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Le Liban et le Brésil:
des liens fondés sur la plus grande communauté libanaise dans le monde
Libanais du Brésil

ou l'exemple d' une émigration libanaise d'Amérique du Sud toujours liée au Liban et à la Francophonie...


Novembre 2007
La saga brésilienne : trois vagues d’émigration pour six millions de Libanais
Hier des colporteurs appelés « Turcos », aujourd’hui de grands hommes d’affaires, des députés et des gouverneurs

Une première vague de 1880 à 1900
Au cours de la première phase de l’émigration libanaise au Brésil, ces pionniers ont vécu plusieurs expériences aventurières et dramatiques et leurs histoires ont couvert de grandes pages de la littérature du « mahjar ». Ils étaient surtout de jeunes célibataires qui, en arrivant au Brésil, ont trouvé un peuple hospitalier qui leur a permis de se sentir chez eux. L’un des pionniers très connu à l’époque était Youssef Moussa Abdel-Ahad Chidiac, connu au Brésil sous le nom de Youssef Miziara, du nom de son village au Liban-Nord. Il est arrivé à Rio de Janeiro en 1880. Parmi les autres familles pionnières, nous citerons les Dib, Aoun, Yafet, Labaki, Yassine, Sarkis, Saleh...
L’émigration libanaise était spontanée, c’est-à-dire sans aucune protection de l’État. Le seul document que les Libanais avaient en main était un passeport turc qui, d’une certaine façon, les aidait à entrer au Brésil grâce à l’accord d’amitié signé en 1858 entre le Brésil et l’Empire ottoman. C’est en raison de ce passeport que les émigrants libanais étaient d’ailleurs faussement appelés les « Turcos » (Turcs) dans toute l’Amérique.
Les premiers émigrants libanais arrivèrent au Brésil avec l’espoir de se constituer une fortune rapide, qui leur permettrait de retourner au pays le plus tôt possible. Ils formèrent des groupes et se rassemblèrent en fonction de leurs villages au Liban. Particulièrement dynamiques, ils ont choisi comme activité principale le commerce du porte-à-porte, autrement dit le métier de colporteur. Au Brésil, on les appelait les « Mascates ». De fait, ce genre de commerce n’exigeait pas d’avoir un important capital et ainsi, de ville en ville, les Libanais se sont éparpillés à travers tout le territoire brésilien. Ils ont surtout suivi les cycles économiques de leur pays d’accueil : exploitation du caoutchouc, de l’or, de la canne à sucre ou du café. En réalité, ils n’ont pas trop travaillé dans ces produits, profitant plutôt de la concentration de la population pour proposer des marchandises de première nécessité et pratiquer l’échange de produits. Le travail était d’autant plus dur, qu’au début ils ne connaissaient pas la langue portugaise et les traditions du pays. Mais peu à peu, ils ont réussi à amasser des capitaux et à monter des affaires, contribuant ainsi à l’éclosion de grandes artères commerciales comme la rue 25 de Março à Rio de Janeiro, la rue da Alfandega et bien d’autres.
Décidés à fixer leur résidence, les Libanais ont fini par s’intégrer à la société brésilienne, formant une colonie que je préférerais appeler « collectivité », du fait qu’ils ne sont pas concentrés dans une seule ville ou une seule région, mais se sont étendus à travers tout le territoire brésilien, de São Paulo à l’Amazonie du Nord, jusqu’au Rio Grande do Sul au Sud.

Une deuxième vague de 1900 à 1950
Dans cette seconde phase, l’émigration libanaise est devenue mieux structurée. Au cours des deux grandes guerres mondiales, le Liban traversa l’une des plus sombres pages de son histoire et connut la famine, les maladies contagieuses, les disputes politico-religieuses et le blocus maritime. Afin de faire face à cette situation, les émigrés envoyèrent des aides à leurs familles restées au pays. À partir de 1914, le nombre des émigrants libanais augmenta et les statistiques brésiliennes enregistrèrent 45 775 nouveaux arrivants.
Les Libanais du Brésil ne voulaient pas se constituer en groupe d’expatriés, c’est-à-dire des personnes pensant au retour, mais en collectivité d’émigrés ayant décidé de fixer leur résidence. Grâce à leur obstination, leur désir de vaincre et leur tradition ancestrale du commerce, ils ont progressé et sont devenus d’importants hommes d’affaires, s’adjugeant un rôle remarquable dans la production industrielle et sa commercialisation dans les régions les plus éloignées du Brésil. En 1913, ils ont fondé la première Chambre de commerce syro-libanaise à São Paulo. Dans les années 30, les Libanais et leurs descendants commencent à jouer un rôle important dans le secteur industriel, spécialement dans la fabrication de tissus (ils détiennent 50 % de cette industrie), mais aussi dans la production du plastique, du fer, du papier et dans la construction. À titre indicatif, le Groupe Yafet était devenu le deuxième groupe industriel brésilien, après le groupe italien Mattarazzo. Entre 1900 et 1935, les Libanais représentaient 70 % du commerce, 10 % de l’industrie et 5 % de l’agriculture, de la construction ou des services.
Durant cette période de fixation et de stabilité, les émigrés libanais ont fondé des lieux de culte, des clubs (on en compte plus de 300 aujourd’hui) et des centres littéraires.

Une troisième vague commencée en 1975
Après 1975, on estime à près d’un million les Libanais qui ont dû quitter le pays, s’installant à travers tous les continents, dont l’Amérique latine. À partir de 1991, environ 820 000 Libanais ont également quitté le Liban. Après 1995, avec le ralentissement économique et le chômage, a débuté une nouvelle émigration comprenant en grande partie des personnes qualifiées. L’émigration a donc laissé des marques négatives profondes au Liban, lui faisant perdre des potentialités, des talents et des ressources humaines capables de produire une richesse permanente dans le pays. En contrepartie, il y a eu des points positifs, notamment les fonds envoyés par les émigrés à leurs familles restées au Liban. Cet afflux de capitaux continue encore de jouer un grand rôle dans l’économie libanaise.
Les émigrants libanais ont parallèlement participé et participent encore activement au développement des pays d’accueil. Ils ont certes connu des difficultés, mais les ont surmontées. Aujourd’hui, ils font partie intégrante des sociétés d’accueil et leurs enfants, qui ont fréquenté les écoles et les universités, sont devenus influents sur tous les plans : social, culturel, économique et politique. Au Brésil, en un peu plus de cent ans, ils sont passés du statut de Libanais à celui de Brésiliens d’origine libanaise. Mais ils ont gardé leurs racines nationales, que l’on retrouve dans la littérature du « mahjar », à travers des auteurs tels que Radwan Nassar ou Milton Hatoum. Au niveau politique, certains sont devenus sénateurs, députés, gouverneurs et représentent aujourd’hui 10 % du Congrès national. Forts de quelque 6 millions de personnes (sur les 180 millions que compte le pays), les Libanais constituent la communauté la plus importante au Brésil.

Roberto KHATLAB


Mai 2006
Lancement du chapitre brésilien de LIBAN
LIBAN (Lebanese International Businessmen Association Network), une association de jeunes hommes d’affaires et d’entrepreneurs libanais, a annoncé la création de son chapitre au Brésil. LIBAN, dont le but est de créer un réseau entre les Libanais et les membres de la diaspora pour développer les relations économiques, organise et participe à de nombreux événements pour promouvoir l’investissement et la coopération commerciale. Créée en octobre 2000, l’association a déjà plus de 25 chapitres dans le monde, dont 10 dans les pays arabes. Elle entretient des relations avec les ambassades pour promouvoir les échanges de délégations commerciales ainsi qu’avec des institutions internationales, telles que la Banque mondiale et l’UNDP.
La signature du protocole avec les parties brésiliennes a eu lieu au cours d’un dîner organisé par l’association en l’honneur d’une délégation d’hommes d’affaires en visite au Liban. À cette occasion, le président de LIBAN, Robert Jreissati, a annoncé que l’organisation va organiser, dans les locaux des Nations unies, un forum économique mondial annuel pour ses membres du Liban et de l’étranger pour renforcer le développement économique et social du pays.


Janvier 2006

La diaspora libanaise au Brésil, biographie annotée et commentée
Six millions d’émigrés ont marqué le secteur financier du pays
Roberto Khatlab, historien brésilien, sondeur émérite de l’immigration libanaise au Brésil, ne lâche pas son sujet de prédilection. Après avoir exploré les relations amicales entre le pays de la samba et celui de la taboulé dans « Brésil-Liban : une amitié qui transcende les distances » (éditions Farabi,1999) et après son récit détaillé de la visite de l’empereur dom Pedro dans « Mahjar, Saga in Brazil, An Iconographic Sociology » (éd. Mokhtarat, 2003), il publie aujourd’hui une bibliographie annotée sur le sujet, justement intitulée « Lebanese Migrants in Brazil, An Annotated Bibliography ».
À cette occasion, le chercheur, associé au Lebanese Emigration Research Center de la NDU, a organisé, dans le hall de l’université, une exposition de photographies et de documents d’archives.
Et il propose, à côté des références annotées, un article – truffé de détails croustillants à découvrir en le lisant – sur le retour des Libano-Brésiliens vers le pays du Cèdre.
L’ouvrage est étayé par une étude aussi documentée qu’intéressante sur les Libanais au Brésil, par Oswaldo M.S. Truzzi.
Pour le professeur de sciences sociales à l’Université de Sao Paulo, la plupart des émigrés étaient issus de familles d’agriculteurs. Mais sous le soleil des tropiques ils ont tenu à « prendre leur vie en main », à fonder leur propre « bizness », pour ne pas « travailler chez les autres ».
Cette vocation commerciale s’est traduite dans le choix d’un métier presque commun à tous. Colporteurs à leurs débuts, les émigrés libanais ont commencé, petit à petit, à avoir pignon sur rue. Dans les années 20, c’est vers le commerce des tissus qu’ils se sont tournés. Dans les années 30 et 40, les commerçants d’origine libanaise et syrienne monopolisaient le marché en détail du tissu et se positionnaient en tête des ventes en gros. Avant de devenir ensuite des patrons d’industries. Ce succès, Truzzi l’analyse à la loupe. Pour lui, la colonie libano-syrienne a réussi à marquer le secteur financier du Brésil pour trois raisons. D’abord la distribution démographique et professionnelle à travers le pays. Le sociologue évoque également la relation harmonieuse entre les membres de la diaspora et cite en dernier les flots arrivant régulièrement de la mère-patrie et qui intégraient rapidement le « circuit commercial », étant dirigés de facto vers des places vacantes et « profitables ».
Truzzi explore également l’aspect identitaire, les différences sociales et religieuses dans la communauté, la difficulté d’intégration et les différenciations au sein de la société locale.
Truzzi conclut sa thèse en soulignant que les marchands ambulants du début du siècle dernier ont engendré toute une nouvelle génération de médecins et de politiciens.
Comme disait l’autre : « Être Libanais, c’est plus qu’une nationalité, c’est une profession. » De foi.




Février 2004

Suite à la visite du Président Lula au Liban, en Décembre 2003, c'est au tour du Président libanais Emile Lahoud d'effectuer une visite officielle de sept jours au Brésil:

Une visite placée sous le signe d’une coopération concrète
"Le Liban, un pont pour le Brésil", déclare Lahoud


Le président Lahoud passant en revue un détachement de la garde brésilienne. (Téléphoto AFP)

Lahoud insiste sur la « complémentarité » entre le Liban et le Brésil
Le chef de l’État libanais a prononcé un discours dans lequel il a insisté sur « la complémentarité » entre les deux pays, « qui, nous l’espérons, fera du Liban l’accès du Brésil vers les pays arabes, et du Brésil un partenaire privilégié du Liban ». M. Lahoud a en outre mis l’accent sur l’importance de la communauté libanaise au Brésil, rappelant que le nombre d’émigrés d’origine libanaise dépasse les huit millions. « Cette communauté, qui participe à la construction du Brésil, au développement de son économie ainsi qu’à la vie politique, compte parmi elle plusieurs chefs d’entreprise dans les secteurs industriel, commercial et autres, trois gouverneurs, trois sénateurs ainsi que 32 membres du Parlement fédéral, et quatre chefs de parti politique », a ajouté le président libanais, avant de poursuivre: « La réouverture de la ligne aérienne entre nos deux pays à travers la MEA (...) donnerait à nos deux pays un élan nouveau sur la scène internationale. »
L’importance du marché brésilien
Par ailleurs, dans une interview exclusive accordée à l'envoyée spéciale de l'Orient-Le Jour, Hoda Chédid, , le ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, membre de la délégation officielle, a souligné l’importance du marché brésilien. Il a déclaré que « le Brésil représente un marché de 175 millions d’habitants. La moitié d’une ville peut à elle seule absorber toute notre production agricole. » Quant au transport de ces marchandises, M. Hamadé compte beaucoup sur les vols que la MEA compte assurer en direction du Brésil. « Si nous arrivons à assurer au moins trois vols par semaine, nous ferons d’une pierre deux coups : non seulement nous desservirons le Brésil, mais nous parviendrons aussi à satisfaire les besoins des émigrés libanais vivant en Afrique », et ce par l’intermédiaire des escales qui auront lieu dans le continent.

Exporter des produits libanais au Brésil, questions à Paulo Atallah*

Beyrouth, Mai 2004
Est-il vraiment faisable d’exporter des produits libanais au Brésil, et rester compétitif malgré le coût additionnel dû à l’éloignement ?

Oui, au moins une partie de la production libanaise peut sûrement être compétitive, car nous importons déjà des marchandises venant des quatre coins du monde. À titre d’exemples, l’huile d’olive et le vin libanais pourraient intéresser les consommateurs brésiliens. Au niveau mondial, 25 % de notre commerce se fait avec les États-Unis, 25 % avec l’Europe, entre 15 et 20 % avec l’Amérique du Sud et le reste se fait avec les autres pays du monde. Le commerce du Brésil avec le Moyen-Orient est estimé à 4 %, ce qui représente quand même 6 milliards $, sur un total de nos échanges extérieurs de 110 milliards $. Et notre économie est en expansion, ce qui permettra l’accroissement des échanges commerciaux avec le Moyen-Orient. Seulement, les produits “Made in Lebanon” ne sont pas généralement en vue au Brésil. Les commerçants libanais ne déploient pas suffisamment d’efforts pour promouvoir leurs marchandises, il s’agit d’aller au Brésil avec les produits dans le but de les vendre, et non pas se contenter des visites officielles.
Est-il concevable, à votre avis, que des commerçants libanais soient agents de produits brésiliens pour tout le Moyen-Orient ou encore créer des joint-ventures
libano-brésiliens ?

Je ne pense pas que les grandes sociétés brésiliennes aient besoin d’aide à ce niveau. Elles ont déjà de bons rapports commerciaux avec les pays arabes. Mais les Libanais peuvent toujours contribuer à une hausse des ventes dans certains domaines. Ils peuvent également jouer un rôle dans la restitution des liens commerciaux de la Syrie et de l’Irak avec le Brésil. Du côté de joint-ventures industriels, il faut qu’il y ait des avantages compétitifs. Les compagnies brésiliennes n’ont pas intérêt en général à produire ailleurs. En dehors de leur environnement naturel, elles risquent d’être marginalisées par les firmes multinationales. Le Brésil est en train de produire et d’exporter des bus et des automobiles, mais aussi des avions qui se vendent partout dans le monde. Ceci dit, les opportunités de partenariats industriels restent possibles dans certains créneaux.
Est-ce que les visites des délégations libanaises officielles au Brésil ont été utiles ? Certainement, cependant il faut comprendre que ces visites ne sont que des points de départ. Les délégations créent des liens d’ordre général. Mais ce sont les producteurs libanais qui doivent s’activer. Les Brésiliens doivent aussi visiter le Liban pour établir des liens commerciaux. À ce propos, l’établissement d’un vol direct Beyrouth-São Paulo est très important. Il ne faut pas voir les comptes d’exploitation d’un tel vol à court terme, mais plutôt imposer dès maintenant Beyrouth comme un “hub” aérien. Dans 2-3 ans, Dubaï aura sa ligne directe vers São Paulo, dès qu’elle aura reçu le long-courrier déjà commandé.

(*) Président de la Chambre de commerce arabo-brésilienne, lors de sa récente visite à Beyrouth. (Sites : www.ccab.org.br ou www.anba.gov.br).

Rosie Hakmé
Le Commerce du Levant


Assistance Commerciale, Traduction, Interprétariat

Décembre 2003
Beyrouth, le 4 Décembre, correspondance AFP -
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est arrivé au Liban, deuxième étape d'une tournée arabe entamée en Syrie, et la première du genre d'un chef d'Etat brésilien depuis plus d'un siècle. Le Liban et le Brésil ont ainsi signé quatre accords de coopération, traduisant une volonté commune de consolider leurs relations bilatérales, exprimée par le président brésilien Lula da Silva, à Beyrouth depuis hier. L’objectif de sa tournée, la première d’un chef d’État brésilien au Proche-Orient depuis celle de l’empereur Pedro II en 1870, est d’obtenir un rapprochement politique et économique avec les pays arabes.



Lula, accompagné de son épouse Marisa Leticia, de son ministre des Affaires étrangères Celso Amorim, et d'autres officiels brésiliens, a été reçu à son arrivée par son homologue libanais Emile Lahoud, le président du parlement Nabih Berri et le Premier ministre Rafic Hariri. Au cours de sa visite d'Etat qui durera trois jours, Lula aura des entretiens avec les responsables libanais sur le renforcement de la coopération politique et économique entre le monde arabe et le Brésil. L'objectif de cette tournée, qui doit le mener également aux Emirats arabes unis, en Egypte et en Libye, vise à un rapprochement entre les économies du tiers-monde pour former un "bloc" et à renforcer la position des pays en voie de développement dans les négociations nord-sud, a-t-il expliqué. Son élection, il y a un an, a été considérée comme une victoire des classes les plus défavorisées brésiliennes. Lula est également opposé à l'hégémonie des Etats-Unis sur le continent américain, et un ardent défenseur du Mercosur, le marché commun latino-américain. Il s'agit de la première tournée d'un chef d'Etat brésilien au Proche-Orient depuis celle effectuée en 1870 de l'Empereur Pedro II.
"Le Brésil veut mettre à profit cette tournée pour renforcer ses relations politiques et économiques avec le monde arabe et particulièrement avec le Liban", a déclaré à l'AFP un diplomate membre de la délégation brésilienne. Lula voudrait obtenir l'accord des pays arabes pour la tenue d'un sommet arabo-latino-américain en mai 2004 et leur soutien pour que le Brésil obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu. "Nous estimons que le Liban, de part son importante et influente communauté brésilienne et son ouverture sur le monde, est un partenaire de choix", a ajouté le diplomate. Une des terres d'élection de l'émigration libanaise au début du XXème siècle, le Brésil compte aujourd'hui parmi ses nationaux plus de sept millions de Libanais d'origine --soit deux fois la population du Liban --dont certains occupent des postes importants, et sont très actifs dans le secteur économique.
Aujourd'hui près de 20% des élus brésiliens sont d'origine libanaise. Selon le diplomate brésilien, quatre accords de coopération dans les domaines technique, éducationnel, culturel et touristique seront signés durant l'étape libanaise. Les liens entre les Libanais du Brésil et leurs pays d'origine se sont distendus au cours des années, surtout pendant la guerre civile au Liban (1975-90). Un grand nombre de brésiliens d'origine libanaise n'arrivent plus, en raison de tracasseries administratives, à récupérer leur nationalité libanaise.
En 2002, le volume des échanges commerciaux entre le Liban et le Brésil a atteint 51,36 millions de dollars, la balance penchant nettement en faveur du Brésil, dont les exportations vers le Liban ont totalisé 46 M USD, selon la chambre de commerce arabo-brésilienne. Le président brésilien compte également à la faveur de cette tournée faire entendre la voix du Brésil dans les conflits du Proche-Orient, la crise irakienne et le conflit israélo-palestinien.
A Damas où il a été reçu par son homologue Bachar al-Assad, Lula a souligné "l'urgence" d'une solution qui déboucherait sur "la création d'un Etat palestinien indépendant".
Il a ajouté être en faveur du "renforcement du rôle de l'Onu et des pays arabes dans la reconstruction de l'Irak".

« Lula da Silva : l’ouvrier devenu président du Brésil », de Roberto Khatlab

Il a été vendeur de quatre saisons, puis cireur de chaussures, puis ouvrier dans une usine. Aujourd’hui, il est le président de la 8e puissance économique mondiale. Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert une nouvelle page d’histoire en devenant le premier ouvrier syndicaliste de gauche à la tête du plus grand pays d’Amérique du Sud. Son cheval de bataille : la lutte contre la pauvreté et la corruption.
Une biographie en arabe de ce charismatique et populaire leader vient de paraître, sous la plume de Roberto Khatlab (traduction Jacques Menassa).
Cet ouvrage, préfacé par le président brésilien lui-même, et comprenant également un mot du président du Conseil libanais Rafic Hariri, trace la trajectoire de Lula, de sa naissance à son arrivée au palais présidentiel. Khatlab, Brésilien naturalisé libanais en 1994, historien et écrivain, a rencontré Lula la première fois en 1980. Mais ce n’est qu’en 1998 qu’il aura un contact plus personnel avec lui. Khatlab assure que cet homme de principe, qui ne ménage aucun effort pour lutter contre l’injustice sociale, reste malgré son ascension rapide un homme humble et proche du peuple. Lula da Silva est né dans une famille de « retirantes » du Nordeste brésilien. Ouvrier dans la métallurgie, puis dans l’automobile, il perd un doigt sous une presse. Au cours des années 70, il conduit les grèves ouvrières du Grand São Paolo. Il est un des fondateurs, dans les années 80, du Parti des travailleurs. Il est élu député à l’Assemblée constituante en 1988. Trois fois candidat à l’élection présidentielle, il est élu chef de l’État en 2002. Khatlab retrace le parcours de Lula en mettant en relief ses luttes, ses persévérances et ses relations avec le monde arabe à travers les émigrants, particulièrement les Libanais du Brésil. L’auteur dresse par la même occasion un portrait de la société brésilienne et de ses ramifications dans le monde. « Depuis la visite, il y a 127 ans, de l’empereur Don Pedro II, aucun dirigeant brésilien n’a foulé ces terres (ndrl : du Liban), souligne Lula dans la préface de l’ouvrage. En ces temps-là, le Brésil était un royaume de 10 millions d’habitants et dont la principale ressource était l’agriculture. Le Brésil est à présent une république démocratique à l’économie variée, avec une population de 175 millions d’habitants, dont 10 % sont issus de l’émigration, libanaise et syrienne entre autres. » Le président brésilien indique également qu’une des priorités de sa politique étrangère est de renforcer les relations avec les pays arabes, non seulement pour des raisons culturelles et historiques, mais aussi pour raffermir les liens économiques et politiques. Sa visite au Liban se présente ainsi comme une continuation logique de cette politique.


Maya GHANDOUR HERT de l'Orient-Le Jour


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LibanVision compte depuis plusieurs mois un nombre croissant de visiteurs en provenance du Brésil. Chacun sait qu'il s'agit du pays ou le nombre de personnes ayant du sang libanais dans les veines est de loin le plus important hors du Liban.
Cela apporte la démonstration que les liens entre cette communauté issue de l'émigration avec son pays d'origine sont en phase de renaissance alors que l'on pouvait croire, suite à la guerre, que l'éloignement allait définitivement couper ces libanais de leurs racines.
Ce phénomène de regain d'intérêt notoire depuis la fin des années 90 met aussi en exergue que la francophonie demeure un support vivace de communication entre une communauté lusophone qui préfère encore le Français à l'Anglais pour se relier au pays d'origine, sans doute au nom du cousinage entre la langue française et le portuguais ou même l'espagnol, langue de la plupart des pays de l'Amérique du Sud ou résident également bon nombre de libanais d'origine.
C'est donc en toute logique et surtout en toute amitié, pour faciliter le dialogue entre les peuples et les nations que nous avons le plaisir de mieux vous faire connaitre la réalité et les enjeux des relations humaines et commerciales entre le Liban, terre fertile du Moyen-Orient et le Brésil, géant de l'Amérique du sud.

Jean-Michel Druart - LibanVision


Coopération Libano-Brésilienne: la visite de R.Hariri en Juin 2003

De São Paulo, Lula da Silva et Hariri veulent construire des ponts entre le Brésil et le monde arabe à partir du Liban
De São Paulo – la première escale de sa visite officielle au Brésil – le Premier ministre reste sur tous les fronts : que ce soit en ce qui concerne les relations bilatérales pures entre Beyrouth et Brasilia, au sujet de la vie politique locale, particulièrement explosive depuis un certain temps, mais que Rafic Hariri, en écho aux propos tenus hier par Émile Lahoud, a semblé, quelques heures plus tard, vouloir calmer. Inscrite essentiellement dans le cadre d’une relance des échanges commerciaux entre le Liban et le Brésil, la visite du n° 3 de l’État dans le plus grand pays d’Amérique du Sud – et terre d’accueil de la plus importante communauté libanaise à l’étranger : 8 à 9 millions de personnes – s’est poursuivie hier par l’ouverture, à São Paulo, des travaux du Congrès de l’émigration libanaise pour l’investissement – « Planet Lebanon 2003 ».

Et c’est devant le n° 1 brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, devant le président de la Chambre de commerce libano-brésilienne, le gouverneur de l’État de São Paulo, la mairesse de la ville (ces deux derniers s’étant répandus en louanges sur les Libanais et les Brésiliens d’origine libanaise), et en présence des ministres Siniora, Hamadé (qui a insisté sur le fait que le chantier de réformes enclenché au Liban donne un coup de fouet à la compétitivité libanaise), Skaff et Abdallah, ainsi que de l’ambassadeur libanais à Brasilia, que Rafic Hariri a improvisé son discours. Un discours au cours duquel le Premier ministre a rappelé que même si le Liban est en train de passer par une période particulièrement difficile, il connaît parfaitement le sens des mots paix et stabilité, de même qu’il « s’attache avec force » aux concepts de liberté et de démocratie, qu’il a placés « au-dessus de toute considération ». Rafic Hariri a également parlé de la coexistence libanaise – qu’il a qualifiée de « destin inévitable » – entre chrétiens et musulmans, « tous égaux devant la loi et la Constitution, et tous jugés et jaugés à l’aune des services qu’ils rendent à leur patrie ».

Il a ensuite estimé, en véritable porte-parole arabe, que le Liban est tout à fait capable d’être le pont – « solide » – entre la production brésilienne et la consommation dans le monde arabe. Conséquemment, le Brésil est tout aussi capable, selon lui, d’être « un marché essentiel », pas seulement pour ce que le Liban a à vendre, mais également pour bon nombre de produits arabes, notamment le pétrole. Il a ainsi souhaité que soit rapidement mis en place un mécanisme solide, minutieux et clairement défini afin de gérer au mieux la coopération entre les deux pays et pour arriver à construire de nombreux ponts entre le Brésil et le monde arabe « à partir du Liban ». Quant au nouveau président brésilien, il a annoncé qu’il allait se rendre au Liban – et dans d’autres pays de la région –, en octobre ou en décembre de l’année en cours. Et que cette tournée régionale est l’expression de l’intérêt que le Brésil accorde à tout ce qui touche au monde arabe, et qu’elle a pour but de consolider les liens entre le peuple brésilien et ceux de la région. Il a ainsi souhaité, en écho aux propos tenus par Rafic Hariri, que le Liban devienne une plate-forme commerciale entre le Brésil et le Proche-Orient, assurant que son pays est favorable à l’arrivée sur son territoire et dans son marché de sociétés, de produits et d’investissements arabes. Il en a profité pour saluer avec ferveur les Brésiliens d’origine libanaise et leur « participation active à l’évolution » du Brésil. Ainsi que pour réaffirmer l’appui de son pays à l’instauration d’un État palestinien « indépendant, démocratique » et viable économiquement. Enfin, en ce qui concerne la vie politique sur la scène libanaise, Rafic Hariri a assuré, indépendamment du fait de savoir si les propos rapportés par les visiteurs du chef de l’État ont réellement été dits par ce dernier, qu’il partage entièrement les points de vue exprimés par Émile Lahoud – à savoir, notamment, la prédominance de la Constitution et la nécessité de débattre, en Conseil des ministres, de tous les sujets litigieux. Il a indiqué qu’il en avait avisé, hier, le secrétaire général de la présidence du Conseil pour qu’il prépare les ordres du jour des deux prochaines séances qui auront lieu la semaine prochaine, et que ces ordres du jour seront soumis, ensuite, au chef de l’État. Assurant qu’il accepterait « toutes les décisions qui émaneraient » du Conseil des ministres – quel que soit le résultat d’éventuels votes.


10 Juin 2003

"L'Express International" du 24/10/2002
envoyé spécial Michel Faure

Libanais au Brésil: Une assimilation sans drame
Munir Haddad vend des maillots de bain au Sahara. Au Sahara de Rio de Janeiro, ce quartier du vieux centre-ville, a Saara, qui évoque, avec ses 1 200 boutiques et la foule des chalands (200 000 personnes par jour), les quartiers commerçants des villes de l'Orient méditerranéen. Ici, Libanais, pour la plupart maronites ou orthodoxes, Arabes musulmans, juifs et plus récemment Coréens, tous commercent et voisinent en bonne intelligence. «C'est comme ça, le Brésil, tout le monde se mélange», dit en souriant Munir, qui a immigré ici voilà quarante ans, quand il était jeune homme. Il ajoute qu'il lui a été assez facile de s'adapter à son nouveau pays, même s'il avoue éprouver à l'égard de sa terre natale un sentiment très brésilien, la saudade, une douce nostalgie de ce que l'on a aimé. Pour Marcos Moussalem, conseiller culturel du consulat du Liban à Rio, rien de plus normal que cette assimilation sans drame: «La culture brésilienne, dit-il, est anthropophage, elle avale toutes les autres.» Selon le consulat, la communauté brésilienne d'origine libanaise compterait entre 5 et 7 millions de personnes, concentrées à São Paulo, à Rio et à Belo Horizonte. Elles sont, pour la plupart, les enfants d'une immigration déjà ancienne, venue au début des années 1910 pour échapper à la domination turque du Levant. Une deuxième vague est arrivée dans les années 1940 et une troisième, enfin, pendant la guerre du Liban à la fin des années 1970. Des hommes influents La plupart des Libanais du Brésil sont commerçants, mais beaucoup ont brillé dans d'autres domaines, comme la politique, la médecine ou les arts. Ainsi, le plus grand philologue brésilien fut un Libanais, Antonio Houaiss, président de l'Académie brésilienne des lettres, ministre de la Culture et auteur d'un dictionnaire de langue portugaise qui fait autorité. Un autre académicien est le grammairien Evanildo Bechara, et deux Libanais sont de grands linguistes du monde lusophone: Adriano da Gama Khoury et Saïd Ali. Des écrivains, comme Radwan Nassar ou Arnaldo Jabor, et même un musicien de bossa-nova, João Bosco, sont également influents. L'un des plus importants politiciens de São Paulo est Paulo Maluf. Tasso Gereissati a été le gouverneur de l'Etat de Ceara; Victor Buaiz, celui d'Espirito Santo; et Antonio Britto, celui du Rio Grande do Sul. La médecine brésilienne compte également quelques grands noms libanais, comme le cardiologue Habib Jatene ou le Dr Jamil Haddad, qui est également un homme politique. Enfin, dans le monde de l'industrie, le Libano-Brésilien le plus célèbre sans doute est le patron de Nissan, Carlos Ghosn.

Notre Page

sur Carlos Ghosn

Film documentaire de 52' sur l'émigration libanaise au Brésil

La Mémoire de Rosalyne ou
Maudit soit l'exil - Sur les traces d'une famille perdue
un film de Degaulle EID et Stephane PACHOT réalisé par Degaulle EID

Film hors catégorie au festival du cinéma de Namur en Septembre 2002 et diffusion sur TV5 en Juillet-Août 2003

En 1901, Elias Greige a fait partie des nombreux émigrants libanais partis tenter leur chance au Brésil. Là-bas, il se marie et quelque temps après, naît sa fille Rosalyne. Pour des raisons familiales, celle-ci part habiter au Liban à l'âge de cinq ans. Les circonstances de la vie font alors qu'elle ne retournera plus au Brésil et ne connaîtra jamais ses frères et s¦urs restés là-bas. Seules quelques photos, aujourd'hui perdues, ravivent la tristesse dans sa mémoire. Quatre-vingt-quinze ans plus tard, son petit-fils, De Gaulle Eid, qui vit en France, est parti sur les traces de cette famille perdue.

Le sujet : Rosalyne est née en 1905 au Brésil de parents libanais émigrés pour fuir la pression de l'empire Ottoman au début du siècle dernier. En 1910, elle accompagne ses parents au Liban pour rendre visite à sa grand-mère, gravement malade. En 1917, Elias Greige, son père, doit rentrer au Brésil pour ses affaires. Rosalyne, agée de 14 ans, décide de rester au Liban pour veiller sur sa grand-mère. Elle y rencontre son mari et décide de ne pas retourner au Brésil malgrés toute l'insistance de son père. Elle ne reverra ses parents qu'une seule fois et ne connaîtra jamais ses frères et soeurs. Des années plus tard, son petit fils Degaulle EID, touché par le récit de cet éclatement familial, décide d'en témoigner et de partir à la recherche de cette famille d'un autre continent. Quoi de mieux que l'image pour rassembler ceux qui outre l'espace et le temps, sont séparés par la culture et la langue?


Le point sur l'émigration libanaise dans le monde et le poids démographique des libanais du Brésil et de l'ensemble de l'Amsud


Saviez-vous que?
* Le premier libanais arrivé au Brésil aurait été Youssef Moussi (Chidiac) en 1880 et originaire du village du Nord-Liban de Meziara.
Les émigrés au Brésil : A l’aube du 19ème siècle les meziariens ont pris la route du continent sud- américain. Le Brésil a été le principal pays d’adoption où plusieurs émigrés ont changé leurs noms de familles pour celui de "Meziara" : cf. moteur de recherche http://www.google.com (search : meziara) En 1960, deux meziariens ont été élus à la Chambre Fédérale des Députés : Padro Maroun et Gibrael Khoury. Monseigneur Yaacoub Saliba supervisait spirituellement les meziariens jusqu’à 1930. Il a fondé une association caritative maronite à Sao Paolo. Michael Jabbour Khoury, quant à lui, a fondé le journal "Al Arzé" à Sao Paolo.


L'EX- PRÉSIDENT JOSÉ SARNEY lors de sa visite au Liban en 1999
:
“IL Y A TROIS FOIS PLUS DE LIBANAIS AU BRÉSIL QU’AU LIBAN!”
Lire son entretien de l'époque accordée à la Revue du Liban



LA VISITE DU MINISTRE BRESILIEN DES RELATIONS EXTERIEURES COURONNEE PAR LA SIGNATURE D'ACCORDS AERIEN ET CULTUREL (Article de la presse libanaise, février 1997)

Le développement des relations libano-brésiliennes est en bonne voie. Au cours d'une visite officielle de quatre jours dans notre pays, le ministre brésilien des Relations extérieures, M. Luiz Felipe Lampreia a rencontré les principaux responsables libanais: Le président de la République M. Elias Hraoui, le Premier ministre M. Rafic Hariri, le président de l'Assemblée M. Nabih Berri et le ministre des Affaires étrangères Me Farès Bouez. Cette visite des plus fructueuses a été couronnée par la signature d'accords bilatéraux aérien et culturel. Et un accord-cadre de coopération est en voie d'élaboration pour une série d'ententes possibles entre les deux pays dans des domaines variés. Il faut reconnaître qu'entre le Liban et le Brésil, les relations ont toujours été très spéciales et chaleureuses du fait même que cette République fédérative sud-américaine abrite le plus grand foyer de l'Emigration libanaise. Et le nombre de Brésiliens d'origine libanaise est évalué à près de 10 millions sur une population de plus de 160 millions d'habitants qui peuplent ce vaste pays-continent. D'ailleurs, dans les diverses allocutions prononcées lors des rencontres et repas officiels, l'accent a toujours été mis sur la formidable présence libanaise au Brésil ayant fait naître une amitié libano-brésilienne perçue comme "une référence dans le tableau de nos relations avec le reste du monde".

"NOUS SOMMES FIERS DE LA COMMUNAUTE LIBANAISE"
Retraçant l'historique de cette amitié, le ministre Lampreia a notamment déclaré: "Vous savez que notre Empereur Pedro II est venu au Liban en 1871 et 1876, en voyage privé. Lors d'une de ces visites, il a parlé du Liban comme d'un "monde nouveau". Le Liban, disait-il, "se dresse devant moi avec ses cimes enneigées, son aspect sévère, comme il convient à cette sentinelle de la Terre Sainte". Mais aujourd'hui pour nous, le Liban est aussi la mère-patrie, la mémoire et la source d'identité, plus ou moins lointaine d'une énorme communauté d'origine libanaise, parfaitement intégrée dans la vie et la culture de notre pays, vivant dans une harmonie exemplaire au sein de la société brésilienne dont elle fait indissolublement partie. Nous sommes fiers de cette communauté, la plus grande qu'il y ait au monde, plus nombreuse même, dit-on, que la population tout entière du Liban. Elle se répand dans tous les coins du territoire brésilien, dans des villages lointains où parfois le progrès n'est arrivé que par la main des immigrants libanais, hommes d'affaires et ouvriers inlassables, poussés à une destinée nouvelle par cette force secrète que donnent l'espoir et la confiance. Le ministre brésilien a également rendu un hommage accentué sur la contribution que la communauté libanaise a apportée à la construction et au développement matériel et spirituel du Brésil. "Nous sommes fiers également de ce que la communauté libanaise ait une participation toujours croissante à la vie politique, culturelle et économique du Brésil, et surtout de ce que cette participation augmente dans la mesure où la démocratie se plante dans notre sol par des racines aussi profondes que celles du cèdre qui représente si bien l'identité du Liban. Vous savez certainement qu'environ dix pour cent des membres du Congrès brésilien, quatre gouverneurs d'Etats de la Fédération ainsi que de nombreux maires et membres des corps législatifs, provinciaux et municipaux représentent la communauté libanaise dans la vie politique brésilienne. Cette donnée témoigne de l'influence et de la vigueur exceptionnelles de ces enfants et petits-enfants du Liban au Brésil. C'est cela qui nous permet de parler d'une relation spéciale entre le Brésil et le Liban...". Le ministre a évalué à 10 millions le nombre de Brésiliens d'origine libanaise et a indiqué qu'il y a au Brésil 50 députés et 4 gouverneurs (sur 27), descendants de Libanais.

PREMIERS ACCORDS
Quant aux accords signés à l'issue d'entretiens au palais Bustros, il s'agit d'un accord en matière d'éducation et de coopération culturelle et d'un accord sur le transport aérien. A ces négociations, la délégation brésilienne présidée par le ministre Lampreia, comprenait l'ambassadeur du Brésil au Liban, M. Brian Michael Frazer Neele, le chef du département du Proche-Orient à Itamarati, M. Anuar Nahes et quatre autres diplomates. Côté libanais, la délégation présidée par le ministre Bouez était formée du secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer El-Hassan, de l'ambassadeur du Liban à Brasilia, M. Ghazi Chidiac et de responsables de divers départements au palais Bustros. Au cours de sa rencontre avec le chef de l'Etat, M. Lampreia a adressé une invitation au Président Hraoui à se rendre au Brésil, car depuis 1954, date de la visite du Président Chamoun, aucun chef d'Etat libanais ne s'est rendu dans ce grand pays ami. A son tour, le Président Hraoui a adressé une invitation au Chef de l'Etat brésilien à venir au Liban. Si ces deux visites d'Etat se concrétisent, les relations ne pourront qu'être renforcées et la coopération bilatérale plus fructueuse.


Le site de l'Ambassade du Brésil à Beyrouth

Marcus de Vicenzi, Ambassadeur du Brésil au Liban

Rue des Antonins (Rue nº. 70),
Imm. Dr. Amin Hélou (nº. 261) Baabda, Liban

Adresse postale: B.P. 40.242 Baabda - Liban
Tél: (05) 921-256 / 921-257 Fax: (05) 923-001

Horaires d'ouverture pour le public: de lundi à vendredi de 9h à 13h, exceptée les jours fériés

>>> En Anglais ou Portugais

Au Brésil: Ambassade du Liban Brasilia - Brasil
H.E. Ishaya el Khoury, Ambassador
Site web(en portugais): libano.org.br
email / courriel: emblibano@uol.com.br
S.E.S. Avenida das Quandra 805-Lote, 17 Brazil
Tel:+55 (61) 4439837-4435552 Fax: +55 (61) 4438574

Les visas de Tourisme pour les libanais désirant se rendre au Brésil


SAO PAULO, ville de présence libanaise...

São Paulo est une ville aux multiples visages, elle abrite plus de groupe ethniques que n'importe quelle autre agglomération de la région. Son vaste parc industriel, est l'un des plus grand du monde. La vieille ville de São Paulo Le centre originel de São Paulo consiste aujourd'hui en une esplanade aérée et une poignée de constructions aux murs blanchis, le Pátio do Colégio. C'est à cet endroit que le jésuites José de Anchieta et Manuel da Nóbrega fondèrent la mission de São Paulo de Piratininga en 1554. On y trouve la Casa de Anchieta est un musée consacré à l'histoire de la fondation de la ville, et expose des objets de la vie quotidienne des premiers colons. Jusqu'au au milieu de 19 éme siècle, ce quartier, qui ne comprenait qu'une douzaine de rues, formait à lui seul la "ville" de São Paulo.
Les quartiers étrangers:
Le quartier de Liberdade a gardé intactes ses origines Japonaises, à tel point que les panneaux des rues portent des indications en japonais. Bela Vista, communément appelé Bixiga, est aujourd'hui le quartier Italien.
Bom Retiro a conservé de nombreux vestiges de son passé arabe et libanais.
On y voit des marchands juifs, musulmans et chrétiens siroter leur café et deviser paisiblement comme si les tensions n'avaient jamais existé au Moyen-Orient.
Les parc et les musées attirent chaque jour un grand nombre de visiteurs. São Paulo possède également l'un des plus grands zoo du monde, situé dans le Parque Estadual das Fontas do Ipiranga. Avec ses 3.500 spécimens qui évoluent dans un environnement naturel et ses oiseaux tropicaux, le Jardim zoológico attire chaque année près de 2.500.000 visiteurs.
Les environs de São Paulo

Campos do Jordão, une ville située à 1700m d'altitude, est la station à la mode de São Paulo. En dépit de son éloignement relatif de la métropole (160 km), ses petits chalets, son climat vigoureux attirent de nombreux visiteurs. Plus près de São Paulo, à 60 km se trouve le village de Paranapiacaba, situé à 800 m d'altitude, où le temps parait s'être arrêté. Un vieux train essoufflé grimpe jusqu'au sommet de la montagne, d'où l'on découvre une vue spectaculaire sur les plaines de Santos.
La petite ville d'Atibaia,à 820m, est la capitale des pêches et des fraises. Des douzaines de télescopes et quelques observatoires miniatures ont élus domicile à Atibaia, en raison de la pureté de l'air propice à l'étude des cieux.
Ubatuba est une station balnéaire très à la mode , réputée pour la pureté de ses flots, sur 85 km de côte, plus de 70 plages dont beaucoup demeurent désertes en raison de leurs accès encore difficile. Des excursions en bateau permettent de visiter les ruines da la prison Anchieta et les vestiges de la plantation de sucre Lagoinha.
Caraguatatuba à 190 km de São Paulo, compte autant de plages que sa voisine mais elle est moins richement pourvue en attractions historiques.
São Sebastião, une agréable petite ville historique, d'où partent les ferries pour Ilha Bela. Sa forêt tropicale, ses rochers, ses cascades et ses plages désertes en font l'une des îles les plus sauvages et le plus pittoresques de la côte.

Texte du site ABC-Latina.com

 


Détour par le Mexique...

Une historienne mexicaine retrace la vie des premiers émigrés libanais Martha Diaz de Kuri :
Écrire pour préserver le passé et continuer l’histoire

Comprendre la culture d’un peuple à travers sa cuisine. Essayer de trouver les points communs entre deux civilisations en comparant leurs habitudes culinaires. L’approche est originale. Martha Diaz de Kuri est mexicaine. Elle est déjà l'auteur de deux livres sur l’histoire des émigrés libanais au Mexique.
Orthodontiste au départ, elle a décidé de donner une autre dimension à sa carrière. Devenue historienne, sans pour autant quitter complètement sa clinique de Mexico, elle a rédigé une dizaine de livres. Deux d’entre eux traitent de l’émigration libanaise au Mexique. Martha Diaz de Kuri, en visite au Liban la semaine dernière à l’invitation de l’ambassadeur du Mexique, Arturo Puente Ortega, est bien placée pour présenter ces deux cultures. Jeune dentiste à Mexico, elle épouse José Kuri, Mexicain d’origine libanaise. Mme Martha Diaz de Kuri, la cinquantaine, relève d’emblée que l’intérêt qu’elle porte au Liban n’a pas été déclenché par son mariage mais bien plus tôt. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait des camarades de classe, des voisins et des amis libanais. Du Liban au Mexique, chronique des émigrés, son premier livre sur le Liban, rédigé conjointement avec une Mexicaine d’origine libanaise, Lourdes Makhlouf, traite – comme son nom l’indique – de l’histoire de cette émigration. Mais Martha Diaz de Kuri ne s’est pas contentée d’un traité sec qui retrace l’histoire des 500000 émigrés libanais présents au Mexique depuis 1878, avec l’arrivée sur les côtes mexicaines du premier Libanais, Boutros Raffoul. À cette époque et jusqu’en 1920, les Libanais fuyaient l’Empire ottoman et la pauvreté. De plus, raconte-t-elle, rares étaient ceux qui avaient choisi le Mexique comme destination initiale. Ils voulaient tout simplement partir en Amérique, ce nouveau monde, la terre des rêves et des opportunités. Mais souvent ils étaient confrontés à la fermeture des ports de New York et les cargos qui les transportaient redescendaient la côte de l’Atlantique…
Beaucoup d’entre eux restaient au Mexique en espérant pouvoir s’établir plus tard aux États-Unis. Mais rares étaient ceux qui décidaient effectivement de repartir. Avant de rédiger son premier ouvrage, l’historienne a sillonné trois ans durant le Mexique pour recueillir les histoires des premiers émigrés. C’est sa famille, ses deux fils surtout, qui l’a incitée à faire ce travail. « Je voulais que toute cette histoire orale de l’émigration libanaise soit écrite pour qu’elle ne se perde pas », explique Martha Diaz de Kuri. Et de poursuivre : « Je voulais que les histoires racontées par mes beaux-parents soient préservées, intactes, afin que mes arrière-petits-enfants qui porteront le sang libanais connaissent, à l’instar de mon mari et de mes fils, le quotidien, les souffrances et les joies des premiers émigrés. »
Des émigrés de la troisième génération attachés au Liban
Son premier livre sur l’émigration libanaise est un succès au Mexique au point que le richissime mexicain d’origine libanaise Michel Doumit Gemayel lui demande d’écrire l’histoire de sa propre famille. C’est ainsi que Martha effectue un premier séjour au Liban, il y a tout juste trois ans. La semaine dernière, elle était à Beyrouth à l’invitation de M. Puente Ortega, qui veut présenter aux Libanais d’aujourd’hui l’histoire de leurs compatriotes qui avaient choisi il y a longtemps le Mexique comme terre d’accueil. « C’est comme pour dire que la vie a continué différemment pour ces émigrés ; leur histoire ne s’est pas arrêtée avec leur départ du Liban », explique Martha Diaz de Kuri en poursuivant que ces « Libanais, fils d’émigrés, plus d’un siècle plus tard, ont préservé intact l’amour qu’ils portent à leur pays, même s’ils ne l’ont jamais vu ». « C’est l’histoire transmise oralement et les traditions préservées qui permettent jusqu’à présent, même aux émigrés de la troisième génération, de tenir à leur pays d’origine », dit-elle. Ces Libanais n’iront pas enregistrer leurs nouveau-nés à l’ambassade libanaise de Mexico, n’apprendront pas à parler l’arabe mais préserveront d’autres traditions, notamment l’art culinaire et les rites autour d’un repas. Du Liban au Mexique, la vie autour de la table, le deuxième ouvrage de Diaz de Kuri et Makhlouf, présente la dimension sociale de la cuisine libanaise et les traits de caractère communs aux émigrés à travers les plats cuisinés, notamment l’adaptabilité, la convivialité et l’hospitalité. En d’autres termes, la dimension sociale de la cuisine libanaise. Et l’auteur de donner l’exemple de l’adaptabilité, notant que le taboulé au Mexique est de loin plus épicé que le plat préparé au Liban. Les premiers Libanais, n’ayant pas trouvé les piments doux qu’ils avaient chez eux, ont modifié les ingrédients de certains plats sans pour autant renoncer à la recette. Le livre présente aussi les recettes des plats traditionnels libanais et ceux qui marquent certaines occasions, comme le «moghli» pour les naissances. Sait-elle confectionner de bons petits plats libanais ? Bien sûr, elle a tout appris de sa belle-mère. Martha Diaz de Kuri écrira certes d’autres livres « sur l’histoire des émigrés qui ne s’est pas arrêtée quand ils ont quitté le Liban mais qui s’est poursuivie au-delà des frontières ». Elle souhaite également que ses ouvrages écrits en espagnol soient traduits en français, en anglais ou en arabe, des langues accessibles aux Libanais qui s’intéressent au sujet. Au cours de son séjour au Liban, Martha Diaz de Kuri a donné des conférences dans plusieurs universités. Elle était accompagnée de son époux mexicain d’origine libanaise, José, dentiste, qui effectuait, lui, son premier voyage au Liban.

Patricia KHODER

Août 2003

>>> Un nouveau site élaboré par Mr Fady Abou Dagher de Jdeideh El Metn, à la fois très clair et fort utile même s'il n'est qu'en Anglais pour le moment...
Ne manquez pas, par exemple, les photos de Beyrouth par satellite dans la section Brochures.
Lebanese-emigrants.org



Des ressources sur le Brésil ?

AOBresil: un bon portail franco-libanais qui fait référence

IAQI Brazil Resources
: pour faire vos recherches en Anglais