre de 40 musiciens. Salué par la grande presse comme le compositeur le plus prolifique de musique populaire. À la fin des années 80, c'est en composant la musique du film-culte du cinéaste Emir Kusturica, Le temps des gitans, que le musicien yougoslave accède à la gloire internationale. Suivent alors des années fastes marquées par les succès planétaires des musiques de films qu'il compose pour Emir Kusturica, encore, Arizona Dream, Underground mais aussi pour Patrice Chereau, La reine Margot. Depuis 1997, il se produit avec un succès extraordinaire à la tête de son Orchestre des mariages et des enterrements, regroupant des musiciens et chanteurs virtuoses des traditions balkaniques et tziganes.
Les 13 et 15 août :
Nigel Kennedy. Le violoniste british propose un programme classique, le 13, où il sera accompagné du Polish Chamber Orchestra. Pour la soirée du 15, il s'attaquera au répertoire de Jimi Hendrix, en compagnie du Jarek Smietana Quartet. Ce violoniste et compositeur anticonformiste est considéré par un grand nombre de critiques comme l'un des premiers virtuoses du violon depuis plus de 25 ans. Il est également, sans aucun doute, l'un des violonistes les plus importants de toute l'histoire de la musique anglaise. Sa personnalité désinhibée, son talent prodigieux et son célèbre charme ont apporté au monde de la musique de nouvelles perspectives.

Last but not least, Feyrouz et Ziad Rahbani, un duo devenu incontournable à Beiteddine, viennent de donner leur accord pour en principe les deux dernières soirées du festival, les 21 et 22 Août



* Billets en vente au centre Starco, centre-ville.
De lundi à samedi, de 10h à 18h30. Tél. : 01/365174, 01/365186 et 01/372666. Et au Virgin Megastrore (centre-ville) et BHV-Jnah. De lundi à jeudi, de 10h à 24h, vendredi et samedi de 10h à 1h du matin.
Dimanche de 10h à 24h.


Retour sur

Le Festival de Beiteddine 2002:

« Cats », Ute Lemper, José Carreras et Rima Tawil, Khaled, Hakim, Feyrouz, Fadia Tomb el-Hage, Youssou N’Dour et Simon Shaheen

Le Festival 2002 clos, nous vous proposons un reportage - portrait de Rima Tawil , Soprano libanais de renommée internationale

Bien qu’elle ait déjà été l’invitée du très éclectique Festival al-Bustan, le public libanais a réellement découvert Rima Tawil, cet été, à Beiteddine, où elle s’est produite en duo avec le grand José Carreras. Le soprano libanais de renommée internationale, qui vit à Paris, a attendu d’avoir fait ses preuves sur les plus grandes scènes d’Europe avant de venir partager « un grand moment d’émotion avec ma famille et mes amis, dans ce cadre magnifique », dit-elle. Fidèle à ses racines, elle s’est également produite sur la scène de l’Usek, il y a deux ans, à l’occasion du 30e anniversaire de la fondation de la faculté de musique, dont elle est diplômée. Cantatrice « up to date » – comme toute la génération présente, elle n’a rien d’une Castafiore –, Rima Tawil est, à la ville, une mince jeune femme, en jeans dernier cri, mariée et mère de deux enfants. Hors scène, point de grandiloquence et d’airs tragiques, elle s’exprime posément, calmement, sans en rajouter dans le mythe de la chanteuse d’opéra astreinte à une discipline de vie et d’immenses sacrifices pour sa carrière. « Il y a des contraintes, certes, mais quand on est soutenue et aidée, moralement et physiquement, on y arrive quand même, explique-t-elle. À titre d’exemple, deux semaines après la naissance de ma fille, j’étais à nouveau sur scène en train de répéter Turandot. J’allaitais mon nouveau-né dans la loge, entre deux répétitions. J’essaye cependant de vivre le plus normalement. Je refuse de sacrifier ma vie privée et celle de ma famille. Bien sûr, à quelques heures d’un concert, je préfère ne pas bavarder ni rester dans une ambiance enfumée, je me couvre la gorge, etc. Mais ce sont des choses que je fais normalement, sans tomber dans les extrêmes. »

Rima Tawil, sur scène avec Carreras, à Beiteddine.

Lauréate du concours de la Scala Pianiste de formation, Rima Tawil a presque la musique dans les gènes. Ses parents, mélomanes avertis, ont encouragé leurs quatre enfants à développer leurs dons musicaux. « Mon frère est violoniste, ma sœur aînée est pianiste, et j’ai une autre sœur qui est violoncelliste », signale-t-elle. Rima, la benjamine, commence des études de piano à six ans. Très tôt, elle intègre le Conservatoire national de musique de Beyrouth. À l’âge de 16 ans, influencée par son père, « grand amateur d’opéra », elle entame des cours de chant avec Jeannette Kouyoumjian. Une formation musicale complète qu’elle poursuit à l’École normale de musique de Paris, avant de conclure par des études de musicologie à l’Université de Kaslik. Son diplôme en poche, elle s’envole pour Milan, bien décidée à remporter le fameux concours de la Scala. Primée avec deux autres candidats parmi 200 participants, elle s’installe sur place, pendant deux ans, pour y perfectionner sa technique vocale (avec Giulietta Simionato et Maria-Luisa Cioni ) ainsi que sa présence sur scène. Laquelle inclut des cours de comédie, parce que, comme le rappelle la cantatrice, « il faut absolument être une très, très bonne comédienne pour mettre en valeur le personnage que l’on incarne». Outre les vocalises, il faut donc travailler son rôle. « Tout est une question de technique, mais il y a aussi la préparation du rôle, qu’il faut peaufiner jusqu’à avoir le personnage dans la peau ». Des personnages qu’elle a campés avec ferveur, elle cite : Salomé de l’Hérodiade du compositeur français Massenet. « J’ai non seulement chanté le rôle mais j’ai également interprété la danse des sept voiles », dit-elle avec une satisfaction non dissimulée . Tour à tour Desdemone (dans Othello), Aïda chez Verdi, Madame Butterfly, Manon Lescaut, La Tosca chez Puccini, La Dame de pique ou Eugène Onéguine chez Tchaïkovski... Rima Tawil passe avec un égal bonheur du français à l’italien, au russe et à l’allemand, même si elle avoue une prédilection pour la langue italienne, la chantante par excellence, et celle de sa formation. Parmi les professeurs de renom, rencontrés par le biais des nombreux concours qui parsèment avec succès son parcours, on peut aussi citer Placido Domingo. Et Bill Schumann, sous la houlette duquel elle travaille actuellement sa technique vocale à New York. Tandis que ses coachs à Paris sont respectivement Robert Kettelson et Michèle Voisinet. Au bout de quinze ans de métier, Rima Tawil avoue avoir toujours le trac. « Ce n’est plus la peur des débuts qui fait perdre les moyens, mais cette pointe d’émotion, d’excitation lorsqu’on est en forme, et une petite angoisse lorsqu’on n’est pas au meilleur de sa forme. On s’inquiète alors de sa voix, de sa possibilité à faire tous les effets, les mi-voix, les nuances, de pouvoir sortir les pianissimis, etc. » Loin de dormir sur ses lauriers, Rima Tawil, qui alterne les concerts durant en moyenne sept mois par an, a également à son programme l’enregistrement d’un CD en Autriche, avec l’orchestre philharmonique de Vienne, sous la direction de Manfred Mussauer. Puis, elle entamera une série d’opéra, dont le Faust de Gounod et toujours Madame Butterfly, en Allemagne, en Autriche, en France et à Miami. Un calendrier qui enchante cette artiste à la fois douée d’une grande sensibilité et de beaucoup de détermination, sous une apparence très délicate. Elle assure non sans une pointe de légitime fierté : « Il m’a fallu me battre pour arriver. Rien ne m’a été offert. Personne ne m’a jamais aidé. Tout ce que j’ai fait, je l’ai accompli seule. » Motivée par sa passion de la musique. Qu’elle a d’ailleurs transmise à son tour à sa fille, âgée de quatorze ans, qui est harpiste, et à son fils de dix ans, qui est violoniste. Et surtout par« un réel plaisir à affronter le public », dit-elle en conclusion.
Zéna ZALZAL

22 Aôut 2002

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Rappel de la Programmation de la dernière édition

Du 3 Juillet au 10 Août 2002:
un large tour d’horizon de divers genres musicaux


Le Sénégalais Youssou N'Dour: La francophonie en action!



La comédie musicale Cats d’Andrew Lloyd Weber ;
la magnifque Ute Lemper ;
le ténor José Carreras en duo avec la soprano libanaise Rima Tawil ;
Fadia Tomb el-Hage ;
le roi du raï, Khaled ;
le lion d’Égypte, Hakim ;
Simon Shaheene…
figurent notamment à l’affiche du Festival de Beiteddine 2002 dont le programme a été rendu public, le 14 Mai , par la présidente du comité organisateur, Mme Noura Joumblatt, au cours d’une conférence de presse tenue à l’Ordre de la presse libanaise.
En présence des dames du comité, du président de l’Ordre, M. Mohammed Baalbacki, et de M. Maurice Sehnaoui, PDG de la Société Générale, principal sponsor de l’événement.
Le festival propose un large tour d’horizon de divers genres musicaux.


Tout le Programme:

– Du mercredi 3 au lundi 8 juillet, Cats, la comédie musicale la plus jouée dans l’histoire des «musicals» et qui possède à son actif 7 Tony Award, 50 millions de spectateurs et 22 ans de carrière ininterrompue. Elle a fait le tour de 150 villes et a été interprétée dans 14 langues différentes. Billets à 185000, 150000, 120000, 90000 et 45000 LL.
– Vendredi 12 et samedi 13 juillet : dans la charmante cour intérieure du palais, un spectacle de Zad Moultaka créé spécialement pour le festival, avec la participation de la chanteuse Fadia Tomb el-Hage.
Mouashah al-Haramlek est un hommage aux chants et poèmes arabo-andalous. Le compositeur, arrangeur et pianiste revisite une douzaine de «mouashah» …
Quelques-uns au piano ( variations sur des classiques tels Ya Bahjat el-rouh, Housnou Badren...) et d’autres pour piano, oud et chant (Ya Ghazali) et certains pour piano, oud, chant et percussion (Zarani el-Mahboub). Billets à 90000, 60000 et 38000 LL.
– Lundi 15 juillet : soirée placée sous le thème de «Sahara and Arabian Rhythms». Avec Khaled, le roi du raï ; Hakim, le lion d’Égypte et maître de la chanson populaire ou «cha’abi» ; accompagnés du oudiste et violoniste Simon Shaheen et sa troupe intitulée Qantara.
Ce show, un mélange détonant de raï, de «cha’bi» à l’égyptienne et de rythmes orientaux, a fait ses preuves lors d’une tournée réussie aux États-Unis. Billets à 120000, 90000, 75000, 60000 et 38000 LL.
– Mardi 16 juillet : le maître du oud et du piano Simon Shaheen et sa troupe Qantara, une nouvelle sonorité mêlant l’oriental au jazz et au blues dans une fusion innovatrice. Soulignons que l’album Blue Flame de Shaheen a reçu 11 nominations aux Grammys. Billets à 90000, 60000 et 38000 LL.
– Vendredi 19 juillet : Tabla Beat Science. C'est quoi? De la «world music» avec sept grands noms aux commandes. Zakir Hussain (tabla), Bill Laswell ( basse), Ustad Sultan Khan ( sarangi et chant), Pundit Hariprasad Chaurasia (flûte), Karsh Kale ( batterie et percussions), DJ Disk ( turntablism) et Gigi ( chant). Les recettes de cette soirée seront versées au Croissant-Rouge palestinien. Billets à 120000, 90000, 60000 et 38 000 LL.
– Mercredi 24 juillet : un duo lyrique pour une nuit à l’opéra avec le ténor José Carreras et la soprano libanaise
Rima Tawil, lauréate du Scala de Milan Award. Ils sont accompagnés par l’Orchestre concert de Budapest dirigé par David Gimenez. Billets à 300 000, 225 000, 150000, 120000, 75 000 et 45000 LL.
– Samedi 27 juillet : de Weimar à Paris, un voyage musical dans le temps avec la divine Ute Lemper. Au programme, un best of de Kurt Weil, Marlene Dietrich, Édith Piaf et Jacques Brel. Connue tout aussi bien pour sa remarquable présence sur scène que pour son répertoire Cabaret des années 20, Ute Lemper a fait de nombreuses apparitions dans des films, dans un show à Broadway, dans des concerts symphoniques et un one-woman show à Londres et à Paris. Billets à 150000, 105000 et 45000 LL.
– Jeudi 1er août : Youssou N’Dour, inventeur et artisan d’une musique africaine pop et moderne. La star africaine porte une double casquette de chanteur traditionnel et de chanteur international. L’hymne de la Coupe du monde du football, c’était lui et Axelle Red en 98, et ce sera lui dans deux semaines en Corée du Sud et au Japon. Billets à 120 000, 90000, 60000 et 38 000 LL.
– Vendredi 9 et samedi 10 août : Last but not least, Feyrouz. Elle revient avec Ziad Rahbani aux commandes pour interpréter ses grands classiques ainsi que des nouveautés. Billets à 225000, 135000, 90000, 60 000 et 30 000 LL.



*Les billets sont en vente à partir du Lundi 20 Mai au centre Starco ( rez-de-chaussée) du lundi à samedi, de 10h à 18h30. Tél. : 01/365174- 365186-372666, et au Virgin Megastore de lundi à jeudi, de 10h à minuit. Vendredi et samedi de 10h à 1h. Dimanche de 11h à 0h.
Le transport par bus est assuré à partir de l’hôtel Cavalier (Hamra), Centre Sofil (Achrafieh) et centre Starco. Le dernier pullman quitte à 18h.




Dossier réalisé en collaboration avec:

Article paru le 15 Mai 2002




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