Les libanais: une contribution croissante à la vitalité
de la francophonie nord-américaine
Le
phénomène de l'émigration libanaise
à Montréal & au Canada
Août
2020
Saint-Laurent, le «
petit Beyrouth », un faubourg libanais au Canada
Ce quartier montréalais est peuplé majoritairement
de Libanais, ce qui lui a valu son surnom.
Lorsque lon se promène dans les rues du petit
quartier Chameran dans larrondissement
Saint-Laurent sur lîle de Montréal,
ce nest ni la langue française ni langlais
que lon entend, mais bien le libanais. Les épiceries,
les restaurants, les pharmacies et les salons de coiffure
offrent aussi un service en arabe. Pourtant, ce quartier
qui se trouve dans un petit coin reculé dans le
nord de lîle est bien loin des pays arabophones.
À
cause de son grand nombre dhabitants originaires
du pays du Cèdre, ce quartier est souvent appelé
le « petit Beyrouth », le « petit
Liban » ou « Achrafieh ». «
Cest reconnu. Il y a énormément
de Libanais qui vivent à Chameran », souligne
Marianne Sawan, originaire de Tripoli, qui habite dans
le quartier depuis une vingtaine dannées.
Pour elle, ces appellations quelle utilise avec
humour pour nommer son quartier montréalais lui
rappellent de beaux souvenirs au Liban. « Nous
utilisons ces surnoms en plaisantant parce quà
Chameran, nous nous sentons un peu comme au Liban »,
témoigne-t-elle, en saluant lune de ses
amies en arabe. « Les Libanais entre eux lappellent
le petit Beyrouth », renchérit la résidente
du quartier originaire du Maroc, Yamina Bakiri, qui
organise des activités communautaires avec Marianne
Sawan.
Les
Libanais, premiers arrivés
Les
multiples tours de logements imposantes témoignent
de larchitecture des années 1950 et 1970,
lépoque de la construction du quartier.
En périphérie du centre de lîle
de Montréal, ce « nouveau » quartier
a visé les différentes vagues dimmigration
pour peupler ces installations. « À lépoque,
quittant son pays en raison des tensions politiques
et sécuritaires, la communauté libanaise
sest installée en masse dans le quartier
», explique la coordonnatrice des démarches
de revitalisation urbaine intégrée du
quartier Chameran, Maryse Chapdelaine.
En
plus de résider dans ce quartier, les Libanais
se sont aussi intégrés à sa vie
socio-économique. Ils ont créé
des commerces, qui sont aujourdhui très
populaires dans la métropole. « Adonis,
Byblos, Andalos sont des exemples des commerces pionniers
dorigine libanaise au Québec. Ils sont
parmi les premiers à sêtre installés
et à sêtre développés
dans léconomie québécoise
», souligne Marianne Sawan, yeux pétillants
et grand sourire aux lèvres. Lépicerie
Adonis est aujourdhui très connue au Québec
et elle est pour beaucoup un symbole de succès
économique et culturel. « Nous constatons
la réussite de la communauté libanaise
à chaque niveau de notre vie communautaire. Ils
sont très actifs dans lorganisation dactivités
», déclare le maire de larrondissement
de Saint-Laurent, Alan DeSousa.
La
langue arabe, un « filet de sécurité
»
Deux
résidents du quartier sur cinq ont pour langue
maternelle larabe, ce qui facilite lintégration
des nouveaux arrivants arabophones. Avec les nouvelles
vagues dimmigration syrienne, Maryse Chapdelaine
a constaté quil y avait un nombre croissant
de demandes pour habiter à Chameran. «
Pour eux, vivre dans un quartier arabophone où
ils pourront se faire comprendre est un filet de sécurité
», précise-t-elle, en pointant une calligraphie
arabe qui orne le mur dune boutique.
LIntermarché
du coin a pris les couleurs du Liban, même si
cette épicerie na pas été
fondée par un Libanais. Sur sa façade,
le dessin dun immense cèdre aux côtés
dune reproduction de la grotte aux Pigeons, dans
le quartier de Raouché sur la corniche de Beyrouth,
reflète linfluence culturelle des résidents
du quartier. Grâce à leur service en langue
arabe, les commerces du quartier permettent aussi de
faciliter lintégration des immigrés
arabophones. « Ils ont besoin de travailler et
dêtre compris pour pouvoir trouver un emploi.
Souvent, ils cherchent une entreprise libanaise pour
faciliter leur intégration », explique
Marianne Sawan.
Six
personnes sur dix sont des immigrés
Aujourdhui,
le quartier est beaucoup plus diversifié et compte
une population immigrée de 64 %. Selon le web
documentaire Voisins portant sur le quartier Chameran,
« la densité du quartier est comparable
à celle de Séoul en Corée du Sud,
soit cinq fois plus élevée que sur lîle
de Montréal ». En plus dêtre
extrêmement peuplé, Chameran a un taux
de chômage beaucoup plus élevé comparé
au reste de lîle de Montréal. «
Le taux de chômage de la couronne Chameran est
de 17,8 %, alors quil est de 9,2 % à Montréal
», peut-on lire dans le web documentaire.
Selon
Maryse Chapdelaine, la moyenne des revenus est plus
basse dans le quartier, puisque peu de nouveaux arrivants
viennent au Canada avec un emploi déjà
promis. « Ils cherchent un emploi et un logement
une fois sur place, et cela peut savérer
compliqué », souligne-t-elle. De plus,
selon elle, beaucoup de nouveaux arrivants possèdent
un diplôme et doivent reprendre des études
pour obtenir une équivalence universitaire canadienne.
Bien
que les Libanais représentent encore la majorité
des habitants de Chameran, le quartier est beaucoup
plus cosmopolite aujourdhui. Cest surtout
par son historique quil conserve son surnom. «
Auparavant, 90 % des résidents de Chameran étaient
libanais. Aujourdhui, il y a encore une grande
communauté libanaise, mais aussi beaucoup de
nouveaux migrants syriens, nigérians, maghrébins
», précise Sofia Bitran.
Avec
ses collègues, Marianne Sawan organise des activités
communautaires dans le quartier pour favoriser lintégration
des nouveaux arrivants à Montréal. «
Nos communautés qui parlent arabe ont enrichi
cette région. Grâce à nous, le quartier
se développe économiquement et socialement.
Nous souhaitons accueillir dautres communautés
et nous voulons les aider à devenir québécois
comme nous le somme devenus », témoigne-t-elle,
tout en restant fière de ses origines.
Article paru dans l'OLJ / par Maude
PETEL-LÉGARÉ en décembre 2019,
Automne
2017 Jouney:
voyage express au Liban
Débarqué
du Liban il y a trois ans pour faire son MBA à
HEC Montréal, Patrick Abdelahab a vite fait de
remarquer deux choses: premièrement, que l'offre
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habite, n'est pas optimale, deuxièmement, qu'il
ne retrouvait pas dans les établissements d'ici
la cuisine du Liban qu'il apprécie, axée
sur la fraîcheur et le service... Café-Four Jouney 1486,
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Coup de coeur à Montréal
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