Retour à la Page d'Accueil
Le Cinéma, force d'expression montante
de la francophonie libanaise

Le Cinéma Libanais

L'Actu du cinéma libanais ou des Films Francophones
à l'affiche au Liban:


Mars 2009
La 31ème du
festival Cinéma du réel édition se tiendra du 5 au 17 mars au Centre Pompidou et dans les salles partenaires

Depuis sa création il y a 30 ans, Cinéma du Réel s'est imposé comme le festival de référence du cinéma documentaire en France. A l'écoute de la diversité des écritures, des formes et des idées, le festival propose aux publics et professionnels des films d'auteurs confirmés ou de nouveaux talents, l'histoire du cinéma documentaire comme les propositions contemporaines.
Au sein de sa compétition internationale de 37 films documentaires inédits en provenance de plus de 20 pays différents et sa sélection de 18 nouvelles ouvres de production française, cette 31e édition propose quelques films qui abordent des problématiques liées au Liban :

- Creative Chaos: Round One d'Hassan Zbib
- Bombhaye Porteghali / Orange bombs de Majed Neisi

Ces sections compétitives complètent une programmation de films documentaires riche de nombreuses rétrospectives, d'hommages, de séances spéciales, de rencontres avec les cinéastes.

Le Liban redevient une destination privilégiée pour les tournages
Beyrouth,
Tania NASRALLAH

Les sociétés de production locales attirent des clients arabes et européens.

Depuis quelques années, les investissements dans la production publicitaire au Liban sont en pleine croissance. Selon l’étude annuelle de la revue Arab Ad, ces investissements ont même permis au Liban de devenir leader régional dans le domaine.
Alors qu’au plus fort de la crise politique et sécuritaire, certaines sociétés de production locales ont dû temporairement délocaliser leurs activités, le Liban redevient aujourd’hui une destination privilégiée pour les tournages de publicité. Outre la douceur de son climat et la diversité de ses paysages, le pays offre en effet l’alliance d’un capital humain créatif et d’un pôle technologique doté d’un matériel haute définition. Le tout à des prix très compétitifs, notamment grâce aux faibles coûts de main-d’œuvre, sachant qu’un tournage requiert les services de plus de 70 personnes pour l’éclairage, le son, l’équipe technique, le montage, les costumes, le maquillage...
Cela a permis à la douzaine de sociétés de production présentes sur le marché d’attirer des clients étrangers, dont les budgets sont supérieurs à la clientèle locale.
Actuellement, « entre 60 et 80 % des tournages sont destinés à l’exportation », indique Gabriel Chamoun, le producteur de la société The Talkies, qui compte pas moins de 500 mètres carrés de plateaux de tournage disponibles et des laboratoires de développement ultrasophistiqués.
« Une certaine confiance et fidélisation s’est créée entre les clients étrangers et les sociétés de production libanaises, pour lesquelles il n’y a aucun compromis quant à la qualité du travail fourni. Cela a d’ailleurs poussé le quatrième groupe mondial de GSM koweïtien à nous confier son projet », souligne, pour sa part, le directeur de l’agence Saatchi & Saatchi, Vincent Chamoun.
Au moins une dizaine de publicités sont ainsi tournées chaque mois au Liban et la demande ne provient plus seulement de la traditionnelle clientèle arabe. Le renchérissement de l’euro a également poussé les agences de publicité européennes à s’intéresser au marché libanais. « Nous sommes à même de traiter toutes les demandes : on peut aussi bien filmer pour un client européen que pour un client koweïtien, recenser une blonde aux yeux bleus ou une brune aux yeux noirs type oriental, filmer dans un quartier moderne du centre-ville, ou dans un vieux souk oriental à des tarifs très compétitifs », affirme un autre producteur.
Les cachets pour une publicité au Liban varient en effet entre 80 000 et 2 millions de dollars, soit au moins la moitié des tarifs proposés en Europe.
Mais l’attractivité du Liban et l’activité des sociétés de production locales dépendent intimement de la situation politique et sécuritaire dans le pays. Après des mois de crise, les professionnels du secteur espèrent désormais que l’accalmie actuelle se poursuivra.



Octobre 2008
Court métrage remarqué:
scène de vie dans un camp de réfugiés palestiniens au sud-Liban:

la récolte des oranges


Septembre 2008
Récompense pour le film "Chou Sar" de Gaulle Eid

au festival de Saint- Sébastien

Août 2008
Randa Chahal, le clap de la fin
Randa le 7 Septembre 2003,  lors de la remise de son oscar à la Mostra de Venise
Un cerf-volant est une structure en papier coloré qui vole dans le ciel, actionnée par le vent. Le cerf-volant de la cinéaste libanaise Randa Chahal Sabbag est ce fragile symbole de liberté et d’indépendance qui s’est un jour moqué des frontières et des barbelés. Tout comme elle, il est libre et « souverain ». Cependant si fragile. Le 25/8/2008, vaincue par la maladie et non par les vents, Randa Chahal s’est éteinte à Paris, mais c’est à Tripoli, sa ville natale, qu’elle sera inhumée à la fin de la semaine.
Randa Chahal a marqué le cinéma libanais par son courage, sa témérité, son réalisme teinté de poésie et son souci de perfection. Née au Liban d’un père musulman sunnite, notable et libéral, et d’une mère chrétienne, irakienne et communiste,
Chahal étudie le cinéma en France, à l’Université de Vincennes, puis à l’École nationale supérieure Louis-Lumière.
C’est en 1979 qu’elle réalise son premier documentaire, Pas à pas , consacré à l’implication des pays voisins dans la guerre civile au Liban. Très concernée par l’histoire de son pays, la cinéaste enchaîne l’année suivante avec un autre documentaire baptisé Liban d’autrefois.
Mais le vrai tournant de sa carrière a lieu en 1991, avec son premier long métrage de fiction, Écrans de sable qui raconte l’amitié passionnelle entre deux femmes. Ce film fera partie de la sélection officielle de « La Mostra » en 1991 (hors compétition).
En 1995, après vingt ans de guerre vécues au Liban , la cinéaste réalise un nouveau documentaire Nos guerres imprudentes où elle mêle images de Beyrouth dévastée et témoignage des siens Quelques années plus tard, c’est sur le même thème qu’elle abordera sur un ton beaucoup plus léger, dans Civilisées, l’histoire des domestiques abandonnés dans un Beyrouth déchiré. Ce film a obtenu le prix de l’Unesco dans le cadre de La Mostra, ex aequo avec le cinéaste israélien Amos Gitaï, mais Chahal refuse immédiatement le trophée. « Une position prise, non contre la personne ou le contenu du film, mais contre Israël qui occupe une partie de notre terre », dira-t-elle plus tard. Comble de l’absurde, Civilisées sera censuré de moitié dans son propre pays par la Sûreté générale parce que le scénario contient des propos orduriers et injurieux. « La censure pratique la politique de l’autruche », avouera Randa Chahal.
Infatigable, la cinéaste réalisera en 2001 un film sur la Jeanne d’Arc libanaise, Souha Béchara (encore un signe de son militantisme), alors que 2003 signe la date de la consécration.
Son Cerf-volant, film qui propose une réflexion sur la frontière, reçoit le Lion d’argent à la Mostra de Venise. Elle est alors décorée au Liban de l’ordre du Cèdre avec grade de Chevalier pour son travail de cinéaste. Une sorte de réhabilitation de la part du gouvernement avec un léger goût de revanche.
« Je voulais faire des comédies, a expliqué un jour Randa Chahal, mais je suis née dans une région tragique. Pourtant, si on ne dit pas les choses dramatiques avec un peu d’humour, ça ne passera pas. »
La dérision, c’est cette arme magnifique que la cinéaste libanaise a portée à bout de bras tout au long de sa vie pour exprimer les choses les plus douloureuses…
Colette KHALAF pour L'Orient Le Jour

Mars 2008


"Home" : entre l'Autriche et le Liban, un roman oral et mental

Encore inconnu du grand public, Patric Chiha est l'auteur de l'intrigant moyen métrage Home. Agé de 32 ans, ce cinéaste est autrichien de naissance, libanais d'ascendance, français d'adoption. Sans doute n'en fallait-il pas moins pour formuler, comme il le fait ici, l'idée d'un pont reliant l'Autriche et le Liban, d'une nébuleuse d'échos que se renverraient mutuellement l'histoire et la géographie de deux pays que ni l'histoire ni la géographie n'ont jamais rapprochés.

Le film s'ouvre dans un majestueux paysage autrichien de montagnes boisées, sur fond d'une version chantée et arabisante de la 40e Symphonie de Mozart. Une voiture noire s'aventure sur les lacets d'une petite route de crête, à l'intérieur de laquelle deux hommes, l'un jeune (Julien Lucas) et l'autre plus âgé (Alain Libolt), cadres d'une entreprise textile française venus faire des affaires dans le pays, cherchent le lieu de leur rendez-vous.
En associant le monde des affaires à ce décor millénaire, Patric Chiha s'extrait d'emblée de toute perspective naturaliste. Tout son film, de fait, flotte dans une zone indéterminée entre la sphère réelle et la sphère mentale, entre le monologue intérieur et le dialogue philosophique, entre la mise en branle irrépressible d'un flux de mémoire et la dynamique du présent.
EMPRUNT AU THÉÂTRE
Alain Libolt incarne ici un homme d'une cinquantaine d'années, né d'une mère autrichienne qui s'exila au cours des années 1950 à Beyrouth, et d'un père libanais. Ce voyage qui le ramène sur les lieux de son enfance fait déferler une avalanche de souvenirs, qu'il restitue dans un curieux monologue, une sorte d'ébauche de roman oral dont il confie la primeur, sans vraiment lui en donner le choix, à son jeune collègue. Destinataire par opportunité de ce récit qui plonge au coeur de l'Autriche nazie, puis d'un Liban mythifié d'avant la guerre, celui-ci renvoie la balle avec bienveillance, le ramène vers la réalité de leur mission, le laisse aussi parfois poursuivre seul.
Empruntant au théâtre, ce dispositif, qui fait imploser un refoulé historique lourd dans ce décor immuable, sans aspérités, est à la fois ce qui fait la force mystérieuse du film et ce qui le rigidifie un peu. Aéré par des prises de vues de Beyrouth filmées en super-huit qui font écho à la narration de Libolt autant qu'aux paysages autrichiens, bousculé par le frottement avec le réel, par un humour pince-sans-rire distillé dans les dialogues, le film n'en propose pas moins une musique singulière, sur laquelle le spectateur peut mentalement se projeter son propre film.
Film franco-autrichien de Patric Chiha avec Alain Libolt, Julien Lucas. (0 h 50.)
Isabelle Regnier critique parue dans l'édition du journal Le Monde du 12.03.08.

Automne 2007
Le dernier film de Danièle Arbid est en salle



Nadine Labaki passe brillamment du clip au cinéma

avec son premier long métrage "Caramel" ou "Sikar Banet"

« Sikar Banet » dans toutes les salles du circuit Empire à partir du 9 août
2007
En France à partir du 15 Août

Le Beyrouth caramélisé de Nadine Labaki
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, le film « Caramel » (Sikar Banet)
de la réalisatrice Nadine Labaki retourne au pays natal pour une sortie le 9 août (bien que retardée à cause des circonstances actuelles) dans toutes les salles du circuit Empire. Une œuvre chaude et sensuelle (en langue arabe) qui a, pour reprendre les mots de la grande Arletty, une « gueule d’Atmosphère ».
C’est une ovation debout d’une quinzaine de minutes au Festival de Cannes et une distribution dans plus d’une quarantaine de pays, ainsi qu’une sortie dans 250 salles françaises (à partir du 15 août) qui ont récompensé le film libanais Caramel. Une consécration inattendue pour Nadine Labaki, actrice et réalisatrice qui signait là son premier long-métrage.
LE SITE OFFICIEL DU FILM AVEC LA BANDE-ANNONCE
Bouillonnant et aigre-doux comme cette pâte lisse et dorée employée par les femmes orientales pour se faire belle, Sikar Banet évoque également, par l’inversion des lettres, ces petits cristaux de sucre (qu’on retrouve uniquement en Orient) translucides et suaves qui fondent dans la bouche. Par leurs formes inégales, ils sont à l’image de l’éventail coloré des femmes libanaises luttant depuis la nuit des temps « orientaux » pour accéder à un certain équilibre et être bien dans leur peau.
« L’image de la femme libanaise m’a toujours fascinée, avoue Nadine Labaki. C’est parce qu’elle ne parvient pas à trouver son équilibre ou qu’elle craint le regard des autres qu’elle tombe souvent dans les excès. Les contradictions qui l’animent et les mille questionnements qu’elle affronte et qui sont un véritable obstacle à son épanouissement m’intriguaient. Moi-même, qui me considère comme une femme libérée, me trouve souvent confrontée au lourd poids de notre double culture. C’est à partir de cette idée maîtresse que j’ai voulu construire ma première œuvre. Une sorte d’hommage à la femme libanaise. »
Quoi de mieux alors que le cadre d’un institut de beauté, où la femme se love dans son siège et se livre aux mains travailleuses qui vont prendre soin d’elle, pour dépeindre cette recherche d’identité ? « Un lieu de confiance mais également d’espoir, poursuit Labaki, d’où l’on sort transformé mais aussi allégé pour avoir confié aux autres ses petites faiblesses de corps et de cœur.»
« Est-ce que j’ai une gueule d’Atmosphère ? »
Caramel peut sembler un film de femmes pour les femmes, mais c’est surtout et avant tout un film d’atmosphère. Par l’entrebâillement des portes, par les fenêtres ouvertes ou closes que filme la jeune réalisatrice, sur fond de lumière caramélisée et de musique signée Khaled Mouzannar, l’ambiance d’un Beyrouth cosmopolite et oriental, coloré et kitsch, chaleureux et troublant y est reproduite. Le spectateur devient soudain voyeur et acteur. « J’ai voulu un film réaliste, dit Nadine Labaki, non une fiction, où l’on sent à la fois qu’on épie la vie des autres et qu’on la vit. »
C’est pour cette raison que le casting, qui a nécessité un an à lui seul, a été très précis. Ces cinq interprètes sont assez représentatives des femmes libanaises (toutes cultures et religions confondues) et, à travers elles, on peut percevoir, même en filigrane, les caractères des hommes qui interviennent dans leurs vies. « Ce n’est pas un travail de sociologue que j’ai voulu réaliser, souligne Labaki, mais bien une peinture réaliste. » Et de poursuivre : « J’avais une idée bien précise en écrivant mon scénario, tant dans la gestuelle des acteurs que dans le dialogue, et mes coscénaristes, Jihad Hojeily et Rodney al-Haddad, m’ont suivie dans mes élucubrations, confrontant avec moi les différentes idées tout en leur ajoutant leurs propres sensibilités. »
Un scénario qui avait vu le jour il y a quelques années, à la suite de la rencontre de la réalisatrice avec la productrice Dominique-Anne Toussaint lors du Festival du film libanais en 2003. « C’est elle qui a été le principal moteur du film, affirme Labaki. Depuis ce jour où je lui ai fait part de mon projet et de ma vision d’une œuvre, elle n’a cessé de m’inciter à écrire un scénario. Elle m’a d’abord proposé d’envoyer un premier traitement à la résidence de Cannes, qui a été retenu un mois plus tard. Puis de retour au Liban, Toussaint s’est empressée de débrouiller les fonds et c’est avec le soutien du ministère de la Culture au Liban et le support de la Cinéfondation et des distributeurs Sabbah Media Corporation que la formidable aventure de Caramel pouvait commencer. »
Une aventure encore inachevée, qui ne manquera pas d’envoûter le public par ses arômes au goût de tendresse et de suranné.

Colette KHALAF pour L'Orient Le Jour

Né à Beyrouth fête déjà sa sixième édition du 23 au 30 Août 2007
Le Programme à l'Empire Sofil
L’ouverture (jeudi 23 août) et la clôture (30 août) sont sur invitation. Entrée libre pour le reste.
Vendredi 24 août
18h30 : Le Baiser, de Chadi Aoun
Le Trou, de Rabih Jbeily
Notre Dame des Seins, d’André Chammas
La Cassette, de Marc Sayegh
Patchwork 1, de Raed Younan.

20h00 : Ayoun Beirut, de Ziad Saad
Open the Door Please, de Joanna et Khalil Joreige
Home, de Patric Chiha.
Pause, suivie de :
My Son, de Lina Ghaibeh
As I recall, de Rima Kaddissi
Hier encore, de Rima Samman.

22h30 : Barriers of Time, de Darine el-Khatib.

Samedi 25 août
18h30 : Images de Beyrouth par « Les Frères Lumière » (1897).
Drawing the War, de Léna Merhej
Rawan’s Song, de Mounira el-Solh
Le Liban en automne, de Nadim Tabet
Un cercle autour du soleil, de Ali Cherri
Suspendue, de Karine Wehbé et Philippe Azoury.
Pause suivie de : Wilde Power, de Khaled Ramadan
Please Rewind me Later, de Roy Samaha.

20h45 : Un jour de juillet, de Johnny Karlitch
Super Hajja, de Tarek Kandil
Après l’orage, de Leila Kanaan
Loubnan Harb, de Rania Stephan
Safe Sound,de Ziad Antar
La guerre de la paix, de Hadi Zaccak.

22h45 : Sous le ciel lumineux de mon pays natal, de Franssou Prenant
An Apartement in Beirut, de Renate Zentchig.

Dimanche 26 août
8h30 : Le Salam perdu, de Joelle Ferkh
That Monday, de Talal Khoury
Terminator, de Katia Jarjoura.

20h45 : Wassat Beirut, de Akram Zaatari et Rachad el-Jisr
L’armée des fourmis, de Wissam Charaf
Shehrazade’s Tale, de Rami Kodeih
Minimum Precaution, de Rania Rafei.
22h00 : Échappement libre, de Jean Becker.

Lundi 27 août
18h30 : « Home Movies »
Mobile Zones, de Khaled Ramadan
Chacun sa Palestine, de Nadine Naous et Léna Rouxel.
Pause suivie de : Le cortège des captives, de Sabrina Mervin.

21h15 : Hijo de La Luna, de Patrick Sfeir
La marche turque, de Ziad Antar
Un héros ne meurt jamais, de Wissam Charaf
Music, de Zeid Hamdane
Ni noir, ni blanc, de 6 K
Jeunes et innocents, de Nadim Tabet.

23h00 : Asmahan, de Hisham M. Bizri
Souffle, de Christophe Trahand.

Mardi 28 août
8h30 : Beyrouth, de Joseph Ghosn
Pause suivie de : Le petit étranger, de Georges Nasser.

21h15 : Bonne à vendre, de Dima el-Jundi.
22h30 : Beirut, de Élie Dagher
Welcome to Beirut, de Fouad el-Khoury
Nights and Days, de Lamia Joreige
Mondanité, de Christophe Karabache.

Mercredi 29 août
18h30 : Lettre à Mae, de Amandine Brenas
Ktof, de Chadi Aoun
Lost, de Jad Sarout
Jibraltar, de Ghassan Halwani.

Pause suivie de : Mdardra, de Ziad Antar
Superman, de Darina el-Jundi
Lesson Number 5, de Philippe Skaff.

20h00 : Mother and Son, de Jalal Toufic.
Pause suivie de :
The Last Station, de Tamara Stépanian
Téta Alice, d’Élias Sfeir
Happy View, de Viken Arménian
Temps mort, de Sirine Fattouh
A Journey, de Lamia Joreige.

22h40 : Lebanese Performance Art, de Jalal Toufic
Les larmes de Hussein, de Michel Tabet.

Une tribune d’expression pour le film libanais
La société de production « ...né. à Beyrouth », en partenariat avec la « SGBL », annonce fièrement la tenue de la sixième édition du festival « ...né. à Beyrouth », qui se déroule du 24 au 29 août au cinéma Empire (Sofil ). Une sorte de consécration du dynamisme des organisateurs dont le principal objectif est de créer une tribune d’expression pour le jeune cinéma libanais.
Le festival « ... né. à Beyrouth » aurait dû souffler cette année ses sept bougies mais vu les circonstances de l’année dernière, la manifestation n’a pas eu lieu, laissant la place à d’autres événements plus fâcheux.
Double défi donc cette année et double gageure pour les organisateurs, qui pensent que cette édition est une revanche sur la guerre de 2006. « Il n’y a pas de véritable marché ou réseau de distribution du film libanais en dehors du long-métrage. C’est pourquoi notre société de production a créé ce festival afin qu’il constitue une tribune d’expression aux œuvres cinématographiques libanaises. En parallèle à ces activités du festival, nous éditons les DVD de ces films pour les rendre accessibles le plus possible au public, confie Pierre Sarraf. L’objectif était donc simple : créer un lien entre les réalisateurs et les spectateurs, et un démarrage d’une certaine industrie cinématographique ».
Quel serait selon Sarraf le critère d’un film libanais ? « Difficile de le définir quant à sa production, car les cinéastes libanais n’ont pas tous nécessairement les fonds voulus pour assurer une production à 100 % locale. On a donc voulu donner le privilège à la nationalité du réalisateur. Il suffit qu’il soit libanais (même s’il vit à l’étranger), pour qu’il postule au festival. » « Néanmoins, poursuit Sarraf, aucune condition n’était requise concernant les sujets, tous les thèmes pouvant être abordés librement. Le festival a donc cette année une palette très riche et variée d’œuvres nouvelles à présenter. »
Ainsi, sur 190 films envoyés, 66 ont été sélectionnés dont 12 animations, 11 documentaires, 27 essais et un long-métrage, ainsi que quelques documents inédits et deux films issus du patrimoine cinématographique. Malgré quelques œuvres inspirées de la dernière guerre de 2006, « ...né. à Beyrouth » ne tenait cependant pas à jouer le rôle du festival de la guerre en images. « Certes, le cinéma est le miroir d’une société et souvent le sujet de la guerre se dégage en premier lieu au Liban, mais cela n’empêche pas cet art d’aller au-delà de ce rôle », ajoute Sarraf.
Si cette sixième édition se trouve amputée de la section « Cinéma d’ailleurs », elle se trouve par contre enrichie de deux innovations. D’abord une section « Regards étrangers », qui présente des films étrangers de réalisateurs qui se sont intéressés au Liban et qui ont posé un certain regard « étranger » sur le pays. Puis une section « Patrimoine » qui comprend des bandes-annonces d’anciens films qui font sortir de l’oubli des images anciennes. Enfin, des films en super 8mm trouvés chez des particuliers seront projetés avec un accompagnement musical en direct.
Colette Khalaf pour L'Orient-Le Jour

Le Liban, «pays à l’honneur» au festival Paris-Cinéma en Juillet 2007

La directrice de la programmation du festival Paris-Cinéma, Aude Hesbert est venue à Beyrouth pour procéder à une sélection de films libanais qui seront présentés dans le cadre de la cinquième édition de ce festival qui se tiendra du 4 au 14 juillet 2007 dans différentes salles de la Ville lumière.
En effet, après le Brésil et la Corée du Sud, c’est la cinématographie du pays du Cèdre qui sera à l’honneur cette année. Le choix du Liban, induit par le maire de Paris, M. Bertrand Delanoé, s’il est, certes, un témoignage de plus de la solidarité française, est également mû par une vraie curiosité envers la culture et, plus précisément, le cinéma libanais. C’est ce qu’affirme Aude Hesbert, signalant que «les années précédentes, nous avions déjà dans nos programmes des films de Danielle Arbid ou de Joanna Hajji Thomas et Khalil Joreige».
«Il me semble d’ailleurs y avoir une cinématographie très vivante et très riche au Liban», relève la jeune femme, qui espère repartir avec une trentaine de films réalisés «ces dernières années», entre longs et courts-métrages, dans ses bagages.

Hommage au duo Hajji Thomas-Joreige
L’idée est de montrer un large éventail de la production libanaise et d’essayer ainsi de «traverser le pays à travers les caméras de jeunes réalisateurs, professionnels bien sûr, mais aussi ceux qui ont filmé spontanément les événements de cet été», indique Hesbert, qui a déjà pratiquement sélectionné Falafel de Michel Kammoun, Bosta de Philippe Aractingi ou encore Le dernier homme de Ghassan Salhab.
Par ailleurs, Paris-Cinéma a décidé de rendre hommage cette année au couple Hajji Thomas-Joreige en programmant la totalité de leur filmographie et en organisant des débats et tables rondes autour de leur œuvre. «Le duo de réalisateurs pourra également inviter des plasticiens et des artistes de la jeune garde libanaise qu’il aimerait faire connaître. Lesquels pourront ainsi avoir accès aux plates-formes de coproduction qui présentent des films étrangers en développement à la recherche de financements français», précise encore la directrice de la programmation. Laquelle s’attelle pour sa part à mettre au point la liste des équipes des films libanais qui seront les invités présents aux avant-premières de cette édition.

Charlotte Rampling, présidente
Présidé au départ par Costa-Gavras qui a cédé le relais l’année dernière à Charlotte Rampling, le festival Paris-Cinéma, initié et soutenu par la mairie de Paris, s’est rapidement imposé comme un événement cinématographique à la fois populaire et exigeant.
Un festival qui ne ressemble à aucun autre. Se démarquant nettement de celui de Cannes, plus glamour et paillettes, ce festival parisien dans son esprit se veut véritablement démocratique. À cet effet, le seul prix qu’il décerne est celui du public pour le meilleur long-métrage dans la catégorie compétition internationale. Et ce prix est en fait « une aide à la distribution ». Pas de jury de professionnels donc, même si ces derniers sont présents à titre d’invités (Nathalie Baye par exemple sera l’invitée d’honneur cette année) pour des rencontres conviviales et des échanges avec le public et les professionnels étrangers.
Car outre le divertissement qu’il offre, ce festival a une vocation de défricheur de cinématographies lointaines, rares et peu connues. Et présente ainsi l’opportunité de pouvoir faire découvrir au public parisien une grande diversité de films provenant de tous horizons ainsi que des œuvres inédites en présence de leurs auteurs.
«Par ailleurs, signale Aude Hesbert, la dimension pédagogique n’est pas oubliée : Paris CinéCampus, université d’été du cinéma gratuit, offre, à travers des ateliers et des cours, des leçons aux professionnels, étudiants et cinéphiles soucieux d’enrichir leurs connaissances pour nourrir leur passion. Et côté patrimoine, une rétrospective des films de Lusbich est programmée pour cette cinquième édition.»
Accessible à tous les publics (des films de tous les genres et pour tous les âges) grâce à un tarif réduit de 4 euros la séance ainsi qu’à des projections dans une vingtaine de salles réparties dans tous les arrondissements et des événements en plein air (projections sur le parvis de l’hôtel de ville, ciné-concerts dans les jardins du Sénat…), Paris-Cinéma offrira cette année encore aux Parisiens deux semaines d’évasion en été. Dont une incursion au pays du lait, du miel et de...la guerre.

Grand prix du Festival du court-métrage méditerranéen à Tanger
Philippe Skaff, pour l’amour de l’image


Juillet 2007- Le cinéma libanais était à l’honneur lors de la cinquième édition du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger.
C’est en effet «La leçon numéro cinq», film du publicitaire Philippe Skaff, qui s’est vu attribué le grand prix. Une œuvre tournée dans la plus ancienne ville de l’écriture, Jbeil. Allégorique et douce-amère.
C’est La leçon numéro cinq, signé Philippe Skaff, qui a séduit le jury par sa réalisation et son scénario bien ficelé alors que dix-sept pays méditerranéens et quarante-deux courts-métrages étaient en compétition lors de cette cinquième édition qui s’est déroulée à Tanger.
À la manière de l’homme de la Mancha, le publicitaire rêveur de Grey Global Group (qui s’est battu durant des années, souvent contre des moulins à vent, pour imposer un style particulier, cynique certes, mais tellement créatif) s’est armé cette fois d’une caméra pour les besoins d’un film cinématographique. « Une idée qui me ronge depuis des années et qui s’est enfin concrétisée », avoue-t-il.
Ne s’inspirant d’aucun courant et refusant toute étiquette, le publicitaire qui s’est improvisé cinéaste confie avoir suivi son instinct dans la ville de Byblos, porteuse de tant d’histoires.
Passé et futur
Dans cette ancienne cité de la Phénicie, un professeur d’anglais un peu excentrique, interprété par Antoine Kerbage, aide un groupe de vieillards, désireux d’émigrer, à obtenir leur carte verte. À travers les inquiétudes d’une petite communauté chrétienne déterminée à fuir la violence du Moyen-Orient, Skaff dépeint, à sa manière, le choc des civilisations et le conflit sans fin entre passé et futur, d’une part, et théologie et technologie, de l’autre.
« Je n’ai pas voulu réaliser un film politique, mais plutôt rendre hommage à cet Est (l’Orient) que j’adore, qui se laisse phagocyter par la haine. » Un hommage est également rendu à la femme qui n’a plus droit à la parole dans ce coin de la planète, alors qu’elle peut s’enorgueillir d’avoir pour ancêtres des figures et non des moindres comme Petra, Zanubia, Alissar, Nefertiti et Cléopâtre.
Pour cet Orient qui a inventé le premier vaisseau de la mer et qui se laissera un jour emporter par la vague des vaisseaux spatiaux, Philippe Skaff, qui ne craint pas les mots, lance son cri d’alarme.
« Il n’y aura pas de guerre, mais de nouveaux départs, de nouveaux voyages. N’espère pas d’autres terres. Il n’y a pas de navires pour toi, ni de chemin, car tu as gaspillé ta vie ici, dans ce petit coin... Et tu l’as détruite à travers le monde entier. » Ces mots chargés de poésie mais aussi d’amertume sonnent comme une prophétie bien réelle dans cette œuvre dont on aimerait bien en tirer une leçon.
Pour sa part, encouragé par le succès de son premier film, Philippe Skaff s’est à nouveau lancé dans un autre projet qui portera sur les déchirures de cette partie du monde. Un sujet qui ne manquera pas, encore une fois, de faire des vagues.

Colette KHALAF


Dans le cadre des cafés culturels de « L’ORIENT-LE JOUR »
à l’atelier du Berytech et en collaboration avec la Maison du livre
Le cinéma libanais, un jeu de plusieurs miroirs


Avril 2007- Entre le souci de véhiculer un message et l’obligation de rentabilité, le cinéma libanais se cherche une identité. Et les cinéastes du pays restent profondément perplexes face à la problématique. Le 7e art libanais est-il à la croisée des chemins ? Doit-il se contenter de porter des thématiques fortes sans s’embarrasser des contraintes de rentabilité? Ou doit-il songer désormais à faire des recettes, histoire de s’autofinancer? Autant de questions qui titillent les cinéastes libanais. Les Cafés culturels de «L’Orient-Le Jour» ont relancé la réflexion, via un panel autour de cette préoccupation. Désormais rendez-vous mensuels organisés en collaboration avec la Maison du livre à L’Atelier, le restaurant du Berytech de l’USJ (rue de Damas), ils abordent, on le rappelle, un thème différent chaque mois. Après les bibliothèques publiques, le théâtre et l’édition jeunesse, c’était au tour du cinéma libanais et de son identité sur lesquels trois cinéastes et un producteur (Bahige Hojeige, Ghassan Salhab, Élie Khalifé et Wadih Safieddine ) jettent un regard croisé.
Dans son introduction, Aimée Boulos, présidente de la fondation Liban-Cinéma et modératrice de la table ronde, a estimé que le cinéma libanais est un cinéma qui bouge.
Avec l’esprit anticonformiste qui le caractérise – tout comme son œuvre d’ailleurs – Ghassan Salhab, auteur de trois longs-métrages (Beyrouth fantôme, Terra incognita et Le dernier homme), a commencé par démonter littéralement l’idée d’une identité unique. « Je dirais plutôt qu’il y a des identités et non pas une seule, a-t-il lancé d’emblée.
Chaque individu porte en lui plusieurs identités, à condition bien entendu qu’il veuille bien les voir. » On l’aura compris, le cinéaste ne prend pas le mot « identité » au sens traditionnel. Ce qui l’intéresse plutôt, c’est de « prendre un personnage ou une ville (NDLR : Beyrouth en l’occurrence, qui est le corps central de ses films) et d’interroger son identité en mutation permanente ».
Mutation, voilà, le mot est lâché. Car Salhab préfère « les choses qui ne sont pas figées, qui n’ont de cesse d’être requestionnées. L’identité, c’est plus une affaire en mouvement qu’une affaire figée », dit-il. Salhab cite un poète français d’origine égyptienne, Edmond Jabès, qui opposait au fameux « qui suis-je ? » un « qui je deviens ? » La question « qui suis-je ? » n’a, pour lui, aucun sens. Peut-être parce que l’identité, qui n’est que le besoin légitime d’avoir un visage à exhiber, n’est, en fait, que le désir, condamné à rester à l’état du désir, d’une affirmation de nous-même constamment différée ; c’est qu’il ne peut y avoir identité que dans la permanence et celle-ci est toute relative, étant passage d’une identité cernée à une autre, entrevue avant d’être, à son tour, circonscrite.
Pour Salhab, « le cinéma n’est pas un miroir de la vie. Ou alors c’est le miroir de Cocteau, celui qu’on traverse et non pas celui qui reflète. »
Le cinéaste estime pour finir qu’il trouve dangereux que le cinéma se fasse objet de propagande d’une identité nationale.

Ras-le-bol
« Cinéma aux multiples identités », thème de l’intervention d’Élie Khalifé, jeune réalisateur qui « représente le nouveau cinéma », selon les termes de Boulos. Après des études en Suisse, il a signé deux succès, Taxi et Vive Natex. Ne mâchant pas ses mots, le cinéaste entame son intervention par un ras-le-bol apparemment partagé par ses confrères.
« Quand je vais à l’étranger (NDRL : défendre un scénario pour obtenir un soutien à la production), cela m’énerve de traîner mon identité de cinéaste libanais ! Je voudrais qu’on me parle en tant que cinéaste tout court. »
Pour illustrer ses propos, Khalifé raconte alors comment, en défendant son scénario de Trampoline, un film qui suit les pérégrinations de deux septuagénaires faisant les 400 coups, il s’est heurté à un seul commentaire : « Comment un cinéaste venant d’un pays sortant d’une guerre peut-il arriver avec un projet tellement optimiste et joyeux ?» lui a-t-on demandé. Des remarques pareilles l’exaspèrent. Son appartenance à un pays qui a connu la guerre l’oblige-t-il à ne traiter que de sujets sombres et torturés ?
Élie Khalifé rejoint Ghassan Salhab dans sa définition du cinéma-miroir. « Le cinéma est, en effet, un jeu de plusieurs miroirs. Le cinéma est comme le pays. Il cherche son identité. On se perd et ça va dans tous les sens. »
Mais la richesse de ce cinéma réside dans le fait qu’il reflète diverses identités. « Chacun de nous est imprégné par des cultures différentes et chaque cinéaste interprète dans ses films ses influences variées. Au final, c’est un cinéma diversifié et riche. Pas unique, comme c’est le cas dans les pays totalitaires. On fait du cinéma démocratique dans un pays qui ne l’est pas, ou qui fait semblant de l’être. »
Bahige Hojeige, auteur de plusieurs documentaires dont un sur le Musée national et un autre sur la reconstruction du centre-ville, réalisateur de Zennar el-Nar, pense qu’un cinéma peut posséder une identité qui lui est propre. Mais celle-ci n’est intéressante que lorsqu’elle n’est pas liée à « une certaine idéologie, à un certain nationalisme, à la défense de certaines valeurs un peu figées qui peuvent induire à un comportement xénophobe ou raciste qui peut se révéler dangereux. »« L’identité dans un cinéma, ajoute Hojeige, c’est un bagage que le cinéaste porte en lui, c’est une lumière, un lieu, des comportements, des visages, un air qu’on respire et qu’on veut transmettre dans un film. »

Perspectives d’avenir
Les perspectives du cinéma libanais sont liées à la perspective du pays. « Les artistes en général et les cinéastes en particulier ont toujours réussi à faire preuve de créativité. Même pendant les pires années de la guerre, des films magnifiques comme ceux de Maroun Baghdadi et de Borhane Alawiyé ont continué à voir le jour. » Le réalisateur considère donc que le cinéma libanais poursuivra son chemin, en s’ouvrant sur des perspectives nouvelles.
Mais la question essentielle à poser dans ce contexte est la suivante : quelles sont les conditions de ce cinéma en gestation ? Les cinéastes libanais ont des moyens de production limités. Il ne s’agit d’un secret pour personne. C’est là où le bât blesse. « Depuis 30 ans, les choses n’ont pas avancé d’un pouce, elles ont plutôt reculé. Il n’y aura pas de véritable avancée du cinéma libanais sans un appui du ministère de la Culture, sans un fonds sérieux de soutien qui donne la possibilité à des scénarii de trouver des financements ou un complément de financement. Pour le moment, les cinéastes sont des militants qui font un combat pour trouver le financement nécessaire à la production de leur film. »
Hojeige met ainsi le doigt sur un point important : la nécessité pour l’État de considérer le cinéma comme une œuvre d’art, mais également comme une industrie. « Pour que cette industrie se développe, elle a besoin de structure de logistique, de facteurs qui dépendent à la fois du domaine public, mais également du domaine privé », a conclu le réalisateur de Zennar el-Nar.
Wadih Safieddine, un jeune touche-à-tout (musicien, chanteur, événementiel, auteur, producteur, réalisateur) a jeté pour sa part quelques éléments de réflexion concernant la thématique abordée. À commencer par le paradoxe des productions libanaises et de leur identité. « Depuis les années 90, la quasi-totalité des films, courts ou longs-métrages, de cinéma produits ces 15 dernières années l’ont été avec des fonds étrangers. Cela nous donne des films comme celui de Hani Tamba, Beyrouth After Shave, réalisé par un Libanais, qui raconte une histoire libanaise, avec des acteurs libanais, en langue arabe. À l’arrivée, il remporte le César pour meilleur court-métrage français. »
Cet exemple pose ainsi la question de la « libanité » d’une œuvre et de ce qui la définit. Est-ce la nationalité du réalisateur, le sujet de l’œuvre ou l’origine du financement ?
« Lorsque la production cinématographique d’un pays est assez fournie, elle peut contribuer à constituer une identité nationale et collective propre à ce pays. Et à offrir une identité au cinéma lui-même. »
Tout cela demande une volonté politique, des moyens économiques et le dépassement des tabous d’ordre politique et religieux.
Safieddine pose ensuite la question de l’éducation du public : les spectateurs libanais sont-ils préparés à recevoir des films d’auteur qui relèvent plusieurs niveaux d’interprétation, comme le dernier de Ghassan Salhab ?
Toutes ces questions démontrent une fois de plus que notre cinéma cherche sa voie. Il est certes important que comme le cinéma américain, le cinéma indien, il y ait un cinéma libanais. Pour la construction de cette industrie cinématographie tant rêvée, il est impératif qu’une analyse de la situation se fasse sans complaisance, mais aussi sans verser dans le pessimisme. Les trois acteurs que sont les professionnels, l’État et les médias doivent enfin se mettre ensemble pour l’avenir de ce cinéma.
Il s’agit peut-être d’un rêve, mais le cinéma n’est-il pas fait pour nous faire rêver ?
Maya GHANDOUR HERT
pour l'Orient-Le Jour


Le festival de Namur vote pour Falafel


Michel Kammoun recevant son "Bayard d'or
des mains de l'actrice Dominique Blanc


Le 21e Festival international du film francophone de Namur a couronné, le 6 Octobre 2006, "Falafel", premier long métrage de fiction du cinéaste libanais Michel Kammoun. Le jury du festival a attribué son Prix spécial au film du Roumain Radu Muntean "Le papier sera bleu". L'actrice française Dominique Blanc, présidente du jury, a remis le Bayard d'or du Meilleur film à ce professeur de scénario au Liban, qui a étudié à Paris et est l'auteur déjà de cinq courts métrages.
"Falafel" retrace les déambulations nocturnes de Toufic, un jeune Libanais en fin d'adolescence qui essaie de croquer la vie dans le Beyrouth d'aujourd'hui. Croisant des amis, des étrangers, il va d'incidents en incidents dans une ville où, après 20 ans de guerre, sommeille à chaque coin de rue un volcan, une nappe de gaz prête à exploser.
Par ailleurs, Toufic Farroukh a reçu le Bayard d'or de la meilleure composition musicale de ce long métrage de Michel Kammoun. Après ce plébiscite, il ne vous reste plus qu'à vous précipiter dans les salles qui diffuseront le film!

>> Voir le Synopsis de Falafel sur le site du festival


Le troisième opus de Ghassan Salhab
«Le Dernier homme», ou l’histoire de Beyrouth à sang pour sang
présenté auxJournées cinématographiques de Beyrouth

Diffusion sur Arte le 19 Septembre 2006 vers 22h45

Il faisait partie de la sélection officielle du Festival du film de Locarno (Suisse) en juillet dernier. Le troisième long-métrage de Ghassan Salhab, « Le Dernier homme » (« Atlal » en arabe), a été présenté en avant-première libanaise aux Journées cinématographiques de Beyrouth avant de sortir, très prochainement, en salles.
Le cinéaste libanais s’attaque là à l’un des mythes les plus célèbres du cinéma fantastique et d’horreur : le vampire. Mais, contrairement aux films du genre qui ne s’encombrent généralement pas de subtilité, Salhab signe un film très deuxième degré où l’on voit rarement des gouttes de sang. Il décide d’aller à contre-courant de la représentation romantique et gothique que les innombrables « Dracula » ont donné aux buveurs de sang. Ici, tout est dans la retenue, loin, très loin du gore.
À l’origine du film, une fascination infantile. «J’ai toujours été attiré par les vampires. Par l’idée de cet homme qui n’est ni vivant ni mort. Qui n’est plus tout à fait un homme, qui devient autre chose, sans être tout à fait mort», avoue Salhab. Jouant sur les règles classiques du genre, le cinéaste libanais fait progresser son récit en prenant à rebrousse-poil l’approche classique des films de vampire. Dès lors, la frontière entre les «bons» et les «méchants» va devenir floue. Tellement floue qu’elle va disparaître. Car Salhab ne s’intéresse pas à la lutte du bien contre le mal. «Je ne vois pas le monde à travers cette dichotomie, dit-il. Le cinéaste adhère plutôt à la vision de Murnau dans Nosferatu, avec l’idée de cette maladie étrange qui vient hanter la ville.»
Pas facile de raconter l’histoire du Dernier homme. Le temps y est incertain, diffus et omniprésent. Et pourtant, quelque chose est raconté. En cours de route, on se sent transporté, mené et entouré, adressé. Mais le recul brouille, et échappe rapidement toute sorte de «rationalisation». L’histoire est en creux, évanescente. Le personnage principal lui-même est flou, se mue parfois en sujet, se confondant avec la ville ou avec tel autre personnage. Chez Salhab, il existe un lien mystérieux, organique, entre la ville et les individus. Nous sommes donc à Beyrouth, cette ville «adorée» par le cinéaste. Une ville où se multiplient des décès suspects, des morts par morsure. Khalil (Carlos Chahine) médecin, homme à femmes et féru de plongée sous-marine, grand solitaire, «Khalil, poursuit le cinéatse, est enfant de Beyrouth. Et l’on pourrait dire que Beyrouth, ville mutante, a enfanté un mutant». Des mutants qu’il filme avec amour et colère, composant ainsi par petites touches un chant funèbre qui se clôt sur un désespoir muet. Une métaphore portée par Carlos Chahine, qui, avec une surprenante économie de moyens, communique insensiblement au spectateur un sentiment d’horreur mêlé de compassion.
Cet homme, sans doute admirable, duquel on aimerait s’approcher comme on s’approcherait de la mort, cet homme esquive. Non de sa propre volonté, de son fait ou de celui des circonstances. Tout se passe comme si l’on se trouvait intimement confronté à cet indicible diaphane qui pourrait être la mort, l’humanité, ou quelque autre grand mystère qui nous occupe; ou peut-être n’est-ce après tout qu’une étrange narration. Mais quelque chose, pourtant si proche, se cache bien là; se laisser simplement porter par les images, menées séquence après séquence, est la meilleure façon d’y accéder.
Le Dernier homme est un film foncièrement viscéral, organique, qui cherche à en dire plus que ce qu’il montre. Ghassan Salhab est un cinéaste incorrigible qui ne peut s’empêcher de mettre son grain de sel en appuyant là où ça fait mal. Le récit lui offre ainsi juste le temps de glisser des attaques politiques. Mais le cinéaste n’en force jamais la lecture. Il veut laisser toutes les interprétations possibles. Mais Ghassan Salhab prend tout de même un énorme plaisir à filmer, il joue avec de nouveaux «travellings», place sa caméra différemment, fignole sa bande-son.
Bref, on a quand même l’impression qu’il s’amuse, qu’il prend plaisir à filmer son manque d’espoir. Mieux que cela, incapable d’écrire un scénario autrement que sombre, Salhab trouve le seul remède à son «mal», il filme avec bonheur.
Il nous en apporte une preuve supplémentaire avec une fin puissante et mémorable, un personnage et une ville qui sombrent dans les ténèbres, dans l’inconnu.
Plus vampirique que ça, tu meurs!

Maya GHANDOUR HERT pour L'Orient-Le Jour


La « Bosta » embarque les spectateurs à la découverte de leur âme


Philippe Aractingi,
metteur en scène de Bosta,
le plus grand succès du cinéma libanais en 2006




>> Cliquez sur l'affiche pour accéder au website du film

Seul réalisateur libanais à avoir pu faire le déplacement à Genève, à l'occasion du 1er festival des cinémas arabes, Philippe Aractingi a arrêté sa «Bosta» devant un public genevois non seulement séduit par le rythme et la légèreté de l’équipage, mais aussi touché par la dimension des personnages, leur humanité. «C’est un film sur la reconstruction des âmes», dira Philippe Aractingi au moment de le livrer aux spectateurs.
Deux heures plus tard, rassuré par les rires, les yeux brillants et les applaudissements, il rappellera que Bosta répondait à «un besoin et qu’il avait déjà séduit quelque 140000 Libanais, mieux que King Kong!»
Véritable thérapie, Bosta prône le dialogue entre hommes et femmes, entre religions, entre générations, loin des non-dits et des différences affichées.
Un monologue avec des valeurs et des principes hérités de la tradition afin de lever les barrières. Une démarche aussi opportune qu’universelle, qui a globalement touché le public genevois. Rencontre…
– Quel accueil avez-vous rencontré jusqu’à présent?
– Un franc succès partout où Bosta est passé. Il y a clairement une ouverture qui se fait à Bosta, qui sort de ce qui se fait d’habitude sur le Liban.
Nous sommes joyeux. Pourquoi devrions-nous parler de mort? Le film parle de la guerre, mais en termes de reconstruction. De dialogue.
– Bosta s’est arrêté dans une quarantaine de festivals et a remporté plusieurs prix: peut-il aller jusqu’aux Oscars?
– Le film a eu la légitimité du public avec 140000 entrées. Il donne une image unie et parle de réconciliation, de valeurs communes. J’ai voulu transformer la plaie de la «bosta» de 1975 en «bosta» de gaieté et de bonheur, en passant par la «dabké» et par notre folklore avec, pour différence, de leur donner un rythme plus moderne, sans leur faire perdre leur essence. Et cela va jusqu’au désir de nettoyer la plaie. C’est pour cela que le Liban, représenté par un comité de cinéastes et de professionnels du métier, présente ce film aux Oscars. Mais, pour cela, il faut des moyens.
– Comment êtes-vous arrivé à faire un film musical?
– J’avais un désir très fort de faire une histoire légère. Il y avait au Liban une envie de faire autre chose, une envie qui a trouvé écho en moi. Pendant quatre ans, je sortais les saletés que j’avais vues comme journaliste de guerre et j’ai commencé à danser dessus naturellement. Je me suis rendu compte que, pour être léger, il fallait laisser cette souffrance entre parenthèses, mais la rendre musicale. Je voulais danser ma peine, transformer la souffrance en gaieté. C’est un processus alchimique. Bosta n’est pas un film facile. C’est difficile de faire rire avec la guerre en arrière-plan.


Mai 2006
Le Cinéma libanais représenté à Cannes
pour la seconde année consécutive



Grâce à la Fondation Liban Cinéma et l'Office du Tourisme du Liban à Paris
cliquez sur le logo du festival pour +d'infos


Rendez-vous en France

Le 1er Mars sera "A perfect day" pour le film libanais de
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

Le 01 mars 2006, le film libanais intitulé A perfect day, déjà très remarqué en festivals notamment à Londres, Tokyo et Toronto et plus récemment récompensé à Locarno, Nantes et Belfort, sera visible dans de nombreuses salles de cinéma françaises dont une sur les Champs-Elysées.

Le film a été réalisé en 2005 par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, qui sont d'ores et déjà en France pour représenter le film auprès de la presse puis en salles. De nombreux partenaires tels que Paris Première, Libération, Agnès B ou les Inrockuptibles se sont greffés au projet.


Le film sortira au Liban courant avril.

Le distributeur du film coopère de près avec l'Office du tourisme libanais pour que toutes les conditions d'un succès mérité soient réunis. Il convient en effet que la communauté libanaise résidente en France se rendent en salle le plus vite possible pour que sa carrière en salle dans le grand circuit puisse se prolonger le plus longtemps possible.

Voir la fiche et le synopsis du film

Pour tous renseignements complémentaires:

Celluloid Dreams Distribution
2, rue de Turgot
75009 Paris
Tel: +33 1 49 70 82 10
Fax: +33 1 49 70 82 11



Le Liban à l’honneur grâce à Hany Tamba
Le réalisateur libanais décroche le César du meilleur court métrage pour "
Aftershave, Beyrouth après rasage"

La cérémonie des Césars a offert le 25 Février 2006 une bouffée d’oxygène à un Liban dont l’atmosphère est on ne peut plus pesante.
Cette petite bulle d’air pur a un nom : Hany Tamba. Issu d’une famille imprégnée par le septième art, ce réalisateur libanais, âgé d’une quarantaine d’années, a obtenu le César du meilleur court métrage pour Aftershave, Beyrouth après rasage. Vingt-sept minutes de plaisir, le temps d’un voyage poétique teinté d’une tendre nostalgie dans un Beyrouth au doux parfum d’antan. Une histoire de couples, l’un campé par Raymond, homme élégant et taciturne et sa femme décédée, l’autre formé par le même Raymond et son barbier, truculent et bavard.
Vingt-sept minutes pour une histoire de relations simplement et profondément humaines, soutenue par d’excellents acteurs :
Mahmoud Mabsout, Rafic Ali Ahmad, Julia Kassar, Fadi Raidy, Abdallah Homsi et Fadia Sou’aiby.
Le tout sur la musique particulièrement inspirée de Khaled Mouzannar.
Aftershave, Beyrouth après rasage n’est pas la première réalisation de Hany Tamba. Ce Libanais voyageur – il a traîné ses guêtres entre autres à Londres et à Paris – nous avait déjà gratifié d’un documentaire sur les barbiers de Beyrouth et d’un premier court métrage Mabrouk again, histoire d’une photo de mariage rêvée, perdue et reconstituée dix ans plus tard. Polyvalent, Hany Tamba, qui a fait ses premières armes en tant qu’illustrateur, est également particulièrement prolixe dans le domaine des films publicitaires.
Visiblement ému, Hany Tamba a dédié sa victoire à son père,
aux Libanais et au Liban.

En marge de ce rayon de soleil accordé au Liban, on notera le triomphe du film de Jacques Audiard "De battre mon coeur s'est arrrêté" qui a remporté huit César au cours de cette édition 2006.


Un long-métrage libanais primé en Belgique
au festival de Namur

«A Perfect Day» entame, avec succès, son périple festivalier
A Perfect Day (Yawmoun Akhar), le dernier film de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige présenté dans la compétition internationale du
20e festival de Namur en Belgique (23-30 septembre)
,
y a été distingué par deux prix : le Bayard d’or du meilleur comédien a été attribué à Ziad Saad, acteur principal du film. Le jury, majoritairement composé de comédiens, a souligné la force de son interprétation et le fait « d’avoir su s’effacer devant un personnage difficile avec beaucoup d’humilité ».
Le film a également reçu la mention spéciale du jury.
Cette œuvre cinématographique, d’une durée de 88 minutes, est une coproduction entre Mille et Une Productions (France), Abbout Productions (Liban) et Twenty Twenty Vision (Allemagne). Y jouent : Julia Kassar et Alexandra Kahwagi. Durant les deux prochains mois d’octobre et de novembre, le film sera montré, entre autres, aux festivals de Londres, de Rio, de Montréal, de Vienne, de Reykjavik, de Tokyo, de Nantes…. A Perfect Day sortira au printemps sur les écrans libanais.



BerlinBeirut diffusé sur ARTE

aux deux dates suivantes:

Wednesday, 7 December 2005 at 00:35 (night) (Beirut time 01:35)
&
Friday, 9 December 2005 at 15:15 (day) (Beirut time 16:15)
BerlinBeirut Awards
1- The first Berlin Today Award 2004, Berlinale talent campus, Germany
2- Jury’s special mention at the Hamburg short film festival, Germany 2004
3- Jury’s special mention at the 7ème biennale du cinéma Arabe à Paris, (IMA), France 2004
4- Best Short Film Video at the Journée Cinématographique de Carthage, Tunisia 2004
5- Best German Documentary 2004 at the Leipzig Documentary and Animation film festival,
Germany. Price donated by the Discovery Channel Germany.
6- Best Documentary at Evora International Short Film Festival- Fike, Portugal 2004
7- Best Film at the Kontrast Short Film Festival, Bayreuth, Germany 2005
8- Best Berlin Film, at the Achtung Berlin Film Festival, Germany 2005
9- Best Documentary, at Sedicicorto Film Festival, Italy 2005

BerlinBeirut (22 minutes 48 seconds, Super8 & miniDV, 2003 – 2004)
Written and directed by Myrna Maakaron Editing Simone Klier Sound & Music Frank Maakaron (Behnke)
Song performed by Mickey Meinert Camera Jutta Tränkle, Heinrich Müther-Scholz
Financed by the Medienboard Berlin-Bradenburg Sales Agents: Short Film Agency Hamburg
Subtitling: Untertitelung Gerhard Lehmann AG Postproduction: Das Werk Novalisstrasse
& Studio Berlin, Koppfilm, Cine+ --- BTA Organised by Boxfishfilms & coordinated by Frank Stehling


Douzième édition du Festival du cinéma européen
à l’Empire - Sofil

Une manifestation sur le thème de la diversité

Sarah Francis et Walid el-Houri
lauréats du festival du cinéma européen


Clôture, hier, du 12e festival du cinéma européen avec la remise des prix pour les meilleurs courts métrages libanais de l’année 2005. Seize films ont été soumis au jury, composé de responsables culturels des ambassades des États membres de l’UE et de critiques du cinéma libanais. Les délibérations ont abouti au palmarès suivant : premier prix ex aequo pour Interférences de Sarah Francis (USJ) et pour Realis de Walid el-Houri (USJ)

Au cours d’une conférence de presse donnée dans les locaux de l’Union européenne, M. Francesco Acosta, premier secrétaire de la Délégation de la commission européenne, a présenté le programme du 12e Festival du cinéma européen qui se déroulera du 24 novembre au 4 décembre dans les salles de l’Empire - Sofil. C’est en présence d’une foule nombreuse de personnalités du monde diplomatique et du cinéma, ainsi que de Mme Aimée Boulos, présidente de la fondation Liban Cinéma, que s’est déroulée la rencontre.
Dans son allocution, M. Acosta a mis l’accent sur l’importance de ce festival qui constitue, pour la douzième année consécutive, un rendez-vous attendu par le public libanais qui témoigne également de l’importance des échanges culturels entre le Liban et l’Union européenne.
« Je tiens surtout à rendre hommage aux différents représentants de l’Union, mes collègues qui ont œuvré afin que le meilleur cru des films soit présenté au Liban, a-t-il déclaré. Ainsi qu’à Mme Aimée Boulos, présidente de la fondation Liban Cinéma, qui a coopéré avec nous pour la présentation des copies d’anciens films libanais, témoins du patrimoine cinématographique de ce pays. Trente et un films sont prévus cette année, soit un peu plus du quart de l’année dernière, qui confirment la qualité de la production du film européen», a poursuivi Acosta tout en citant le film allemand Sophie Scholl, primé à Berlin, La mer monte, César du meilleur film 2004, ou La moustache, sélection de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
À noter la présence de quatre metteurs en scène et d’une productrice européens qui présenteront leurs œuvres en salles : M. Gilles Porte et Mme Yolande Moreau, Emmanuel Carrère et Anne Dominique Toussaint, ainsi que M. Eddy Terstal, qui rencontreront les étudiants des différentes écoles d’audiovisuel.
Également au programme, une projection, organisée par la fondation Liban Cinéma, des échantillons de la production libanaise des années 70 et 80 dont : Guitar al-Hob (Mohammed Salman) et Beirut al-Likaa (Bourhan Alaouié). Cette fondation prévoit aussi une table ronde portant sur la circulation et la distribution des films dans la région euro-méditerranéenne (lundi 28 novembre, 10h45, Université La Sagesse.)
Par ailleurs, seize courts-métrages, réalisés par la nouvelle génération de metteurs en scène libanais, diplômés de six écoles d’audiovisuel du pays, seront visionnés au cours du festival. Pour la 5e année consécutive, l’Union européenne décernera deux prix symboliques visant à encourager les jeunes talents.
La nouveauté de cette année consiste dans la présentation de six films d’animation, réalisés par des groupes d’enfants libanais et arabes de 7 à 9 ans, sur le thème de la cité idéale.
« Le festival n’est pas simplement une vitrine de l’Union européenne, a conclu M. Acosta, mais l’expression des rapports avec l’industrie cinématographique libanaise », tout en rappelant que les billets seront déjà en vente, à partir du mardi 22 novembre, aux guichets du cinéma Empire au prix de 3500LL.


Du 19 au 23 Août 2005

5ème édition du Festival du Film Libanais par "néàBeyrouth"

Pour la cinquième année consécutive, la boîte de production libanaise «...né.à Beyrouth» présente « Le Festival du film libanais ». Du 19 au 23 août, l’Empire Sofil accueillera les œuvres de réalisateurs libanais provenant des quatre coins du monde. Danielle Arbid, Hani Tamba, Élie Khalifé sont quelques-uns des nombreux noms cités dans le programme. Le festival sera également marqué par la présence du cinéaste européen Vincent Dieutre. Trois œuvres de ce réalisateur français, à la démarche proche de l’art contemporain, seront projetées : Les accords d’ALBA, Mon voyage d’hiver et Bologna centrale. Cette cinquième édition est dédiée à la mémoire de Samir Kassir, journaliste et homme de culture libanais. Contacts : Empire Sofil 01/204080, plus de détails > cliquez sur l'affiche!

Le malaise libanais au festival Né à Beyrouth
Lu dans LE MONDE du 27.08.05
Festival au logo criblé de balles, comme les murs de sa ville, Né à Beyrouth a eu lieu, du vendredi 19 au mardi 23 août, dans un petit cinéma de la capitale libanaise.


"In my House" d'Akram Zatari

Parmi les cinq festivals qui rythment l'année cinématographique beyrouthine, c'est le seul dont la programmation soit exclusivement nationale, et volontairement concoctée à partir de tout le spectre des formes et des supports cinématographiques. Dans ce pays où n'existe pratiquement aucune aide publique au cinéma, où les salles sont inondées par le flot hollywoodien, où la plupart des oeuvres sont réalisées en vidéo et où les quelques rares longs métrages de fiction doivent leur existence à des producteurs étrangers, la mission que remplit Né à Beyrouth est fondamentale. Si nombre des quarante films programmés cette année ont déjà été vus dans d'autres régions du monde, la plupart n'avaient en effet jamais été montrés au Liban. Depuis sa création en 2001, par Pierre Saraff et Nadim Tabet, deux Libanais respectivement âgés de 25 et 29 ans, le festival Né à Beyrouth n'a cessé de se développer. Tout en conservant un caractère fragile et convivial, il s'est affirmé comme un petit événement fédérateur de la scène artistique beyrouthine. " Nous avons créé ce festival pour répondre à un vide total", explique Pierre Saraff. Jeune, nombreux et fidèle au rendez-vous, le public n'était pas avare de réactions. Des huées ont accueilli le pourtant très bel essai cinématographique de Jalal Toufic A Special Effect Termed "Time" ; or Filming Death at Work, où l'auteur filme un enfant à différents stades de sa vie, en étirant la longueur de ses plans pour terminer sur une séquence de 12 minutes, fixe, montrant le garçon paisiblement plongé dans son sommeil.
ÉCLATS DE RIRE
Qu'elles figurent dans les tracts vidéo sur les manifestations du 14 mars (qui ont eu lieu un mois après l'assassinat du premier ministre Rafic Hariri), dans les films de famille en Super-8 ou dans les comédies potaches, les situations familières, ou "typiquement libanaises", provoquaient, quant à elles, de grands éclats de rire. "Pendant longtemps, les gens pensaient que le cinéma libanais n'existait pas" , explique Danielle Arbid, réalisatrice du long métrage Dans les champs de bataille , qui a rejoint l'équipe de Né à Beyrouth en 2003. "Ils ont soif de leur image." Après les projections, artistes et intellectuels poursuivent les soirées tard dans la nuit, débattent des films, de la situation politique du pays, des questions de représentation spécifiques au Liban et au cinéma contemporain en général. Fondatrice de l'association Ashkal Alwan, qui organise tous les deux ans un forum d'expositions et de débats rassemblant des artistes et intellectuels venus de toutes les régions du monde, Christine Tohmé souligne l'importance de manifestations comme Né à Beyrouth. "Le Liban est un pays corrompu, où des voix comme les nôtres sont marginalisées. Les pratiques artistiques sont les seules capables de prendre en compte et d'exprimer nos préoccupations. Nous sommes très peu nombreux à organiser de tels événements mais, si nous n'étions pas là, Beyrouth ne serait rien d'autre qu'une plate-forme pour ces politiciens dont l'unique préoccupation tourne autour du partage du gâteau entre les chrétiens et les musulmans." Entre la reprise des attentats et la réaffirmation des allégeances confessionnelles que l'on ressent quotidiennement dans la rue, l'euphorie du printemps dernier est retombée ­ dans le petit milieu artistique et intellectuel du moins. "Je ne peux pas m'accommoder du cynisme ambiant", affirme Joana Hadjithomas, réalisatrice avec Khalil Joreige du long-métrage A Perfect Day , découvert cette année à Locarno (Le Monde du 13 août). "Les Syriens sont partis, mais le poids du confessionnalisme est toujours aussi prégnant. Les gens sont sortis en masse dans la rue pour célébrer la libération du chef de guerre chrétien Samir Geagea ; ils tiraient des coups de fusil en l'air ! A peu de chose près, les membres du nouveau gouvernement sont les mêmes qu'avant. Les problèmes du Liban ne sont pas venus de l'extérieur, comme tout le monde ici semble vouloir le croire. Ils ne sont pas du tout réglés." Choqués, dès les premiers jours des manifestations, par le culte du drapeau et le nationalisme qui ont accompagné les slogans de réconciliation interconfessionnelle, certains cinéastes, comme Ghasan Salhab, l'auteur du film Terra incognita , avouent une réelle lassitude : "Le mouvement est toujours positif, mais je suis fatigué de voir les gens s'extasier sur ce drapeau, d'entendre répéter le mot démocratie à tout bout de champ, sans qu'aucun leader, dès lors qu'on l'interroge sur la question, ne soit capable de lui donner une définition."
"PAS DE VAINQUEUR"
De manière plus ou mois radicale, l'amertume était l'une des choses les mieux partagées de ce festival, à égalité avec une énergie fertile et un foisonnement d'idées qui semblaient paradoxalement se nourrir de sa substance. Pour nombre d'artistes, la question n'est plus celle de la guerre ou de sa mémoire, mais celle du présent. "La guerre du Liban n'a pas eu de vainqueur, explique Khalil Joreige. Une des questions qui nous travaillent beaucoup est celle de l'écriture de son histoire. Quel point de vue adopter ? Comment fait-on pour inscrire cette guerre comme une catastrophe, et pas comme une parenthèse ? Une autre difficulté tient à la possibilité d'affirmer une singularité dans un pays marginalisé, qui vit en permanence dans l'ombre du conflit israélo-palestinien." Le présent est aussi la grande question pour le vidéaste et documentariste Akram Zatari. Membre de la Fondation arabe pour l'image, où il recense, depuis 1999, les photographies de Hashem El-Madani, un portraitiste de Saïda né en 1928, il utilise beaucoup de documents d'archives dans son travail artistique. Dans In this House, il met en scène une histoire qui prend racine pendant la guerre et qu'il prolonge dans le présent en filmant des documents d'archives et en enquêtant lui-même sur les lieux du front. "Ce qui n'a pas traversé le temps n'existe plus , dit Akram Zatari. Ce qui reste, les archives, toutes les traces, appartient au présent. Je considère qu'une image en noir et blanc de 1970 et tout aussi contemporaine qu'une image d'aujourd'hui. Travailler avec les archives est une manière d'aplatir l'histoire."
Article d'Isabelle Regnier

Pavillon libanais au festival de Cannes 2005

Du 11 au 22 Mai
17 Mai 2005- La Fondation Liban cinéma, dans un communiqué, rappelle que sa participation au Village international du Festival de Cannes est une première pour le Liban. Plusieurs membres de la fondation étaient présents et ont animé la conférence de presse qui s’est tenue le lundi 16 mai à 17h00 à la Plage royale, boulevard de la Croisette.
Ils ont exposé les divers aspects du paysage cinématographique.

De gauche à droite, lors de la conférence de presse, Mario Haddad, Gabriel Chamoun, Aimée Boulos,
Michèle Tyan et Serge Akl. (Photo Toni Hajj)


Le directeur de l’Office du tourisme du Liban à Paris, M. Serge Akl, partenaire de cette participation à Cannes, a pris la parole expliquant les atouts du Liban comme lieu de tournages en mettant en valeur les ressources touristiques, humaines et techniques du pays. Il a par ailleurs offert de faciliter le séjour des journalistes et professionnels du cinéma souhaitant visiter le Liban. La présidente de la fondation, Mme Aimée Boulos, a d’abord présenté cet organisme créé en 2003 et dont l’un des objectifs est la création d’un fonds de soutien pour l’industrie cinématographique au Liban. Elle espère attirer et convaincre les investisseurs libanais d’abord de l’intérêt d’un tel engagement. M. Gabriel Chamoun, vice-président de la fondation, a évoqué les contraintes et les limitations des possibilités de production, un obstacle majeur au développement de l’industrie cinématographique du pays. Il a mis l’accent sur la multitude des talents et la notoriété acquise par certains au niveau international. M. Mario Haddad Junior, membre du conseil de la fondation et distributeur, a évoqué le grand potentiel des films libanais au Moyen-Orient et dans le Golfe, où le public partage une même langue et où les salles se sont multipliées ces dernières années. Mme Michèle Tyan, administratrice et productrice, a insisté sur le fait qu’un film, dont le réalisateur, les acteurs et les techniciens sont libanais, garde la nationalité de son réalisateur même si la production est étrangère. Par la suite, en réponse aux questions des journalistes, Jocelyne Saab, Danièle Arbid, Leila Assaf et Milka Assaf ont pris la parole pour parler de leurs expériences de réalisateurs. Les chaînes de télévision présentes ont interviewé les membres de la FLC, les réalisateurs et les producteurs présents lors du cocktail qui a suivi sur la plage et s’est poursuivi jusqu’à la tombée de la nuit.



Le Festival de cinéma
"Mideast Film Festival"
annulé à Beyrouth pour raisons de sécurité

BEYROUTH, 25 sept 2004(AFP) - Un festival de cinéma international, prévu le 6 octobre à Beyrouth, a été annulé, plusieurs participants ayant renoncé à venir de crainte pour leur sécurité, ont annoncé samedi les organisateurs. Dans un communiqué, le comité exécutif du "Mideast Film Festival, Beirut" a indiqué avoir décidé d'annuler le festival, "à la suite des hésitations de nos invités étrangers à venir au Liban en raison des conditions politiques instables que connaît actuellement la région du Moyen-Orient".
Cependant, a ajouté le communiqué, "plusieurs événements cinématographiques seront organisés pour l'année en cours.
Lancement de la saison avec le nouveau film de Ziad Doueiri 'Lila dit ça', en présence du réalisateur franco-libanais les 14-15 octobre 2004".
Les dates du festival ont été fixées au 5-12 octobre 2005 à Beyrouth, toujours selon le texte. Mme Colette Nawfal, la directrice du festival, a plutôt expliqué à l'AFP que "plusieurs acteurs et réalisateurs occidentaux et arabes se sont excusés de ne pouvoir venir pour des raisons de sécurité". "Ils craignent une situation d'instabilité après le vote de la résolution 1559 (réclamant un retrait militaire syrien du Liban) et l'annonce qui a suivi d'un démantèlement de réseaux terroristes qui prévoyaient de faire exploser des ambassades occidentales", a-t-elle ajouté.
Mme Nawfal a souligné que le festival aurait commencé trois jours après la remise d'un rapport du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan concernant l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Mercredi, le ministre de l'Intérieur libanais Elias Murr a fait état de la découverte du "premier réseau d'Al-Qaïda" au Liban et l'arrestation de son chef et de certains de ses membres dans le cadre de l'enquête sur une tentative d'attentat contre l'ambassade d'Italie à Beyrouth. Parmi les principaux participants au Mideast Film Festival figurait aussi le réalisateur yougoslave Emir Kusturica qui devait y présenter son dernier film "La vie est un miracle".



du 26 au 30 aout 2004

Festival Né à Beyrouth
rendez-vous cinématographique libanais
4ème édition à l’Empire Sofil


cliquez ici pour éditer tout le programme

en ouverture:
jeudi 26 à 21h00: “Dans les Champs de Bataille” de Danielle Arbid (90’)

>>> Rappel de la vision du projet 2004...


Les Ciné-Clubs à Beyrouth
Les ciné-clubs? C’est bien qu’il en existe encore de ces lieux de rencontre pour cinéphiles et autres amateurs passionnés de cinéma. La télévision et ses succédanés, l’avènement des cassettes, puis le déferlement des DVD n’étaient pas faits pour favoriser leur essor et développer leur action, encore moins leur influence. Pourtant les ciné-clubs s’accrochent, ils continuent. Heureusement. Durant les dernières saisons, quelques nouveaux venus s’étaient manifestés – le plus souvent pour une existence aléatoire –, disparus après de vagues soubresauts, vite oubliés. Pour la rentrée 2004, il en subsiste quatre, anciens, sérieux, sous la direction de responsables enthousiastes.

– Ciné-club du Centre culturel français, salle Montaigne du CCF, les mercredis, à 19h15 Inauguration de la saison, le 22 septembre.
L'occasion nous est donnée de souhaiter la bienvenue à Mr M. Bernard Bãnos-Robles, attaché culturel près l’ambassade de France au Liban, qui succède à Mme Bourse à la direction du CCF, avec une réputation de fin connaisseur en matière de cinéma.

Ciné-club de l’École supérieure des affaires, auditorium de l’Esa, rue Clemenceau, les mardis à 20h30 La nouvelle saison démarre, le 28 septembre

Le ciné-club de l’Iesav (USJ) et le ciné-club de l’Alba

annoncent la reprise de leurs activités également entre la fin septembre et le début octobre.

L'Emission

100% Ciné
Cinéma Beyrouth sur vos écrans TV au Liban,

grâce à: NéaBeyrouth, la Fondation LibanCinéma, Berytech, la SGBL
et la NBN


Myrna Maakaron, premier lauréate du 1er Berlin Today Award
Projections à Beyrouth: en Octobre au Mid East Film festival
et, en Novembre, en premiere Officielle avec le Goethe Institute,
au DocuDays film festival
<<< Une mention spéciale décernée lors de la 7 ème biennale du film arabe de Paris à "BerlinBeirut"


Printemps 2004

1er Festival de Vidéo et du film de différence au Liban
sous l'impulsion de l'école des Arts Plastiques de l'ALBA et du Goethe-Institut du 21 au 23 Avril.
Les jeunes "vidéastes de l'ALBA" seront ainsi à l'honneur au prochain festival d'Hérouville Saint Clair, en France, en Novembre 2004.
L'objectif de ce festival est "de présenter une autre forme de création d'images en mouvement" explique Ricardo Mbarak, son coordonnateur.


>>> Le site du festival


Le meilleur de la programmation du cinéma libanais du moment projeté à Paris à l'initiative de "Néà Beyrouth".

Dimanche 18 avril - De 11h à 20h30 à "La Maroquinerie"
23 rue Boyer 75020 Paris - M° Gambetta - 01 40 33 30 60


20 films courts et moyens métrages seront présentés
par exemple: « Seule avec la guerre », « Cendres »,
« le vent de Beyrouth », « > Mille et un jours »,
« Comment t'expliquer mère ? », et bien d'autres...
6euros - restauration sur place

infos: ..né.à Beyrouth - Association culturelle 35,Rue de l'Abbé Grégoire 75006 Paris Email: association@neabeyrouth.org
www.neabeyrouth.org


Philippe Aractingi, auteur de 40 documentaires, prépare son premier long-métrage
« L’Autobus » , un projet cinématographique riche et singulier


(Photo Wissam Moussa)

Philippe Aractingi, réalisateur libanais, a présenté, au campus de l’Esib, son projet de long-métrage, L’Autobus. La soirée, parrainée par le ministre de la Culture, M. Ghazi Aridi, et à laquelle assistaient plusieurs personnalités dont Ghassan Tueni, a débuté avec un discours d’Aimée Boulos (présidente de la fondation Liban Cinéma), qui a souligné l’importance du cinéma au Liban, des films d’auteurs, mais surtout des films grand public (tels que L’Autobus), capables de toucher une plus large audience.
Fortement impliquée dans la cause du cinéma libanais et soucieuse de promouvoir et de concrétiser le maximum de projets de valeur, Aimée Boulos a fait appel aux investisseurs : « Nous avons besoin de personnes, d’organismes qui puissent permettre de financer des productions (…). La fondation Liban Cinéma essaye de sensibiliser les investisseurs, de coordonner, de faciliter les contacts afin de réaliser des productions de films au Liban ». Philippe Aractingi, autodidacte passionné de cinéma, est l’auteur de 40 documentaires tournés dans 16 pays différents. Il a notamment réalisé des reportages pour l’émission Envoyé spécial (France 2) et pour des chaînes télévisées telles que TF1, France 3, Canal+ ou Arte. L’Autobus, premier long-métrage, se distingue des films libanais d’après-guerre puisqu’il se présente non seulement comme une comédie musicale, mais aussi comme un film dont le sujet n’est pas la guerre. Aractingi choisit plutôt de mettre l’accent sur les couleurs, la légèreté, la joie, la danse et la musique (un mélange de dabké et d’électronique). L’autobus réunit une troupe de danse qui passe de village en village. Il est la source du dialogue des cultures, du dialogue entre tradition et modernité. Road-movie musical autour du Liban, le film souligne l’importance du passé et la manière dont chacun le gère.
Grands noms à l’appui, le projet compte, pour la musique, le groupe anglais Afro Celt Sound System (connu pour le mélange musical et culturel, mais néanmoins spécifique de leurs morceaux) et le soutien de Peter Gabriel. Business Plan établi par l’Arab Finance Corporation (leur partenaire financier), story-board* à l’appui, scénario retravaillé avec Jacques Fieschi (scénariste français de renom), chorégraphies signées Alissar Caracalla, recherches méticuleuses sur les costumes traditionnels, les danses et la musique, L’Autobus représente un projet éminemment professionnel, dont le budget est estimé à 1,4 million de dollars.

Dyma DEMIRDJIAN pour L'Orient Le Jour

Jean Chamoun et Mai Masri,
sa femme d'origine palestinienne, ont crée Nour Production à Beyrouth.




Maï Masri est née en 1959. Elle suit des études de cinéma à l’Université de San Francisco aux Etats-Unis. Documentariste et productrice, elle a réalisé ou co-réalisé avec son mari, le cinéaste libanais Jean-Khalil Chamoun, plusieurs films sur les effets de la guerre au Liban, ainsi que sur la résistance palestinienne, notamment du point de vue des femmes et des enfants, parmi lesquels Sous les décombres en 1983, Fleur d’Ajonc et Femmes du Sud Liban en 1986, Beyrouth, Génération de la Guerre en 1988. Les Enfants du feu, un film sur l’Intifada, en 1990. Rêves suspendus en 1992. En 1995, elle réalise le portrait d’une femme palestinienne, leader politique : Hanan Ashrawi, une femme de son temps, et en 1998, elle filme Les Enfants de Chatila. En 1994, Maï Masri et Jean-Khalil Chamoun fondent " Nour Productions ".

Jean Khalil Chamoun, est né au Liban en 1944. Il a une maîtrise d’études cinématographiques de l’Université de Paris VIII et un diplôme d’art dramatique libanais. Il enseigne le cinéma à l’Institut des Beaux Arts au Liban de 1976 à 1983. Il travaille également pour la télévision, la radio et le théâtre. Avec la réalisatrice Mai Masri, il fonde "Media for Televison and Cinema" MTC et Nour Productions. Il réalise de nombreux documentaires primés dans les festivals internationaux ; « L’Ombre de la Ville » est son premier long métrage de fiction.

Un couple: deux films pour faire connaitre le cinéma libanais en Europe


Rêves d'exil


Rêves d'exil de Mai Masri, Palestine, Nour production, 56', arabe, s.-t.français, 2002

L'histoire de deux jeunes filles palestiniennes – Mona du camp de réfugiés de Chatila au Liban et Manar du camp de Dheisha en Palestine. Un regard sur leurs vies et leurs rêves aux frontières d'un exil qui les sépare de leur patrie.

Le film Rêves d'exil a été primé au
19e festival médias nord-sud de Genève en Septembre 2003 et présenté, dans le cadre de "Francophonie et cinéma arabe, à l'IMA à Paris en Mars 2004, sous les couleurs de la Palestine.
Une tournée de présentation en France est programmée pour le Printemps.




L’OMBRE DE LA VILLE
(TAIF AL MADINA)

de Jean Chamoun, Liban-France (2000), couleur, 35 mm, 100’


Rami, un garçon de 12 ans, est obligé de quitter son village du Liban-Sud, pour échapper à une guerre féroce. À Beyrouth, où la guerre civile s’installe, Rami, travaille dans un café. L’assassinat de son ami le musicien et le départ de son amie Yasmine le traumatisent. Douze ans plus tard, Rami est enlevé avec son père sur la ligne de front qui divise la ville. Il s’échappe et rejoint la milice où il rencontre Siham, une femme déterminée à retrouver son mari disparu… Réalisation et scénario Jean Chamoun Image Youcef Sahraoui Son Paolo de Jesus, Thomas Pietrucci, Olivier Do Huu Montage Hussein Younes Musique Omar Bashir Production Nour Production Interprètes Majdi Machmouchi, Christine Choueri, Ammar Chalak, Rami Bayram, Sarah Mrad, Ahmad Itani

>>> Plus de détails

Tous Les Films et réalisateurs libanais
en compétition à la 6ème biennale de l' IMA en 2002


Paris, du 26 Juin au 4 Juillet 2004
Marseille, du 28 Juin au 3 Juillet



Quelle fierté, quel bonheur que de voir le film de Danielle Arbid, Les champs de bataille*, à la Biennale de l’Institut du monde arabe !
Son documentaire dans un petit festival il y a quelques mois, Seule avec la guerre**, nous avait déjà laissés tous, Libanais de l’exil de moins de trente ans, cloués sur nos sièges, ahuris, éprouvés comme par des coups de matraque. Quant à ce film de fiction, si travaillé, tellement pensé, vécu... Je pouvais même imaginer le nombre de fois où elle avait dû, durant des années, prendre des notes mentales, se dire : la poussière dans l’acier de la porte, le voisin qui frime torse nu, l’immeuble en face dans un silence qui rugit, tout cela, le jour où je ferai un film, je ne devrais pas oublier de le mettre dedans. Jamais je n’ai vu un film aussi libanais. Notre premier film libanais à nous, celui des femmes peut-être, celles qui ont passé leur enfance dans les bombardements parmi les voisins affligés, les hommes en flanelle blanche, celles qui ne pouvaient imaginer que tout ce monde-là faisait l’amour la nuit, celles qui attendaient que l’ennui passe comme un livre se lit.
Le jeu des acteurs d’abord, parfait, depuis quand existe-t-il un film libanais où le jeu des acteurs est aussi unanimement parfait ? Et cette Lina de 12 ans aux seins naissants et au visage d’icône persane, dont on suit souvent le long du film les yeux et la tête qui réfléchit durant vingt secondes passionnantes de plan fixe et étroit ? Et cette Siham, la domestique achetée, à la sensualité épanouie, qu’on enferme dans la maison un beau jour et qui ressort comme une bête sanguinaire, elle la libre, la belle, la brune, la riante, qui en sort affamée de vie, comme nous étions tous affamés, boulimiques, à la fin de la guerre, nous les otages et les enfermés dans nos quartiers, nous sommes partis dévorer le monde ensuite, sans même avoir de manuel pour vivre un quotidien de paix ? Et cette tante Yvonne, si sèche, qui dit avoir tout donné et qui joue aux cartes et achète ses domestiques, les bat, les enferme, qui n’aime personne, et qui doit se lever en pleine nuit, toute ridée, prendre son sac précieux, montrer son entre-jambes à la caméra, ses cuisses qui ont trop donné, et sortir parce qu’il pleut des bombes, et qu’il n’y a pas de répit pour les honnêtes gens. Et cette famille enfin, dysfonctionnelle comme disent les magazines, cette famille où pour une fois une mère dit à sa fille : « Mais fiche-moi la paix ! », où pour une fois l’idéal parental est malmené, où pour une fois la petite bourgeoisie démagogue est évacuée... Mais il ne s’agit pas autant de la souffrance d’une mère-épouse victime, ni de son mari fantômatique, faible, joueur, que de jeunes filles. Je l’avais évincé de ma mémoire cela, mais c’est vrai qu’à 12 ans je découvrais aussi le monde dangereux de la rue, du regard des hommes, de leurs mains et, laissée à moi-même, le cœur battant, j’allais emprunter des chemins interdits, sans enfreindre grand-chose bien entendu, mais reniflant, goûtant des atmosphères de cigarettes, de lèvres boudeuses, de sourires carnassiers, de voix qui tremblent et s’enquièrent. Lina qui a 12 ans reste assise, songeuse, passive, dans la cage des escaliers, sur les marches devant l’immeuble. On attendait que le temps passe, on voulait vivre, et seule vivait la rue des miliciens, des voyous sous le réverbère, à 22h. Elle suit donc Siham et son amant, merveilleuse séquence de joie, on va à la mer, Siham sort le buste par la fenêtre, ça hurle la chanson préférée de mon père, c’est mon Beyrouth, c’est notre délire de sel et d’ivresse, car il suffit de peu chez nous, à Beyrouth, n’est-ce pas, la magie est facile, il suffit d’un garçon, de sel sur les lèvres, d’une radio qui ne grésille pas, de notre soleil de 17h.
Arbid nous montre Beyrouth, pas les rues, non les coins de rue, les broussailles, les plantes sombres sur les fenêtres, les intérieurs de mauvais goût où on pose un napperon en dentelle sur la télé et une bonbonnière en cristal. Ses moments d’arrêt sur image nous suspendent, comme ses personnages sont suspendus, à la prochaine violence, à la bombe la plus proche, à l’engrenage de malheurs qui nous pend au cou comme des barbelés et nous enserre comme les câbles électriques qui zèbrent le ciel. Et puis Siham s’envole. On a gardé la porte ouverte et elle court. La musique rock éclate. Son corps superbe et droit dévale les rues, elle attrappe une voiture et fonce. Et là on voit la ville, entière. La ville, des immeubles, d’en haut, les trous, les barbelés et autres câbles électriques. On a vu Siham faire l’amour, jamais on n’a vu quelque chose d’aussi peu « arrangé », c’est filmé sans montage, d’un seul angle, on voit sa peau, ses défauts, on voit la fraîche et franche sensualité du garçon (les garçons chez Danielle Arbid sont tous beaux, frais, francs – c’est avec l’âge que ça se gâte, ou à la prise de l’habit). On s’est dit « l’actrice a du courage », et puis on s’est dit : « mais quelle fille, quelle cinéaste, quel courage, rage, elle nous fait courir dans les rues de Beyrouth, elle nous fait parler notre langue à nous, enfin, elle nous crée un cinéma à nous, nos rythmes brisés et fulgurants, nos rêveries, nos cauchemars, les cris dans le voisinage, elle nous crée une langue à nous, un érotisme à nous, nos corps à nous, nos fuites. » Et puis j’ai eu peur : peur de confronter ce Beyrouth-là encore, peur de rentrer dans cette ville que j’adore, parce que, oui, il y a amertume et sang et guerre ; je voudrais battre ces murs, ces grilles d’entrées des immeubles, ces jasmins, ces balcons que j’adore, comme on frappe à 5 ans un parent qui nous a blessé et malmené. Danielle Arbid est entrée dans le champ de bataille, et nous y sommes restés aussi, les yeux dans les yeux de Siham qui court et va se retrouver... mais où ?


Caroline HATEM pour L'Orient-Le Jour

* Danielle Arbid, Dans les champs de bataille (Maaraket Hob), avec Rawia al-Chab (Siham), Marianne Féghali (Lina). Cannes 2004, Quinzaine des réalisateurs.
** Danielle Arbid, Seule avec la guerre (documentaire, France/Belgique, 2000).


L’industrie du cinéma : un secteur d’avenir pour le Liban

La fondation Liban-cinéma organise le 17 mars un séminaire d’une journée sur l’industrie cinématographique, en coopération avec l’Union européenne et sous le patronage du ministre de l’Industrie. L’objectif de l’événement, qui se tiendra au sein du pôle technologique de Berytech, est de promouvoir un secteur industriel dont le potentiel est jugé très prometteur. Le séminaire s’adresse en particulier à des investisseurs : banques, sociétés de capital risque, distributeurs, mécènes, etc. Des spécialistes libanais et étrangers expliqueront les mécanismes de financement de l’industrie du cinéma et de l‘image qui représentent un secteur d’avenir pour le Liban, selon les résultats d’une étude commandée à l’expert Marc Bonduel, mandaté par Elcim, le Centre libano-européen pour le modernisation industrielle. Quatre producteurs européens animeront également, le lendemain, soit le 18 mars, un atelier de travail sur les techniques de financement du cinéma. Car loin des strass et des paillettes qu’évoque immédiatement le mot cinéma, ce dernier recouvre avant tout une réalité économique, c’est-à-dire des investissements, du savoir-faire et des emplois. Le « pôle image » en cours de constitution dans l’enceinte de Berytech est un exemple du potentiel en la matière. Il est constitué de seize entreprises du secteur de l’image, comme la société de postproduction Djinn House, le laboratoire de développement Kodak ou The Gate, une société de téléciné. Ces sociétés représentent déjà plusieurs centaines de milliers de dollars d’investissements en matériel, sans compter la qualité des ressources humaines. L’idée de la fondation Liban-cinéma, présidée par Aimée Boulos, est donc de fournir du travail à ces entreprises déjà en place pour profiter des synergies qu’elles ont créées, dans l’espoir de contribuer au développement d’un secteur. Cela passe par la promotion des créations audiovisuelles, que ce soit pour le cinéma ou la télévision. D’autant qu’il existe un réel besoin sur le marché arabe pour des « contenus » adaptés à la région, c’est-à-dire conçus localement. Le Liban a tous les atouts pour satisfaire cette demande à condition d’atteindre une certaine masse critique en termes de production pour que celle-ci soit rentable. « Sur dix films environ, la rentabilité moyenne est de 15 %, mais il faut faire du volume et avoir une démarche commerciale à destination du public arabe », explique Jacqueline Lascaux, consultante pour la fondation. Le volume d’investissement minimum pour dix films est de cinq à 10 millions de dollars. Le rôle de la fondation sera d’assurer une partie du financement à travers des prêts accordés à des films soigneusement sélectionnés. Le montant du crédit représentera 25 à 30 % du budget de production maximum. S.R.


Premier séminaire de la fondation Liban Cinéma les 17 et 18 mars 2004
Aimée Boulos souhaite faire du Liban un centre de production de films


Un an, presque jour pour jour, après le lancement de la fondation Liban Cinéma, l’idée, ou plutôt le projet, a pris forme et se développe sur plus d’un plan. Présidente de cette fondation, Aimée Boulos dresse un bilan et évoque les projets. Rappelons d’abord que la fondation Liban Cinéma a pour objectif de participer au développement de l’industrie du septième art au Liban en soutenant financièrement la création et la promotion des films aux niveaux local, régional et international. Un projet ambitieux. « Un projet qui remonte à trois ans, tout au début de la création de Berytech, lorsque j’étais encore directrice de l’Iesav, explique Aimée Boulos. En cherchant une initiative qui pouvait s’inscrire dans le cadre de Berytech (USJ), j’avais pensé à la création d’un laboratoire de développement de films, créneau qui manquait au Liban et même au Moyen-Orient. » À l’époque, l’Iesav développait encore les films de ses étudiants en Europe en raison de cette lacune. Une industrie du cinéma suppose d’abord – c’est évident – des laboratoires. Ainsi la création de ces derniers a pris forme avec la société Kodak International qui a étudié la faisabilité du projet s’associant par la suite à The Talkies, une société libanaise qui s’est chargée d’installer des télécinémas (appareils qui transforment l’image film en image vidéo). Tout cela dans le cadre de Berytech. « À partir de là, il était possible de mettre en place un organisme de soutien aux cinéastes en leur assurant des fonds et en développant, parallèlement, le système de coproduction. L’entreprise permettait ainsi au Liban de devenir un centre de production cinématographique », dit encore la présidente de Liban Cinéma. La fondation s’installe donc à Berytech, où le pôle de l’image est bien ancré avec la présence de 16 entreprises œuvrant dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma.

Assurer les fonds
Une autre étape importante aura été l’intérêt de l’Union européenne pour le projet. Une mission d’experts européens a été chargée de dresser sur place un état des lieux, depuis la formation d’étudiants jusqu’à la production de films. L’UE a également impliqué la fondation dans l’organisation de la Semaine du film européen. Puis Liban Cinéma a été invitée à participer aux Journées libanaises de Barcelone. Et, pour boucler la boucle, l’institut de garantie des crédits Kafalat soutient le projet, considérant très prometteur ce secteur de l’industrie. Aimée Boulos ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle prépare activement aujourd’hui ce qu’elle appelle les journées des 17 et 18 mars : un séminaire placé sous le patronage de l’UE. Il s’agira, au cours des rencontres du premier jour, de sensibiliser le secteur financier au développement du cinéma au Liban et de l’amener à adopter une stratégie de gestion de fonds destinée à la production de films. Le second jour sera consacré à des rencontres entre des réalisateurs et des experts afin de jeter les bases des procédures financières et techniques. Des producteurs de la région sont invités à prendre part à ces journées auxquelles Arte, la chaîne franco-allemande, sera représentée par M. Humbert Balsan (producteur français). Il y a quelques jours, la fondation a élu son nouveau conseil d’administration, le premier ayant été un conseil constitutif. Avec ce passage de l’amateurisme (création du ciné-club de l’Aldec pendant la guerre) au professionnalisme (Liban Cinéma), en passant par la fondation Institut d’études scéniques et audiovisuelles (Iesav) au sein de l’USJ qui d’ailleurs a été son point de départ, Aimée Boulos aura réussi un beau parcours dans le domaine du septième art. Et de belles réalisations pour son pays.

Le nouveau conseil d’administration
Par ordre alphabétique : le Dr Khattar Abi Habib, directeur général de Kafalat ; Aimée Boulos, présidente ; Maroun Chammas, PDG de Berytech ; Gabriel Chamoun, PDG de The Talkies ; Nicolas Constantinesco, ex-directeur du groupe Paribas pour le M-O ; Mario Haddad Jr, circuit Empire ; Ghassan Koteit, réalisateur ; Nasser Safieddine, directeur général de la NBN, et Michèle Tyan, directrice générale de Djinn House Production.


2ème édition du Festival du Court Métrage, "Tout Court"
du 4 au 7 Mars 2004 à partir de 19h

Centre Culturel Français, rue de Damas à Beyrouth; salle Montaigne, entrée 2000 LL
renseignements au 01 420 230

La Mission culturelle française au Liban et le festival du court-métrage «Tout court» organisent la seconde édition de « Les courts des grands cinéastes » à partir de ce soir et jusqu’au 7 mars, au Centre culturel français, salle Montaigne, rue de Damas. Hommage donc aux grands cinéastes français, de Marguerite Duras, Alain Resnais, Michel Piccoli, en passant par Cyril Collard, Luis Bunuel, mais aussi Agnès Varda et Mathieu Kassovitz.

Jeudi 4 mars 19h00: 1h37 de courts-métrages sur le thème de «(Dés)incarnation» – Aurélia Steiner, de Marguerite Duras, 1979, 28 minutes ; – Eugène Leroy, de Christophe Loizillon, 1995, 27 minutes ; – Les photos d’Alix, de Jean Eustache, 1980, 15 minutes; – Les statues meurent aussi, d’Alain Resnais et Chris Marker, 1953, 27 minutes. 20h45 : 1h37 de courts-métrages sur le thème de « Perdus, retrouvés » – Lamento, de François Dupeyron, 1989, 27minutes; – Les méduses, de Delphine Gleize, 2000, 17 minutes; – Junkopia, de Chris Marker, 1981, 6 minutes; – La brèche de Roland, d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, 2000, 47 minutes.

Vendredi 5 mars 19h00 « Voyages », 1h33 – … À Valparaiso, Joris Ivens, 1962, 28 minutes; – Paris, jamais vu, Albert Lamorisse, 1968, 20 minutes; – Méditerranée, Jean-Daniel Pollet, 1963, 45 minutes. 20h45 « Réalité du travail ? » 1h36 – Le sabotier du Val de Loire, Jacques Demy, 1956, 24 minutes; – Grosse, de Brigitte Rouan, 1986, 11 minutes; – Tout droit jusqu’au matin, d’Alain Guiraudie, 1994, 11minutes; – Ce vieux rêve qui bouge, d’Alain Guiraudie, 2001, 50 minutes.

Samedi 6 mars 19h00 « À la vie, à la mort », 1h36 minutes – Hôtel des invalides, de Georges Franju, 1951, 28 minutes ; – Train de nuit, de Michel Piccoli, 1994, 14 minutes ; – La vie des morts, d’Arnaud Desplechin, 1991, 54 minutes. 20h45, «Le goût des choses» 1h23 – Des filles et des chiens, de Sophie Fillières, 1992, 6 minutes ; – Dans la forêt lointaine, d’Orso Miret, 1995, 24 minutes; – Symphonie mécanique, de Jean Mitry, 1955, 10 minutes; – Dégustation maison, de Sophie Tatischeff, 1976, 13 minutes; – Bernard ou les apparitions, d’Arnaud Larrieu, 1993, 30 minutes.

Dimanche 7 mars 17h45 « Le monde du silence », 1h02 – Le baiser, de Pascale Ferran, 1990, 8 minutes; – Van Gogh, Alain Resnais, 1948, 17 minutes; – New York, NY, Raymond Depardon, 1986, 10 minutes; – Un château en Espagne, Delphine Gleize, 1999, 27 minutes. 19h00 « Le cabinet des curiosités », 1h32 – Essai d’ouverture, de Luc Moullet, 1988, 15 minutes; – L’Opéra Mouffe, d’Agnès Varda, 1958, 16 minutes; – Une collection particulière, de Walerian Borowczyk, 1973, 12 minutes; – Le vampire, de Jean Painlevé, 1939, 9 minutes; – Sales battars, de Delphine Gleize, 1998, 24 minutes; – Un chien andalou, de Luis Bunuel, 1929, 16 minutes. 20h45 « Transgressions », 1h27 – Ici-bas, de Philippe Ramos, 1997, 20 minutes; – Alger, la blanche, de Cyril Collard, 1985, 28 minutes; – Cauchemar blanc, de Mathieu Kassovitz, 1991, 9 minutes; – Les filles de mon pays, Yves Caumon, 1999, 30 minutes.


Semaine du cinéma européen 2003:
Clôture avec la projection de « La Ceinture de feu » de Bahij Hojeij
«Zennar el-nar», un combat contre l’amnésie

C’est en présence d’une salle comble et enthousiaste, ainsi que de nombreuses personnalités, telles que l’ambassadeur et chef de la délégation de la Commission européenne Patrick Renauld et le réalisateur Bahij Hojeij, qu’a eu lieu, dimanche 7 décembre à l’Empire Sofil, la première mondiale du film «Zennar el-nar», une adaptation libre du roman «L’Obstiné» de Rachid el-Daïf. Nullement étranger au monde du cinéma, le réalisateur Bahij Hojeij s’est vu, dès son plus jeune âge, imprégné et marqué par le 7e art. Avec en main une palette importante de diplômes et de maîtrises acquis sur le territoire libanais et français, et un grand nombre de documentaires, de magazines culturels et de films télévisés à son actif, il est loin d’être novice. Son premier long métrage le prouve haut et fort. Si, comme il l’affirme, « le cinéma libanais se cherche actuellement » et que « les dernières années ont vu une poussée très importante au niveau de la production et du langage filmique », Zennar el-nar fait partie de ces films qui placent le cinéma libanais à un niveau plus que respectable. L’histoire : Beyrouth, octobre 1985. La guerre bat son plein depuis 10 ans, la violence a pris une tournure chaotique. Face à cet enfer, les personnages gèrent, chacun à sa manière, ce drame. Le film est essentiellement centré sur Chafic (Nida Wakim), personnage en décalage par rapport à ce qui se passe autour de lui et qui n’arrive pas à distinguer le rêve de la réalité. «Ses appels désespérés à sa mémoire, ajoute Hojeij, ses visions fugitives où se mélangent et se mixent passé et présent, ses peurs à chaque blocage de circulation où se matérialisent culpabilité et interrogatoires le portent petit à petit au délire (…). Il représente la majorité silencieuse. Ceux qui ont vécu la guerre en refusant d’y entrer ». Là se tient le fond même du film et le danger qui guette les personnes concernées par les conséquences de la guerre ; à savoir le refoulement, l’amnésie générale, le besoin de se cacher la vérité : « On nous oblige, dit-il, on nous impose une amnésie, laquelle est visible dans nos comportements (que ce soit notre nervosité, notre désespoir, notre manque de communication) ou dans la défaillance culturelle catastrophique dans laquelle nous vivons ». Oublier, c’est tomber petit à petit dans le cercle perfide du mensonge, c’est se créer sa propre « ceinture de feu ». Le réalisateur compare Beyrouth et sa population à La Peste de Camus : « Ils ont les mêmes ennemis invisibles, terrés, prêts à bondir et à tuer. À la manière des rats, porteurs de peste, le mal inexorable ronge petit à petit, une à une, la vie, la mémoire, l’humanisme, la compassion, l’entendement de tous les citoyens », ajoute le réalisateur. Le film de Bahij Hojeij est une prise de conscience, une sonnette d’alarme contre cet oubli et ce refoulement. « Je ne voulais pas faire un film sur la guerre pour parler de la guerre uniquement. Je voulais parler de la guerre à partir d’aujourd’hui, c’est-à-dire après 12-13 ans de paix (…) car nous vivons le prolongement de cette guerre- là, de ses séquelles, et dans le film tout cela est clair. » Zennar el-nar agit violemment sur le spectateur et produit un effet boomerang ; s’il est le reflet, personnel certes mais honnête, du réalisateur vis-à-vis de la société libanaise actuelle, de ses maux psychiques, il offre également une solution : parler. « C’est un film sur la mémoire, souligne-t-il, mais dans le sens positif. Il ne s’agit pas de la nostalgie de la guerre. L’idée est que les gens se voient et se reflètent dans ce miroir (…). La jeune génération a besoin de comprendre ce qui s’est passé ». Le film est une découverte, un moyen d’entrer en contact avec la guerre dans le sens humain et émotionnel du terme. Témoignage touchant et profond sur la complexité ainsi que la faiblesse de l’âme humaine durant la guerre, Zennar el-nar atteint dignement son objectif : il parle au spectateur et dégage clairement son message. Les thèmes forts et importants sont transmis et défendus avec brio par des acteurs dont l’excellent jeu participe largement à maintenir le niveau élevé du film et à donner une crédibilité à l’histoire. Chacun vit pleinement son rôle, que ce soit le professeur Chafic (Nida Wakim), le concierge (Hassan Farhat), la femme en deuil (Liliane Younès) ou la femme atteinte de zona (Julia Kassar). La qualité de la lumière ainsi que de l’image permet au spectateur de s’imprégner facilement de l’esprit de l’époque. Tout cela est accompagné d’une musique envoûtante qui colle parfaitement au ton général puisqu’elle reflète tous les sentiments vécus par les personnages : la peur, l’espoir, le désespoir, la tristesse, etc. (Sortie prévue le 15 janvier 2004)

Dyma DEMIRDJIAN pour L'Orient Le Jour

Fiche technique du film
Réalisateur et scénariste : Bahij Hojeij. Image : Maxime Héraud. Montage : Gladys Joujou.
Musique : Vatche Kalenderian. Décor : Nabil Salamé. Son : Mouhab Chanesaz.
Coproduction :
On Line Film-Beyrouth, Dark Side Production, CKP Management, Portrait et Cie (France). Producteur exécutif : Marwan Tarraf.
Acteurs : Nida Wakim, Hassan Farhat, Bernadette Hodeib, Julia Kassar, Abdalla Homsi, Lilian Younès, Fouad Hojeij, Leila Hakim, Élias Élias, Hosni Moussa, Raymond Hosni.


Programme 2003 de la Semaine du cinéma européen :

du 28 novembre au 7 décembre,
gros plan sur les jeunes spectateurs et les films libanais

Francisco Acosta, conseiller de la délégation de l’Union européenne au Liban, a présenté hier, au siège de l’institution et lors d’une conférence de presse, le programme de la dixième Semaine du cinéma européen. 24 longs-métrages européens, dont trois destinés aux jeunes spectateurs, seront projetés du 28 novembre au 7 décembre, au cinéma Empire-Sofil. En inauguration et seulement sur invitation au palais de l’Unesco, Brucio nel vento, de l’Italien Silvio Soldini.
Et c’est le dernier long-métrage du Libanais Bahij Hojeij, Zennar el-Nar (La ceinture de feu) qui clôturera l’événement au cinéma Empire, toujours sur invitation. «Cette année plus que les autres, la cuvée est bonne, annonce le conseiller. Du thriller au film d’humeur, le programme balaie large et certains films s’intéressent aux problèmes d’actualité qui touchent l’Europe, comme l’immigration. »
Est annoncé également, le troisième Festival du court-métrage d’étudiants : 17 participants des principales écoles de cinéma local pour deux prix d’une valeur respective de 1 500 et 750 euros. Enfin, Francisco Acosta, rejoint au micro par Aimée Boulos, directrice de l’Iesav et membre de la fondation Liban Cinéma, a largement présenté la nouvelle collaboration entre la délégation et l’organisme dédié à la préservation de la mémoire du cinéma libanais et l’aide aux cinéastes. Durant les dix jours de l’événement, seront présentés cinq films restaurés, qui ont été tournés entre 1957 et 1968 : Ila ayn, de Georges Nasr, Baya’ el-Khawatem, de Youssef Chahine, Safar Barlek et Bint el-Haress, de Henri Barakat, ainsi que Garo, de Gary Garabédian.
La fondation proposera, durant la Semaine du cinéma européen, son « Cinépass» : pour 50 000 LL, l’acheteur se verra détenteur de 10 billets de cinéma valables pendant les dix jours de festival et deviendra membre de l’institution, réalisant ainsi une économie de 10 000 LL sur le prix des places, officiellement vendues à 3 500 LL chacune à partir de lundi prochain, 24 courant.

Le programme est disponible dès aujourd’hui sur le site Web de l’événement : http://www.dellbbn.cec.eu.int

et sur le site de la Fondation Liban Cinéma

A lire aussi dans la Revue du Liban:
Le Cinéma libanais au coeur du Xème Festival
du Cinéma Européen de Beyrouth

Le foisonnement fiévreux du cinéma libanais à Montpellier
par Par Jacques Mandelbaum paru dans l'édition du Monde, datée du 1er Novembre 2003.

Le 25e Festival du cinéma méditerranéen se termine le 1er novembre. Il a permis de voir 38 films récents d'un Liban en renaissance, du documentaire au dessin animé en passant par la fiction . La vingt-cinquième édition du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, qui se tient jusqu'au 1er Novembre...

Renouveau du cinéma libanais Le 25°Festival du cinéma méditerranéen a été, pour le public des cinéphiles européens, l’occasion de constater le renouveau du cinéma libanais. Le journal « Le Monde » en rend compte tout en soulignant les difficultés matérielles auxquelles sont confrontés les jeunes réalisateurs. Deux longs métrages récents, West Beyrouth de Ziad Doueiri (1998) et Terra incognita de Ghassan Salhab (2002) illustrent la qualité des réalisateurs libanais lorsqu’ils disposent des moyens indispensables, en l’occurrence des relais en France pour la production et la distribution. Cependant, les 38 films libanais produits entre 2000 et 2003 sont essentiellement des courts et moyens métrages, souvent produit en vidéo. Jacques Mandelbaum qui a suivi le festival, les classe en deux catégories, celle qui reflète un humour libanais à la fois macabre et déjanté, ainsi Conversation de salon de Danielle Arbid et celle des œuvres plus graves dans lesquelles, souvent, la mémoire et le rêve ont une importance essentielle, tel Le Chemin des abricots de Nigol Bezjian. Une mention particulière devant être faite pour Cendres de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, court métrage qui, avec finesse, atteint le collectif au travers de l’histoire individuelle d’un libanais mort à l’étranger. Face à la pénurie de moyens et à l’insuffisance des infrastructures de production et de distribution, l’article se plaît à souligner le rôle des structures associatives, telle Beyrouth CD, créée en 1999, qui œuvre au soutien technique et financier des vidéastes libanais.

> Le site du festival Cinemed 2003

«RE-DECOUVERTE DU CINEMA LIBANAIS» avec Hady Zaccak
Auteur du livre "Le cinéma libanais", Hady Zaccak présentera celui-ci et toutes les interrogations qui l'entourent. Existe-t-il un cinéma libanais? Comment a-t-il évolué depuis ses débuts? Quels sont ses thèmes principaux?
Des questions qui ouvrent le cycle du ciné-club de L'Espace SD, dédié à l¹histoire du cinéma libanais. La conférence sera suivie de la projection d'un documentaire sur le cinéma libanais réalisé par Hady Zaccak: «Le Liban à travers le cinéma».

Jeudi 2 Octobre Espace SD Beyrouth

Festival du Film du Moyen-Orient 2003
Récompenses aux libanais dans le domaine du court-métrage:

L’Alpeh du meilleur scénario de court-métrage : The Wind of Beirut*, de Fouad Alaywan (Liban).
L’Alpeh du prix spécial du jury pour le meilleur court-métrage : Verve, de Nigol Bezgian (Liban).

---

>>> La Fondation Liban Cinéma présidée par Aimée Boulos

Nous vous le disions déjà en début d'année...
* Le vent de Beyrouth : un court-métrage prometteur !

L’avant-première du court-métrage « Le vent de Beyrouth », avec le Neuchâtelois Auby Houtt dans le premier rôle a eu lieu à Neufchâtel en Suisse, le canton ayant en outre participé au financement du film.
Le public a répondu présent à l’invitation du réalisateur d'origine libanaise Fouad Alaywan et a chaleureusement applaudi Auby, particulièrement lorsque ce dernier a évoqué ses débuts comme ouvreur dans les cinémas neuchâtelois ainsi que sa grande fierté et son plaisir d’avoir passé aujourd’hui de l’autre côté de la toile.

Sélectionné au Festival du Film du Moyen Orient de Beyrouth en Octobre 2003

SPECIAL "CENDRES du PHENIX"
Avant-première du film de Romuald Sciora à l’Empire Sofil «Les Cendres du Phénix » : un message d’espoir et de pardon
Vendredi 21 novembre s’est tenue, sous le haut patronage du président Émile Lahoud, l’avant-première des Cendres du Phénix, réalisé par Romuald Sciora en collaboration avec Valérie Vincent. La projection a été précédée d’allocutions du réalisateur, du père Labaky et de Roland Fadel (vice-président de l’ABC). Le premier a souligné son optimisme concernant l’avenir du pays et a rappelé qu’il s’agit là d’une vision personnelle d’un Occidental : « Un espoir existe, a-t-il dit. Faible lueur dans un océan d’obscurité, mais lueur tout de même ». Le projet est sponsorisé par l’ABC, dont le représentant, M. Fadel, a témoigné de son intérêt pour ce documentaire, et pour l’importance de la promotion d’évènements culturels en général. Selon lui, « le Liban suit la voix du dialogue et des échanges, et c’est cette voix que le réalisateur et le père Labaky veulent communiquer ». Les Cendres du Phénix, essai cinématographique tourné comme une fiction, ainsi qu’aime à le définir le cinéaste, se découpe en deux parties : « La Paix par le pardon » et le « Dialogue des cultures ». Ces titres reflètent clairement le ton du récit, à savoir l’espoir. Ce voyage aux pays du Cèdre relate des anecdotes sur la guerre, sur l’histoire, sur la religion et sur la culture au Liban. Plusieurs témoignages – Jean Piat (comédien), Antoine Sfeir (directeur des Cahiers de l’Orient), Marwan Hamadé (ministre de l’Économie), Jean Lacouture (journaliste français et ancien correspondant de L’Orient au Caire au début des années cinquante), Staffan de Mistura (représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban) – ponctuent le film et mettent en exergue une seule et même opinion : le rejet de la formule « le choc des civilisations » (utilisée par Samuel Huntington). Tous préfèrent voir la possibilité d’une cohabitation entre diverses cultures. Des conversations avec certains orphelins dont s’occupe le père Labaky, on relève un autre message fondamental, lequel est à la base de l’enseignement du religieux : le pardon : « La seule solution pour la paix au Liban, c’est le pardon ; sans quoi nous tombons dans un mistral, celui de la haine. » Promenade amoureuse à travers un Liban riche en sites et en humanité, magnifique leçon de la vie, Les Cendres du Phénix reflète tout l’optimisme et toute l’élégance que porte son titre.

Paulo Coelho, Jean Lacouture, Jean Piat dans "Les cendres du Phénix"

Romuald Sciora et Valérie Vincent. (Photo Michel Sayegh)
C'est finalement sous ce titre que ce film sortira entre Beyrouth et Paris vers la fin de l'année.
On se rappelle que lors du tournage au Liban durant l'été 2002 le titre initialement envisagé était "la non divine comédie"(cf article en bas de page).
Le romancier brésilien Paulo Coelho, le journaliste-écrivain Jean Lacouture, l'acteur Jean Piat ont participé au tournage du film "Les cendres du Phénix", un voyage à travers le Liban. Le film de ce voyage, effectué en compagnie du père maronite Mansour Labaky, est en train d'être terminé par les cinéastes français, Romuald Sciora et Valérie Vincent, apprend-on auprès de la production. Coproduction franco-libanaise, ce documentaire, "légèrement fictionnalisé", a également bénéficié de la collaboration des écrivains Eric-Emmanuel Schmitt, auteur du prologue, et de Amin Maalouf, qui dit le texte final. Ce documentaire, "au ton proche des road-movies de Robert Kramer et de certains films de Claude Lanzmann", se veut "une réflexion géopolitique et culturelle pour tenter de prouver qu'il existe une alternative au choc des civilisations", précise Romuald Sciora. Prévu à l'origine comme un 52 minutes, "Les cendres du Phénix", accompagné par la voix de Majida El Roumi, deviendra probablement un long métrage dont l'avant-première est prévue à Beyrouth le 21 novembre, avant sa projection à l'Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris le 8 décembre et sa diffusion le 12 sur des chaînes de télévision, dont TV5 Monde. Le père Labaki, dont l'oeuvre humanitaire et littéraire a inspiré ce film, a créé plusieurs foyers pour orphelins au Liban. C'est dans ce cadre que naquit une profonde amitié avec Jean Piat qui se rendit régulièrement au Liban depuis quelques années.
Paulo Coelho, l'auteur du best-seller "L'Alchimiste", qui a lui-même une fondation au Brésil pour les enfants, a été "touché par son oeuvre humanitaire", précise-t-on auprès de la production. Le regroupement de tant de talents au nom du Liban ne doit donc rien au hasard.

“Les Cendres du Phénix”
La première projection du Film de Romuald Sciora inspiré de l'oeuvre humanitaire du Père Mansour Labaky s'est déroulée le 21 Novembre, en présence du chef de l’Etat, dans les nouveaux locaux du Centre Commercial ABC d’Achrafieh; Ce film est accompagné de l'édition par l’USEK d'un véritable livre d’art présenté à la presse, le 27 octobre 2003 à l’hôtel Phoenicia.

Avant-première
à l'IMA, Institut du Monde Arabe, à Paris
le 8 Décembre


Festival du film du Moyen-Orient 2003 *
«Labyrinthe», Lorne Thyssen dans les méandres du conflit libanais
Projection le lundi 6 Octobre, à 17h30, à l’Empire-Sofil

Lorne Thyssen : (Photo Michel Sayegh)
A défaut de film libanais pour cette édition du Festival, nous avons jeté notre dévolu sur celui qui traite directement d'un des épisodes les plus marquants de la Guerre du Liban.

Une salle de conférences, à Londres, six mois avant l’invasion israélienne du Liban. Un professeur explique, avec un accent british prononcé, la situation dans le Moyen-Orient. Pour conclure un exposé déjà très alambiqué, il prédit une dangereuse escalade au pays du Cèdre. Une étudiante lui demande ce que pensent les Libanais du fait que leur pays est devenu un terrain de jeu et de règlement de comptes entre les grandes puissances et les pays voisins. Il répond, en désignant un cendrier: «Si vous demandez à trois Libanais de décrire cet objet, le premier vous dira qu’il s’agit d’un complot contre les musulmans; un autre vous dira qu’il s’agit d’un complot contre les Arabes et le troisième vous dira qu’il s’agit tout simplement d’un cendrier.» «C’est quoi alors? » lance un autre étudiant. Le professeur laisse tomber le cendrier qui éclate en mille morceaux: «C’est un complot», affirme-t-il. La première scène de Labyrinthe, de Lorne Thyssen, présenté en avant-première au Festival du film du Moyen-Orient, annonce la couleur. Le film, qui sera projeté lundi à 17h30 à l’Empire-Sofil, retrace les événements qui se sont déroulés à Beyrouth en 1982, date de l’invasion israélienne, et en 1990, lors des évènements qui ont opposé les Forces libanaises à l’armée du général Aoun. Charles Lushington (Charles Dance), éminent professeur anglais spécialiste du Moyen-Orient, a pressenti l’intervention israélienne. Il décide alors de se rendre sur place, encouragé par son ami Arvog, l’ambassadeur israélien à Londres. Une fois à Beyrouth, il tombe amoureux de Leïla (Nabila Khajokji), une jeune Libanaise qui refuse de quitter son pays. Elle vit à Beyrouth-Ouest, chose que sa famille (de l’autre côté des barrages) regarde d’un mauvais œil. Cette relation permet au gentleman d’appréhender sous un autre angle les méandres de ce conflit labyrinthique et remet en question ses certitudes. «Ce n’est pas un Suisse qui va expliquer leur guerre aux Libanais», se défend le réalisateur. «Mon film s’adresse à une audience étrangère qui ne connaît pas les méandres du conflit ou qui n’en a entendu que l’autre version des faits, celle que les médias occidentaux véhiculent. À travers ce long-métrage de fiction, basé sur des évènements historiques, je propose simplement une vision personnelle, un regard étranger sur les deux épisodes marquants de la guerre, deux chapitres qui sont à mon avis les plus affreux de la guerre», déclare Lorne Thyssen. «En 1982, j’avais 18 ans. Et je suivais avec un intérêt mêlé d’horreur les évènements au Liban. J’ai beaucoup d’amis libanais. Ils m’expliquaient ce qui se passait réellement.» En 1990, Thyssen effectue son premier voyage à Beyrouth. «J’ai toujours eu une grande passion pour le Moyen-Orient. Mais là, c’était différent. Je me suis tout de suite senti à l’aise, libanais dans l’âme.» Une fois sur le terrain, il réalise l’ampleur de la différence entre ce que les médias occidentaux donnent à voir du pays et ce qui se passe en réalité. «J’avais à cœur de présenter le point de vue des Arabes dans le conflit israélo-palestinien en général. De montrer comment l’invasion israélienne s’est déroulée et a été vécue.» Il décide alors d’écrire un livre. Il entreprend des recherches, rencontre des hommes politiques (Amine Gemayel, Michel Aoun, Walid Joumblatt…) et recueille des témoignages par-ci par-là. «Comme il y avait trop de littérature sur ce sujet, j’ai décidé d’en faire un film. Un film neutre, qui ne prenne pas position avec les uns ou les autres mais qui montre les raisons du conflit et la perspective des deux côtés. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un film basé sur des évènements historiques et non pas d’un documentaire.»
Casquettes multiples
Comédien de théâtre de profession, Lorne Thyssen est monté sur les planches à Londres puis à Édimbourg. Il a fait un passage dans le théâtre off Broadway de New York puis s’est lancé dans des études de cinéma. Pour Labyrinthe, il a endossé plusieurs casquettes ; celles d’auteur, de réalisateur, de producteur et d’acteur. Le tournage a duré quatre ans. Budget : 15 millions de dollars. Cette œuvre a rassemblé une équipe technique italienne, des spécialistes anglais en effets spéciaux, un directeur de la photographie prestigieux, Ennio Guarnieri (qui a travaillé avec Zefirelli), une centaine d’acteurs de différentes nationalités (dont plusieurs comédiens libanais connus, tels que Nidal Achkar, Talal Jourdi, Riad Chirazi…). Des difficultés? Beaucoup. «Quand je n’étais pas sur le plateau, j’étais chez le général Farhat en train de régler des histoires de laissez-passer et d’autorisations diverses. Ils m’ont beaucoup aidé, cela dit.» Lorne Thyssen est réaliste. Il sait que son film va être épluché, critiqué et même désapprouvé par le public libanais. «On ne peut pas faire un film sur un sujet aussi épineux et s’en sortir en sentant la rose», dit-il en haussant les épaules. «C’est un champ de mines. Mais je suis prêt à défendre l’exactitude de mes propos», conclut l’helvétique en truffant ses propos de «yaani» et de «yalla». En vrai citoyen de cœur de la Suisse du Moyen-Orient.
Fiche technique
Réalisateur : Lorne Thyssen. Scénario : Lorne Thyssen.
Directeur de la photographie : Ennio Guarnieri.
Sons : Berbard Bats, Partice Grisolet, Dominique Hannequin.
Montage : Jean-Luc Darmon. Producteur : Lorne Thyssen.
Acteurs : Charles Dance, Nabila Khashokji, Ivan Kaye, Jean-Marie Wiling.



Maya GHANDOUR HERT

* Le Festival du film du Moyen-Orient (précédemment connu sous le nom de Festival du film de Beyrouth) se déroule du 1er au 8 octobre dans les salles de l’Empire-Sofil. Trois projections spéciales auront lieu au cinéma Abraj.
10 longs-métrages, 6 courts-métrages et 6 documentaires en compétition
Les soirées d’inauguration et de clôture se feront au palais de l’Unesco.
Deux grandes nouveautés pour cette sixième édition : la naissance de la Fondation du film, association qui a pour but de développer, soutenir et lancer le cinéma moyen-oriental. Autre innovation : la compétition s’élargit pour englober longs-métrages, courts-métrages et films documentaires venus de pays du Moyen-Orient (d’où le nouveau nom). Mme Colette Nawfal, membre du conseil d’administration et du comité exécutif, l’a annoncé hier au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Le Gabriel, en présence de M. Johnny Hage Chartouny, président du conseil d’administration, et de Mme Zalfa Boueiz, présidente du comité exécutif. C’est avec le film Charlie, the Life and Art of Charles Chaplin, de Richard Schikel (USA), que l’inauguration du Festival du film du Moyen-Orient aura lieu le 1er octobre. Il aurait été, évidemment, plus approprié de présenter un film réalisé par un Libanais ou une Libanaise (d’autant plus que le festival se place sous le thème de la femme) mais le hasard a voulu qu’il n’y ait qu’un seul long-métrage libanais disponible, celui de Randa Chahal Sabbag. « Malheureusement, on nous a informé hier soir (ndrl : avant-hier, mercredi) de son refus de participer au festival. Son film devra par ailleurs sortir bientôt dans les grandes salles », a indiqué Mme Nawfal. Il est à noter qu’outre les films moyen-orientaux, le festival donne à voir, sous le label « Panorama », 17 longs-métrages hors compétition parmi lesquels : Swimming Pool, de François Ozon, le 6 octobre (on annonce la présence de l’actrice française Ludivine Sagnier) ; Fanfan la tulipe, de Gérard Krawczyk, le 7 octobre (en présence de Vincent Perez), et Labyrinthe du Baron Lorne Thyssen, le 3 octobre, en première mondiale.
La Fondation du film du Moyen-Orient se propose d’œuvrer sur cinq objectifs :
- établir un fonds de production pour développer, encourager et soutenir la production et la coproduction dans les pays du Moyen-Orient ; - organiser et s’assurer de la continuité du Festival du film du Moyen-Orient ; - lancer une compétition de scénario dans les pays couverts par le festival. Ce concours se tiendra une fois par an, puis deux fois par an après la troisième année ; - la création d’un institut du film du Moyen-Orient qui sera opérationnel à partir de la troisième année. C’est là où se tiendront des ateliers de travail pour les jeunes cinéastes de la région ; - la restauration d’anciens films libanais et moyen-orientaux en collaboration avec la fondation italienne FOCSE (Fondation officine cinema sud est) et la Fondation du film de Beyrouth.
Pas de longs-métrages égyptiens ni libanais pour cette 6e édition.
« C’est très difficile », s’est contentée d’expliquer Mme Nawfal. Par contre, une flopée de films tunisiens, un marocain, deux turques, un irakien et deux iraniens. Côté courts-métrages, trois libanais (signés Nigol Bezgian, Fouad Alywan et Ahmad Ghossein) , un égyptien et deux des Émirats arabes unis. Les documentaires comptent trois noms iraniens, un égyptien et un tunisien.


Portrait de Jeunes Réalisateurs Libanais(es)
Danielle Arbid

Danielle Arbid : « J’aime ce qui est sombre, les hors-champs ».

Ils sont jeunes, talentueux, un regard pointu et courageux porté sur le monde. Le choc des images et le poids des mots ne leur font pas peur. Les jeunes cinéastes pointent le bout de leur nez avec des réalisations de plus en plus personnelles. Qu’il soit commercial, intellectuel, tendre ou violent, leur travail mérite bien un regard. Le nôtre. « J’ai cette liberté totale de raconter ce que je veux, je peux dire la pire des choses, ce n’est que mon avis. » Danielle Arbid donne vite le ton, impose son caractère dès les premiers mots et une ambiguïté voulue, comme un flou artistique autour de son travail et de sa personne. «J’aime ce qui est sombre, les hors-champs. J’assombris mon image, pourtant je suis une fille très joviale. » Avec cet accent venu de nulle part, sur lequel est venu se déposer un parfum parisien, normal : « J’ai passé plus de la moitié de ma vie en France », elle se raconte, d’une voix neutre, voire indifférente, un peu comme celle qu’elle utilise en voix off, dans ses films. Une voix monocorde et une caméra qui pourraient dire les pires violences, souligner les plus grandes absurdités qui sévissent dans notre société, notre guerre et nos familles. En choisissant la ciné-réalité, à l’image de son metteur en scène de chevet Michael Moore, qui a réalisé le très beau Bowling for Colombine, Danielle joue, vacille entre le vrai et le faux, laisse planer le doute dans des films à la limite de la fiction et du documentaire. « J’aime qu’on se pose la question du faux et du vrai. » Avec elle, ça passe ou ça casse, mais ses films ne laissent pas indifférents. « Le documentaire de fiction est un genre nouveau où l’individu est roi», précise-t-elle.
« J’adore écrire »
Les mots ont toujours été ses alliés. À dix-sept ans, elle quitte le Liban pour entreprendre des études de journalisme et de lettres à la Sorbonne et navigue, cinq ans durant, dans les eaux de la presse internationale, en collaborant avec Courrier International, Le Magazine Littéraire ou encore Libération. « Jusqu’à l’âge de 27 ans, je n’avais jamais pensé au cinéma. Ça m’est tombé par hasard, j’écrivais des nouvelles et un ami m’a proposé de rédiger le scénario d’une nouvelle. » Ledit scénario est envoyé à la section « premier film » du Centre national de cinéma. « Je l’ai envoyé et oublié. » Six mois plus tard, elle remporte le concours et 12 000 $ pour faire le film. « J’ai finalement décidé de le faire moi-même. » Avec la précieuse collaboration de Hélène Louvart, chef opératrice, « elle m’a donné envie de faire des films », Raddem voit le jour. « J’avais trouvé ma voie ». Une voie jalonnée de films, car Danielle est une boulimique de l’écriture. « En 5 ans, j’ai fait six films. À chaque film, je me dis que c’est le dernier, un peu comme si je jouais avec une poupée qui continuait à m’impressionner. » Courageuse, voire impudique, il y a dans tous ses films, même les documentaires, une part d’elle-même qu’elle dévoile, sans limites ni concessions, en toute liberté. Elle a même abusé de cette liberté pour tourner un film « expérimental » sur son père, quelques mois avant son décès. « Il est extrême, d’une impudeur totale, avec une pointe de mystère. » Danielle, qui affirme et confirme qu’elle n’a peur de rien, rajoute : « Je contrôle mon image. Je suis consciente du premier et du second degré. » Manipulation ?
Pourquoi pas quand c’est fait avec intelligence et talent.

Carla Henoud pour L'Orient Le Jour

 


Du 14 Juillet au 30 Août
Ciné Caravane
Présentation du Circuit et Programme de l'édition 2003
avec la



Brèves...
Dans les camps palestiniens du Liban, l'Egyptien Yousri Nasrallah tourne
" La Porte du Soleil ",
d'après Elias Khoury, une épopée de la diaspora palestinienne.


Danièlle Arbid
tourne à Beyrouth son premier long métrage..
.

Après deux documentaires (Seule avec la guerre, 2000, et Aux frontières, 2002), un moyen (Étrangère, 2002) et deux courts-métrages (Raddem, 1998, et Le passeur, 1999) de fiction, Danielle Arbid est entrée dans l’arène du long-métrage. Elle tourne actuellement, dans Beyrouth et ses environs, Dans les champs de bataille. « Pour mon premier film, j’ai pris comme point de départ une histoire que je connais, la mienne, avec sa part intrinsèque de création, explique-t-elle. J’ai commencé à l’écrire en 1998, en travaillant de manière frontale d’autres scénarios qui ont été réalisés entre-temps. C’est une stratégie pour ne pas m’ennuyer et pour ne pas prendre le risque de blocage d’écriture dans l’un de mes récits. » S’il est tourné au Liban, Dans les champs de bataille est une production franco-germano-belge qui a obtenu, l’année dernière, l’avance sur recettes du Centre national du cinéma français. «Nous attendons toujours une participation financière symbolique libanaise, poursuit la réalisatrice. Pour le moment, c’est un film majoritairement français qui parle arabe. » Beyrouth, 1982. Dans une famille plutôt bourgeoise, dont le couple se déchire régulièrement à cause de la passion du père pour le jeu, Lina, petite fille de 12 ans, découvre la romance entre Siham, la bonne syrienne, et un milicien, avec lequel elle décide de s’enfuir. Terrifiée à l’idée d’être abandonnée, Lina la dénonce. « J’ai voulu montrer qu’on ne peut trouver de protection nulle part, dit Danielle Arbid. Hors de la maison, il y a un monde oppressant, fait de ruines ; et si l’intérieur paraît chaud et protégé, la cassure est là, dans la famille même. » Pour la réalisatrice, le tournage est « un objet en soi, comme le scénario et le montage ». Ce qui fait que, sur le plateau, chaque jour les dialogues changent. «J’aime travailler à l’instinct, ajoute-t-elle. Acteurs professionnels et premières expériences au cinéma se côtoient. C’est la fiction qui déborde dans la vie. Je choisis, pour de petits rôles, des gens rencontrés dans la rue, qui apportent leurs propres expériences à l’ensemble. L’idée que j’ai émise me revient complètement enrichie. Ce petit miracle du tournage, cette beauté du risque quotidien ne peuvent, en revanche, être valables qu’à la condition expresse d’avoir bétonné les castings : les comédiens doivent avoir du souffle, je ne peux pas me tromper en les choisissant. »
Un monde décomposé
Si, d’après les rushes, la réalisatrice se dit satisfaite des images qu’elle a réalisées, elle préfère rester pondérée : « Je me méfie de mon travail. Deux belles images ne font pas un film. Il faut un souffle, un regard, sinon autant faire de la photo. » De cette première expérience du long-métrage, Danielle Arbid, déjà rompue à l’exercice du tournage, regrettera simplement de ne pas avoir obtenu de la production plus de temps pour la réalisation. « Comme je sais agir dans l’urgence, j’ai pu boucler dans un délai particulièrement court. Cette restriction m’a poussée à faire beaucoup de plans-séquences qui sont, de toute façon, ma manière préférée de concevoir l’image. » Dans les champs de bataille se déroule dans une période particulièrement heurtée de la guerre civile. « Le conflit libanais n’est pas mon propos, commente la réalisatrice. La violence et la terreur existent aussi dans la famille. Selon moi, la guerre continue puisque rien n’est résolu. » Si les ruines encadrent le récit, il n’en reste pas moins que les « champs de bataille » ne sont pas là où on les croit. Par le regard d’une toute jeune fille, c’est avant tout l’histoire d’une famille à la dérive, prise entre les feux du jeu, de la mort et de l’amour bancal. Lina s’évade de ce monde décomposé en s’attachant de manière obsessionnelle à la bonne, jeune femme séduisante, sensuelle et sauvage. Avec elle, la petite fille apprend la séduction et la trahison, bref à devenir une femme hors du cadre familial. Les précédentes réalisations de Danielle Arbid laissent pressentir les articulations majeures de son long-métrage : découpage vif, attention extrême portée au rendu de la lumière, toujours extérieure, et au décor, le tout à travers le prisme d’une subjectivité affirmée, propre à tout film d’auteur.
Fiche technique
Dans les rôles principaux :
Aouni Kawas (Fouad) ; Carmen Lebbos (Thérèse) ; Marianne Feghali (Lina) ; Rawyia el-Chab (Siham) ; Laudie Arbid (Yvonne). Avec la participation de Roger Assaf, Issam Bou Khaled, Khitam el-Laham, Takla Chamoun et Renée Dik.
Directeur de la photographie : Hélène Louvart.
Ingénieur du son : Fawzi Thabet. Production exécutive : Taxi Film (Liban).
Production : Quo Vadis Cinéma et Versus Production.
Diala GEMAYEL - L'Orient-leJour


Tout Court, les courts des grands,
du 23 au 25 Janvier 2003
:
La MCFL organise son festival du court métrage. Tout court se tourne cette année vers les courts métrages des grands cinéastes d’hier et d’aujourd’hui. Place à l’Histoire donc… Vigo, Renoir, Tati, Resnais, Marker, Truffaut, Godart, Rivette, Varda, Pialat, Ruiz, Carax, Ozon, Jeunet, Klapisch, Cantet…. Tous ont commencé petits, et le talent était déjà au rendez-vous…
Une quarantaine de courts-métrages des plus grands réalisateurs français seront projetés

Jeudi 23, vendredi 24 et samedi 25 janvier, de 19h à minuit. Salle Montaigne – Billets : 2000 LL

>>> L'Article de l'HEBDO MAGAZINE

---
Sorti en France le 2 Octobre
16 Janvier 2003 au Liban

Un film palestinien primé au festival de Cannes, ce n'est pas si fréquent et de plus, de l'avis de la plupart des critiques, il le mérite !
Cinémas Espace, St Elie, Mkalles 2001, Galaxy, Empire Dunes & Empire Sodeco

Intervention Divine
Un film d’Elia Suleiman, avec Elia Suleiman, Manal Khader et Nayef Fahoum Daher.
A Nazareth, sous l’apparence d’une banale normalité, la ville est prise de folie. Alors que son entreprise périclite, un homme tente de prendre les choses en main pour briser le cercle des petites querelles......
>>> En savoir plus et voir la bande-annonce?


«Intervention divine»,
d’Élia Suleiman
,
bientôt en salles au Liban
après sa présentation
au Festival du Cinéma Européen
Quand un message politique prend la forme d’un message poétique

Il existe des réalisateurs dont la vie est tellement riche d’évènements et de vécus que l’on se doit de les signaler afin de mieux comprendre leurs œuvres. Élia Suleiman en fait partie. Il est né en 1960, à Nazareth, de parents arabes. Comme certains Palestiniens, il détient des papiers d’identité israéliens. Ce passeport de l’État hébreu lui permet ainsi de quitter pour les États-Unis. En 1982, il débarque à New York où il fait la rencontre, déterminante, avec le scénariste John Berger qui devient son père spirituel. Suleiman réalise d’abord des courts-métrages dont Introduction to the End of an Argument, qui montre la représentation des Arabes à la télévision et au cinéma hollywoodien. En 1996, Suleiman quitte les États-Unis et tente de s’installer à Ramallah. Son premier long-métrage, Chronique d’une disparition, qui traite de l’identité palestinienne, obtient le prix du meilleur premier film à Venise. En 1999, il s’installe à Paris, multiplie les allers-retours à Nazareth et Ramallah, et passe beaucoup de temps au Liban. En 2001, son moyen-métrage Cyber Palestine est présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Un an plus tard, toujours à Cannes, Intervention divine obtient le prix spécial du jury. Voilà donc le résumé simplifié d’une vie marquée par une rapide ascension professionnelle, par des exils et des voyages continus. «D’avoir vécu une vie nomade est au fond mon privilège. Ce qui reste à l’image est le mélange de ces mondes, des sensations et des éléments de pensée qu’ils m’ont inspiré. Une complexité inédite se déploie, dont on ne peut pas définir la provenance. Elle ouvre sur un monde nouveau: celui dans lequel nous vivons.» Nous l’aurons compris, Intervention divine est totalement imprégné du vécu de Suleiman. La beauté du film réside dans le fait que les personnages gagnent en poids et en présence non par leurs mots, mais par leur simple corps. Ils existent dans l’espace et on les sent bien présents sur «leur» terre. Ce film quasi muet renforce cette idée grâce aux plans fixes et frontaux que le réalisateur utilise afin de bien encadrer la présence des personnages. Dans Intervention divine, ne vous attendez pas à voir une profusion d’armes à feux. En effet, il existe une arme bien plus dangereuse qu’une mitraillette, qu’un cocktail Molotov ou qu’un M16… c’est l’arme du regard. Tout dans ce film passe par le regard, que ce soit la mélancolie, la tristesse, l’énervement ou l’amertume. Le regard, c’est également la seule arme capable de faire chuter le «check point» qui sépare Jérusalem de Ramallah. On fait la guerre en utilisant un regard, on fait l’amour en se tenant par la main… le corps, toujours le corps qui est mis en valeur et qui nous emmène dans un voyage poétique, fantastique, spirituel, plus que dans un voyage de guerre et de paix. La scène qui se démarque des autres, peut-être de par son côté plus violent, est celle de la Palestinienne-ninja (cette scène fut d’ailleurs très critiquée, vu les nombreuses possibilités d’interprétation). Ce n’en est pas moins un moment symbolique du film où la Palestine prend la forme d’une femme invincible vêtue d’une keffieh et qui multiplie des contorsions corporelles extraordinaires tout en lançant des bombes sur des soldats israéliens. Là, le spectateur se trouve face à ce que Élia Suleiman appelle «l’espace poétique»; en d’autres termes, à chacun la liberté d’interpréter la scène. Cependant, on s’accordera tous à affirmer que l’imagination, le rêve et la poésie sont utilisés au service du malheur palestinien. Même l’humour, très présent dans le film, trahit le désespoir et la mélancolie de ce peuple. Intervention divine, c’est la lecture d’une poésie qui mêle la guerre, la paix, le rêve, la tristesse et l’amour. «Si je fais des films, c’est pour créer une réalité potentielle meilleure. C’est pour abattre des barrières et pas pour en créer. C’est pour nous libérer de toutes les règles et les règlements imposés à nous par les structures au pouvoir; pour avoir du plaisir et chercher le désir, et les manques du présent. Aussi intensément que possible.»

Le Cinéma Libanais,
le plus souvent une

" Création Hors les Murs"

Beyrouth Fantôme,

une bonne page sur ce film qui fit connaitre Ghassan Salhab dans le cadre des rencontres du cinéma de Manosque, ville provençale du Sud de la France.

Le Cinéma de Court-Métrage
au Liban

>>> Naissance d’un festival
Octobre 2002:
Beirut DC

En l’absence d’une infrastructure cinématographique réelle au Liban, les courts-métrages réalisés par de jeunes auteurs ont contribué à former un panorama de cinéma alternatif libanais. « Ils constituent aujourd’hui la seule mémoire audiovisuelle existante des changements qu’a connus le pays après la guerre », souligne Hania Mroué, de Beirut DC. Considérant que ce cinéma alternatif méritait d’être vu par un grand public, l’association culturelle pour le cinéma Beirut DC (formée par un groupe de réalisateurs, de producteurs et de cinéphiles sous la houlette de Dimitri Khodr) a décidé de le promouvoir et de créer autour de lui une manifestation culturelle. Ainsi est né le premier festival Shams (en collaboration avec l’association du même nom) en février 2000. « Un an plus tard, constatant que les problèmes du cinéma libanais étaient en quelque sorte similaires à ceux des autres pays arabes, nous avons décidé de nous relier à toutes les tentatives de ce cinéma arabe et de créer ainsi un forum d’expression cinématographique pour tous les cinéastes arabes, loin de la censure, des contraintes du marché et de la compétition », poursuit Mroué. Ainsi est né ce festival « Ayam Beirut al-cinama’iya » (Journées cinématographiques de Beyrouth). La première édition a eu lieu en février 2001. « Cette année, et à l’occasion du Sommet de la francophonie, nous avons décidé de tenir la deuxième édition du festival en octobre et de l’associer aux évènements culturels qui accompagnent le Sommet », indique-t-elle. Cette deuxième édition du festival s’est donné pour but essentiel d’élargir encore plus ses horizons et de donner la chance aux productions de tout le monde arabe d’être projetées au Liban.

Avec le concours de

Octobre 2002

 


>>> Au programme
Dans les Salles du Liban avec...


Liban


Le Cinéma Libanais
vu du Canada:

Une création riche,
souvent hors du Liban... avec "Quartier Libre"

Les Cendres du Phénix
Un long-métrage Franco- libanais se prépare... pour sortir dans les salles fin 2003


Romuald Sciora et Valérie Vincent. (Photo Michel Sayegh)

Sous l'impulsion de l'acteur Jean Piat, grand ami du Liban et du Père Mansour Labaki, figure de la solidarité Franco-libanaise.

Deux réalisateurs français, Romuald Sciora et Valérie Vincent, s’intéressent au Liban et préparent un film sur ce pays intitulé - provisoirement? - La non divine comédie.

Mais comme toute œuvre, ce long métrage a son histoire. Sciora tournait la vie et l’œuvre de Maurice Druon pour lequel il avait besoin d’un certain nombre de témoignages, dont celui de Jean Piat. Ce dernier lui présente le père Mansour Labaki, son ami, pour évoquer la dimension spirituelle des écrits de Druon.
Le réalisateur sympathise avec Labaki qui l’invite au Liban, lui fait découvrir le pays et son œuvre à lui : ses ouvrages et le Foyer Notre-Dame du sourire, qui accueille des orphelins de la guerre. Et c’est le déclic.
Mais revenons un peu en arrière. Romuald Sciora a signé la réalisation d’une série de films sur des grands hommes qu’il baptise Chroniques d’un temps barbare. Il s’agit en somme d’une méditation sur l’homme dans l’histoire. Un travail sur plusieurs années ; travail fait de réflexion mais aussi et surtout de rencontres avec des personnalités dont les sensibilités sont toujours empreintes d’humanisme.
C’est justement sur le mode de ce concept-là qu’il projette de réaliser son film sur le Liban. Il racontera l’action de Mansour Labaki et, à travers elle, le Liban contemporain allant « du singulier au pluriel », comme il le précise. La trame de l’histoire : Jean Piat est un réalisateur qui veut construire un film autour de l’œuvre de son ami (Mansour Labaki). Le prêtre lui fait visiter son pays pour mieux lui expliquer la source de son inspiration. Au cours de leurs pérégrinations, ils rencontrent des personnes qui témoignent. Et là, les différentes étapes de l’histoire du Liban défilent, du mandat jusqu’aux espoirs pour un Liban futur, en passant par les années de guerre.

Aux côtés des acteurs principaux (Jean Piat et Mansour Labaki), le réalisateur et Valérie Vincent, son assistante
, font également appel à l’intervention de personnalités diverses aussi bien libanaises que françaises. Éric Emmanuel Schmitt et Antoine Noujaim écriront une partie des textes, la direction de la photo sera assurée par François Catonné qui a signé celles de : Indochine, Une femme française, Corpus Christi... Sur place, l’équipe technique fera appel à l’Iesav tant pour le matériel que pour la postproduction, qui se fera dans les locaux de l’institut. Romuald Sciora et Valérie Vincent ont déjà effectué deux voyages au Liban.

En septembre, ils reviendront passer deux autres mois pour les besoins du repérage, accompagnés de François Catonné. Ils reviendront, une fois de plus, fin avril pour un mois de tournage.
La sortie du film est prévue pour Noël 2003.

Avec le concours de

édition du 7 Août 2002


7 Septembre 2003

Randa Chahal Sabbag brandissant son trophée à Venise

Le Cinéma libanais brille lors de la
60 ème Mostra de Venise


Le Grand Prix du Jury ou Lion d'Argent décerné à Randa Chahal Sabbag pour son dernier film
"Le Cerf-Volant" (The Kite).


En recevant son prix pour »Le Cerf-volant», la metteur en scène Randa Chahal Sabbag a déclaré: »Je viens d'un petit pays qui n'existe presque pas sur la carte. Suis-je menaçante? Représentons-nous l'Axe du mal et (le président) Bush l'Axe du bien?» Et elle a remercié le jury qui a »compris le message du Cerf-volant » avant de quitter la scène poing levé.


Le Scénario du Film:
Une jeune fille de 16 ans, Lamia, vit dans un village du sud du Liban, frontalier avec Israël. Elle est donnée en mariage à son cousin, de l’autre côté de la frontière…Le passage de Lamia à travers les barbelés est aussi le passage de l’enfance à l’âge adulte, brutal, comme nos pays et les événements qui vont suivre.

Le jour de son mariage, Lamia va "traverser" les rangées de barbelés qui séparent son village de celui de son cousin. Entre les deux villages, une frontière et plusieurs tours de contrôle. Le village de Lamia est libanais, le village de Samy, le cousin, est annexé par Israël. Un passage ouvert sous contrôle des deux côtés permet aux mariés et aux cercueils des morts de regagner leurs différents villages d'origine. Lamia rejoint sa belle-famille, abandonne son petit frère, son école, son cerf-volant, sa mère, son passé, se refuse à son mari, et petit à petit tombera amoureuse du soldat qui depuis le premier jour la surveille.


L'évènement n'est pas si fréquent pour ne pas être mis en valeur. En effet, remporter un prix dans un festival aussi prestigieux que la Mostra de Venise ne peut passer inaperçu, surtout au Liban, dont la plupart des metteurs en scène ont le plus souvent choisi l'étranger pour exercer leur talent.
La Mostra de Venise avait placé la Méditerranée au coeur de sa 60 ème édition et le jury n'a pu éviter de se placer au coeur de la brûlante actualité du Proche Orient à l'heure de ses choix.
Le film de Randa Chahal Sabbag est le fruit de la coopération franco-libanaise en matière de production cinématographique. On se souvient que le Film "Civilisées" sorti fin 1998 avait quelque peu défrayé la chronique pendant plusieurs mois lorsqu'il avait été longtemps censuré au Liban à cause de certaines de ses scènes particulièrement crues.
La sortie du film sur les écrans est prévu en France pour Décembre 2003. Sans doute ne connaitra t-il pas le même sort au Liban que le précédent, le succès aidant...

JMD

>>>
Voir la fiche du Film
et toute la filmographie de
Randa Chahal Sabbag

>>> Tout notre Dossier Spécial sur le Film


3ème édition du Festival Né à Beyrouth
20 - 21 - 22 Août 2003

Pour la troisième année consécutive, le festival «..né.à Beyrouth » propose un programme qui s’articule autour du jeune cinéma local et de rétrospectives de films d’auteurs réalisés avant-guerre.
Rendez-vous à partir du 20 Août, 18h30, au CCF de la rue de Damas.
- Courts-métrages 2003 : 19h, Le Liban à travers le cinéma, de Hady Zaccak (2003, vidéo, 15 minutes) ; Qu’elle est belle la mer, de Sabine Chamaa (2003, 35mm, 10 minutes) ; Non-métrage libanais, de Wissam Smayra et Ghassan Koteit (2003, 35mm, 15 minutes) ; Le vent de Beyrouth, de Fouad Alaywan (2003, 35mm, 15 minutes).
20h15, Conversations de salon, de Danielle Arbid (2003, vidéo, 10 minutes) Nos guerres imprudentes, de Randa Chahal Sabbagh (1995, vidéo, 61 minutes, première projection au Liban). 22h, cinéma libanais d’hier : Salam baad el mot, de Georges Chamchoum (1971, 35mm, 90 minutes).
-Jeudi 21, 19h, courts-métrages art et essai :
Rome ville rêvée, de Michel Tabet (2003, vidéo, 8 minutes) ; Passé, Présent, Futur, de Nadim Tabet (2002, super 8mm, 22 minutes) ; Replay bis, de Lamia Joreige (2002, vidéo, 10 minutes) ; NTSC, de Nizar Sfeir (2002, vidéo, 25 minutes).
20h30, Achoura, de Jalal Toufic (2003, vidéo, 90 minutes).
- Vendredi 22, 18h30, courts-métrages d’étudiants (88 minutes) :
La chaise, de Cynthia Choucair (2002, 16mm, 22 minutes) ; Greyscale, de Amine Dora (2003, animation, 5 minutes) ; Mich enta ?, de Amine Dora (2003, vidéo, 16 minutes) ; La maison de mon père, de Leila Kanaan (2003, vidéo, 21 minutes) Le onze septembre, de Marc Abi Rached (2003, vidéo, 15 minutes) Onze, de Merwann Abboud (2003, vidéo, 13 minutes).
20h15, cinéastes libanais à l’étranger :
L’arbre à cloux, de Gilles Boustany (2001, 35mm, 20 minutes) ; Viagem, de Christian Boustany (1995, animation 3D, 10 minutes). 21h, Aujourd’hui, de Akram Zaatari (2003, Vidéo, 90 minutes, avant-première).

Tout le programme et des infos sur le cinéma libanais dans le site web:
Neabeyrouth.org

Un programme définitif sera distribué à l’ouverture. Informations : 03 844 234.

Renseignements par courriel


Critique... post festival

La programmation du 3e festival «..né.à Beyrouth», exclusivement consacré au cinéma libanais, a été parfaite. Mais pas dans le sens que l’on croit. Il s’agit bien plus de ce que celle-ci a révélé que de ce qu’elle a montré. Documentaires, courts et moyens-métrages d’art et d’essai, d’étudiants ou d’animation, de qualité très inégale, ont fonctionné, durant les trois soirées de projection au CCF, comme de magnifiques échantillons déposés dans le laboratoire expérimental appelé «..né.à beyrouth», et attendant d’être visionnés par les spectateurs.
La voiture et le couple
«..né.à beyrouth», association culturelle destinée à «promouvoir le cinéma libanais au Liban ainsi qu’à l’étranger et encourager la production cinématographique libanaise», se garde bien de toute prétention et est consciente des lacunes considérables qui grèvent le septième art local. Mais aussi des phénomènes éminemment révélateurs de la complexité de la fameuse question identitaire, qui ne manque pas de marteler les scénarios. Par exemple, il est intéressant de constater combien le couple, d’une part, et le déplacement urbain par excellence qu’est la voiture, d’autre part, constituent une présence appuyée dans les préoccupations des cinéastes, professionnels ou en train de le devenir. Et, de manière plus générale, la famille (qui s’élargit volontiers au voisinage et à la petite société mondaine) et le déplacement, qu’il soit sur l’«autostrade», dans l’arrière-pays ou dans une ville étrangère, pour ne citer qu’eux.
Longueurs et rigidité
De guerre, point, si ce n’est à travers le long-métrage de Randa Chahal, Nos guerres imprudentes, filmé avant le conflit. Le cinéma prend donc pied dans l’après-guerre, aujourd’hui plus vivace que jamais. Pour le fond, c’est l’errance ou l’analyse, selon la sensibilité du scénariste-réalisateur. Pour la délicate question de la forme, le tout oscille entre «libanités» et «libaniaiseries». Si la plupart des films projetés montrent un effort louable quant à la texture même de l’image, il ne tient malheureusement pas la route. À deux ou trois exceptions près, et encore, le rythme est le talon d’Achille d’un jeune cinéma qui s’emmêle les pinceaux dans des lignes temporelles brouillonnes et inefficaces. En clair, c’est toujours trop long et rarement efficace. Autre phénomène inquiétant : la rigidité de l’ensemble et ses fâcheux à-côtés – plans complaisants, puissants pompages, direction d’acteurs qui tourne au ridicule. La trop grande majorité de ces films est d’une prétention pathétique, qui semble dire «regardez bien ce que j’ai fait, c’est merveilleux, je suis un(e) grand(e) “manitou” de la caméra qui n’a plus rien à chercher, plus rien à se prouver». Une série (B ?) d’«œuvres» (terme surpris au détour d’un générique) à l’extrême opposé de la passion pour l’image, synonyme de mystère et d’évanescence.
Vocation
Somme toute, cette poignée de films rend compte d’un travail figé, comme un point final, qui laisse planer le doute sur une vocation cinématographique à proprement parler. Les réalisateurs cherchent, comme l’art en général dans ce pays, un possible à l’impossibilité de sortir de l’impasse identitaire, qui ressemble, inexorablement, à un retour à un point de non-retour. «..né.à Beyrouth», festival louable s’il en est, révèle un alarmant résultat d’analyses : un cinéma, à supposer que les exceptions confirment la règle, qui manque cruellement de légèreté, qui encaisse le choc de la reddition généralisée et qui s’en fait le nouvel exemple.

Diala GEMAYEL



Comédie Libano-Suédoise sur les écrans à Paris depuis la rentrée 2002 et au Printemps 2003 au Liban

Acteur(s) : Fares Fares, Toufic Hajal, Tuva Novotny, Laleh Pourkarim, Leonard Terfelt Metteur(s) en scène : Josef Fares
Language du Film : Arabe
Catégorie : Comédie, Drame, Romance
Description : Roro et Mans sont éboueurs. Leur amitié est sans limites. Inséparables, ils sont prêts à se venir en aide en toutes circonstances. Aussi, lorsque Roro voit débarquer sa famille chez lui, rien ne va plus. Ses proches décident de le marier à Jasmine, une jeune immigrée Libanaise qui risque le retour forcé au pays. De son côté, Mans subit la pire atteinte à sa virilité : la perte de la libido et le présage de l'impuissance sexuelle. Ensemble, Roro et Mans vont tenter de combattre les traditions familiales et de retrouver le désir amoureurx..
Salle(s) :
Mkalles 2001:
Tarifs: Toutes les séances sont à 7500 LL ; Séance supplémentaire à 5500 LL samedi et dimanche à 14h30, Horaires : 16h45 - 19h30 - 22h00 - Sam. & Dim. 14h30
et Empire Sodeco: Salle Six


Sortie en France depuis le 12 Février 2003 de

Terra Incognita
, film de Ghassan Salhab, présenté au festival de Cannes 2002...et déjà un article sur le tournage, paru dans "le Monde" au cours de l'été 2000.


Distribué par: Ad Vitam - 6 rue de l'école de Médecine - 75006 Paris - 01 46 34 75 74 - 01 46 34 75 09 (fax)

** A Paris dans 2 salles : le MK2 Hautefeuille et les
7 Parnassiens.

Rencontre avec Ghassan Salhab, le 13 à 20h30
au Cinéma MK2
7, rue Hautefeuille Paris VIème

La Fiche complète d'AlloCiné
ou
L'Article du Monde:
"une juste description de l'aliénation urbaine dans un Beyrouth d'après-guerre"
- 11-02-2003 -

"Le dernier Ghassan Salhab"

Présentation:
Dans Beyrouth, sept fois détruites, sept fois reconstruite, Ghassan Salhab, Libanais né au Sénégal, brosse le portrait de trentenaires aisés qui tentent de reconstruire leurs vies brisées par la guerre et l'exil. Il y a Soraya (Carole Abboud), guide touristique qui parcourt le pays de Baalbek jusqu'à la frontière d'Israël et oublie ses angoisses avec des amants de passage; Tarek (Rabih Mroueh), qui rentre d'exil, peut-être pour la retrouver; Nadim (Walim Sadek), l'architecte qui reconstruit Beyrouth; Haïdar (Carlos Chahine), dont les informations à la radio accompagnent la chronique de ces vies éclatées, comme le "Short cut" de Robert Altman.
Ce deuxième long métrage du réalisateur de
"Beyrouth fantôme"
, présenté dans la section officielle Un Certain Regard, est une coproduction France/Liban (avec Agat Films, Arte, Le Fonds Sud, etc.)

"Terra Incognita" a été diffusé sur Arte, le 11 Janvier 2003 dans le cadre du Cycle consacré au Cinéma du Moyen-Orient, tous les Samedis soirs vers 22h30 jusqu'au 8 Février 2003


23 Janvier 2003: Sortie au Liban de "Ararat "
Circuit Planète Abraj et Zouk

Acteur(s) : Charles Aznavour, David Alpay, Christopher Plummer, Arsinee Khanjian, Eric Bogosian Metteur(s) en scène : Atom Egoyan
Catégorie : Drame
Description : Un artiste tente de peindre le portrait de sa mère. Un metteur en scène veut réaliser le film de sa vie. Un jeune homme tente de passer la douane. Une jeune femme veut comprendre comment son père a disparu. Une conférencière se sert de la grande histoire pour oublier la sienne. Un acteur endosse le rôle d'un méchant sans en mesurer les conséquences. Une seule histoire les réunit : celle de l'Arménie.
Salle(s) : Planète Abraj: Tarifs: Toutes les séances sont à 6500 LL, Horaires : 14h45 - 17h15 - 19h45 - 22h15
Planète Zouk: Tarifs: Toutes les séances sont à 6500 LL, Horaires : 14h45 - 17h15 - 19h45 - 22h15
Ararat Site Officiel sur Web

Analyse et Description détaillée par le Site du Centre de Défense de la Cause Arménienne


du 10 au 14 décembre
Premier Festival international du court-métrage des écoles de cinéma, au Béryte de Beyrouth
Quarante-huit films, 15 directeurs d’écoles de cinéma et 7 étudiants-réalisateurs étrangers


Mme Boulos entourée de MM. Georges Homsi et Abdallah Nabbout, au cours de la conférence de presse. (Photo Michel Sayegh)

Du 10 au 14 décembre, le premier Festival international du court-métrage des écoles de cinéma se tiendra au théâtre Béryte, campus des sciences humaines de l’USJ (rue de Damas). Organisé par l’Iesav, il comprendra, durant quatre jours (de 15h à 23h), des projections de films de fiction (28), de documentaires (10) et de films d’animation (10). Également au programme de ces journées, deux tables rondes et un séminaire, qui seront donnés par des professionnels du cinéma les mardi 10, mercredi 11 et jeudi 12 décembre à 10h30 (voir encadré). « L’intérêt de ce festival, qui vient s’ajouter à ceux qui, depuis dix ans, alimentent la vie cinématographique au Liban, comme les Festivals du cinéma européen, du court-métrage arabe, de Beyrouth, etc., réside dans sa spécificité, a indiqué, au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Le Gabriel, Mme Aimée Boulos, présidente du festival et directrice de l’Iesav. Il va présenter des courts-métrages d’étudiants de plusieurs écoles à travers le monde. Les cinq continents sont représentés par 48 films, en provenance de 25 écoles de cinéma dans 14 pays. » Lequels sont les suivants, par ordre alphabétique : Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Belgique, Canada, Égypte, États-Unis, France, Liban, Portugal, Russie, Slovaquie et Suisse. « Le second intérêt de cette manifestation, a poursuivi Mme Boulos, est qu’elle va permettre aux étudiants et au public libanais de rencontrer des directeurs d’écoles étrangers, qui seront une quinzaine cette année à venir à Beyrouth, ainsi que des étudiants-réalisateurs d’autres pays. Et qui seront eux au nombre de sept. » La présidente du festival a tenu à remercier « les amis qui nous ont aidés : organismes, sponsors et gens du métier, sans qui cette manifestation n’aurait pas pu voir le jour. Et notamment la Banque Libano-Française, dont le représentant, M. Abdallah Nabbout, ici présent, est un de nos grands partenaires. »

Six prix
Georges Homsi, délégué général du festival, a indiqué, pour sa part, que pour rassembler les films proposés au public, l’Iesav a été jusqu’à Melbourne, en Australie. Et c’est un comité de présélection, composé de professionnels libanais du cinéma (réalisateurs et critiques), qui a choisi, parmi les 157 courts-métrages envoyés à l’Iesav, les 48 qui sont à l’affiche de cette première édition. Les films projetés seront examinés par un jury international, présidé par le cinéaste iranien Abbas Kiarostami (Palme d’or à Cannes en 1997 pour Le goût de la cerise ) et composé de professionnels du septième art.
Les prix seront les suivants :
- Prix de la meilleure fiction : 2000 $ en films stock offerts par Kodak.
- Trophée en or de la meilleure fiction, qui sera remis par la Banque Libano-Française.
– Trophée en argent du meilleur documentaire, qui sera remis par la Banque de la Méditerranée.
- In Motion offrira 700 $ au réalisateur du meilleur film d’animation.
- Kodak International décernera, pour sa part, le trophée de la meilleure image au meilleur chef opérateur.
Enfin la LBCI offrira 500 $ au meilleur court-métrage libanais. Le festival sera clôturé par une séance de remise des prix aux lauréats, le samedi 14 décembre à 19h, au théâtre Béryte, en présence du ministre de la Culture. « Ten » de Kiarostami Durant ce festival, une projection unique et exclusive du dernier film de Kiarostami, Ten (sélectionné à Cannes en mai dernier), aura lieu au cinéma Empire Sofil, le jeudi 12 décembre à 19h. Par ailleurs, le samedi 14 décembre, une projection des films de la 10e promotion d’étudiants de l’Iesav est prévue de 10h30 à 13h, dans la même salle. À signaler : l’entrée aux films projetés est libre.

Les membres du jury international
Le jury de la sélection finale, présidé par Abbas Kiarostami, est composé des membres suivants : Astrid Kühl (Allemagne). Michel Khleifi, professeur à l’Insas (Palestine). Mona es-Sabban, professeur de montage au Higher Cinema Institute en Égypte. Randa Chahal Sabbagh, cinéaste libanaise. Romuald Sciora, cinéaste et metteur en scène. Richard Lawton, représentant Kodak. Robert Dodelin, directeur de la Cinémathèque de Montréal (Canada).

Tables rondes

Deux tables rondes se tiendront au cours du Festival international du court-métrage des écoles de cinéma. La première réunira deux avocats français, Christine Girard Le Bihan et Thibaut Lancrenom, autour du thème de « La propriété intellectuelle », le mardi 11 décembre de 15h à 17h. La seconde table ronde abordera (le même jour et à la même heure) le thème du « Financement des films d’école ». Avec Stanislav Semerdjiev, vice-recteur de l’Académie nationale de théâtre et de cinéma de Sofia (Bulgarie), et Astrid Kühl, directrice de l’Agence de court-métrage de Hambourg. Un séminaire sur « L’image » sera également donné les mardi 10 et jeudi 12 décembre (de 10h30 à 13h) par Richard Lawton de Kodak Internatio
nal.

Avec le concours de

Décembre 2002


Retour sur la 9ème édition du Festival du Cinéma Européen

A l'Empire-Sofil du 21 au 28 Novembre
avec la projection de Dix-huit court-métrages libanais


M. Patrick Renauld annonçant le programme du 9e Festival du cinéma européen.

Du 21 au 28 novembre, au cinéma Empire-Sofil (Achrafieh), se déroulera la 9e édition du Festival du cinéma européen. Le chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, M. Patrick Renauld, en a annoncé hier le programme au cours d’une conférence de presse tenue dans la salle rénovée du cinéma. Organisé par la délégation de la Commission européenne, en collaboration avec les ambassades et instituts culturels des pays membres de l’UE, le festival sera inauguré par une coproduction Arte, Être et avoir de Nicolas Philibert, et en présence du président de la chaîne, Jérôme Clément.

Au programme, vingt-trois films européens, sélectionnés par le comité organisateur. « Ils témoignent de la qualité de la production européenne la plus récente. Cette programmation permettra au public libanais de voir les premières ou deuxièmes créations de jeunes réalisateurs prometteurs et des films primés aux plus grands festivals internationaux (Cannes, Venise, Valence, Montréal, Berlin, Marrakech…), » note le chef de la délégation.
A noter que le film Intervention divine, du metteur en scène palestinien Élia Suleiman, grand prix du jury au Festival de Cannes 2002, sera également projeté.

La nouveauté de cette année sera la sortie du festival en dehors de Beyrouth, avec la projection de trois films à Saïda. Au-delà de Gibraltar, L’emploi du temps et The Warrior. Ces longs-métrages seront visionnés les 29 et 30 novembre, et le 2 décembre à l’École secondaire Rafic Hariri, en collaboration avec la Fondation Hariri. Faut-il regretter l’absence d’un film libanais à ce festival? « Aucun long-métrage libanais n’était prêt à temps », explique M. Renauld. Ce sont donc dix-huit courts-métrages de six écoles libanaises d’audiovisuel qui seront présentés au cours du festival. Pour la deuxième année consécutive, l’UE offrira un prix au meilleur court-métrage libanais et un prix spécial du jury. Cette récompense est symbolique (1500 euros et 500 euros), mais elle vise à encourager les jeunes talents et à les faire connaître auprès du public. Le jury est composé de responsables culturels des ambassades des pays membres de l’UE : Monique van der Weidjen, Christine Beudjekian, Cristina Di Marci, Bartek Woznica, et de critiques libanais de cinéma: Émile Chahine, Georges Kehdi et Nadim Jarjoura.
Reste à souligner que le programme détaillé est disponible sur le site Web de la délégation de la Commission européenne : http://www.dellbn.cec.eu.int

* Billets, à 3500 LL, en vente à partir du lundi 18 novembre aux guichets du cinéma Empire – Sofil (Achrafieh).

Les invités du festival Plusieurs metteurs en scène présenteront leurs œuvres en salle. Il s’agit de: Mourad Boucif et Taylan Barman, Au-delà de Gibraltar ; Hannes Stöhr, Berlin is in Germany ; Roland Reber et Mirna Gittner, Das Zimmer ; Guido Pieters, The Black Meteor ; Peter Verhoeff, Nynke ; Daniele Gaglianone, I nostri anni ; Laurent Cantet, L’emploi du temps ; Marko Doringer, Voices of Beirut.

Festival du cinéma Européen
Les films à ne pas manquer...

France : – Être et avoir, de Nicolas Philibert. Les jeudi 21 (19h30, sur invitation seulement), vendredi 22 (17h30) et dimanche 24 (11h). Il existe encore en France ce qu’on appelle les «classes de maître». Des classes qui regroupent autour du même instituteur tous les enfants d’un village, de la maternelle au CM2 (l’équivalent de la 7e chez nous). C’est dans l’une d’elles, quelque part en Auvergne, que le réalisateur a tourné ce film (une coproduction Arte). Dont les interprètes sont donc les vrais élèves et leur véritable instituteur. En français.
– L’emploi du temps, de Laurent Cantet. Les dimanche 24 (20h) et lundi 25 (22h30). Vincent, consultant en entreprise, est licencié. Il décide de le cacher à son entourage et à sa famille en s’inventant un nouvel emploi du temps à Genève. Contraint, non seulement de trouver coûte que coûte de l’argent mais aussi d’ étayer chaque jour davantage la fiction de son emploi, Vincent tombe dans son propre piège. En français.

– L’auberge espagnole, de Cédric Klapisch. Le jeudi 28 novembre à 20h, sur invitation seulement. Xavier, un jeune homme de 25 ans, part poursuivre ses études en économie à Barcelone, pour apprendre l’espagnol, langue nécessaire pour occuper un poste que lui promet un ami de son père. Pour se loger, il partage un appartement, dans le centre de Barcelone, avec sept personnes, chacune originaire d’un pays différent. En français.
– Liberté-Oléron, de Bruno Podalydès. Vendredi 22 et mardi 26, à 22h30. Jacques part avec ses quatre enfants à l’île d’Oléron. Lassé des jeux de plage, il casse sa tirelire pour s’acheter un voilier, qu’il baptise Liberté-Oléron. Il décide de rallier l’île d’Aix, distante de 5 km. Et bien qu’incompétent en navigation, il déclare à sa famille qu’il est le seul maître à bord. En français, sous-titré anglais.

Espagne : – Goya en Burdeos (Goya à Bordeaux), de Carlos Saura. Vendredi 22 et mardi 26 novembre (17h30). Vers la fin de sa vie, exilé à Bordeaux avec sa dernière maîtresse, Francisco de Goya raconte sa vie à sa fille Rosario. De sa lutte pour accéder à la cour de Carlos IV et à la fortune, à son histoire d’amour avec la fameuse duchesse d’Albe. Qui, elle, sera tragiquement empoisonnée par des conspirateurs... En espagnol, avec sous-titrage anglais, ce film a obtenu de nombreux prix, dont cinq prix Goya (meilleur acteur, photographie, direction artistique, costumes, maquillage et coiffure).
– El Abuelo (Le grand-père), de José Luis Garci. Samedi 23 (20h) et mercredi 27 novembre (22h30). Au début du XXe siècle, le comte d’Albrit vieilli, presque aveugle et ruiné retourne en Espagne, après un long séjour en Amérique. Son fils unique est mort et on lui révèle que l’une de ses deux petites-filles est illégitime. Sentant sa fin approcher, Don Rodrigo a besoin de savoir laquelle des deux filles est de sa lignée, pour pouvoir lui transmettre un héritage moral... Ce film en espagnol, sous-titré en français, a été nominé aux Oscars en 1998 à Hollywood, dans la catégorie meilleur film étranger.
– El Bola, de Achero Manas. Dimanche 24 (15h) et jeudi 28 (22h30). Pellet est un garçon de 12 ans qui vit dans une atmosphère sordide et violente. Sa situation familiale, qu’il dissimule à ses camarades de classe, le rend incapable de se lier avec qui que ce soit. Jusqu’à l’arrivée d’un nouvel élève qui, en devenant son ami, lui offre la possibilité de connaître une autre réalité familiale. Ce qui lui confère la force d’accepter et de confronter sa réalité. Espagnol, sous-titré français.


Italie : – I nostri anni, de Daniele Gaglianone. Dimanche 24 (20h) et mardi 26 (17h30). Alberto et Natalino sont deux anciens partisans ayant combattu dans le Piémont pendant la guerre. Natalino vit toujours dans les montagnes, tandis qu’Alberto passe l’été dans une pension, où il rencontre Umberto, un vieil homme en chaise roulante. Petit à petit, les souvenirs remontent à la surface avec toute leur intensité dramatique. Italien, sous-titré en anglais.
– Guarda il cielo, de Piergiorgio Gay. Samedi 23 (22h30) et mercredi 27 (20h). Trois situations, trois femmes, trois périodes. Pour chacune des femmes, le problème est le même: comment maintenir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Italien, sous-titré anglais.

Grèce : – Fading Light, de Vassilis Douros. Dimanche 24 (15h) et mercredi 27 (20h). Christos, 12 ans, vit seul avec sa mère dans une île déserte et pittoresque de l’Égée. Doté d’un talent musical hors pair mais atteint d’une maladie rare qui pourrait le conduire à la cécité, le jeune garçon se réfugie dans la beauté de la nature et en particulier dans une grotte. Où, recueillant les sons caverneux, il en fait une partition pour violon. En grec, sous-titré anglais.

Belgique :
– Au-delà de Gibraltar, de Mourad Boucif et Taylan Barman. Samedi 23 (20h) et lundi 25 (17h30). Karim, marocain, tombe amoureux de Sophie, belge. Mais face à un environnement culturel et social souvent hostile, Karim doit s’affranchir du poids de la tradition et déjouer les pièges du racisme... Coproduit par Arte, ce film en français et arabe, sous-titré en anglais et français, a obtenu pas mal de prix pour un premier long-métrage.

Le film libanais "Quand Mariam s'est dévoilée" du réalisateur Assad Fouladkar a reçu le prix du meilleur film au Festival cinématographique international d'Alexandrie tenu du 18 au 23 septembre.


Bernadette Houdeib dans le rôle de Mariam.
Du petit écran au cinéma, en passant par le théâtre, elle accumule les prix.

Le film a également obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine pour Bernadette Hodeib, dans le rôle d'une femme stérile poussée à la folie et à la mort en raison du deuxième mariage de son époux, qui s'est plié aux pressions de sa famille exigeant qu'il ait des enfants.


du 22 au 25 Août

Deuxième lancement de «...né à Beyrouth », le festival du cinéma libanais, à partir du Jeudi 22 Août en début de soirée.
Les deux organisateurs, Nadim Tabet et Pierre Sarraf, suivent cette année encore leur ligne directrice :
projections accessibles à tous (l’entrée est gratuite) et pouvant trouver une vie hors du circuit commercial. « ...né à Beyrouth» a bénéficié du soutien de l’Association de Beyrouth pour le développement social (ABDS)*, où se déroulera la soirée de clôture.
Pour les deux organisateurs, le programme de cette édition s’articule autour de « la volonté de mémoire par la création d’une banque de données visuelles et d’une thématique axée sur l’aspect social libanais ».
La première soirée sera consacrée aux films courts et à l’avant-première du dernier documentaire de Danielle Arbid (qui sera diffusé en octobre sur Arte),
la deuxième présentera un film inédit au Liban (censure oblige), Le Liban dans la tourmente, de Jocelyne Saab, réalisé en 1976, ainsi que Beyrouth ô Beyrouth de Maroun Baghdadi.
La troisième soirée s’intéressera aux films expérimentaux, autrement dit qui ont été réalisés dans une volonté de recherche.
Enfin, la dernière soirée présentera un état des lieux du cinéma libanais, produit par le festival.
Le programme :
Jeudi 22, 18h30, au CCF de Beyrouth, salle Montaigne : Fictions de Ziad Saad (2002) ; Chassé-croisé de Marc Karam (2002) ; Faim de communication de Caroline Tabet (2002) ; Cadillac Blues de Mazen Khaled (2002) ; Martine et Alia de Nadim Tabet (2001) ; Noir Désir, nous survolons des villes de Wadih Safieddine (2002). 21h : avant-première du documentaire de Danielle Arbid, Aux frontières (2002). – Vendredi 23, CCF de Beyrouth, salle Montaigne, 18h30 : 100% Asphalte de Carole Mansour (2002) ; The Sleep of Reason de Jalal Toufic (2002). 20h : Le Liban dans la tourmente, film inédit de Jocelyne Saab (1976) ; 21h30 : Beyrouth ô Beyrouth de Maroun Baghdadi (1974).
Samedi 24, espace SD, avenue Charles Hélou, Gemmayzé, 18h30 : Hostage de Walid Raad (2001) ; Her+Him Van Leo de Akram Zaatari (2001) ; Schizo-virus de Roy Samaha (2002). D’autres projections suivront. 20h : rencontre avec Bohrane Alaouié ; 20h30 : À toi où que tu sois de Bohrane Alaouié (2002).
Dimanche 25, Association de Beyrouth pour le développement social (ABDS), rue Pasteur, Gemmayzé, 19h30 : Entre deux fronts de Katia Jarjoura (2001) ; 21h : document sur la situation actuelle du cinéma libanais, produit et réalisé par « ...né à Beyrouth ».

*Entrée gratuite.

Renseignements aux 03/844234; 891614 et neabeyrouth@hotmail.com

* ABDS: rue Pasteur face Wild Discovery 1er étageAchrafieh - Gemayzeh Tél. (01) 566707
E-mail: basdg@cyberia.net.lb

>>> L'Article de l'Hebdo Magazine.




Les Liens vers les Réseaux de salles pour les connaitre les horaires des séances:

Circuit Empire

CinémaSix: la salle du ciné européen et francophone
Tél. : (01) 616706/7 Adresse : Achrafieh, Damascus Road, Sodeco Square

Tarifs: Toutes les séances sont à 7500 LL ; Samedi et dimanche à 14h30 séance supplémentaire à 5500 LL,

Horaires :
14h30 - 16h45 - 19h30 - 22h00

Actuellement dans toutes les salles Empire

Circuit Planète

Planète Kaslik
Tél. : (09) 912503 Adresse : Kaslik, Rue Principale

Tarifs:
Toutes les séances sont à 6500 LL,

Horaires : 15h00 - 17h30 - 20h00 - 22h30