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MTV,
"une télé en réserve de la République!.."
Il était une fois la Liberté ...
confisquée puis retrouvée!


MTV Liban

Reprise des émissions de la MTV le 31 Mars 2009

Michel Gabriel Murr : La MTV sera une chaîne citoyenne, non partisane,
engagée dans la défense des libertés

Le PDG de la MTV, Michel Gabriel Murr, a annoncé hier, au cours d’une rencontre empreinte d’émotions et de souvenirs des instants historiques de 2001 et 2002, la reprise des émissions de la chaîne le 31 mars 2009,
après plus de six annéss d’interruption forcée.

Le temps des retrouvailles, un moment de souvenirs… et d’émotion !
Telle est l’atmosphère dans laquelle ont été plongées les nombreuses personnes qui se sont rendues hier au siège de la MTV, à Naccache, pour s’associer à l’annonce officielle de la réouverture de la chaîne qui était, plus particulièrement en 2001 et 2002, à l’avant-garde des défenseurs du courant souverainiste et des libertés publiques à l’époque de l’occupation syrienne et de la répression implacable des « services » inféodés à Damas.
Avant que le PDG de la MTV, Michel Gabriel Murr, ne prenne la parole devant un large parterre de journalistes, d’amis et de représentants de la société civile, rassemblés dans l’un des studios de la chaîne, pour confirmer la reprise des émissions le 31 mars prochain, un documentaire vibrant d’émotions sur la période de 2001 et 2002 a été diffusé, au grand bonheur de l’assistance. Ceux qui ont vécu cette période s’en souviennent sans doute. Lorsque les 7 et 9 août 2001, après la réconciliation de la Montagne conduite par le patriarche maronite et le leader du PSP Walid Joumblatt, les forces de l’ordre de la période de tutelle ont brutalisé, parfois même carrément piétiné, les jeunes du courant souverainiste (étudiants aounistes, Forces libanaises, base Kataëb, PNL, en sus des indépendants), la caméra de la MTV était là pour témoigner, filmer et dénoncer la répression. L’assistance réunie hier à Naccache a pu ainsi revivre ces instants historiques filmés, notamment, lors du sit-in organisé un certain 9 août devant le Palais de justice pour protester contre les rafles organisées deux jours plus tôt dans les rangs des jeunes aounistes, des Forces libanaises, des Kataëb et du PNL (en réaction, semble-t-il, à la visite du patriarche Nasrallah Sfeir au Chouf).
Le documentaire de la MTV diffusé hier a également permis à l’assistance réunie à Naccache de revivre les instants, non moins historiques et émouvants, de la fameuse partielle du Metn, en 2002, qui avait débouché sur la victoire de Gabriel Murr, candidat de ce qui était à l’époque l’opposition chrétienne. Et l’on a pu revoir ainsi cette foule débordant d’enthousiasme, rassemblée devant le bâtiment de la MTV, donnant un premier avant-goût de ce que sera, moins de trois ans plus tard, la révolution du Cèdre. Cette foule de 2002 constituait – mais personne ne s’en doutait – l’indice précurseur du phénoménal rassemblement citoyen du 14 mars 2005, à la place des Martyrs, qui sonnera le glas de trente ans d’occupation syrienne du Liban.
Tous ces moments historiques, la MTV y a été d’une façon ou d’une autre étroitement associée car elle avait eu l’audace, et le mérite, de se faire le porte-étendard de la majorité silencieuse, de la société civile, dans son combat pour se libérer de la tutelle et préserver des valeurs reflétant les spécificités libanaises. Et c’est cette même mission que la MTV affirme aujourd’hui vouloir reprendre, après plus de six ans d’interruption forcée, comme l’a souligné hier Michel Gabriel Murr en annonçant la réouverture de la chaîne. « Nous voulons être une chaîne citoyenne, porte-parole de la majorité silencieuse, non partisane », a souligné M. Murr. S’adressant à l’assistance, il a notamment déclaré : « Malgré sa longue suspension, la MTV n’est pas morte car c’est vous qui l’avez maintenue dans votre mémoire. C’est avec vous et grâce à vous qu’elle continuera à défendre les libertés, à être la voix de la majorité silencieuse. »
Soulignant que la chaîne se refuse d’être un instrument de propagande au service d’une quelconque faction partisane, Michel Gabriel Murr a relevé que « lorsque la MTV défendait les libertés, il n’y avait ni 14 Mars ni 8 Mars ». « Nous sommes soucieux de sauvegarder notre objectivité et notre professionnalisme, a-t-il précisé. Nous donnerons la parole à toutes les parties. L’espace de liberté chez nous est très grand. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne donnera pas notre point de vue sur tous les sujets d’actualité, allant des problèmes de la circulation à la stratégie de défense. Nous serons concernés par tout ce qui se passe dans le pays. »
Cette indépendance, M. Murr souligne qu’elle s’étend aussi au plan financier. « Nous relançons la chaîne grâce à nos propres ressources, a-t-il indiqué. Tout ce qui se dit sur des financements extérieurs est totalement erroné. Les actionnaires sont toujours les mêmes et le conseil d’administration est toujours le même. Nous avons prouvé par le passé que nous pouvons faire beaucoup avec relativement peu de moyens. Nous misons surtout sur les ressources humaines beaucoup plus que sur les grands moyens techniques. Au cours de cette longue période d’interruption, nous avons, certes, beaucoup perdu, mais nous n’avons pas perdu notre détermination ».
À quelques mois des élections législatives, la relance d’une chaîne télévisée indépendante, non partisane, se positionnant comme le porte-étendard de la majorité silencieuse, mais « concernée par les développements dans le pays », représente sans conteste une démarche cruciale dans le contexte présent. Mais M. Murr précise que la réouverture de la chaîne n’est nullement motivée par l’échéance électorale puisqu’elle était prévue en septembre 2006 mais a dû être reportée en raison des événements qui avaient ébranlé la scène locale.
Force est de relever que l’historique rassemblement du 14 mars 2005 avait été surtout l’œuvre de la majorité silencieuse, une initiative citoyenne salvatrice qui avait soulevé des montagnes. Aujourd’hui, cette même majorité silencieuse, à la base de « l’esprit » de la révolution du Cèdre, est appelée aussi plus que jamais à s’exprimer et faire entendre sa voix pour imposer ses choix nationaux, loin des calculs et des tiraillements politiciens.


16 Août 2005

Le Parlement vote à une écrasante majorité l’amendement de l’article 68 : la MTV est à nouveau libre…

Le PDG de la MTV, l’ancien député Gabriel Murr, entouré de ses enfants et de ses proches collaborateurs, célébrant la victoire de la liberté retrouvée.(Photo MTV)

Après la loi d’amnistie de Samir Geagea, le 14 mars et le 26 avril continuent de tenir leurs promesses et de réparer, l’une après l’autre, de scandaleuses injustices : hier, la Chambre a voté à une écrasante majorité l’amendement de l’article 68 de la loi électorale. En un mot comme en cent, la MTV est désormais libre, et la liberté de la presse renforcée, maintenant que les médias n’ont plus au-dessus de leur tête le balancier constant d’une insensée épée de Damoclès. Même Michel Murr a voté l’amendement, soulignant que « la fraternité est plus forte que les haines ». Une belle journée pour la démocratie, une belle journée également pour le système parlementaire, qui continue, depuis quelques semaines, de montrer aux yeux du monde une salutaire souveraineté retrouvée. Après trois années d'écran noir, la MTV va enfin pouvoir venir compléter le paysage audiovisuel libanais auquel elle manquait tant:
« Depuis 1994, la MTV a mené une lutte permanente pour l’indépendance et la complète souveraineté du Liban. Pour que cette nouvelle dynamique, définitivement enclenchée par le rassemblement du 14 mars, aboutisse, et pour que la souveraineté s’enracine, il faut que cette lutte se poursuive », affirme Gabriel El-Murr. « Cette lutte, la MTV va la poursuivre, comme elle l’a fait par le passé. J’espère que ce qui a été basé sur le 14 mars ne sera pas perdu. Il est très important pour la jeunesse libanaise que le Liban, sa patrie, soit fondé sur des bases solides et non sur des interrogations. Le Liban n’a jamais été une erreur de l’histoire, il faut en finir avec cette thèse. Le Liban a 6 000 ans d’existence », souligne M. Murr.
C’est dans le cadre du rétablissement des institutions et de la reconstruction de l’État que Gabriel Murr conçoit désormais le rôle de la station. « Pour bâtir une nation, il faut qu’il y ait un État de droit et des institutions, comme nous avons entendu le président de la République l’affirmer pendant sept ans.
Sauf que, pendant sept années, ils étaient en train de démolir les institutions et l’État de droit. Il y a une lutte à mener pour rebâtir le Liban, et c’est là que la MTV devra jouer un rôle primordial. J’espère que nous serons à la hauteur, parce que c’est une lutte très difficile et longue », souligne-t-il.
La victoire obtenue appartient, pour l’ex-député, à « chaque employé de la MTV, et notamment ceux, nombreux, qui souhaitent réintégrer l’équipe ». Il faudra pour cela attendre encore « quelques mois ». « Reconstituer une équipe de 500 personnes prend du temps, cela ne peut être fait en quelques jours.
La MTV sera probablement de retour sur les écrans après la fin de l’année »


Lire une interview de Gabriel Murr accordée à

suite au vote de la chambre du 16 Août 2005




Septembre 2004: déjà deux ans!

L’Ucip appelle à la réouverture de la MTV et de Radio Mont-Liban
Beyrouth, 6 Sept. 2004 - À l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la fermeture de la MTV et de Radio Mont-Liban, l’Union catholique internationale de la presse au Liban (Ucip) a appelé, dans un communiqué, les autorités à revenir sur leur décision de fermer ces médias, de manière à sauvegarder les libertés. L’Ucip a également invité les responsables à adopter une nouvelle loi sur l’audiovisuel qui mettra un terme au clientélisme politique et au confessionnalisme dans l’octroi des permis. Le texte précise que « la fermeture de la MTV et de Radio Mont-Liban constitue un point noir dans l’histoire des libertés politiques au Liban et a eu des retombées négatives sur les médias dans le pays, qui ont peur, depuis, de faire l’objet de telles décisions si jamais ils irritent le pouvoir ». « Les médias ne jouent plus leur rôle d’observateur en évaluant la performance du pouvoir », relève le texte. « À cause de la fermeture de ces deux chaînes, le Liban a perdu sa place de leader dans le monde arabe en matière de médias. Sur le plan de la liberté de la presse et de l’audiovisuel, il a aussi chuté de la 106e à la 166e place », souligne en conclusion le communiqué de l’Ucip.

23 Décembre 2003
Ultime recours pour la réouverture de MTV?

Proposition de loi de Salah Honein Les députés pourront, s’ils le veulent, ressusciter légalement la MTV

Il y a sept mois, le jugement était tombé, comme un couperet, aucune porte de sortie n’avait été préservée : la MTV restera fermée. Totalement et, surtout, définitivement. Depuis, plus rien. Sauf qu’hier, Salah Honein a rallumé une toute petite flammèche d’espoir, avec sa proposition de loi, revêtue d’un caractère de double urgence, visant à l’amendement de l’article 68 de la loi électorale.

Quelques semaines avant ce jugement sans appel, le député de Baabda avait trouvé la solution imparable, qui aurait permis la réouverture immédiate du média prohibé pour des raisons clairement politiques : retirer l’affaire des mains de la justice et la déposer dans celles du Législatif. Il avait entendu le patriarche maronite, qui voulait un résultat concret « sans vainqueur ni vaincu », il avait écouté ses collègues place de l’Étoile – les baassistes, les KC, les RPC, les hezbollahis, les joumblattistes, les lahoudiens, les berryistes, les haririens et les autres – assurer jour après jour, sans se mouiller plus que cela, qu’il était « plus que nécessaire » d’amender l’article 68 de la loi électorale. Le député de Baabda avait ainsi fait une proposition de loi visant à amender cet article 68, « avec effet rétroactif, tel que le stipule le code pénal ». Si le chef du Législatif l’avait voulu (ou pu ?), à l’époque, si cette proposition de loi avait été acceptée, l’effet rétroactif en question aurait entraîné la réouverture immédiate et inconditionnelle de la chaîne de télévision de Gabriel Murr. Mais Nabih Berry s’était engoncé dans son confortable et assourdissant silence, et le jugement définitif avait vite fait d’enlever tout espoir aux 500 familles mises au chômage forcé par l’État, et qui avaient vu dans la proposition Honein l’ultime recours. Simplement parce que l’article 3 du code pénal stipule que « toute loi qui modifie les conditions de l’incrimination dans un sens favorable au prévenu s’applique aux infractions commises antérieurement à sa mise en vigueur, sauf dans le cas où une condamnation définitive a été prononcée ». Cela n’a pas empêché Salah Honein, membre du bloc Joumblatt et de Kornet Chehwane, de revenir, sept mois plus tard, à la charge.
Pour que 500 familles puissent de nouver toucher un salaire à la fin de chaque mois et pour tenter de ressusciter, au Liban, les libertés publiques et la démocratie, galvaudées de jour en jour un peu plus. Le député a ainsi repris sa proposition de loi visant à l’amendement de l’article 68 de la loi électorale – une proposition modifiée (jugement définitif oblige) et revêtue, cette fois, du caractère de double urgence. Que dit la proposition Honein ? Son article premier souligne que durant la campagne électorale exclusivement comprise entre la convocation dominicale des électeurs et le déroulement des élections jusqu’à l’annonce des résultats définitifs, l’ensemble des médias audiovisuels ainsi que la presse écrite non politique n’ont absolument pas le droit de faire de la publicité électorale pour tel ou tel candidat. Et s’ils passent outre, ils risquent une interdiction de diffusion ou de parution pendant trois jours au maximum, sur décision du tribunal des imprimés. L’article 2 de la proposition Honein concerne les jugements prononcés avant l’entrée en vigueur de la loi, et qui ont imposé à un média donné une fermeture dont la durée n’a pas été déterminée. « Cette durée ne doit pas dépasser le mois, à partir de la date de fermeture décidée par le tribunal », dit l’article 2. Dans son exposé des motifs, le député de Baabda évoque d’abord le préambule de la Constitution : « Le Liban est une république démocratique parlementaire, basée sur le respect des libertés publiques, à commencer par la liberté d’opinion... » Il s’intéresse ensuite à l’article 13 de la Loi fondamentale : « La liberté d’opinion – que celle-ci soit orale ou écrite –, la liberté d’imprimer, la liberté de se regrouper et de créer des associations sont toutes garanties dans le cadre de la loi. » Salah Honein rappelle ensuite que la sanction se doit d’être proportionnelle à la faute commise : « On ne condamne pas à mort un voleur, par exemple », précise-t-il, avant de souligner que la fermeture totale dont parle l’article 68 « ne signifie aucunement une fermeture définitive ». Pour preuve, le député cite l’article 35 de la loi sur l’audiovisuel, « qui ne fait absolument pas état d’une sanction dont écoperait un média et dont la durée ne serait pas prédéfinie ». Enfin, le député remet au bon souvenir de tous que les pouvoirs au Liban ont une mission fondamentale : « protéger le citoyen, ses libertés, et assurer son quotidien ». Ce qui veut dire qu’il serait totalement inadmissible qu’un pouvoir, quel qu’il soit, « puisse disposer à sa guise du revenu de plusieurs centaines de Libanais ».

La proposition Honein, revêtue du caractère de double urgence, a été inscrite au secrétariat de la Chambre. Elle doit être en principe examinée au cours de la prochaine séance parlementaire plénière, prévue – toujours en principe – fin mars, après le débat budgétaire. À condition, bien entendu, que Nabih Berry ne décide, d’une façon ou d’une autre, de conserver cette proposition dans les tiroirs de la place de l’Étoile, ad vitam aeternam. Ou qu’« on » ne lui « conseille » de le faire. Sauf que pour aller jusqu’au bout, pour contribuer à la résurrection des libertés publiques et permettre à des centaines de personnes de retrouver un travail, la proposition Honein a besoin non seulement d’un indispensable battage et lobbying médiatico-populaire, mais aussi, et surtout, de la bonne volonté des décideurs – fussent-ils libanais ou syriens. Les députés trouveront là une belle (et rare) occasion d’assumer – devant les écrans de télévision, devant celles et ceux qui les ont élus – leurs responsabilités – à commencer par le premier d’entre eux, qui se mêle depuis des années, sans même plus se cacher, bien plus d’Exécutif que de Législatif. En votant cette proposition, entre autres, ils prouveraient qu’ils sont capables de faire autre chose que d’assister à des enterrements et à des mariages, autre chose que d’approuver des projets de loi élémentaires à la simple marche d’un pays. Sans compter qu’ils auront de nouveau une antenne de plus – ultrapopulaire – pour faire les paons de pacotille. Ziyad MAKHOUL


23 Avril 2003
MTV: le rejet du dernier recours entérinait à priori la fermeture définitive.

BEYROUTH, 23 avr (AFP) - Le tribunal libanais chargé des délits de presse a rejeté mercredi un dernier recours présenté par les avocats de la chaîne de télévision privée antisyrienne MTV pour obtenir sa réouverture, a-t-on appris de source judiciaire. La décision de la chambre de cassation du tribunal des imprimés, pourtant prise contre l'avis de son président, le juge Afif Chamseddine, mais avec les voix de ses deux assesseurs, est "définitive et sans appel", a-t-on précisé. Le rejet du recours, le troisième présenté par les avocats de cette chaîne depuis sa fermeture le 4 septembre 2002, a notamment été justifié par le dépassement du délai légal, a-t-on indiqué. Il avait été recommandé sur cette même base par le procureur général Adnane Addoum. Deux premiers recours avaient été rejetés pour vice de forme. Un avocat de la défense, Me Chakib Cortbaoui, a fait état de "fautes graves" dans le libellé du texte de la décision de la cour. "Ces fautes légales graves permettent d'engager des poursuites contre l'Etat du fait du travail de ses magistrats", ce qui pourrait mener à l'annulation de la décision, a-t-il déclaré à l'AFP. Il a précisé que la décision d'engager ou non cette procédure ne serait prise qu'après d'ultimes consultations notamment avec son client. MTV et la radio RML ont été sanctionnées pour avoir porté atteinte "aux relations avec un pays frère" (la Syrie) et "à la dignité du chef de l'Etat" Emile Lahoud, ainsi que "pour avoir violé les dispositions de la loi électorale" qui interdisent aux médias de se livrer à une propagande partisane lors d'une élection partielle en juin 2002. L'élection à cette occasion du propriétaire des deux médias, l'opposant Gabriel Murr, avait été invalidée en novembre 2002 par le Conseil constitutionnel pour infraction à la procédure électorale. De nombreux députés de l'opposition avaient dénoncé la fermeture de cette chaîne, y voyant une décision "purement politique". La fermeture de MTV a été critiquée par les Etats-Unis, la France et l'Union européenne, ainsi que par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et Reporters sans frontières.


5 Janvier 2003


Rafic Hariri appellerait à la réouverture de la chaîne anti-syrienne MTV

BEYROUTH, 05 jan (AFP) - Le Premier ministre libanais Rafic Hariri a riposté à la levée des sanctions qu'il avait imposées à la chaîne de télévision privée NTV, en appelant à la réouverture d'une autre. M. Hariri a demandé samedi la réouverture d'une chaîne de télévision privée fermée en septembre, Murr Television (MTV), dont le propriétaire est un féroce critique du gendre du président libanais Emile Lahoud, a indiqué le bureau du Premier ministre.
Le ministre des Télécommunications Jean-Louis Kordahi, un proche de M. Lahoud, a autorisé samedi New Television (NTV) à reprendre sa diffusion satellitaire, alors que M. Hariri se trouvait à Paris. M. Hariri, qui entretient d'étroites relations avec l'Arabie saoudite, avait ordonné de couper le relais satellitaire de cette chaîne alors qu'elle s'apprêtait à diffuser une émission sur la situation dans ce pays. Cette sanction devait rester en vigueur jusqu'à la prochaine réunion du Conseil des ministres, le 9 janvier. Mais elle a été levée après le retour d'une visite privée à l'étranger du président Lahoud, souvent en conflit avec son Premier ministre.
"Les ministres concernés doivent demander à la chaîne privée Murr Television (MTV), fermée le 4 septembre, de présenter aux forces de la sécurité intérieure un engagement similaire à celui présenté par NTV pour obtenir le même droit de reprise de la diffusion, afin de préserver les libertés publiques", a affirmé M. Hariri. La MTV, chaîne privée anti-syrienne, a été fermée en dépit de trois recours en appel devant la justice. Elle est considérée comme la voix principale des opposants chrétiens à l'influence de la Syrie, qui maintient quelque 20.000 soldats au Liban. La NTV avait annoncé, à la reprise de sa diffusion satellitaire samedi, que "le chef de l'Etat a regagné le pays et la loi est à nouveau appliquée".
"Le ministre des Télécommunications est revenu sur son erreur et le Premier ministre ne peut plus prendre seul les décisions ni violer les lois", a-t-elle ajouté dans un communiqué lu sur l'antenne.



Liberté (Paul Eluard)

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches...

Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux
Sur les marches de la mort J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaitre Pour te nommer Liberté



Affaire MTV: Revue de Presse Libanaise dans le journal "le Monde"

Si les médias audio-visuels sont restés en France assez discrets sur le sujet, la presse écrite à l'image du Monde a été un peu moins timide...

>>> A la Veille d'un examen en recours devant la Cour d'Appel de Beyrouth prévu le 21 Octobre 2002,

L'UPF dénonce la fermeture de médias d'opposition

- Paris, 18 oct (UPF) -
L'Union internationale de la presse francophone (UPF) a dénoncé "le caractère brutal du jugement" qui a décidé la fermeture totale de la chaîne de télévision " MTV " et de la station " Radio Mont Liban ", dans un communiqué diffusé aujourd'hui depuis Beyrouth, où se tient le 9e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie. L'U.P.F. qui "rappelle qu'un état de droit s'appuie sur une presse libre et une justice indépendante", dénonce dans cette décision de fermeture "un mauvais coup" porté à la liberté d'information et de communication en contradiction avec les valeurs de la Francophonie.

Mais, le Maintien de la fermeture de la chaîne libanaise anti-syrienne MTV a été prononcé le Lundi 21

Arrêt de Justice ou de Mort?

Le Tribunal des imprimés, compétent au Liban pour les poursuites contre les médias y compris audiovisuels, a rejeté lundi un recours contre la fermeture de la chaîne privée anti-syrienne MTV, a-t-on appris de source judiciaire. Le Tribunal, qui a pris sa décision à la majorité et non à l'unanimité, a décidé de "rejeter le recours introduit par la MTV et radio Mont-Libanet maintenir la mesure de fermeture" appliquée depuis le 4 septembre. MTV et RML, qui appartiennent au député opposant Gabriel Murr ont été sanctionnés pour avoir "porté atteinte aux relations avec la Syrie, à la dignité du chef de l'Etat Emile Lahoud et pour avoir violé les dispositions de la loi électorale" qui interdisent aux médias de se livrer à de la propagande partisane au cours des consultations électorales. Selon les avocats de MTV, un recours est possible en deuxième instance, mais ils ont émis dans une déclaration à la presse la crainte que la cour d'appel entérine le jugement de première instance. La MTV, qui appartient à l'oncle du ministre de l'Intérieur pro-syrien, Elias Murr, avait été l'un des instruments de la victoire de son propriétaire contre sa nièce, Myrna, soeur du ministre, aux élections législatives partielles de la région chrétienne du Metn. La fermeture de la MTV et les mesures contre l'opposition libanaise anti-syrienne ont été dénoncées à l'époque par les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) et récemment, en marge du sommet de la Francophonie qui s'est clos dimanche à Beyrouth, par la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

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Le Film des étapes juridiques avant une hypothètique réouverture

>>> 28 Octobre:
La MTV se pourvoit en cassation, l’ultime recours qui lui resterait...

>>> 27 Décembre 2002:
La Cour d'appel rejette le recours présenté par les avocats de la MTV

AFP-27 Déc 2002- La Cour d'appel des imprimés, instance chargée des délits de presse au Liban, a rejeté vendredi le deuxième appel contre le maintien de la fermeture de la chaîne privée anti-syrienne MTV, a-t-on appris auprès des avocats de la défense.
Dans leur second recours présenté le 28 octobre et examiné par la Cour, les avocats réclamaient l'annulation de la décision du Tribunal des imprimés qui avait rejeté pour vice de forme une semaine plus tôt leur premier recours contre l'arrêt frappant la MTV et Radio Mont-Liban (RML), des médias appartenant à l'opposant Gabriel Murr.
La Cour a estimé que la fermeture décidée le 4 septembre par le Tribunal des imprimés était "un verdict pénal et non une décision administrative". "Ce qui implique qu'il fallait dans ce cas faire appel contre la décision du 4 septembre, et non du 21 octobre, dans le délai légal" de 30 jours, a indiqué un avocat de la défense. "Cela veut dire qu'en principe les stations devraient rester fermées, mais nous allons voir ce que nous pouvons encore faire", a-t-il ajouté. Selon lui, "les délais sont des prétextes. Ils nous occupent avec des problèmes de procédure parce qu'ils ne veulent pas aborder les vrais problèmes. Ceci est un conflit politique". La direction de la MTV a déploré le verdict du tribunal dans un communiqué. "Le danger de fermer la MTV de cette manière arbitraire ne porte pas uniquement atteinte à cette station et aux centaines d'employés mis à la rue, mais dans le fait qu'elle prouve que la justice a sombré au Liban", a-t-elle estimé. "Ce qui fait encore plus peur, c'est l'image du Liban aux yeux de ses citoyens et ceux du monde. Cette patrie a-t-elle une autre raison d'exister si elle perd la liberté, la démocratie et le pluralisme qui la distinguent de ceux qui l'entourent en Orient?", ajoute le texte.
Les verdicts de la Cour d'appel des imprimés ne peuvent faire l'objet de recours. Un premier recours devant le tribunal de première instance avait été rejeté le 21 octobre. MTV et RML ont été sanctionnées pour avoir "porté atteinte aux relations avec la Syrie et à la dignité du chef de l'Etat Emile Lahoud et pour avoir violé les dispositions de la loi électorale" qui interdisent aux médias de se livrer à la propagande partisane au cours des consultations électorales.
La fermeture de MTV a été dénoncée par les Etats-Unis et l'Union européenne, ainsi que par la Fédération internationale des droits de l'Homme et Reporters sans frontières.

 

 



Nous n'avons guère l'habitude de nous laisser entrainer dans les polémiques internes au Liban et nous voulons ici placer notre message sur le terrain de la philosophie et des valeurs essentielles et... constitutionnelles du Pays du cèdre et de la Frrancophonie.

Accessoirement, est-il besoin de rappeler que la Francophonie est également victime de la situation puisque la MTV était la chaîne qui par ses accords officiels avec TF1 et France TéléVision, diffusait le plus de programmes français, notamment les journaux d'information et des variétés et magazines en seconde partie de soirée.

Un mois avant le grand Rendez-vous du Sommet de la Francophonie de Beyrouth, nous souhaitons donc que la situation rentre au plus vite dans l'ordre, nous voulons dire le bon ordre, celui de la Liberté et des libertés fondamentales.

TEXTE de L'APPEL POUR UNE MANIFESTATION POUR LA DEFENSE DES LIBERTES FONDAMENTALES AU LIBAN
Dimanche 15 septembre 2002 à 16 heures
Place Victor Hugo – Paris 16ème

Le 4 septembre dernier, le pouvoir à Beyrouth a décidé la fermeture définitive de la télévision (MTV) et de la Radio Mont Liban (RML) . Il s’agit d’une décision politique arbitraire même si elle émane de la justice dont sa dépendance directe du pouvoir politique est patente . Ces médias d’informations reflétaient la réalité socio-politique du Liban et les aspirations de son peuple en matière de démocratie, de liberté,de justice et des droits de l’Homme.
Cet espace de liberté permettait aux libanais libres de respirer et de garder l’espoir alors que le régime sur place tente d’étouffer toute voix libre pour imposer sa pensée unique.
A Beyrouth, des jeunes sont descendus dans la rue et des manifestations de solidarité avec la MTV et RML se sont multipliées. « Un congrès pour les libertés » a rassemblé des politiques, des écrivains, des syndicalistes et des journalistes. Le président de l’ordre des avocats a été malmené par des députés pro-syriens.
L’association « Reporters sans frontières » a condamné cette décision et a exprimé sa solidarité avec les journalistes libanais. Des réactions d’approbation et d’inquiétude sont venues des associations de défense des droits de l’Homme (telle que la FIDH, Cedar watch…) , ainsi que de la communauté internationale et principalement des Etats Unis et de la France . D’ailleurs le pouvoir libanais a critiqué les positions officielles américaine et française en convoquant leurs ambassadeurs respectifs.
Par cette décision brutale, les dirigeants libanais ont montré clairement leur mépris pour les valeurs universelles alors que le Liban a signé récemment un accord d’association avec l’Union européenne dans lequel il s’engageait à respecter les libertés d’expression, de pensée et de manifestation. Ces libertés sont par ailleurs garanties par la constitution libanaise.
Beyrouth se prépare à accueillir le sommet de la Francophonie en octobre prochain ! Quelle crédibilité peut-on donner au message de la francophonie quand ses principales valeurs de respect des droits de l’Homme et de liberté de conscience sont à ce point méprisées et piétinées par le pays d’accueil de ce sommet ?
C’est pour la défense des libertés fondamentales au Liban qu’une manifestation qu'a eu lieu dimanche 15 septembre à 16 heures place Victor Hugo (Paris 16ème) à l’appel de plusieurs associations et mouvements franco-libanais.

Affaire MTV: l'influence de la Syrie vue par la presse libanaise
un article du Monde de Septembre 2002




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