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Le projet Cedar Island au coeur de la polémique entre respect de l'écologie et nécessité de croissance économique

Un projet d'île en forme de cèdre au large du Liban
L'emblème du Liban pourrait bientôt être visible du ciel en pleine Méditérranée. C'est que la société de Beyrouth Noor International Holding développe en ce moment un projet d'île artificielle en forme de cèdre.



Ce projet baptisé «Cedar Island» ressemble à celui des luxueuses îles artificielles de Dubaï. Si le projet se concrétise, cette île sera de 3,3 millions de mètres carrés et dessinera la silhouette de l'emblème libanais. Des villas et des résidences de luxe y seront construites, de même que des complexes touristiques et de loisirs, des centre d'achats, des bureaux, des plages et des marinas.

Pour le moment, le projet n'a pas encore reçu l'aval des instances politiques libanaises. Le président de la République, le Parlement et différents ministres doivent l'approuver.

Cependant, les organismes environnementaux dénoncent vertement le projet et ses impacts sur les écosystèmes. Le quotidien Le Monde y a déjà consacré un article dans son édition du 11 Février 2009 que nous reproduisons ci-après.

L'île des Cèdres: le site officiel


Les luxueuses îles artificielles de Dubaï font des émules. Après les palmiers géants du Golfe persique, les utilisateurs de Google Earth pourraient bientôt voir surgir sur la côte du Liban... un cèdre gigantesque. Une société de Beyrouth, Noor International, veut bâtir sur la Méditerranée 3,3 millions de mètres carrés, dessinant la silhouette de l'emblème national libanais et accueillant villas et résidences de luxe, complexes de tourisme et de loisirs, centres commerciaux et quartier d'affaires, sans oublier les plages et les marinas.

Louvoyant entre les écueils de l'écologie et de la finance, le dossier navigue pour l'instant sur les eaux incertaines des cabinets politiques : le projet doit recevoir le feu vert de différents ministères, du Parlement et du président de la République.

Mais des associations de défense de l'environnement contestent l'opération : le déversement de tonnes de remblai dans la mer détruit les écosystèmes. "On ne fera rien qui risque d'affecter l'environnement, cela donnerait une image négative au projet", assure Liliane Haddad, secrétaire générale de Noor. Pour limiter les dégâts, le tronc du cèdre pourrait être érigé en dur, mais les branches déployées sur des structures flottantes. Coût estimé : 8 milliards de dollars (6,2 milliards d'euros). De quoi laisser dubitatif en pleine crise financière. Mais le Liban, grâce à un système bancaire très isolé, est peu affecté par le ralentissement mondial, et reste un des rares territoires en plein boom immobilier.

Surtout, Noor vise des investisseurs particuliers : les douze à quinze millions de Libanais installés à l'étranger. "Beaucoup d'entre eux souhaitent revenir investir au Liban, et ils sont nombreux à nous avoir fait part de leur intérêt", indique Mme Haddad.

Et même si la Méditerranée, théâtre de brusques tempêtes, offre moins de garanties à l'urbanisme offshore que la mer d'huile du Golfe persique, Noor International a un dernier argument : la construction de Cedar Island générerait pas moins de 50 000 emplois, dans un pays qui en manque cruellement.

Grégoire Allix pour le quotidien Le Monde



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Saisissant contraste:

un cèdre naturel, emblême historique du Liban