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L'Arabofrancophonie:
"plus qu'un concept émergent,
une réalité qui s'enracine"
Bienvenue en
" ARABOFRANCOPHONIE "

Du Maghreb au Mashrek en passant par l'Europe, le nombre de "bi-culturels", par la langue mais aussi par une sensibilité communes est sans cesse croissant et constitue une composante essentielle de l'ensemble Euroméditerranéen, véritable espace d'échanges interculturels et économiques arabofrancophones.


Le Comité National Libanais du Forum Francophone des Affaires prépare une grande journée, prévue le Vendredi 3 Décembre 2004 sur le thème:

"Industries Culturelles et Espace Arabo-francophone"

L'évènement se déroulera en deux grandes parties
:
- Une conférence réunissant quatre tables rondes durant la journée à l'ESA
- Une soirée exceptionnelle, sous la forme d'un diner-spectacle et défilé

"C'est la première fois que l'Arabofrancophonie sera le thème central d'une journée de reflexion et de fête au Liban, dont le rôle potentiel dans les relations francophones transversales, en particulier avec les pays du Maghreb, sera mis en relief."


Industries Culturelles et Espace Arabo-Francophone
PROGRAMME PRELIMINAIRE DE LA CONFERENCE
(Vendredi 3 décembre 2004)

9h: Accueil et enregistrement

9h 30 - 10h:
Séance d’ouverture
Mot de Bienvenue : La Présidente du Comité libanais du FFA
La Francophonie Economique : Le Président International du FFA
Les industries culturelles dans la vision économique de l’Etat Libanais :
Le Ministre de la culture ou de l’économie

10h - 10h 30 :
Discours d’ouverture de la Conférence
Rôle de la culture dans l’économie post-industrielle

10h 30 : Pause Café

11h - 12h: Panel Nº1
Développement et échanges de produits culturels
Poids des industries culturelles et rôle régional du Liban
L’expérience d’un pays du Maghreb (Tunisie ou Maroc)
Influences culturelles réciproques et échanges de produits culturels entre le monde arabe et les pays francophones

12h - 13h: Panel Nº2
La Production cinématographique et audiovisuelle
Le phénomène Star Academy et son influence sur l’émergence d’une nouvelle culture unissant les jeunes du Machrek au Maghreb . Importance des co-productions arabo-francophones dans le développement du cinéma arabe La place des télévisions francophones face à la mondialisation

13h 14h 30 : Déjeuner

14h30 - 15h 30: Panel Nº3
La publicité, le multimedia et l’édition
Y a t’il un marché au sein du monde arabe pour les produits culturels francophones dans le multimedia et l’édition?
Rôle de l’internet dans les échanges arabo-francophones
Mondialisation, francophonie et communication publicitaire

15h30 - 16h: Pause café

16h - 17h Panel Nº4
Créativité et métissage des cultures dans la mode, la joaillerie et le design
Mode et prêt à porter
La bijouterie et l’artisanat d’art
Le design

17h - 17h30: Séance de clôture
Promotion des industries créatives et repositionnement du Liban :
Le Liban pays des idées.
Comment favoriser les échanges de produits culturels entre les pays arabes et francophones

Contact et suggestions:

Créé, dès 1983, par Stélio Farandjis lors de sa rencontre officielle avec le ministre de la Culture algérien M. Mezziane, le mot Arabofrancophonie reflète cette situation qui, dépassant la simple coexistence, implique un dialogue entre deux cultures : le monde arabe et le monde francophone...
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ARABOFRANCOPHONIE
Coordonné par Monique Pontault
Cahiers de la Francophonie
Ce terme d'arabofrancophonie entend refléter une situation qui, dépassant la simple coexistence, s'affirme dialogue, complicité, symbiose, entre le monde arabe et le monde francophone. De cette rencontre entre deux cultures, par le biais d'une langue partagée, est née ici, ou se dessine là, une nouvelle manière d'être au monde, une identité originale, réponse emblématique aux dangers d'un monde unipolaire, générateur de haines et de conflits. (éditions l'Harmattan).

Mr Stélio Farandjis, premier utilisateur du terme Arabofrancophonie


Opinion:
ARABOFRANCOPHONIE ET POLITIQUES LINGUISTIQUES
Gilbert GRANDGUILLAUME de l'Ecole des hautes études - Paris

Le cas de l’arabofrancophonie
A l’occasion de la Conférence sur la Francophonie (Beyrouth, octobre 2002) a été promue une sorte de sainte alliance entre l’arabe et le français, symbolisée par le terme d’arabofrancophonie2. L’idée est certes généreuse, elle témoigne d’une ouverture sensible des esprits, toutefois il est nécessaire de la situer dans son contexte et d’en considérer les implications. Car s’il y a conjonction des intérêts des deux langues à maintenir des zones linguistiques et culturelles échappant à l’anglais, il n’en demeure pas moins que les deux ensembles ont une longue histoire de concurrence, voire d’hostilité. La Conférence de la francophonie organise la survie de la langue française face à la position hégémonique de la langue anglaise. Elle se situe d’emblée dans l’au-delà du national : il est bien précisé que le français est la langue de plusieurs nations, bien que la France en soit le centre. Ainsi la régulation de la langue ne doit plus venir du centre français, mais être l’objet d’une concertation des nations francophones. Si la francophonie est une croisade pour la défense du plurilinguisme, la légitimité de son combat lui vient de sa sincérité à faire barrage, d’une part, au nivellement linguistique incarné par l’anglais mais,d’autre part, à assurer la survie des autres langues : les langues extérieures comme l’italien, leportugais, le flamand, et on peut dire, l’arabe, mais aussi les langues intérieures, notammentcelles qui sont reconnues comme « langues de France ». La France y est poussée par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires que le Conseil de l’Europe a adoptée le 5 novembre 1992.
Le but de cette Charte est de protéger et de promouvoir les langues régionales, de maintenir les traditions et les patrimoines culturels européens, et d’affirmer le droit de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique. La France a signé ce traité en 1999, mais sa ratification nécessite une modification des articles de la Constitution relatifs à la langue française et à l’unité nationale. En attendant un certain nombre de mesures sont mises en œuvre.L’ensemble linguistique représenté par l’arabe est tout aussi consistant et se trouve dansune situation identique à celle du champ francophone, en ce sens qu’il est tout aussi menacépar une langue qui a déjà pris une position dominante dans les nations arabes. Il comporte un champ d’arabe écrit, ou littéral, ou standard, qui s’étend du Golfe à l’Océan. Ce vaste champ unifié par l’arabe standard monopolise la forme écrite et mobilise un certain nombre de médias. Il permet un vaste registre d’intercompréhension qui, comme le français, transcende les partitions nationales. Mais cette langue, dans son registre oral, comporte une grande diversité, que les idéologues ont parfois tenté de masquer en recourant au terme « dialectes » pour désigner ce qui est en réalité l’ébauche de véritables langues nationales : l’irakien, l’égyptien, le tunisien. Si dans les pays du Moyen-Orient, le binôme arabe écrit / arabe parlé Sur ce terme, voir Arabofrancophonie (2001). se résout par une thématique de niveaux de langue et n’est pas l’objet d’une idéologisation, le problème est plus complexe dans les pays du Maghreb où la colonisation a conféré au français le statut de langue de culture et de pouvoir en minorant, parfois en excluant, la langue arabe écrite. Les Etats du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) ont réagi par des politiques d’arabisation destinées à restaurer la place de l’arabe écrit. Ces questions ont été étudiées et sont largement connues.
Toutefois, une ambiguïté s’est introduite à propos de la notion de langue nationale. Les promoteurs de l’arabisation ont toujours eu recours à cette expression pour désigner l’arabe standard (qui est en réalité international), alors qu’ils tenaient en suspicion, voire en dénégation, les langues arabes effectivement parlées. Ces comportements ont suscité des conflits linguistiques5. La non-reconnaissance de ces langues maternelles contrastait en effet non seulement avec la généralité de leur emploi quotidien, mais aussi avec la densité de la production culturelle (chant, théâtre) qu’elles portaient. Ces conflits ont pris une forme accrue quand ces langues maternelles étaient berbères6. De plus, cette notion de langue nationale a été opposée à la langue étrangère. Une grande partie des épisodes de la politique d’arabisation se réfèrent à leur opposition. Mais l’expression même de langue étrangère appliquée au français (toujours distingué du pluriel langues étrangères, aussi bien en arabe qu’en français, comme l’a bien analysé R. Babadji (1990 : 192), souligne le rôle de quasi-langue nationale attribué au français, et exprime une profonde ambivalence à l’égard de cette langue. La réalité est que ces deux langues (arabe et français) sont à la fois très proches dans la situation de bilinguisme, mais qu’elles recouvrent, outre des tensions historiques et politiques, des référentiels culturels différents, comme le montrent R. Babadji (1990 : 195-sq) et A. Mahiou (1984) à propos du droit. La politique d’arabofrancophonie demande donc à être approchée sous une forme réaliste quant à ses implications. Elle présente deux versants. Un versant face à la domination culturelle mondiale, où effectivement le poids de deux grands ensembles linguistiques alliés peut être conséquent. Cette alliance nécessiterait des coopérations entre le français et l’arabe au niveau de leur statut de langue internationale : dans les domaines des médias internationaux, mais aussi dans ceux de l’éducation et de la culture. Ces mesures peuvent être délicates à mettre en œuvre en cas de divergences politiques, mais doivent être plus réalisables dans les domaines scientifiques et culturels. Dans ce dernier cas, il est important que ce qui est communément appelé « différence de mentalité », en réalité fonds culturel propre, soit reconnu et non pas dénié comme ce fut le cas dans le passé. Il faut donc que des volontés de reconnaissance de l’autre en tant que différent soient affirmées. Mais l’arabofrancophonie comporte aussi un versant interne à chaque zone linguistique, où la diversité culturelle revendiquée ad extra devra être appliquée ad intra. En zone arabophone, une ouverture réelle à la diversité linguistique comporte une reconnaissance des langues parlées, qui ont toujours eu à des degrés divers un statut minoré (F. Larousse: 1997). Cela vaut encore plus en ce qui concerne la tolérance des langues sans statut comme le kurde ou le berbère. Le même problème se pose au sein de l’aire linguistique française. La présence d’importantes minorités étrangères ayant acquis la nationalité française a posé le problème de la reconnaissance de leurs langues d’origine, présentes souvent dans les familles, à coup sûr dans la conscience identitaire. Le 16 octobre 2001, la Délégation Générale à la Langue Française (DGLF) a été rebaptisée Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (DGLFLF). Sont notamment reconnues parmi les langues de France l’arabe (littéraire, moderne et dialectal), le berbère, le kurde. Le Délégué général, B. Cerquiglini, définit ainsi le savoir qu’elle veut diffuser :
« Savoir, par exemple, que la plupart des sociétés sont plurilingues et que les langues n'y ont pas le même statut.
Savoir que sous le nom de langues de France on trouve de nombreuses langues différentes, de nature, de statut, d'extension, de transmission. Il faut commencer par un examen objectif des différences entre ces langues. Certaines sont territoriales - l'alsacien, le breton, le basque...- d'autres non, comme l'arabe dialectal, le berbère. Certaines ont des formes écrites - je pense à l'occitan qui fut la grande langue littéraire du moyen - âge -, d'autres n'ont pas de forme écrite unifiée, comme les créoles. Il s'agit de mener tout d'abord une étude scientifique du patrimoine linguistique français dans sa diversité, et de faire la politique culturelle que requiert cette diversité. Bien sûr, nous ne relâcherons pas nos efforts en faveur de la langue nationale pour veiller à son emploi officiel, aider à son développement et à sa diffusion internationale, mais cela ne doit pas se faire sur les ruines fumantes des autres langues. Et favoriser le dialogue de cette langue nationale avec les autres langues, c'est contribuer à l'enrichir. On est toujours plus intelligent quand on est bilingue ou plurilingue, car on sait que l'autre existe, qu'il y a d'autres représentations du monde. » (B. Cerquiglini, 2002 : s.p.)
C’est l’intégration de telles perspectives dans des politiques linguistiques qui pourrait rendre crédible l’arabofrancophonie. Mais le fait que celle-ci ait pu être proposée représente déjà un grand pas dans l’ouverture réciproque. Les avantages d’une collaboration sincère et sans arrière-pensée des deux ensembles linguistiques sont immenses. Elle apporterait un enrichissement réel par l’ouverture de l’horizon de chacun sur la base d’une reconnaissance de l’autre dans sa spécificité.
Mais sa mise en œuvre nécessite un acte de foi en la possibilité de réaliser le développement de soi dans l’ouverture à l’autre.



On a craqué pour cette promenade à travers le Beyrouth d'après-guerre (pardon, d'après conflit) sous la plume acérée de l'algérien
Mohamed Kacimi.
Regards sur...

"Beyrouth Illuminations", de Mohammed Kacimi



Né dans l'Algérie des Hauts-Plateaux, son grand-père l'initie à la poésie arabe classique et aux œuvres des mystiques musulmans, tandis que son père lui transmet le goût de la littérature française. Il vit a Paris depuis 1982 et publié une quinzaine d'ouvrages, romans, essais, pièces de théâtre.

Extraits grâce au site Subverviv.com

Dans la série Ecritures vagabondes aux Edition Lansman de Bruxelles.
Comprendre le Liban, rien de plus difficile tant les données sont complexes et le non-dit primordial. Avec humour et une lucidité ravageuse teintée d'une pointe de cynisme, Kacimi dresse à petites touches un portrait d'un pays qui n'en est pas à une contradiction près. Avec en contre-pied des extraits des "Illuminations" de Rimbaut et des brèves apparemment anecdotiques trouvées dans un journal local.
Un texte singulièrement poétique et édifiant.

Neuf auteurs et une photographe, venus de trois continents, ont été accueillis au Liban par la Ville de Byblos (Jbeil) pour un séjour d'un mois au printemps 2000. Ils ont sillonné ensemble le pays, de Tyr à Tripoli, de Saïda à Deir el Kamar, de Beyrouth à Baalbek. Ils ont rencontré des gens du monde de la rue, du théâtre, de la politique et de l'enseignement. Ils les ont écoutés parler de l'Histoire millénaire du Liban, de ses guerres et de ses crises, de ses cultures et des libertés qu'ils rêvent de construire. Ce périple a profondément marqué ces auteurs. Il a inspiré à chacun une pièce ou un récit dramatrugique qui évoque de près ou de loin Beyrouth.
Neuf regards neuf voix, neuf univers, neuf écritures qui disent dans leur pluralité la polyphonie solaire du Liban. Le présent volume (publié avec l'aide du CNL et de l'association "Ecritures vagabondes") regroupe les textes de Carole Fréchette (Québec), Eric Durnez (Belgique), Joseph Kodeih (Liban), Mohamed Kacimi (Algérie) et Florent Couao-Zotti (Bénin). Avec quelques photographies de Valérie Frey.

>>> cliquez ici pour découvrir le(s) texte(s) de ce volume

144 pp. • 2001 • isbn:2-87282-319-0 • 12.2 euros
Ouvrage paru aux Editions Lansman sous le n° 320. Collection : Ecritures vagabondes

Mohammed Kacimi a été invité au Salon Lire en Français 2003 de Beyrouth ou il a pu lire de nombreux extraits de Beyrouth Illuminations. Il est également l'auteur de la "la confession d'Abraham", édité en 2000 chez Gallimard puis mis en scène pour le Théâtre par Michel Cochet.


Le français, nouvelle arme de contestation politique ?
Le français serait-il en passe de supplanter l'anglais dans les pays arabes ?


Lire l'Article du Monde du 7 Mars 2003? Yalla!

Ecoliers palestiniens étudiant le français au camp de réfugiés
d'Ain el Héloué près de Saida au Liban-Sud
-crédit photo AFP Beyrouth -

L'introduction du français dans les cursus en Jordanie
semble liée à la position de la France dans le conflit israélo-palestinien et sur l'Irak.



" La Femme Libanaise et la Culture ",
tel est le thème de la semaine organisée à Nouakchott capitale de la Mauritanie, par l'Association Internationale des Femmes Francophones dont la Présidente est Madame Aissata Kane.
Cette manifestation qui doit comporter expositions projections et consultations de livres émanant d'artistes et écrivains libanaises d'expression arabe ou francophone dans les domaines de la littérature, de la peinture, sculpture et arts plastiques, cinéma etc...
Le cadre de cette semaine qui doit se dérouler autour du 20 Mars 2003, journée internationale de la Francophonie, sera le Centre Culturel Marocain de Nouakchott qui mettra grâcieusement son local et ses installations à la disposition des organisateurs de l'évènement.
Le Ministère Libanais de la Culture sera naturellement associé à la manifestation dont la coordination sera sur place assurée par Madame Loubna Fawaz, gérante de la principale Librairie francophone locale "Vents du Sud" et membre de la communauté libanaise de Mauritanie qui compte désormais environ deux cent familles et un millier de personnes.

Voilà donc un bel exemple de promotion de l'Arabofrancophonie à travers les initiatives féminines.

Renseignements: AIFF, BP 71 Nouakchott Mauritanie
Tel et Fax: 222-2 51080 - courriel/email: cimdet@toptechnology.mr

La Vice-présidente et correspondante de l'AIFF au Liban est Madame Yolande Badre
Pharmacie Badre - Sodeco - BP 113278 Beyrouth

Le concept et la réalité Arabo-francophones émergent de plus en plus au sein d'un monde ou une dimension unipolaire tente se s'imposer sans faire, et de loin, l'unanimité.

Le Liban est par son Histoire et sa culture au coeur de cette réalité, lui qui incarne tant la diversité et la rencontre des cultures.
Le rôle du Liban est tout à fait majeur dans cet espace Arabo-Francophone, bien sûr à travers sa position d'ilot francophone et francophile au coeur du Machrek mais également des libanais, inlassables voyageurs et ambassadeurs de la Francophonie dans le monde et qui savent si bien combiner leur Arabité avec les apports de la culture francophone.
Nous tenterons donc de mettre au mieux en relief les contributions libanaises à cette Arabo-Francophonie dont l'avenir, plein d'espoir et de richesse, semble désormais bien tracé.


Qu'est-ce que l' Arabofrancophonie?
Découverte avec Mr Stélio Farandjis,
grâce à un entretien avec la Revue du Liban en Septembre 2001



Couverture du numéro spécial des Cahiers de la Francophonie
du Haut Conseil de la Francophonie, paru en 2001
Pour lire un extrait, cliquez sur le livre



Francophonie – Monde Arabe : Un dialogue des cultures


Actes du Colloque « Francophonie-Monde Arabe :
Un dialogue des cultures »

Paris, 30 – 31 mai 2000, 381 pages
Contact : Organisation internationale de la Francophonie, Secrétariat général. 28 rue de Bourgogne, 75007 Paris, France. http://www.francophonie.org/
Ce colloque, organisé à l'Institut du Monde arabe, a constitué le coup d'envoi du vaste dialogue que l'Organisation internationale de la Francophonie entend nouer avec l'ensemble des grandes aires linguistiques et culturelles. Ces actes permettent de mettre en lumière des idées et des voies de recherche et d'actions qui seront approfondies tout au long du processus préparatoire au IXe Sommet de la Francophonie.

Arabofrancophonie Collection Les Cahiers de la Francophonie – no 10,
L'Harmattan, 2001 Coordonné par Monique Pontault, 319 pages
Contact : Haut Conseil de la Francophonie, 35 rue Saint Dominique,
75007 Paris, France
Que l'« arabofrancophonie » soit une réalité, nous n'en doutons pas. Elle est l'expression d'un métissage qui n'est pas seulement le fruit présent des migrations, mais aussi le fils du passé. Conforme à l'esprit de la collection, cet ouvrage propose aux lecteurs des dossiers, des tableaux (enseignement, économie, linguistique, médias…) et donne la parole à des personnalités diverses de l'espace euroméditerranéen.


La cour du Lycée franco-libanais de Habbouche-Nabatieh,
symbole de l'Arabofrancophonie au coeur du Sud-Liban.


L'IREMAM, Institut de Recherches et d'Etudes sur le Monde Arabe et Musulman est un des huit laboratoires de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme au sein de l'Université d'Aix-Marseille.Il est un repère de réputation internationale, incontournable de la connaisance pour tous ceux qui s'intéressent au Monde arabe.Voilà assurement un acteur majeur de la reflexion arabofrancophone et plus largement du developpement de l'Arabofrancophonie.


Créé, dès 1983, par Stélio Farandjis lors de sa rencontre officielle avec le ministre de la Culture algérien M. Mezziane, le mot Arabofrancophonie reflète cette situation qui, dépassant la simple coexistence, implique un dialogue entre deux cultures : le monde arabe et le monde francophone.

L’Arabofrancophonie
se prononce ainsi clairement contre les dangers d'un monde unipolaire, générateur de haines et de conflits divers, en s’enracinant dans une coopération politique, économique et culturelle. Les pays retenus pour cette étude - forcément succincte mais que l’on trouvera développée dans un ouvrage à paraître - sont, d’une part, ceux dans lesquels le phénomène arabofrancophone est constaté de longue date, d’autre part ceux où il nous paraît émergent. Ces pays -Algérie, Comores, Djibouti, Egypte, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tchad, Tunisie, et France- ont fait l’objet d’un examen attentif des faits culturels, éducatifs, économiques, sociaux, médiatiques, etc., illustrant cette connivence qui s’affirme de plus en plus.

Quelques exemples
:
- Quand le prix Goncourt a couronné Tahar ben Jelloun en 1987 pour La Nuit Sacrée, puis Amin Maalouf en 1993 pour Le Rocher de Tanios, les membres du jury ont pris acte du fait que la distinction traditionnelle entre littérature française, c’est-à-dire hexagonale, et littérature francophone, c’est-à-dire périphérique, était en voie de disparaître.
- Le succès de l'exposition sur la Syrie, en 1993, organisée par l’Institut du monde arabe qui a accueilli 400 000 visiteurs, s'est retrouvé dans un afflux de touristes français en Syrie, la saison touristique suivante.
- Le Salon du livre 2000 a accueilli à Paris onze établissements algériens, une librairie djiboutienne, une représentante de l’Égypte et deux de la Syrie, quatre librairies libanaises, autant de marocaines et de tunisiennes.
- Les liens tissés par la diaspora algérienne en France sont le vecteur privilégié de l’ouverture de l’Algérie sur l’Europe et de l’Europe sur la Méditerranée. Ainsi, l’association Cosmopolite a organisé, en janvier 1999, au parc de La Villette, les " Nuits d’un destin ", manifestation consacrée aux femmes algériennes : chanteuses, danseuses ou comédiennes.
- Aujourd’hui, la présence du cinéma arabe en France et du cinéma européen dans le monde arabe est un facteur d’échanges important. Avec le financement du programme Euromed Audiovisuel de l’Union Européenne, Europa Cinémas élargit son réseau au bassin méditerranéen. Cette initiative a pour but d’encourager la distribution et la programmation des films européens et méditerranéens dans les salles de cinéma des douze partenaires méditerranéens, dont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban et la Syrie.
- A Djibouti, tous les étudiants de l’enseignement supérieur suivent les enseignements en français et, en Egypte, c’est le cas de tous ceux qui se spécialisent dans le tourisme.
- Des accords commerciaux préférentiels ont été signés dans le cadre de la Politique Globale Méditerranéenne (1972-1992) puis dans celui de la Politique Méditerranéenne Rénovée (1992-1996). Ont ainsi été concernés les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et du Machreq (Jordanie, Égypte, Liban, Syrie).
- Le raï né en Algérie et qui s’est métissé avec la technologie de la musique occidentale, est devenu, depuis les années 80, l'expression d’une jeunesse issue de l’immigration sous l’impulsion de chanteurs comme Khaled, Cheb Mami, Rachid Taha, Faudel…

Certes, cet état des lieux d'un espace arabofrancophone, désormais incontournable, ne pouvait être qu'un premier défrichage. Mais déjà se dégagent ici les traits forts d'un univers interculturel qui fait pont entre le passé et l'avenir comme entre les deux rives de la Méditerranée. Tout y concourt, les mouvements migratoires, le métissage culturel, les flux touristiques, un espace audiovisuel interactif fortement intégré, une inventivité langagière faite d'emprunts réciproques, un humour contrastif caricaturant certaines situations absurdes ou tout simplement des échanges gastronomiques… Nul doute d'ailleurs que le Sommet de Beyrouth, lieu du prochain Sommet de la francophonie, saura puiser dans les richesses de cette réalité les éléments constitutifs d'un projet d'envergure illustrant d'une manière vivante et moderne le dialogue des cultures.


Voyage en Syrie francophone et Francophonie Syrienne...

SyrieVision

Si elle n'est pas aussi palpable pour le visiteur qu'au Liban, la francophonie est bien bel et bien présente en Syrie.Elle ne présente en effet, ni un caractère aussi visible, ni ne s'adresse encore aux masses comme au Pays du Cèdre ou le Français est une langue d'enseignement pour beaucoup.

On pourrait estimer la proportion de Francophones réels entre 1 et 2% peut-être 4 à 5% pour les plus optimistes si l'on prend en compte la proportion de la population ayant de simples notions de la langue de Molière...Bien sûr, vous aurez davantage de chances de rencontrer la Francophonie Syrienne à Damas, la capitale, mais surtout à Alep dont l'histoire est encore plus liée à la France et qui concentre la majorité de la communauté Chrétienne de Syrie.
Cela ne doit pas signifier que le Français n'est l'apanage que de cette communauté mais on peut affirmer que le potentiel de développement de la Francophonie en Syrie s'appuie probablement sur ce socle existant.

Entre les actions notamment culturelles, menées par les services de l'Ambassade de France et un climat politique favorable au développement d'une autre voie que le "tout Anglais" pour la communication extérieure, le Français devrait poursuivre une progression ascendante dans le Pays.

La Francophonie Syrienne a donc son avenir devant elle et la Syrie est certainement appelée à apporter une contribution de plus en plus active à l'Arabofrancophonie !

En Savoir plus?

JM DRUART


LANGUE ARABE AU QUÉBEC
Les enfants de langue maternelle arabe forment maintenant la plus forte proportion d'allophones dans les écoles primaires et secondaires du Québec.

Montréal, le 9 Fév. 2002- Près de 16 000 jeunes de langue maternelle arabe sont inscrits dans des écoles de la Province la plus francophone du Canada. Les données du ministère de l'Éducation indiquent qu'il y a 1 400 élèves de langue maternelle arabe de plus que l'an dernier. En comparaison, le nombre d'enfants issus des autres communautés culturelles est resté stable ou a diminué. En l'espace de 10 ans, la communauté italienne, qui dominait depuis longtemps et qui est en décroissance, est passé au troisième rang. Elle avait été délogée par le groupe latino-américain, qui vient maintenant de céder sa place à la communauté arabe.



Echanges dans le secteur du Tourisme Arabofrancophone
L'exemple du potentiel de promotion touristique réciproque entre la Tunisie au Liban