Une
antenne de lUSJ de Beyrouth à Abou Dhabi
Trois formations y seront
dispensées en arabe, en français et en anglais.
Comme
suite à un accord signé avec le Centre
of Excellence for Applied Research and Training (CERT),
un organisme relevant du ministère de lEnseignement
supérieur dAbou Dhabi, lUniversité
Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), au Liban, créera
une antenne dans lémirat du Golfe.
LUniversité
Saint-Joseph y installera une filiale de son École
de traducteurs et dinterprètes, un institut
de formation ortho-pédagogique
ainsi quune formation en actuariat.
Ces
formations, qui seront suivies de plusieurs autres filières,
seront dispensées en trois langues : larabe,
le français et langlais.
La
formation académique sera assurée par
lUniversité Saint-Joseph, notamment par
des professeurs sur place et également par des
professeurs visiteurs, tandis que ladministration
et la logistique seront assumées par le CERT.
Les
diplômes qui seront délivrés seront
ceux de lUSJ.
Selon
les responsables de lUniversité Saint-Joseph,
cest grâce à la tenacité et
aux efforts de la Fédération des anciens
de lUSJ à Abou Dhabi
que lon doit la création de cette antenne
universitaire.
Sur
quelque 200 000 Libanais qui travaillent dans la région
du Golfe, 60 000 sont installés à Abou
Dhabi. Ils seront les premiers bénéficiaires
de cette initiative.
Après
lUniversité de Paris-Sorbonne qui a installé
un campus à Abou Dabi en octobre 2006, lUniversité
Saint-Joseph est la deuxième université
de langue française à souvrir une
fenêtre sur le Golfe.
Abou
Dhabi achète tous azimuts et se pose en concurrent
de Dubaï
Septembre
2008-
Fort de son immense richesse pétrolière,
lémirat dAbou Dhabi, qui a acheté
la semaine dernière un grand club anglais de
football et annoncé un investissement dun
milliard de dollars dans le cinéma, fait feu
de tout bois pour simposer sur la scène
mondiale.
Dopé par des recettes pétrolières
record du fait de la flambée des cours du brut,
Abou Dhabi, le plus riche des sept membres de la Fédération
des Émirats arabes unis, multiplie aussi les
investissements sur le plan local au point de se poser
en rival de Dubaï, engagé dans des projets
monumentaux, comme la plus haute tour du monde et trois
îles artificielles en forme de palmiers.
Longtemps dans lombre de cet émirat voisin,
Abou Dhabi sest lancé dans des investissements
tous azimuts après la mort en novembre 2004 de
son souverain, cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, également
fondateur et premier président des Émirats.
Abou Dhabi a dabord misé sur la culture
et le tourisme haut de gamme en attirant, moyennant
finance, la prestigieuse université française
de la Sorbonne qui a ouvert en 2006 une branche
à Abou Dhabi puis le musée du Louvre.
Louverture du « Louvre Abou Dhabi »
est prévue en 2012.
Un parc à thèmes, dédié
aux studios Warner Brothers, a aussi été
annoncé et lémirat prépare
un « Ferrari World » qui comportera dès
2009 un circuit de formule 1. Abou Dhabi organisera
ainsi à partir de lan prochain un Grand
Prix.
Les responsables dAbou Dhabi ne lésinent
pas sur les moyens pour faire parler de leur émirat
: une nouvelle compagnie, Imagination Abu Dhabi, a ainsi
été lancée mercredi dernier avec
pour mission dinvestir un milliard de dollars
pour la production de 40 films sur les cinq prochaines
années, en partenariat avec les plus grandes
firmes de Hollywood et Bollywood, afin de faire dAbou
Dhabi une place forte de lindustrie du film.
Cette initiative a été révélée
deux jours après lentrée remarquée
de lémirat dans le monde du football, avec
lannonce de lacquisition de Manchester City,
club qui a engagé le même jour le Brésilien
Robinho, 24 ans, en provenance du Real Madrid, pour
42 millions deuros (près de 61 milliards
de dollars).
Lacquisition a été faite par lAbu
Dhabi United Group for Development and Investment, un
groupe dinvestisseurs privés dirigé
par cheikh Mansour ben Zayed al-Nahyane, ministre des
Affaires présidentielles et frère du chef
de lÉtat des Émirats.
Le nouveau patron de Manchester City, le milliardaire
émirati Sulaiman al-Fahim, qui veut faire du
club le plus grand du monde, a même affirmé
mardi dernier quil était prêt à
débourser jusquà 165 millions deuros
pour sassurer les services du Portugais Cristiano
Ronaldo, qui joue pour Manchester United, le principal
club de la ville.
Lambition semble désormais sans limite
dans cet émirat dont le souverain, cheikh Khalifa
ben Zayed al-Nahyane, également président
de la fédération, figure, avec une fortune
estimée à 23 milliards de dollars, au
deuxième rang des têtes couronnées
les plus riches du monde, selon un récent classement
du magazine américain Forbes.
Le principal fonds souverain de lémirat,
lAbu Dhabi Investment Authority (ADIA), doté
de quelque 875 milliards de dollars, est aussi le premier
au monde.
Il est devenu en novembre 2007 lun des principaux
actionnaires de la banque américaine Citigroup
en injectant 7,5 milliards USD dans cet établissement
affaibli par la crise des « subprimes »
(crédits hypothécaires à risque).
Fin septembre 2007, il avait acquis 7,5 % de Carlyle,
lun des plus gros fonds dinvestissement
américains, pour 1,35 milliard de dollars, et
aussi investi 500 millions dans un fonds détenu
par Carlyle, qui, comme Citigroup, a été
gravement touché par la crise des crédits
hypothécaires.
Mais Abou Dhabi investit aussi dans lélectronique.
Lémirat a acquis en novembre 8,1 % dAMD
(Advanced Micro Devices), le numéro deux mondial
des microprocesseurs.
ArtParis
AbuDhabi
se
tiend du 27 au 29 novembre, sous la coupole de
l'Emirates Palace. 47 galeries internationales
représentant 17 pays y participent. 24
viennent de l'Hexagone, dont Patrice Trigano,
ou
Daniel Templon avec un «one-man-show»
de Vasarely. A ne pas manquer non plus, la galerie
allemande Frank Pages, qui montre une vidéo
de Shirin Neshat, Rapture, et les 10 exposants
du Moyen-Orient: l'iranien Silk Road se spécialise
dans la photo et Albareh Art, de Bahreïn,
présente Ali Hassan, artiste du Qatar.
Rens.: 01-42-18-09-42. Et www.artparis-abudhabi.com
Art
Paris-Abou Dhabi, un face-à-face
de cultures
«
Que la créativité soit un
moteur de vie. » Cest ce qua
déclaré cheikh Mohammad
el-Khalaf al-Mazroui, porte-parole de
lAdach (haute autorité responsable
du développement de la culture
et de la préservation de lhéritage
à Abou Dhabi). Cétait
lors dune conférence de presse
donnée à lhôtel
« Emirates Palace », la veille
de linauguration de la foire Art
Paris Abou Dhabi.
Cette foire dart moderne et contemporain
retrouve le golfe Arabique pour la seconde
année consécutive.
Sous la prestigieuse coupole de lEmirates
Palace, plus de cinquante-neuf galeries,
exposant des artistes de plus de 22 pays,
se sont installées dès le
17 novembre. Inaugurée par Son
Altesse cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan,
cette foire, qui se déroulera jusquau
21 novembre, est une plate-forme de dialogue
entre les cultures orientale et occidentale.
En effet, si les salles dexposition
enregistrent une augmentation de 40 %
de fréquentation par rapport à
lan dernier, on note par ailleurs
une recrudescence de lart venu des
pays du Moyen-Orient. Cette région
du monde offre aujourdhui une opportunité
fantastique de découvrir de nouveaux
artistes, avec une vision originale parfois
radicalement différente de tout
ce quon a lhabitude de voir
en Occident. « Le M-O possède
un grand potentiel de talents qui nattendent
quà être connus »,
dit Caroline Clough Lacoste, directrice
dArt Paris Abou Dhabi. « On
assiste au même phénomène
en Chine, en Inde ou en Australie et les
collectionneurs ou curateurs sont attentifs
au développement de ces régions
», poursuit-elle.
Pour Bassam Terkawi, directeur général
de TDIC (société pour le
développement et linvestissement
du tourisme), Art Paris entre dans le
cadre dun programme éducatif
et culturel qui aura certainement des
ramifications futures dans ce domaine-là.
Tom Krens, ancien directeur du Musée
Guggenheim de Bilbao et conseiller pour
la construction du même musée
à Abou Dhabi, considère
quArt Paris serait comme un pont
qui mènerait vers différentes
directions. « Quand Bilbao a été
construit, a-t-il dit, cétait
une utopie et lorsque je suis arrivé
il y a trois ans à Abou Dhabi,
lEmirates Palace était vide.
Aujourdhui, il grouille dactivités
et il confirme ce dialogue qui existe
entre les cultures. » En faisant
le tour des galeries, de nombreux talents
interpellent par leurs uvres et
leur créativité. Comme un
terreau fertile, ils nattendaient
quà être découverts.
Art Paris Abou Dhabi est une occasion
unique pour que le monde connaisse ces
nouveaux venus dans le paysage artistique.
Qui sait si ces talents ne peupleront
pas les murs des musées de demain
à Abou Dhabi, ou ne mettront pas
leurs efforts en commun pour travailler
à la muséographie de ces
grandes institutions artistiques qui vont
voir le jour à partir de 2011 dans
cette cité des Émirats.
Art Paris nexpose pas seulement
à lintérieur, mais
à lextérieur également.
Dans le jardin de ce fabuleux palace de
mille et une nuits, les sculptures ont
pris place attirant les visiteurs et invitant
à la ballade. Le monumental Art
Garden avec notamment le Caterpillar de
Wim Delvoye (présenté par
la galerie Guy Pieters, Belgique) et la
Corazza, gigantesque sculpture en bronze
dIgor Mitoraj (de Die Galerie, Allemagne).
Par ailleurs, dans cette seconde édition
où Picasso côtoie lartiste
algérien Yazid Oulab et Ramin Haerizadeh
avoisine Chagall, on assiste à
lémergence de nouveaux talents
venus dInde, dIran et du Liban.
Une foire qui défie la crise financière
à laquelle fait face le monde et
qui appelle à la fois à
la créativité et au dialogue.
Bilan
et perspectives dune grande foire
artistique
Quatre mille cinq cent personnes, dont
de nombreux collectionneurs, curateurs
et
amateurs dart, ont convergé
vers l« Emirates Palace »
pour assister à louverture
de la deuxième
édition dartparis-Abou Dhabi.
Un rendez-vous devenu incontournable.
Après linauguration officielle
du Salon qui sest déroulée
en présence de Son Altesse cheikh
Sultan bin Tahnoon al-Nahyan, avec la
participation de personnalités
françaises, notamment Marie Laure
de Villepin, Cécilia et Richard
Attias, Dominique Baudis, président
de lInstitut du monde arabe, et
dautres figures du monde de lart,
plus de 12 000 visiteurs et collectionneurs
ont déambulé entre les stands
de 59 galeries internationales et dans
les allées du Monumental Art Garden,
installé sur la terrasse de lEmirates
Palace. Cela représente une augmentation
denviron 30% en terme de fréquentation,
puisquils étaient 9200 visiteurs
lannée dernière.
Collaborant étroitement avec les
autorités culturelles (Adach) et
touristiques (TDIC) dAbou Dhabi,
les organisateurs dartparis-Abou
Dhabi, Caroline Clough Lacoste, Laure
dHauteville et Henri Jobbé-Duval,
ont confirmé leur volonté
de prendre activement part au développement
culturel dAbou Dhabi en instaurant
un dialogue fécond entre galeries,
artistes et collectionneurs du Moyen-Orient
et de lOccident.
Dans un contexte économique touché
mondialement par la crise, artparis-Abou
Dhabi a généré des
transactions en faveur dartistes
internationaux, principalement du monde
arabe où sest profilé
un vif intérêt pour les artistes
moyen-orientaux. Pour Laure dHauteville,
ayant vécu plus de quinze ans au
Liban et habituée donc aux foires
dart libanaises, « la présence
des stands arabes a pour objectif de mettre
en avant les grands artistes émergents
et dillustrer lavancée
culturelle du Moyen-Orient». «Lart
arabe, souligne-t-elle, na pas fait
ombrage aux grandes signatures, mais il
est à présent plus difficile
dacquérir des uvres
de plusieurs millions deuros quune
uvre contemporaine arabe qui vaut
moins cher (entre dix et trente mille
dollars) et certaines galeries ont joué
la carte du métissage, comme Trigano
qui exposait les uvres orientales
et occidentales. » « Les frontières
souvrent donc à artparis-Abou
Dhabi et les gens communiquent, poursuit
Laure dHauteville. Les musées
qui sont en train de se construire ne
peuvent démarrer sil ny
a pas un marché de lart.
Celui-ci ne peut exister que par lintermédiaire
dune foire qui offre un large panorama
de lart. Notre objectif est quAbou
Dhabi soit formé de 50% duvres
des pays arabes et 50% doccidentales
tout en maintenant la qualité,
et nous sommes déjà prêts
pour lan 2009. »
ABOU DHABI,
de Colette KHALAF
>> Le Club de
femmes francophones d'Abou Dabi
|
Abou
Dhabi voit grand: Louvre, Sorbonne, salons et
expositions...
lÉmirat multiplie les réalisations.
Et ne lésine pas sur les moyens.
Lire
la suite... >>
|
Mars
2008: la semaine francophone à Abou Dhabi
Une première édition réussie

Baptême
des mots et de la francophonie pour Abou Dhabi qui sest
ouverte à la culture au cours de trois journées
qui se sont déroulées sous le haut patronage
de cheikh Hamdan ben Zayed al-Nahyan, vice Premier-ministre,
sous limpulsion de Hoda al-Khamis-Kanoo, fondatrice
du Abu Dhabi Music and Arts Foundation, et grâce
à lénergie de la curatrice Rita
Saab Moukarzel. Abdou Diouf, secrétaire général
de la francophonie, a donné le coup denvoi
de lévénement, en français
dans le texte, rejoint par de nombreuses personnalités
francophones qui ont animé la scène culturelle
du 16 au 19 mars.
Abou
Dhabi. La ville est accueillante, animée par
les derniers préparatifs dun événement
inédit?: la semaine francophone. Dans son désir
de construire des ponts virtuels et damitié
pour que la diversité des cultures puisse se
retrouver en toute harmonie, la cité a réuni
culture, musique et art autour dinvités,
écrivains, philosophes, caricaturistes, peintres,
producteurs de cinéma, parfaits ambassadeurs
de la langue française.
Coup denvoi le 16 mars, à loccasion
dune soirée dinauguration, à
la fois discrète et élégante, à
lEmirates Strategic Center, fondé en 1994
par cheikh Mohammad ben Zayed al-Nahyan. Au cours de
cette cérémonie, cheikh Nahyan Moubarak
al-Nahyan, ministre de lÉducation supérieure
et de la Recherche scientifique, et cheikh Hamdane ben
Zayed al-Nahyan, représentant du Premier ministre,
ont pris la parole pour décrire léveil
culturel dAbou Dhabi, qui se fait dans un esprit
de paix et de compréhension entre les peuples.
Et cela, en présence de lambassadeur de
France, Patrice Paoli,?et de Mongi Bousnina, directeur
général de lAlesco.
Dans son allocution, Abdo Diouf na pas manqué
de souligner sa fierté de se trouver dans ce
pays «?foyer dune renaissance intellectuelle
remarquable, symbole douverture culturelle sur
le monde, vecteur de dialogue illustré par la
présence en ces lieux dinstitutions prestigieuses
comme la représentation de lUniversité
de la Sorbonne, le musée du Louvre et le musée
Guggenheim?».
En remettant, pour la première fois, le «
Prix de la traduction Ibn Khaldoun-Léopold Sédar
Senghor en sciences humaines », créé
par lAlesco, à léquipe du
Centre de recherche et de coordination scientifiques
(Cercos), pour la traduction en français de louvrage
de Mohammad Abel al-Jabri,?La raison politique en islam
hier et aujourdhui (remarquable travail qui sest
fait sous la supervision du professeur Ahmed Mahfoud),
Diouf a précisé?: «?Voilà
la formidable magie du texte qui demeure le lieu et
le moyen le plus sûr de forger les âmes
qui animeront le monde de demain, riche de sa diversité
culturelle et linguistique.?» Et de conclure?:?«?Léquipe
du Centre de recherche et de coordination, qui entre
aujourdhui dans le palmarès du Prix de
la traduction Ibn Khaldoun-Léopold Senghor, nous
a livré cette uvre. À nous de savoir
bénéficier de cette moisson qui illustre
la diversité culturelle et son acceptation.?»
Un trophée a été remis au lauréat,
ainsi quaux invités et intervenants de
cet événement culturel. Linauguration
a été suivie dun cocktail autour
de lexposition des uvres de Nja Mahdaoui,
plasticien du signe tunisien, diplômé de
lAcadémie des arts de Santa Andréa
de Rome et de lÉcole du Louvre, et membre
du jury international du Grand prix des arts de lUnesco.
«?Cest une chance et un honneur dexposer
quelques-uns de mes travaux artistiques ayant trait
au métissage du signe dans le cadre de ce débat
civilisateur.?»
Table
ronde
Les journées francophones ont véritablement
démarré le lendemain, sous le signe de
la culture et de la musique, avec une table ronde autour
du thème?: «?Lart francophone comme
vecteur de la communication?». Dans son mot dintroduction
dit en français, fait suffisamment rare pour
le souligner, la cheikha Shamma bint Sultan ben Khalifa
al-Nahyan a précisé?: «?En tant
que jeune Émiratie, ma capacité à
mexprimer, lire et écrire en français
ma ouvert les portes du monde francophone, de
lart, de la musique, de la littérature
et même des sports. Je suis convaincue que la
compréhension de cette culture me permet de construire
des ponts et de faciliter les échanges entre
les Émiratis et la culture française.?»
Diane de Bellescize, modératrice mais également
professeur agrégée des facultés
de droit à lUniversité du Havre,
chargée denseignement à lUniversité
Paris 2 Assas et responsable des échanges internationaux
à lInstitut français de presse,
des DESS de journalisme à Beyrouth, Moscou et
Le Caire, a lancé le débat en sadressant
à Joseph Maïla, ancien recteur de lInstitut
catholique de Paris et directeur du Centre de recherche
sur la paix à Paris, lui demandant dintervenir
sur lart de la médiation «?qui conduit,
précise-t-elle, à la négociation
et la communication?».
«?Jai eu loccasion, dit Maïla,
à lOrganisation internationale de la francophonie,
de participer à nombre de sorties de crises.
Jai appris certaines choses portées par
la philosophie des institutions francophones et notamment
quil y a un médiateur là où
il y a un conflit. Et que, pour sortir de ce conflit,
qui est plus important que le médiateur, il faut
dabord laccepter. Regarder la crise en face
et lassumer, cest commencer à la
résoudre. Cest la loi de la démocratie.
Le conflit nest jamais objectif. Une fois assumée
la visibilité de ce conflit, il faut changer
le regard porté sur lautre. Les appréhensions
des uns et des autres sont les mêmes, les douleurs
se retrouvent et les angoisses aussi. Enfin, dans une
médiation, on donne à chaque acteur la
possibilité de devenir le faiseur de sa propre
histoire.?»
Pour le député Salah Honein, à
qui il a été demandé dintervenir
sur lart dans le discours politique, «?la
politique a pour objectif de faire évoluer une
société vers la démocratie, la
liberté, louverture et la justice. Le discours
politique, basé sur la forme et le fond, est
un moyen de promouvoir ces idées et de les appliquer.
Le fond doit être honnête et la forme porteuse.
Tout discours doit être rassembleur, dynamique
et actif. Il doit surtout aboutir à une application.
Lhomme politique doit être jugé sur
les résultats de son action.?»
Le philosophe Benoît Peeters, théoricien,
critique, romancier et spécialiste dHergé,
a développé la relation entre le texte
et limage. «?La bande dessinée peut
être un vecteur important de la francophonie,
un véritable dialogue culturel.?» Reprenant
les albums de Tintin et notamment Le Lotus Bleu, il
rend hommage à Hergé, précurseur
et visionnaire, qui, dans les années 30, illustrait
déjà parfaitement le dialogue et léchange
réussi entre deux cultures si différentes,
bousculant tous les stéréotypes et les
appréhensions dactualité. Revenant
également sur Les Cités obscures, célèbres
bandes dessinées quil crée en collaboration
avec François Schuiten, il confirme qu«?à
travers ce médium souple, sans grands moyens
financiers, nous pouvons faire exister un espace, un
monde, à travers des techniques très libres.?»
Salem Brahimi (fils du diplomate algérien Lakhdar
Brahimi), producteur de cinéma, venu présenter
le film Mon Colonel?dans le cadre de ces journées
francophones, a tenu pour sa part à souligner
la difficulté de faire coexister le verbe et
limage, en affirmant que «?résister
cest créer, créer cest résister?».
Nja Mahdaoui a partagé son expérience
de métissage artistique dans la concrétisation
dune uvre commune avec un artiste québécois,
une «?cohabitation sur une même uvre?»
dont il a pu découvrir les possibilités
et les limites. Plantu, célèbre caricaturiste
au quotidien Le Monde et créateur en 2007 de
la fondation Cartooning for Peace, a confirmé
limportance de lhumour dans la caricature,
ne pouvant sempêcher dillustrer ses
propos et de revenir sur son expérience personnelle
avec cet outil aujourdhui dangereux. «?La
caricature, cest une manière de faire du
bien là où ça fait mal. Notre première
langue à tous, cest limage. Le boulot
dun caricaturiste est de montrer quelque chose
de spontané et qui va à lessentiel.?»?«?Il
y a, conclut-il avec un large sourire, un temps pour
pleurer et un temps pour critiquer. »
Le musicien et pédagogue Éric Preterre,
spécialiste de jazz, a appris, dit-il, à
écouter au cours de ses voyages. Revenant sur
une expérience vécue à Abou Dhabi
avec des élèves étudiant le français
comme langue étrangère et qui ont prêté
leur voix à lenregistrement dun recueil
de neuf chansons réunies dans un CD et un spectacle
sur lenvironnement, intitulés Planète
en danger, il affirme, satisfait?: «?Dans ce projet
dune année, modeste et ambitieux, initié
et dirigé par le Bureau de coopération
pour le français et lambassade de France,
nous avons développé la communication
et le dialogue au détriment du professionnalisme?»,
avant dinviter lassistance à une
représentation donnée le soir même
à la Fondation culturelle dAbou Dhabi.
Le journaliste français Aurélien Colly,
qui travaille à RFI et France 24, a, quant à
lui, signalé le rôle de la francophonie
et des médias français dans la définition
dun espace alternatif qui permettrait aux autres
cultures dexister.
Enfin, et pour clôturer une table ronde où
le dialogue sest illustré par sa diversité
et sa qualité, Patrice Paoli a conclu en faisant
rimer francophonie et polyphonie?: « La parole
est le début de laction, qui reste lune
des vertus de la francophonie. Commencer à dire,
cest commencer à agir.?»
La première journée sest achevée
sur un sentiment de satisfaction générale.
La francophonie a trouvé sa place dhonneur
à Abou Dhabi.

La semaine francophone à Abou Dhabi
Journées langue française,
cinéma et arts plastiques
Après la cérémonie
dinauguration et la table ronde organisée
autour du thème «? Lart francophone
comme vecteur de la communication?», la semaine
de la francophonie sest poursuivie dans un même
souci de qualité, mettant à lhonneur
la langue française, le cinéma et la peinture.
Mardi
18 mars.
Pour sa deuxième journée, Abou Dhabi senrobe
dune délicieuse francophonie que tous les
invités savourent avec un plaisir partagé.
Au programme?: une conférence de Benoît
Peeters sur le thème «?Demain la langue
française?» et la projection du film Mon
Colonel, réalisé par Laurent Herbié,
en présence du producteur Salem Brahimi.
Lécrivain belge Benoît Peeters, théoricien
et critique, qui était intervenu la veille en
tant que spécialiste dHergé et cocréateur
des bandes dessinées Les Cités obscures,
a repris le thème de lexposition «?Tu
parles !? Le français dans tous ses états?»,
dont il fut le commissaire en 2000, la faisant suivre
dun ensemble comprenant un DVD et un livre. «?Nous
avions choisi les villes de Lyon, Bruxelles, Québec
et Dakar pour confirmer que Paris nest pas le
centre obligé de la francophonie?», a souligné
Peeters en guise dintroduction. En projetant lextrait
dun des films tournés un peu partout dans
le monde, intitulé Les francophones du bout du
monde, il a tenu à «?faire entendre les
couleurs de la langue française?». Roumains,
Malgaches, Japonais, Américains, Iraniens, Cambodgiens
y témoignent dune même voix leur
attachement à cette langue. Le ton est vite donné,
gorgé de clins dil et teinté
dhumour. Pour illustrer ses réflexions
sur la situation actuelle de la francophonie, Benoît
Peeters a critiqué le «?pragmatisme mondialisant?»,
qui tient à mettre la langue anglaise face au
français, presque contre. «?On dit que
la première est la langue des affaires, de linformatique,
la langue up to date, trendy,
chic. Alors que la seconde est celle de lAcadémie
et celle du rap?; celle du TGV, de la diplomatie et
des droits de lhomme.?» Parce que ce sont
les langues qui sont à défendre et pas
le français, «?il faut, précise-t-il,
arrêter de tenir le discours de la citadelle assiégée
et défendre la diversité linguistique,
celle des langues oubliées, menacées de
disparition, pour aller vers un régime de coexistence
linguistique
?» Il serait bon, également,
selon lécrivain, de sortir du purisme de
la langue française, cette «?hypertrophie
de la langue grammaticale?» qui, se préoccupant
trop du juste, a de la difficulté à se
forger de nouveaux mots. «?Avant de se demander
si on est dans la correction, il faut dabord le
dire !?» Reprenant des mots anglophones liés
à lère de linformatique, Peeters,
non sans humour, rappelle que, comme lont fait
les Québécois qui ont accompagné
la naissance de ce phénomène, remplacer
software par logiciel, walkman par baladeur, e-mail
par courriel et spam par pourriel résonne comme
une évidence. «?Il faut, conseille-t-il
enfin, mélanger pragmatisme, volontarisme et
écoute, et garder un rapport ouvert et créatif
avec la langue. La réinventer, comme une langue
curieuse des autres, ouverte aux autres et désirable.?»
Projection
Désirable, cette langue francophone le fut, tout
au long de ces journées particulières.
La projection du film Mon Colonel, écrit par
Costa-Gavras et Jean-Claude Grumberg, réalisé
par Laurent Herbiet daprès le roman éponyme
écrit par Francis Zamponi, avec Robinson Stévenin,
Olivier Gourmet, Cécile de France, Bruno Solo
et Charles Aznavour, a été introduit par
lun des producteurs, lAlgérien Salem
Brahimi. «?Après les mots, a-t-il précisé,
parlons de la guerre.?» Et plus précisément
la guerre dAlgérie, la torture et les «?pouvoirs
spéciaux?». «? Ce film, à
la fois thriller et film politique, psychologique et
historique, est franco-algérien. Il naurait
pas été possible sans lAlgérie,
sa population, sa communauté artistique, ses
autorités civiles et militaires. Il naurait
pas été possible, non plus, sans la France.
Costa Gavras et son épouse Michèle, Pathé,
le Centre national du cinéma et lÎle
de France
Durant le financement, la préparation
et le tournage de ce film, le monde et notre équipe
aussi regardaient avec stupéfaction et désolation
lhistoire que nous racontions se répéter?:
une armée doccupation envoyée là
où elle navait aucune raison dêtre,
laissée à ses propres excès par
un pouvoir politique désespéré
de pacifier par quelque moyen que ce soit
et qui commençait à justifier linjustifiable
Lhistoire ne se répète pas
elle avance
et on apprend ensemble
et on
impressionne un peu de pellicule
pour ne pas oublier
?»,
conclut-il.
Arts
plastiques
Le dernier rendez-vous de cette semaine francophone,
fixé pour le mercredi 19 mars, sest organisé
autour des arts plastiques. Trois expositions se sont
déroulées à lAlliance française
dAbou Dhabi, en lhonneur de Léopold
Sédar Senghor?: «?Gueule de lion et sourire
du sage?», réalisée et diffusée
par lOrganisation internationale de la francophonie,
qui a réuni une série daffiches
illustrant la vie et luvre du grand poète.
Et «?La belle histoire de Leuk-le-lièvre?»,
superbe conte pour enfants imaginé par un Senghor
inspiré. Soit 55 planches qui ont illustré
le livre et, dautre part, 20 peintures sur plaques
de verre fixées sur bois, inspirées de
ce même conte et réalisées par des
artistes africains.
La semaine francophone sest ainsi achevée
sur une impression de réussite, laissant derrière
elle une envie dencore plus. Encore plus de culture
et de rencontres de qualité, tant pour les organisateurs
que pour les intervenants et les participants. Cette
première édition, qui a semé ses
grains, espère récolter, sur le long terme,
une francophonie transformée en langage naturel.
ABOU DHABI, de Carla HENOUD pour L'Orient-Le Jour de
Beyrouth
UN MIRAGE NOMMÉ ABU DHABI
Avec
quatre futurs musées, des projets architecturaux
et hôteliers vertigineux, mais aussi un patrimoine
naturel méconnu, Abu Dhabi s'avère la destination
phare de demain. Visite d'une capitale vers laquelle tous
les regards convergent.
Un
ballet d'hélicoptères tournoie dans le
ciel délavé d'Abu Dhabi. Direction l'Emirates
Palace Hotel, sur la pointe Ras al-Akhdar de l'île.
La Main Gate (inspirée de notre Arc de triomphe,
sic !), réservée aux hôtes d'exception,
aspire un flot de berlines rutilantes, tandis que la
pelouse latérale tient lieu de piste d'atterrissage.
Des essaims d'hommes en blanc et de femmes en noir déambulent
dans le lobby pharaonique. Le palace de tous les superlatifs,
autoproclamé 7 étoiles, accueille ce mardi
de décembre un mariage princier. La famille royale
célèbre l'union d'un des siens, Cheikh
Mohammed Ben Hamdan Ben Zayed al-Nahyan, avec la fille
du Dr Cheikh Sultan Ben Khalifa al-Nahyan. Deux al-Nahyan
? Rien d'exceptionnel : les Emiriens - qui ne représentent
que 13 à 15 % de la population de leur pays -
se marient de préférence entre eux, a
fortiori lorsqu'ils portent un nom célèbre,
nous dit-on. Les al-Nahyan exercent leur autorité
à Abu Dhabi depuis 1690. Deux d'entre eux ont
donné leur nom aux deux avenues principales d'Abu
Dhabi : le plus célèbre, Zayed al-Nahyan
le second, qui fut le père fondateur des Emirats
arabes unis (EAU) - le 2 décembre 1971 - et son
président jusqu'à sa mort en 2004 ; ainsi
que son grand-père Zayed al-Nahyan le Grand,
qui fit bâtir sur un édifice du XVIIIe
le fort Blanc et ses remparts, ancien palais des cheikhs
que Wilfred Thesiger décrit, dans Le Désert
des déserts, comme « un grand château
dominant la petite ville en ruine qui s'étirait
du rivage. Il y avait là quelques palmiers et,
non loin d'eux, un puits où nous abreuvâmes
nos chameaux. » C'était en 1948. Aujourd'hui,
rare vestige historique de la ville - la légende
raconte qu'il protégeait la source d'eau qui
fut à l'origine de la fondation d'Abu Dhabi -,
le fort al-Hosn se tient timidement à l'ombre
d'une forêt de buildings. Le plus haut, l'Adia
Tower, un bâtiment de verre et d'acier, inauguré
en 2007 pour accueillir le quartier général
des services d'affectation des revenus du pétrole,
culmine à 200 mètres de hauteur.
Du
sommet de la tour voisine, on a bien du mal à
imaginer qu'avant 1958 - date de la découverte
de l'or noir -, cette ville debout n'était qu'un
minuscule village de pêcheurs de perles. Là
où se dressaient leurs cabanes ensablées,
là où les bédouins se déplaçaient
à dos de dromadaire, se trouve actuellement la
Corniche, une belle promenade de 6 kilomètres
ponctuée de squares, de cafés, et bordée
de tours et de mosquées. Abu Dhabi recense plus
de 900 de ces dernières. La plus fameuse, la
grande mosquée Cheikh Zayed vient d'être
achevée après sept années de travaux.
L'édifice est somptueux. Une partie du monument
sera accessible aux non-musulmans, qui pourront ainsi
admirer ses colonnes incrustées de pierres précieuses
et son fabuleux tapis iranien de 6 000 m2, le plus grand
du monde. Un des plus jolis points de vue pour la photographier
est incontestablement la terrasse de la piscine de l'hôtel
Shangri-La. Ouvert fin 2007, le palace oscille entre
profusion et charme orientaux. Ses élégants
restaurants chinois, vietnamiens et français
accueillent le Tout-Abu Dhabi.
Le
soir, il est très couru de venir y fumer la chicha.
Les belles Emiriennes, luxueusement vêtues sous
leurs abayas noires (« un vêtement culturel
et non religieux », précisent-elles en
choeur) jouent langoureusement avec leurs voiles. Pour
croiser des Emiriennes et leurs familles, inutile de
déambuler dans les rues - on ne se promène
pas en centre-ville, il n'y a rien de charmant à
découvrir sous une chaleur caniculaire -, rendez-vous
dans les centres commerciaux de la capitale : le Marina
Mall et l'Abu Dhabi Mall, de préférence
en fin d'après-midi. Le sport préféré
des Emiriennes, avant le ladies'club, est invariablement
le shopping. Marie-Christine de Warenghien, une «
expat' » cultivée devenue prof de français,
puis guide officielle d'Abu Dhabi, le confirme : «
A chaque session, lorsque je demandais à mes
élèves pourquoi elles voulaient apprendre
le français, elles répondaient à
l'unisson "for shopping !" » Fatima,
une étudiante rencontrée à la Sorbonne-Abu
Dhabi - université mixte de langue française
créée par un accord de coopération
entre Paris IV et le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche des EAU - acquiesce
: « Ça fait chic de parler le français
; c'est prestigieux. » Les ressortissants de l'Hexagone
sont ainsi plutôt bien accueillis. Mais que faire
à Abu Dhabi, excepté du shopping aux malls
ou à l'Heritage Village, pour les souvenirs,
et profiter des infrastructures et des plages de l'Emirates
Palace et du Shangri-La ? Passer une demi-journée
à buller sur l'île de Lulu ; swinguer sur
le green (de sable en l'occurrence) de l'al-Ghazal Abu
Dhabi Sand Golf ; découvrir le chantier et le
port des Dhows, à deux pas des souks aux poissons,
aux fruits et légumes, aux dattes... Les travailleurs
indiens et pakistanais y construisent encore des bateaux
en bois selon la tradition séculaire. «
Mais c'est sûr, commente Mohammed, un Marocain
expatrié, pour m'amuser, je préfère
aller à Dubaï, tandis que pour vivre au
calme, en famille, je préfère Abu Dhabi.
Ici, il y a une vingtaine de parcs et jardins, et moins
d'embouteillages. Dubaï, c'est la démesure,
alors qu'Abu Dhabi, c'est la capitale émirienne
et fédérale, avec ses administrations,
ses ambassades... et une véritable ambition de
capitale culturelle du Moyen-Orient. » Comme l'attestent
l'île de Saadiyat (signifie bonheur en arabe)
et ses quatre futurs méga-musées prévus
pour 2011-2012 : le Louvre de Jean Nouvel, le Guggenheim
de Frank Gehry, le Centre des arts vivants de Zaha Hadid
et le musée de la Mer de Tadao Ando, qui ont
fait couler beaucoup d'encre. L'Emirates Palace accueille
une très belle expo consacrée à
ce projet. En revanche, l'île de Saadiyat n'est
aujourd'hui qu'un chantier. Inaccessible. Qu'à
cela ne tienne, une myriade d'îles naturelles,
au large des 400 kilomètres de côtes de
l'émirat, sanctuaires des tortues vertes et des
dauphins, constituent des réserves naturelles
protégées, notamment pour des espèces
ornithologiques menacées, bien plus attrayantes.
Certaines de ces îles furent peuplées dès
l'Antiquité, telle Sir Bani Yas.
Ne
quittez pas Abu Dhabi sans une excursion à al-Ain,
la verdoyante oasis qui vit naître Cheikh Zayed.
Son marché aux chameaux, son camélodrome
et son Musée archéologique méritent
le détour. Les amoureux des dunes skieront sur
le sable ou admireront le coucher du soleil. Les plus
chanceux pousseront jusqu'à l'oasis de Liwa,
par le désert de Roub al-Khali, « le quartier
vide ». Au train où vont les chantiers
du pays, il ne le restera peut-être plus très
longtemps !
MARIE-ANGÉLIQUE OZANNE pour Le FIGARO
3
bonnes (et belles) raisons de découvrir
Abou Dhabi
L'autre
mégapole des Emirats est en passe d'éclipser
Dubaï, sa rivale. Atolls déserts,
campements sauvages, promesses de musées
fabuleux: une destination à explorer.
En pionnier. Lire
la suite... >>>
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