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L'éditorial de Libanvision
Toute l'actu du Liban en français ou arabe sur France 24

Nouvelle chaine internationale de l'info 7/7, 24/24

Si un fait dominant dans l'actualité mérite une attention particulière et nous inspire un commentaire original, nous vous invitons à partager notre humeur ou notre humour, voire de temps en temps celle d'un invité de notre choix.Nous encouragerons toujours la libre expression qui favorise l'unité et la solidité des liens entre tous ceux, Libanais ou non, qui partagent avec force et conviction ce lien unique au monde qu' est la Libanité.

Le "printemps arabe" est né à Beyrouth
par Alexandre Najjar
| 22.06.11 |

Ce qu'on appelle le "printemps arabe" n'a pas vu le jour en Tunisie, il n'est pas né place Tahrir en Egypte. Il est le fruit du "printemps de Beyrouth" qui, en 2005, au lendemain de l'assassinat du premier ministre Rafic Hariri, a attiré des centaines de milliers de Libanais - chrétiens, musulmans, druzes... pour une fois unis - qui ont manifesté place des Canons pour réclamer - et obtenir ! - le départ de l'armée syrienne qui occupait le pays depuis trente ans.


Ce phénomène, aussi appelé "révolution du Cèdre" ou "mouvement du 14 mars", n'est pas un accident de l'histoire : il fut la conséquence logique de plusieurs années d'oppression syrienne et de la résistance subséquente du peuple libanais, notamment des jeunes, très actifs dans les universités depuis l'an 2000, étroitement surveillés et persécutés par les forces de l'ordre.

Ces images de manifestants soudés, une écharpe rouge autour du cou, brandissant calicots et drapeaux, tous les Arabes les ont admirées grâce aux chaînes satellitaires. "Pourquoi pas nous ? A quand notre tour ? Que nous manque-t-il ?" Peu à peu, l'idée a fait son chemin.

Six ans après - car il faut du temps pour préparer la révolution sous une dictature où le pouvoir bride la liberté d'expression ! -, le même scénario se répète : la jeunesse ouvre la voie, suivie par les adultes, et défie un régime qui, après un moment de surprise, décide de sévir, avant de se rétracter face à l'ampleur de la rébellion et aux pressions internationales... Avec, il est vrai, des variantes : en Syrie, c'est le black-out. Silence, on tue ! Le régime de Bachar Al-Assad croyait pouvoir réitérer les massacres commis par le père, notamment à Hama où 10 000 personnes furent massacrées "en catimini".

C'était sans compter avec les nouvelles technologies qui ont fait de chaque citoyen un témoin, et de chaque manifestant un journaliste... En Libye, le colonel ubuesque, chantre d'une démocratie de pacotille dans un pays où l'opposition est écrasée depuis des années, choisit, lui, d'envoyer l'aviation bombarder ses propres enfants. Le génocide est évité de justesse grâce à l'intervention de l'ONU, relayée par l'OTAN... Dans les deux cas, comme dans celui du Yémen, même déni de la réalité, même refus des réformes, même désinformation (les chaînes officielles travestissent laborieusement l'indéniable réalité), mêmes promesses fallacieuses, mêmes martyrs, même recours à des épouvantails - Al-Qaida, les salafistes, l'islamisme, l'immigration clandestine - pour amadouer ou inquiéter l'Occident.

La rue arabe est lasse : de la corruption, du népotisme, des mensonges, du parti unique, de la censure ; elle n'est plus dupe, même si elle a du mal à s'organiser ; elle fait montre d'un courage exemplaire, notamment en Syrie ou en Libye, où chaque manifestant sait qu'il finira emprisonné, torturé ou six pieds sous terre, et que sa famille sera la prochaine cible des moukhabarat.

"N'ayons pas peur de la liberté !" Cette phrase, reprise dans notre éditorial de "L'Orient littéraire", est une invite à tous les Arabes qui craignent que la chute du régime totalitaire laisse la place au chaos, comme en Irak, ou que les intégristes profitent du morcellement des jeunes pour arriver au pouvoir et pousser la minorité chrétienne à l'exil - comme en Irak ! Le problème du monde arabe secoué par les révolutions, c'est qu'on nous donne à choisir entre la peste (la dictature) et le choléra (l'islamisme). Or, il existe une troisième voie, nécessaire, qui est celle de la démocratie. Faisons confiance aux insoumis. N'ayons pas peur de la liberté !


Au Liban, la francophonie n’est pas morte mais doit s’adapter

24 Sept. 2009- Alors que les VIes Jeux de la francophonie s’ouvrent dimanche 27 septembre à Beyrouth, l’usage du français recule peu à peu au pays du Cèdre, au profit de l’anglais, mais surtout de l’arabe

En quittant l’aéroport de Beyrouth, il suffit de deux minutes pour tomber nez à nez avec une affiche géante accrochée à la Cité sportive où auront lieu la plupart des compétitions. Depuis plusieurs mois, un phœnix multicolore y annonce les Jeux de la francophonie. Ils débutent dimanche 27 septembre et s’achèveront le 6 octobre.

L’affiche est en français. Mais sur les chaînes de télévision libanaises et même sur la page d’accueil du site Internet du quotidien francophone L’Orient-Le Jour, les clips publicitaires promouvant la grand-messe francophone sont… en arabe. Un paradoxe révélateur. Si le Liban conserve son statut de bastion de la francophonie au Proche-Orient, l’usage quotidien du français régresse incontestablement, au profit de l’anglais, mais surtout de l’arabe, la langue officielle du pays.

Le paysage médiatique et publicitaire en est un baromètre assez fiable. La seule chaîne francophone, la C33, a été sabordée il y a quinze ans pour non-rentabilité commerciale. « À la télévision, le français se résume aujourd’hui à de rares documentaires et comédies grand public sous-titrés », explique Jihad Bitar, directeur général de Comtrax Solutions, une société spécialisée dans l’étude du contenu des médias audiovisuels arabes.

« Même les programmes financés par l’Union européenne, comme Europa Jaratouna (l’Europe, notre voisine), sont en arabe. En réalité, la demande francophone est très faible sur ce média de masse. Le français n’est pas mort, mais il ne rapporte pas. »

Une image élitiste
La situation de la presse écrite, elle, est trompeuse. S’il existe plusieurs titres en français (deux quotidiens, deux hebdomadaires et une douzaine de mensuels), les tirages sont plus que confidentiels. Selon le propriétaire d’une régie publicitaire, un magazine francophone devient « intéressant » pour un annonceur, s’il dépasse la barre des 1 000 exemplaires vendus, contre 2 000 il y a dix ans. Dans un paysage largement dominé par la presse arabophone, la « niche francophone » est donc restreinte.

La majorité des marques s’affichant dans la presse francophone véhicule une image élitiste. Pour le grand public, le français reste l’apanage de la bourgeoisie, en particulier chrétienne. « Dans la série télé Ghanougit Baya, une jeune femme très aisée se retrouve à devoir travailler. Les scénaristes lui ont donné un accent français car l’usage de cette langue reste accolé aux milieux favorisés », remarque Jihad Bitar.

Ce même raisonnement s’applique à la publicité au Liban, que ce soit dans la presse ou dans la jungle de l’affichage : les produits de grande consommation communiquent en arabe, les produits technologiques, en anglais, et ceux plus luxueux – et donc plus rares –, en français. « Si un annonceur peut se permettre de lancer une même campagne en deux langues, le français sera rarement retenu car les créatifs publicitaires sont pour la plupart anglophones, note Naji Irani, directeur de PressMedia, l’une des plus grosses régies du pays. De plus, aujourd’hui, 50 % des publicités publiées dans L’Orient-Le Jour sont en anglais, contre 20 % il y a dix ans. Les lecteurs francophones lisent l’anglais, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. »

Un nouvel élan

Pourtant, la langue française ne disparaît pas au Liban : si son usage quotidien décroît dans la population, son enseignement reste très soutenu. Selon les chiffres de l’Organisation internationale de la francophonie, 25 % de la population « peut être considérée comme totalement ou partiellement francophone », tandis que les deux tiers des enfants scolarisés, soit 600 000 élèves, suivent un enseignement bilingue arabe-français (mathématiques et sciences en français), contre 300 000 pour l’arabe-anglais.

À la suite du Document-cadre de partenariat 2008-2012, signé entre Paris et Beyrouth, l’ambassade de France a financé des projets d’établissement ambitieux, à la fois pour développer l’usage du français auprès des enfants mais surtout pour mieux former leurs instituteurs, en particulier dans le sud du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth à majorité chiite.

La demande de français connaît un nouvel élan, surtout au sein de cette communauté, expliqué par le retour des expatriés vivant en Afrique noire francophone. C’est d’ailleurs à leur intention que des chaînes de télévision comme Al-Manar (affiliée au Hezbollah et interdite de diffusion en France) ont commencé à proposer des journaux en français. Au Liban, la francophonie n’est pas morte, elle s’adapte.
Correspondance de Beyrouth, pour le quotidien La Croix, de David HURY*
* David Hury est par ailleurs le co-éditeur du blog Chroniques Beyrouthines

Législatives libanaises: une bien triste campagne
Mai 2009, le Liban est en campagne électorale, le peuple devant élire ses députés le 7 juin, le jour même ou, hasard du calendrier, les européens choisiront leurs parlementaires pour Bruxelles et ou les iraniens choisiront leur Président. Cette coïncidence, au moment ou pour ma part je rentre d'une mission universitaire et d'un voyage riche en découverte en Iran, autorise des comparaisons sur les campagnes électorales. Le Liban n'en sort pas vainqueur. La campagne en cours y est pitoyable. Les candidats et les partis en lice n'y défendent pas vraiment de programmes et se bornent à s'invectiver et à riposter aux invectives reçues.
Ainsi lorsque le Tayyar axe sa campagne sur le changement (sans en préciser les contours) avec des slogans très professionnels sur le plan du marketing mais vides ("I vote for change"; "2009, change"), les Forces Libanaises répondent en suggérant que le changement générerait une nouvelle république avec de ce fait, un nouveau drapeau. Au drapeau libanais rouge et blanc avec un cèdre vert, succèderait sur le visuel, un drapeau jaune (symbolisant l'Etat Hezbollah) avec un cèdre orange (couleur du parti du Général Aoun). Lorsque les affiches ne sombrent pas dans la riposte malsaine, elles ne sont guère plus intelligentes et peu porteuses de programme. Le courant du futur décline ainsi une campagne en disant que "le ciel est bleu" pour rappeler la couleur associée au parti. Ainsi, oubliant qu'autrefois certains de ses dirigeants s'accommodaient de la présence syrienne, pouvait-on lire: "ils ne reviendront pas et le ciel est bleu.". Ses slogans romantiques aideront-ils le peuple libanais à affronter les défis du 21 ème siècle ? La riposte en préparation du Tayyar ("Tout est faux et le ciel est bleu") ne les aidera pas davantage. Quand à l'image de la femme, elle n'en sort pas grandie même si la publicité provocante du Tayyar trouve, de fait, son fondement dans la réalité psycho-sociologique de nombre de femmes libanaises de la classe moyenne ou de la classe aisée qui sont fort occupées la journée par le shopping, le salon de coiffure et de manucure et leurs interventions chirurgicales pour se faire refaire le nez, la poitrine ou que sais-je... Souvenons nous qu'au cours de la révolution du cèdre (en Mars 2005), certains journaux caricaturaient ces femmes en présentant une caricature montrant une sri-lankaise manifestant et portant une pancarte ou il était inscrit: "Madam says: Syria out". ... A celles-ci, le Tayyar a d'abord dit sur ses affiches: "Sois belle et vote.". La dernière campagne est encore moins élogieuse. On y voit une jeune femme à la bouche pulpeuse recouverte de rouge à lèvres orange qui dit: "je vote Orange". Bien modeste slogan.
Dans le même temps en Iran, les trois candidats sérieux à la Présidentielle iranienne (Ahmadinejab; Karoubi; Moussawi) essaient de formuler des propositions parfois totalement utopistes (Mehdi Karoubi a ainsi promis, s'il était élu, d'offrir 5 Dollars par mois à chaque citoyen iranien...) et de convaincre leurs électeurs de leur potentiel d'action sociale. C'est sur ces bases que de nombreux iraniens cherchent à se faire une opinion pour fonder leurs choix limités (tous les candidats étant des défenseurs de la Révolution Islamique, les opposants à celle-ci étant préalablement écartés). Cette comparaison des slogans et des programmes leur permet au moins quelques espoirs ce que ne permettent pas les campagnes libanaises. Plusieurs iraniens nous confiaient ainsi qu'ils espéraient qu'Ahmadinejab réussisse des réformes sociales qu'il n'avait pu conduire pendant son premier mandat. Paradoxalement, sur le plan du débat politique, la démocratie bridée à l'iranienne, semble plus prometteuse que la démocratie virtuelle à la libanaise. Pour les libanais, il est encore temps de changer et ils ont la chance (à la différence des iraniens) d'avoir la possibilité de le faire.

Contribution de Thierry LEVY-TADJINE
Français ; Professeur-Associé à l'Université St-Esprit de Kaslik (USEK)
thierrylevy@usek.edu.lb


Israel, première puissance mondiale?

Sur l'échiquier international Israel présente bon nombre d'anomalies par rapport aux critères d'analyse classique pour déterminer un classement des nations:

Comment un pays d'une superficie de 22000 kms2 (soit environ 4 départements français) avec 7 millions d'habitants et un P.I.B en 2007 de 19150 dollars pour un israélien juif et 6500 dollars pour un israélien arabo-musulman..., peut:
1° avoir une des plus puissantes armées du monde.
2° posséder la force nucléaire.
3° faire fonctionner son économie avec autant d'actifs sous les drapeaux.
4° ne jamais se préoccuper des résolutions de l'ONU.
Cette question n'est pas pour avoir une réponse , mais pour inciter ceux qui ne se la pose pas, à se la poser, c'est peut être primordial pour la comprehension de ce conflit qui dure depuis 60 ans et des rapports de force réels dans le monde.


Les libanais devraient se réjouir, ils ont comme voisin la première puissance du monde, nation d'exception échappant aux règles du droit international, ultra- rayonnante en terme de réseau d'influence dans le monde arabo-occidental. Malheureusement, l'histoire démontre que cette présence n'est nullement protectrice. Mais comme tout régime d'exception, il n'y a aucune raison que cela soit éternel car il semble qu'à la lumière des horreurs de Gaza, une certaine lucidité mêlée d'une montée du courage d'expression critique pointe à l'horizon!
JMD

Lettre ouverte au président de la République française,
À Mr. Nicolas Sarkozy,

Nous sommes le Vendredi 16 janvier 2009, à l’ère du 21ieme millénaire, et au 21ieme jour de la guerre sans merci imposée par l’armée israélienne contre le peuple de Gaza (militants du Hamas et population civile confondus).


En tant que libanais, et plus précisément de la région du Sud-Liban qui a aussi connue une agression sans précédent durant l’été 2006 par les mêmes auteurs sionistes, je me permets de vous faire part de mon point de vue et de vous interpeller vis-à-vis des événements en cours dans la région à l’heure actuelle.

Depuis la création de l’entité juive au Proche-Orient en 1948, sur le sol de l’ancienne Palestine, Israël n’a sans cesse connu de conflits, en raison de ses visions expansionnistes et injustes bafouant les droits de la majorité des personnes de la région. Cela ne vous semble-t-il pas bizarre que depuis des décennies l’ensemble des cabinets israéliens ont violé et tout simplement ignoré le droit des habitants de la région ?
Par le passé, et ce durant la seconde guerre mondiale, le général de Gaulle a du faire face à un puissant ennemi, s’adonnant à des actes de résistance jusqu'à ce que libre redevienne l’ensemble du territoire français. Pouvez-vous dire que ce grand homme que fut Feu De Gaulle n’était rien d’autre qu’un ingrat terroriste ?

Israël a toujours violé les eaux et l’espace aérien du Liban, les terres de la Syrie, de la Palestine, de la Jordanie, de l’Egypte, et à nouveau du Liban… Des dizaines de résolutions de l’ONU sont jusqu'à cet instant restées lettres mortes car inappliquées par Israël. L’état Hébreux occupe le plateau du Golan Syrien, une grande partie des territoires palestiniens de la frontière de 1967, les hameaux de Chebaa, et commet les pires crimes de l’humanité de tous les temps dans la bande de Gaza à l’heure où je rédige cette lettre ouverte.

Est-ce trop vous demander de faire pression sur Israël afin d’arrêter ces exactions monstrueuses et génocidaires ? Le peuple de Gaza n’a pas le droit de résister face au blocus qui lui est imposé depuis des années déjà ? Que pouvez-vous dire à ces jeunes innocents qui ont perdu des proches, des membres de leurs corps, la vue, leurs domiciles, ou tout simplement déchiquetés
par la machine de guerre de Tel Aviv ?

La propagande israélienne aujourd’hui annonce qu’elle combat le terrorisme et l’extrémisme dans la région, mais à mon avis, ils doivent bien se tromper de camps. N’est-ce pas du terrorisme le génocide de centaines de femmes et d’enfants palestiniens à Gaza ? N’est-ce pas du terrorisme le blocus imposé a une population encerclée et qu’on bombarde jours et nuits depuis 3 semaines déjà ? N’est-ce pas du terrorisme le fait de prendre pour cibles des hôpitaux, des écoles, des bureaux de l’UNRWA, des journalistes, et des ambulances ??!!

Monsieur le président, la France a pendant longtemps été la mère patrie du pays du Cèdre, le gage de stabilité pour tout un peuple qu’on assassine a petits feux… il est scandaleux et inconcevable que la nation des droits de l’homme accepte qu’au 21ieme siècle des enfants, des femmes, et des hommes soient cruellement et sans la moindre pitié massacrés sous les yeux de l’ensemble de la communauté internationale, sans prendre la moindre mesure adéquate afin de mettre un terme à ces insoutenables exterminations.

Oui monsieur le président, j’utilise le terme «extermination » car c’est ce que l’armée de Tsahal a décidé d’offrir au peuple de Gaza, à l’aube de cette nouvelle année 2009 qui s’entame malheureusement dans le sang et l’effroi. Dire que le proverbe avait raison lorsqu’il affirme que « l’Histoire se répète toujours» ! En effet, durant la seconde guerre mondiale l’armée Hitlérienne a exterminé une grande partie des juifs d’Europe, et nous avons l’impression qu’ils ont décidé de se venger aujourd’hui du peuple innocent qui a tant bien que mal accepté de les accueillir au lendemain de 1945.

À l’heure où je rédige ces quelques mots monsieur le président, les avions de l’armée israélienne sont en ce moment en train de violer l’espace aérien de mon pays, et transgressent par la sorte, la tranquillité de cette nuit jusque là restée paisible. C’est la même routine quotidienne bien qu’elle ait aujourd’hui une autre connotation à la suite des quelques roquettes tirées à partir du Sud-Liban durant les deniers jours contre les territoires occupés de l’autre coté de la frontière. N’est-ce pas cela un coup monté par les alliés d’Israël afin de lui trouver un prétexte pour qu’elle s’aventure à nouveau et lance une offensive contre le Liban, à la suite de la victoire de la résistance du Hezbollah en Juillet 2006 contre son armée ? La résolution 1701 de l’ONU ne stipule-t-elle pas que les violations du sol libanais doivent s’estomper ? Il est vrai, Israël est au dessus de toutes les résolutions onusiennes, et pour preuve, la dernière résolution 1860 appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de gaza, sitôt rejetée par Israël !

Durant votre campagne présidentielle, vous disiez monsieur Sarkozy que vous seriez le président du changement et de la rupture, alors par pitié ; rompez le silence au nom des droits de l’homme, rompez le blocus imposé au peuple de Gaza, rompez cette immunité internationale qui permet aux cabinets israéliens de semer la terreur dans n’importe quelle partie de notre région meurtrie par tant de conflits, sans craindre le fait d’être un jour jugés et punis pour crimes de guerre… Et enfin, reconnaissez le droit immuable à tous les peuples de la planète de pouvoir résister face à n’importe quel type d’occupation d’où quelles viennent sans devoir les accuser de terrorisme…

Au nom d’un citoyen libanais francophone et francophile,
Laissez-moi terminer par cette citation d’Albert Camus : « Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout. »

MROUE Houssam


Le Liban est-il vraiment à l’abri de la crise ?

par Sahar AL-ATTAR

13 Octobre 2008- Et si le Liban n’était pas totalement à l’abri de la crise financière internationale, comme le répètent les responsables à longueur de journée ? Depuis son déclenchement, les autorités soulignent inlassablement la solidité des banques libanaises et l’attitude visionnaire de la BDL. Certains évoquent même des entrées de capitaux, les risques du secteur bancaire local, souverains, ayant l’avantage d’être connus et intégrés par les marchés. Sachant que le système financier repose surtout sur la confiance des déposants, cet optimisme est parfaitement compréhensible.
Mais les risques qu’encourt le Liban ne doivent pas pour autant être occultés.
D’abord, d’un point de vue strictement bancaire, les établissements libanais ont des avoirs dans les banques étrangères. Une faillite majeure à l’international ne serait donc pas sans répercussions, bien que les plans de soutien massifs adoptés en Europe et aux États-Unis (sans parler des réserves de la BDL) aient considérablement minimisé ce risque. Les pertes subies sur les marchés internationaux par les grandes fortunes libanaises ou arabes pourraient aussi entamer la base de dépôts, même si les experts considèrent que le secteur dispose de suffisamment de liquidités pour y faire face.
En réalité, le danger pour le Liban ne vient pas du système bancaire, mais des conséquences de la crise sur les économies réelles. Un ralentissement de la croissance dans le Golfe, en particulier, ne sera pas sans effets sur le Liban. Dans cette optique, il existe un scénario favorable (probable) et un scénario catastrophe (moins probable, mais néanmoins possible).
Le premier prend en compte une baisse modérée du prix du pétrole, due au ralentissement de la demande des pays industrialisés. Mais il considère que les monarchies du Golfe, qui ont élaboré leur budget sur la base d’un baril à moins de 40 dollars, seront en mesure de puiser dans leur épargne pour soutenir la demande interne, et donc la croissance. Le Liban ne sera pas affecté.
Le second, en revanche, inclut les pays émergents, comme la Chine et l’Inde, dans le contexte de ralentissement mondial. Sachant que la Chine, à elle seule, a représenté près de 50 % de la hausse de la demande de pétrole l’année dernière, la baisse des prix de l’or noir sera plus marquée, et l’OPEP ne pourra pas réduire son offre car certains de ses membres, comme l’Iran ou le Venezuela, ont de fortes pressions budgétaires. Parallèlement, le secteur bancaire des pays du Golfe souffre d’un manque de liquidités en raison de la politique de bas taux d’intérêt imposée par les États-Unis (leur monnaie étant indexée au dollar), et les détenteurs de capital (privés et publics) ont encouru des pertes considérables sur les marchés internationaux. Résultat : les agents économiques réduisent leurs dépenses de consommation, entraînant un ralentissement de la croissance.
Dans cette configuration, le Liban sera touché de plein fouet. Sur le plan réel, les exportations de biens et services représentent près de 70 % du PIB national. Or au moins la moitié d’entre elles va vers les pays arabes, notamment ceux du Golfe. Une baisse de la demande dans ces pays risque donc d’affecter le secteur privé. Quant aux transferts de la diaspora, qui représentent près de 20 % du PIB, ils pourraient également se tarir, sans parler des investissements directs étrangers (12 % du PIB), ni des entrées de capitaux privés, essentiellement de la diaspora et des Arabes. La hausse des dépôts bancaires pourrait donc marquer le pas, alors qu’une croissance de la masse monétaire d’au moins 5 % sur un an est nécessaire pour financer l’État (sans privatisations et sans intervention de la BDL).
Pour le moment, pas de panique, on est très loin du ralentissement évoqué, avec une hausse des dépôts bancaires de l’ordre de 15 % par an. Mais il n’est jamais trop tôt pour se prémunir. Au lieu d’invoquer sans cesse la fameuse « résilience » libanaise, les autorités devraient faire de la prévention. La feuille de route est la même depuis des années, mais sa mise en œuvre est plus nécessaire que jamais : assainir les finances publiques et soutenir la croissance.


Bachar Al Assad invité de marque à Paris le 14 Juillet!
Ya t-il toujours autant de fans de Sarkozy au Liban? La question prend tout son sens une semaine après le passage éclair à Beyrouth du président pressé.
Voilà des mois que je ne cesse de mettre en garde les libanais quant à la représentativité de Mr Sarkozy pour incarner le lien franco-libanais. Une fois prononcées les belles paroles au cours d'une visite bâclée à la limite de l'irrespect pour le Liban, les actes n'ont pas tardé à suivre! Mais rassurez-vous, nous sommes nombreux à nous demander si ce président défend en priorité les intérêts de la France et des français. Alors vous pensez bien que pour lui, le Liban n'est qu'un pays de guignols dont on se sert pour servir d'autres intérêts!


Une visite au goût amer

Pour tout franco-libanais ou français ami du Liban, la visite d'un président français au pays du cèdre doit constituer un moment de joie et de fierté. Pour être franc, ce n'est pas cette fois le sentiment que j'éprouve. Seule la présence de l'ensemble des responsables des principaux partis politiques représentés à l'assemblée nationale française est de nature à donner à cette visite une portée symbolique à la hauteur de la relation franco-libanaise et des liens entre nos deux peuples. Par contre, l'attitude d'un président pressé qui n'accorde que cinq heures de son temps au Liban ne semble pas en phase avec l'histoire et marque, une fois de plus, l'expression d'une inquiétante désinvolture.
Le voir lire ses notes en s'adressant au président Sleimane pour lui témoigner le soutien de la France relève assurément plus du sens du devoir que de la passion du coeur: un président français ne peut pas faire moins au regard de l'histoire mêlée des deux pays.
Le comble est qu'il aura dû plus tard serrer la main de représentants du Hezbollah, ce qu'il avait un mois plus tôt exclu lors de son dernier entretien télévisé devant des millions de français. Il a aussi choisi Beyrouth pour évoquer une possible évolution positive des relations avec le régime de Damas!
Qu'à cela ne tienne, au Liban, comme pour l'éducation nationale, le service minimum semble constituer la pierre angulaire de l'ambitieux projet du président pour la France et, après ce détour beyrouthin qui ne lui aura pas permis de goûter aux charmes de la vie locale, il pourra vite se consoler dans les bras de Carla dont il ne faut surtout pas se passer un samedi soir. Oui, je suis triste et amer que le Liban ne mérite pas ce sacrifice dans la vie d'un président qui aura tout de même pu prendre la température du proche-orient à quelques semaines d'un voyage beaucoup plus long, celui-là, en Israel...


JM Druart/LibanVision

Petit vent de paix sur les braises libanaises
17 Mai 2008- Toutes les parties libanaises devaient reprendre, vendredi soir à Doha (Qatar), leurs discussions à la suite de l’accord intervenu entre elles, jeudi soir, à Beyrouth, grâce à la médiation d’une délégation de la Ligue arabe, conduite par le Premier ministre du Qatar, Hamad al-Thani. La veille, mercredi soir, le gouvernement libanais avait annulé les deux décisions ayant conduit le Hezbollah et ses alliés à attaquer des positions du Courant du futur de Saad Hariri et du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt à Beyrouth-ouest et dans la montagne druze.
Si la situation est apparemment redevenue normale avec, notamment, la réouverture de l’aéroport, sur le fond, non seulement rien n’est réglé, mais le contentieux entre les principales communautés du pays s’est singulièrement alourdi. Les morts dans la montagne druze, où l’on se demande encore ce que sont venus faire des commandos hezbollah lourdement armés, ou dans les quartiers sunnites de Beyrouth et de Tripoli, pèseront lourd à l’avenir. Comme l’a relevé Saad Hariri, comment le Hezbollah a-t-il pu attaquer des populations qui ont manifesté une solidarité sans faille lors la guerre de l’été 2006 menée avec une brutalité inhumaine par Israël ? Que feront ces mêmes populations, a-t-il ajouté, si par malheur Israël attaquait à nouveau le Hezbollah ?

Certes, Walid Joumblatt a sans doute perdu une bonne occasion de se taire en réclamant le limogeage du général Wafik Choukair et le démantèlement du réseau de communications du Hezbollah. Mais, pas plus que l’enlèvement de deux soldats israéliens en juillet 2006 ne justifiait la réaction disproportionnée d’Israël, pas plus les rodomontades du chef druze ne justifiaient le coup de force des partisans de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah.

Le Hezbollah isolé au Liban
Depuis 2005 et le départ des troupes syriennes après l’assassinat de Rafiq Hariri, Nasrallah n’a eu de cesse de retrouver le pouvoir et l’influence qui étaient les siens, à l’époque où Damas faisait encore la pluie et le beau temps au Liban. Cette soif de pouvoir est d’autant plus grande que, la guerre de 2006, même si elle a conforté l’image du Hezbollah grâce au courage de ses combattants, n’en a pas moins constitué une défaite stratégique avec le déploiement de l’armée libanaise et le renforcement de la FINUL, au sud du pays. Depuis, les formations pro-iraniennes et pro-syriennes ont multiplié les initiatives pour affaiblir le gouvernement, tandis que se multipliaient les assassinats de députés de la majorité et de personnalités indépendantes, comme Georges Haoui ou Samir Kassir. Le ralliement du général Michel Aoun, prêt à tout pour devenir président de la République, a apporté une couverture chrétienne inespérée au Hezbollah et facilité sensiblement sa tâche.

Le problème central, pour Hassan Nasrallah et la direction du Hezbollah, c’est que la grande majorité des Libanais, y compris parmi la communauté chiite, n’a plus aucune envie d’adhérer au projet du parti de Dieu, qui se confond ou rejoint le projet iranien de résistance aux Etats-Unis et à son allié régional israélien. Ruinés par quinze ans de guerre civile, durement et injustement frappés à nouveau en 2006, les Libanais estiment avoir assez donné et ne voient pas pour quelles raisons ils seraient les seuls dans le monde arabe à continuer à payer chèrement le prix de la guerre avec Israël, alors que ni l’Egypte, ni la Syrie, ni aucun Etat arabe ne s’est engagé dans cette voie depuis 1973.

Pour le chef des services de renseignements israéliens, Amos Yadlin, si le Hezbollah n’a pas poursuivi sa marche victorieuse, c’est seulement pour s’épargner les déboires de gestion que connaît le Hamas à Gaza. Il se satisfait aujourd’hui d’être, de loin, le centre de pouvoir le plus puissant du Liban. Cette analyse n’est pas vraiment convaincante. Aussi puissant soit-il, le Hezbollah se serait épuisé à imposer sa domination au reste du Liban. En quelques jours, il a pu mesurer les ravages que son comportement a provoqué, aussi bien auprès des Libanais, y compris chiites (dont beaucoup en ont assez d’être considérés comme ses affidés) que des pays arabes, dont les populations ont très mal perçu que le héros de la guerre de 2006 tourne ses armes contre ses frères.

Un terrain de paix miné
Dans le plan arabe de six points rendu public par Cheikh Hamad, l’engagement de toutes les parties à ne plus imposer par les armes leur point de vue est certainement le point le plus important. Tout le monde espère également qu’un président de la République, le général Michel Sleiman, sera prochainement élu, qu’il y aura un gouvernement d’union nationale, un accord sur une nouvelle loi électorale, et le départ des milices du centre ville. Mais, là où les discussions risquent de buter encore longtemps, c’est sur la question des armes.

Aussi longtemps que celles-ci servaient à défendre le Liban, les Libanais pouvaient le comprendre. Mais la prétention du Hezbollah de servir le projet iranien de lutte contre Israël et le Satan américain, en utilisant le Liban comme base avancée, est désormais rejeté par la grande majorité des Libanais. L’opposition fondamentale entre la vision guerrière du Hezbollah et celle du reste des Libanais (hormis les radicaux islamistes par ailleurs souvent très hostiles au chiisme) qui veulent vivre en paix est ce qui apparaît le plus clairement après cette sombre semaine. Elle ne présage rien de bon.
Emile Borne, de Beyrouth, pour Bakchich.info

Sarkozy: le Liban c'est simple comme un coup de fil!
12 Mai 2008- Qu'il semble loin le temps ou la France honorait en cas de crise son rôle de mère du Liban! Aujourd'hui sa discrétion la ramène dans ce dossier épineux au rang des nations ordinaires et rend amères toutes les communautés de la mosaique libanaise.
On pouvait bien reprocher à Jacques Chirac sa lecture du dossier sans doute trop à travers le prisme des intérêts haririens, cela avait au moins le mérite de peser sur la situation même si cela pouvait déranger ceux qui ont gardé tendance à s'octroyer un peu facilement le monopole de la relation privilégiée avec la France.

Aujourd'hui, tout a bien changé: piègé comme un débutant qu'il est en politique internationale, Nicolas Sarkozy, suite aux échecs répétés de Bernard Kouchner à l'automne 2007 pour trouver un consensus permettant d'élire un président, ne peut et sans doute ne veut avoir d'autre choix que d'être un pro-consul influent des néo-conservateurs américains dans la région.
On devra donc se contenter après quatre jours de quasi-guerre civile d'un simple coup de téléphone élyséen à Fouad Siniora pour l'assurer du soutien de la France.
Malheureusement pour Mr Sarkozy, le dossier libanais est très complexe et subtile. Comme le soulignait le Khaleejtimes récemment, le président français a démontré qu'il manquait cruellement de subtilité au cours de sa première année de pouvoir.
Entre ses amitiés et préférences évidentes au Proche-orient ainsi que ses traits de caractère clivant, les libanais ne doivent rien attendre de la France qui sera de nature à les rassembler en cette nouvelle période trouble. Il y a déjà bien longtemps, Sardou chantait, ne m'appelez plus jamais France, la France elle m'a laissé tombé...
S'il fallait énumérer quelques critères sur l'aptitude à l'exercice de la fonction présidentielle
, notamment sur le plan international, la manière de gérer la question libanaise en sachant honorer la relation franco-libanaise figurerait sans doute en bonne place.
Nicolas Sarkozy apparaît malheureusement trop souvent dépourvu de cette faculté et sa relation distante avec le Liban, son manque évident de courage et d'engagement personnel dans ce dossier révèle peut-être simplement d'une façon plus subtile son manque d'imprégnation de la culture française...Comment d'ailleurs expliquer sa relation avec les français eux-mêmes si rapidement houleuse et tendue.
Gageons donc qu'il ne s'agisse là que d'une parenthèse délicate qui se réouvrira lorsque les français changeront de réprésentant au plus haut sommet...
Heureusement, les vrais amis du Liban survivent aux présidents qui passent...

JM Druart-LibanVision


Le Liban, un absent très "présent" au sommet de la Ligue arabe
par Jonathan Wright et Souleïmane al Khalidi

DAMAS (29 Mars 2008) - Le sommet annuel de la Ligue arabe s'est ouvert samedi à Damas en l'absence du Liban et des dirigeants arabes qui réprouvent le rôle de la Syrie dans la crise politique libanaise.
Le président syrien, Bachar el Assad, a assuré dans son discours d'ouverture que la Syrie était disposée à coopérer à la résolution de cette crise.
"Nous, en Syrie, sommes tout à fait prêts à coopérer aux efforts arabes et non arabes (...) à condition qu'ils s'appuient sur le consensus national libanais, base de la stabilité du Liban", a-t-il déclaré.

Onze chefs d'Etat, sur un total de 22 membres de la Ligue arabe, étaient présents à l'ouverture, soit un peu moins qu'à l'ordinaire pour un tel sommet.
L'absence de représentants libanais, du roi Abdallah d'Arabie saoudite, du président égyptien Hosni Moubarak et du roi Abdallah de Jordanie signifie que le sommet sera impuissant à résoudre la crise politique au Liban, qui est sans président depuis novembre.
Le gouvernement libanais et ses alliés estiment que la Syrie fait obstruction à l'élection d'un successeur à Emile Lahoud, président pro-syrien dont le mandat a expiré en novembre, et dénoncent l'ingérence de Damas.
"Au contraire, les pressions exercées sur la Syrie depuis plus d'un an, qui se sont accentuées ces derniers mois, visaient à la faire intervenir dans les affaires intérieures libanaises", a rétorqué Assad, niant toute ingérence.

ALTERNATIVES
"La clé est entre les mains des Libanais eux-mêmes. Ils ont un territoire, des institutions, une constitution et la conscience nécessaire", a-t-il ajouté, s'en tenant à un discours aussi bref et magnanime qu'inhabituel.

Le président syrien n'a pas évoqué l'absence de représentants libanais, ni celle des chefs d'Etat proches de Beyrouth ou de Washington, que Damas accuse d'avoir mené campagne pour les dissuader d'assister au sommet.
La crise libanaise ne figure pas non plus au menu des résolutions préparées pour l'occasion. Le Darfour, l'Irak et le conflit israélo-palestinien sont en revanche abordés, mais aucune idée neuve n'émerge des projets de déclaration, selon les observateurs.

Les délégués devraient ainsi renouveler leur engagement en faveur du plan de paix saoudien adopté en 2002, qui propose la normalisation des relations avec Israël en échange d'un retour aux frontières de 1967.
Les gouvernements israéliens qui se sont succédé depuis six ans ont soit ignoré soit rejeté ce plan, qui suppose le démantèlement des colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Réunis récemment, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue ont menacé de revoir leur copie, jugeant inutile de renouveler une offre sachant qu'Israël la rejettera.
"Doit-on laisser le processus de paix et les initiatives être les otages des caprices des gouvernements israéliens successifs, ou doit-on chercher des alternatives pour parvenir à une paix juste et complète qui restaure pleinement le droit?", s'est interrogé Assad.
Version française Eric Faye et Jean-Philippe Lefief

Sarkozy vend aux Européens une Union Méditerranéenne au rabais
Entre l'Union de la Méditerranée -le projet- et l'Union pour la Méditerranée il y a un océan. Au lieu de créer un espace méditerranéen piloté par la France qui aurait pu ainsi prendre sa revanche sur l'élargissement de l'Europe à l'Est achevé par l'Allemagne, nous n'aurons droit qu'à une relance du processus de Barcelone avec une France qui n'aura finalement aucun relief particulier dans l'opération une fois la photo de famille prise le 13 Juillet.
Il faudra bien que les derniers sceptiques admettent que la France avec Sarkozy à sa tête n'a aucune chance de rayonner et que ce dernier sera sous quasi-tutelle allemande durant la présidence française de l'Europe au second semestre 2008. C'est triste d'un côté surtout de la part de celui qui se réclame politiquement du Gaullisme (quelle supercherie!) mais c'est également rassurant car cela constituera un garde-fou nécessaire pour éviter le ridicule à notre nation!


Sarkozy n'est pas en odeur de sainteté au Grand Orient de France

Le Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), Jean-Michel Guillardet, a déclaré samedi à Perpignan, à propos des récentes déclarations du président Sarkozy que «c’est la première fois (…) qu’un chef d’Etat va aussi loin (…) dans une nouvelle formulation des rapports entre la religion et l’Etat».
Invité par le conseil général des Pyrénées-Orientales, M. Guillardet a réaffirmé son attachement au principe de laïcité et indiqué avoir été «choqué» par les propos tenus par le président de la République à l’occasion de son discours de Rome et de sa visite en Arabie saoudite.
«C’est la première fois dans l’histoire de la République qu’un chef d’Etat va aussi loin dans la manifestation d’une opinion personnelle, d’une conviction personnelle et dans une nouvelle formulation des rapports entre la religion et l’Etat», a déclaré le Grand Maître du Grand Orient.
«Même le général de Gaulle, qui était croyant et avait la foi, n’a jamais tenu de tels propos», a-t-il rappelé. «Quand on entend qu’une seule morale fondée sur des valeurs religieuses est significative, ça ne peut que nous inquiéter», a poursuivi M. Guillardet.
Pour lui, les pouvoirs d’action de cette obédience maçonnique sont ceux de «l’indignation, de la parole» et de l’information des élus. «Nous essayons de leur faire comprendre que chacun d’entre nous doit faire en sorte que nos valeurs (ndlr: la laïcité) ne soient pas détruites», a déclaré Jean-Michel Guillardet ajoutant qu’il ne donnerait «pas de consignes à des ministres».



Les chrétiens, dindons de la farce?
par Kader Atoum
Alors que le Liban continue de chercher un président, l’influence des Chrétiens maronites se réduit comme peau de chagrin. La faute à leur obsession pour le poste de chef de l’Etat. >> Lire la suite...

Pour un Liban laïc
par Robert Malek écrivain franco-libanais et consultant.
Auteur de Paris-Beyrouth, éditions Tamyras.
10 Janvier 2008-
Le processus de démolition permanente (assassinats, intimidations, pressions, etc.) l’a emporté sur notre capacité à entretenir l’immense espoir né au printemps 2005. Nous sommes réduits à nous engluer dans la fatalité, pleurer nos compatriotes assassinés les uns après les autres. Subir ainsi c’est mourir à petits feux, but recherché par ceux qui, inlassablement depuis 1943, expriment par de lâches et viles exactions leur mécontentement de ne parvenir à anéantir notre peuple et contrôler la région. Le mal libanais réside en l’absence d’Etat de droit. Cette situation bénéficie à ceux qui instaurent un Etat dans l’Etat, stimulés par les influences externes. Pour instaurer un Etat de droit, il faut un homme d’Etat à la tête de l’Etat. Un homme (ou une femme) qui, pour succéder au mandat fantomatique d’un président brillant d’impuissance et resplendissant de soumission, ait pour première ambition de sauver son pays de ces ingérences étrangères et le débarrasser de toutes ses querelles intestines, tribales, dynastiques et claniques. Alors seront possibles le redressement économique du Liban et l’arrêt de l’exil massif des jeunes, deux facteurs vitaux pour un avenir prospère. L’aberration libanaise est alimentée par le fait que nous ne sommes pas en train de chercher un homme d’Etat, mais tout d’abord un Maronite, constitution bloquante oblige. Ensuite, parmi les Maronites, nous cherchons un homme qui plaise à tout le monde, ce qui revient à «nommer» à la tête du pays une personne influençable et manipulable. Le pays ne sortira jamais du risque de guerre, avec ses crises récurrentes, tant qu’il conservera ce système politique confessionnel.

Pourquoi ne pas oser revoir la Constitution ? Pourquoi avoir peur d’une laïcisation tout en conservant traditions historiques et libertés individuelles ? Que craindre d’une élection du meilleur candidat, qu’il soit musulman, chrétien, agnostique ou athée ? Car c’est bien d’une élection dont il est question et non d’une nomination. Ne pas nous laisser manipuler une fois de plus par ceux qui veulent désigner un président tel un roi qui nomme un gouverneur dans une province, c’est marquer notre volonté de recouvrer notre souveraineté. Certes, on ne met pas en œuvre de tels principes du jour au lendemain. Cela dépasse la notion d’amendement : c’est une remise en question des grandes lignes de la Constitution. C’est même, n’ayons pas peur des mots, une remise en cause de la mentalité libanaise. Mais nous n’en sommes pas là. Pourtant, dans ce contexte, l’idée d’un mandat de transition n’est pas incongrue si nous voulons nous donner le temps de changer les choses. Non, pour l’instant, les pressions exercées par les dictatures étrangères nous bâillonnent et nous forcent à focaliser tous nos efforts sur l’urgence à combler ce soi-disant vide institutionnel, au risque de nommer ou désigner ou imposer n’importe qui pour six années de contemplation passive. Alors que nous pouvons profiter de cette période critique pour amorcer un tournant majeur dans l’histoire de notre jeune pays de 64 ans.


Bilan 2007, l'année de tous les blocages au Liban

En 2007, le Liban a plongé dans une paralysie et une instabilité sans précédent, avec une vacance de la présidence, la poursuite des assassinats politiques, des combats entre l'armée et des islamistes et l'affaiblissement d'une économie déjà bancale.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), cette démocratie parlementaire devait se retrouver à la fin de l'année sans chef de l'Etat, avec une chambre de députés qui ne légifère pas depuis plus d'un an et un gouvernement jugé illégitime par une partie de la classe politique.

En pleine paralysie des institutions, l'armée, considérée jusqu'a présent comme la seule entité solide du pays, a été frappée à la fin de l'année par l'assassinat d'un de ses généraux, une première dans la série d'assassinats visant notamment des hommes politiques depuis 2004.

L'assassinat de ce général qui était supposé remplacer le chef de l'armée, Michel Sleimane, a été interprété comme un message à ce dernier, pressenti pour devenir le futur président de la République. "Tout le monde disait que les choses allaient changer en 2007 après le départ de (l'ancien président pro-syrien) Emile Lahoud (le 23 novembre). Or rien n'a changé", estime Paul Salem, du Centre Carnegie pour le Moyen-Orient.

La crise politique, déclenchée en novembre 2006 après la démission des ministres de l'opposition appuyée par Damas et Téhéran, a consacré en 2007 la division du pays entre ce camp et la majorité parlementaire antisyrienne. La confrontation entre les deux parties sur une question de partage de pouvoir est interprétée comme un prolongement du bras de fer entre l'Occident, d'une part, et la Syrie et l'Iran d'autre part.

L'impasse a mobilisé des médiations internationales inédites, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner allant même jusqu'à effectuer sept missions à Beyrouth en l'espace de six mois, sans succès.

La séance au Parlement, qui élit le président, a été reportée une dizaine de fois, malgré d'intenses pressions de la communauté internationale, notamment de la France et des Etats-Unis sur la Syrie, ancienne puissance de tutelle accusée de bloquer le processus.

L'année avait débuté par des affrontements entre pro-gouvernementaux de confession sunnites et partisans de l'opposition menée par le Hezbollah chiite, qui se sont soldés par la mort d'au moins sept personnes. Ces incidents ont fait craindre que ce petit pays méditerranéen ne bascule de nouveau dans le chaos et les conflits inter-communautaires.

En mai, l'armée s'est engagée dans des combats sanglants avec le Fatah al-Islam, un groupuscule islamiste qui dit avoir des affinités avec le réseau terroriste Al-Qaïda. Résultat: plus de 400 morts, dont 168 militaires, et 31.000 déplacés du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dont seuls 8.000 y sont retournés.

Ces événements imprévus ont fait craindre que la "poudrière" des 12 camps palestiniens dans le pays, considérés comme des îlots de non-droit, n'explose à tout moment dans l'avenir. Cet été également, la Force intérimaire de l'ONU (Finul) a été la cible de deux attaques, les premières contre les Casques bleus depuis la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah chiite l'été 2006. Des islamistes y ont été également impliqués.

Mais c'est surtout la poursuite des assassinats visant des personnalités de haut rang qui ne laisse pas espérer de répit pour 2008.
En plus du général François el-Hajj le 12 décembre, l'année 2007 a été ponctuée du meurtre de deux députés anti-syriens, Walid Eido et Antoine Ghanem, poussant une quarantaine de parlementaires de la majorité à se cantonner dans un hôtel pendant plusieurs semaines par crainte de connaître le même sort.

Tout comme pour l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en février 2005 et des huit autres meurtres qui ont suivi, l'identité du ou des instigateurs reste inconnue, bien que la Syrie soit toujours pointée du doigt par la majorité.

Un progrès a toutefois été enregistré en juin: un tribunal à caractère international chargé de juger les inculpés dans l'assassinat de Rafic Hariri a vu le jour conformément à une résolution du Conseil de sécurité. Malgré une tension toujours palpable à la frontière avec Israël, l'Etat hébreu a remis au Hezbollah un prisonnier et les dépouilles de deux militants du mouvement chiite, contre les restes d'un Israélien et des informations sur le pilote israélien disparu au Liban en 1986, Ron Arad.

La crise au Liban est également économique: les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) ont mis en garde contre les conséquences du vide présidentiel sur les finances publiques d'un pays qui ploie sous une dette de 40,5 milliards de dollars.

Après la guerre de 2006, les événements de Nahr al-Bared ont fait fuir encore plus les touristes, et le pays se vide progressivement de ses jeunes.
Avec AFP Beyrouth


Francophonie: des libanais tirent le signal d'alarme

Les Libanais ont oublié Hugo…
Au Liban, l’usage du français se perd petit à petit, surtout chez les plus jeunes. Et lorsque les universités françaises cherchent à recruter des étudiants arabes, elles exigent un “bon niveau d’anglais”.

Faut-il avoir pour le français cette tendresse qui sied à tout ce qui appartient au passé ? Qu’est devenue cette langue qui nous a permis d’entrer dans la modernité et à travers laquelle nous avons découvert tant d’histoires, de poèmes et de romans ? Qu’en est-il de cette langue de Molière, d’Hugo, de Racine, de La Fontaine, de Baudelaire, de Rimbaud, de La Bruyère, de Colette, de Sartre, de Camus, de Beauvoir, d’Aragon et de tant d’autres grâce auxquels notre conscience culturelle s’est ouverte ? Est-ce une langue de salon qui n’a plus sa place dans le monde d’aujourd’hui ? Ce sont toutes ces questions que je me pose quand j’entends parler du français comme d’une “langue vivante”. Qu’est donc une langue vivante et comment se distingue-t-elle d’une langue morte ? Décidément, d’autres langues, voire toutes, connaissent les mêmes difficultés d’adaptation à la vivacité de nos temps modernes. Et en premier lieu l’arabe.
Je ne peux que déplorer le recul du français au Liban, à commencer par celui de son enseignement dans les écoles, même francophones. C’est comme si, dans la bouche des étudiants et des élèves, cette langue s’était asséchée.
Devant la progression de l’anglais, qui a tout d’une invasion, le français semble se replier sur lui-même, se recroqueviller sur ce qui reste d’une élite francophone qui persiste à parler en français à ses enfants. Mais ces mêmes enfants n’ont qu’une envie en grandissant : embrasser la langue anglaise.
Est-ce la loi du plus fort qui s’appliquerait aux langues ? Quoi qu’il en soit, la jeune génération semble avoir tranché la question puisqu’elle a adopté l’anglais en tant qu’outil pour s’ouvrir au monde moderne. Du computer à Internet, en passant par le chat, il suffit d’écouter parler les jeunes dans nos écoles, universités, cafés et boîtes de nuit pour se rendre compte de la place qu’a pris l’anglais. Les termes techniques et les expressions courantes qu’ils utilisent montrent que l’anglais n’est plus seulement la langue des affaires, comme on le pensait par le passé, mais également celle de la vie sociale, des relations amicales et même de l’amour.

Raëd Jubair
An Nahar/traduit pour Courrier International



Beyrouth, "zone franche de la culture arabe"

Réflexion sociologique sur le Liban au moment de Paris III...

C'est une longue marche, mais Nadine en a vu d'autres, elle est d'ailleurs l'une des organisatrices du marathon annuel de Beyrouth. Nadine Moawad, 25 ans, est surtout la porte-parole d'Helem, l'association gay du Liban, dont l'existence est déjà un petit miracle dans un pays arabe. Le groupe s'est réuni clandestinement pendant sept à huit ans pour discuter des libertés civiles, des droits de l'homme, et pas seulement de la cause homosexuelle. Il a franchi le pas en 1984, en déposant les statuts de l'association auprès du ministère de l'intérieur. Qui ne les a jamais enregistrés.

Le statut des associations est, comme en France, théoriquement très libéral : le gouvernement se contente de délivrer un numéro d'enregistrement. Mais Helem attend toujours son numéro et s'en passe d'ailleurs fort bien, elle a pignon sur rue dans le quartier d'Hamra. "La police des moeurs vient nous voir tous les deux mois, sourit Nadine, il y a toujours une bonne âme qui porte plainte en disant qu'on est des pervers, qu'il y a des orgies. On a évidemment rien à cacher. Mais ils sont aimables, ils nous traitent maintenant d'homosexuels et plus de pédés." Surtout depuis que l'un des chefs de la police a été incarcéré pour avoir trempé dans l'assassinat du premier ministre.
Helem ne compte que 30 membres, et 1 500 sympathisants. "Ce n'est pas facile d'être membre. Aller à Helem, c'est le grand outing." L'association tente d'organiser la communauté, milite contre le sida et bataille contre l'article 5.3.4 de la loi libanaise qui réprime "l'acte sexuel contre nature", puni d'un an d'emprisonnement. Il n'est guère appliqué, mais "le problème ce n'est pas d'aller en prison, c'est la pression sociale, la famille, les amis."
L'association navigue avec prudence, d'abord parce qu'en période de guerre le combat homosexuel n'est évidemment pas une priorité. Elle déblaie, avec d'autres, un terrain d'ailleurs très large. Le crime d'honneur - au moins sur le papier - est toujours toléré au Liban : un homme peut tuer sa femme, sa soeur, voire sa mère, si elle a eu une relation sexuelle hors mariage, sans être condamné. Les effusions en public et la prostitution sont interdites, même si la police des moeurs regarde ailleurs, depuis des années. "Les Libanais sont schizophrènes, explique Karam Karam, chercheur au Centre libanais d'études politiques. Multiplier les conquêtes féminines est un signe de virilité, mais pour se marier il faut une fille vierge." Nombre de jeunes femmes se font recoudre l'hymen pour trouver un mari.
Avoir une relation sexuelle n'est pas si compliqué, des hôtels en bord de mer louent des chambres à la journée, ceux qui n'en ont pas les moyens se débrouillent dans leur voiture. "Ça a toujours été le cas, explique le chercheur, le tourisme arabe est aussi un tourisme sexuel, Beyrouth a toujours été le bordel du Moyen-Orient."
Des filles voilées embrassent à pleine bouche leur petit ami, et Beyrouth reste, dans tous les domaines, "la zone franche de la culture arabe", selon le mot de l'intellectuel Samir Kassir, assassiné le 2 juin 2005. La confessionnalisation de la vie quotidienne est plus étouffante encore. La religion est inscrite sur la carte d'identité et il n'existe pas de registre civil : chaque confession tient le sien propre. Le mariage civil n'existe pas, mais il suffit d'aller à Chypre pour que l'union soit reconnue. "Le mouvement pour la création d'un registre civil est ancien et puissant, relève Karam Karam, mais c'est une menace pour toute la région : le confessionnalisme est la pierre angulaire du système politique."

Dans le discours, tous les partis politiques y sont favorables, y compris le Hezbollah. En pratique, Rafic Hariri, le défunt premier ministre sunnite, avait refusé de transmettre au Parlement le vote de son conseil des ministres en faveur du statut civil. Dix députés ont signé une proposition de loi pour passer l'obstacle, mais Nabih Berri, le puissant président chiite du Parlement, a clairement indiqué que, tant qu'il sera là, "une loi pareille ne passera pas". Il est élu sans discontinuer depuis 1992.

Paru dans l'édition du Journal "Le Monde" du 25.01.07


Bush, le plus mauvais des chrétiens...
par Jean-Michel Druart

Ne gaspillez surtout pas en 2007 trop d'énergie pour faire évoluer un individu qui vous parait de prime abord limité! Ce sera un peu la leçon à tirer de ce 30 Décembre ou Bush a décidé de livrer en pâture aux autorités irakiennes l'ex-tyran Saddam Hussein après avoir téléguidé un procès joué d'avance.
Ainsi aura t-il fallu 3000 américains tués en Mésopotamie et sans doute plus de 150.000 autochtones pour enfin se débarrasser d'un ex-ami qu'il eut été plus judicieux d'abattre avant un certain 20 Mars 2003;

Alors que le Pardon et la tolérance sont encore enseignées comme valeurs suprêmes de la chrétienté, Sieur Bush, investi d'une mission méssianique a choisi la vengeance et la loi du Talion souvent reprochées aux orientaux par les "sages" de l'Ouest... Provocation suprême et comble de l'irrespect de l'autre, tout fut orchestré et bâclé pour que l'exécution par pendaison fût opérée au petit matin, en période de "Eid el Adha", la plus grande fête musulmane.
On se demandera toujours ce que Bush est allé chercher en Irak. Pour lui, cette exécution marque un épilogue et l'ouverture d'un chemin vers la démocratie!
Avec une telle politique aux antipodes des valeurs de la francophonie et du dialogue des cultures, le président américain sortira par la petite porte de la Maison Blanche, sans doute fier d'avoir semé les graines de l'incompréhension des civilisations et de l'escalade de la violence dans une région, berceau des religions, dont certains américains semblent décidément bien éloignés.
Il ne nous reste plus qu'à prier ensemble, bons chrétiens et bons musulmans pour ne pas se laisser tenter par l'extrémisme qui gouverne le monde, officiellement de Washington ou plus discrétement du fin fond du Waziristan!

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